La crise sanitaire mondiale et les vulnérabilités que révèle d’ores et déjà cette pandémie suscitent un appel renouvelé de toutes parts pour l’instauration permanente d’un revenu minimum de base, dont le déploiement devra nécessairement s’accompagner d’un droit du travail repensé afin de répondre au changement de paradigme sociétal. Même si aucun pays de l’OCDE n’accorde toujours pas un revenu universel à l’ensemble de ses résidents, il n’empêche que nous observions une attention accrue portée à ses visées. Jusqu’à récemment cantonné aux sphères marginalisées, le projet s’articule autour de l’idée que l’État devrait infléchir ses priorités en subvenant aux besoins essentiels de chacun. Selon l’économiste Thomas Piketty, en donnant à chaque personne une part équitable des ressources, le revenu universel fait partie d’une stratégie de réforme visant à corriger les inégalités socio-économiques et à « démocratiser la richesse et le pouvoir qui lui est associé ». Si son objectif premier est de réduire la pauvreté, la proposition porte aussi en elle la promesse de faire entrer dans le 21e siècle le droit du travail. À quoi pourraient ressembler le travail et son encadrement juridique si nous n’avions pas à travailler pour être payés ?
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