Nous voulons partager un aspect méthodologique et politique original d’une recherche en cours sur le sens et les effets de l’éducation en prison. Avant de mener des entretiens semi-dirigés avec des personnes incarcérées, nous avons discuté avec huit personnes ayant participé à des programmes d’éducation formelle ou non formelle durant leur détention. Dans une démarche d’empowerment, nous appelons ces personnes des « experts et expertes terrain ». Notre objectif était de nous appuyer sur l’expérience de première main de ces personnes pour orienter notre recherche. Lors d’entretiens individuels, ces personnes nous ont conseillés sur les éléments à approfondir et l’attitude à adopter avec nos sujets éventuels. Ceci nous a permis de mieux préparer notre collecte de données en identifiant certains défis, notamment la méfiance des détenu.e.s à notre égard et la confusion entre le « programme » correctionnel et les « programmes » d’éducation en prison. Cette démarche a suscité la fierté de ces personnes en processus de réinsertion sociale, qui voulaient contribuer à améliorer le sort des personnes incarcérées. Malgré les biais potentiels d’une telle démarche (par exemple, les personnes les plus susceptibles de partager leurs réflexions sont celles pour qui l’expérience a été positive), nous sommes convaincus de sa pertinence pour l’innovation sociale et nous pensons qu’elle pourrait être utilisée dans d’autres contextes de recherche.
Connexion requise
Pour ajouter un commentaire, vous devez être connecté.