Notre étude porte sur les inférences épistémiques de la désagentivisation en contexte de procès, plus précisément les instances des formes inaccusatives. Les constructions inaccusatives se font avec des verbes intransitifs dont le sujet est sous-jacent (Perlmutter, 1978). Nous voyons comment les personnes participant au processus judiciaire s’en servent pour réitérer le niveau de responsabilité d’une personne dans l’évènement décrit par la phrase. Nous nous intéressons à ce phénomène syntaxique, car la position syntaxique du constituant qui représente l’agent, c’est-à-dire la personne ou l’objet qui accomplit l’évènement décrit par le verbe, n’est pas dans la position de sujet. Ehrlich (2001) note, dans une analyse de procès d’agressions sexuelles, que les formes inaccusatives permettent de rendre plus flou le niveau de responsabilité de l’agent sur l’évènement décrit par verbe. Notre recherche cherche donc à voir comment les avocats et les témoins utilisent les constructions inaccusatives du français comme mécanisme de désagentivisation et quelles sont les interprétations pragmatiques qui découlent de ces formes. Pour ce faire, nous analysons les résultats obtenus du codage des transcriptions de procès et voyons la fréquence d’utilisation des formes inaccusatives par les locuteurs. La méthode inductive proposée nous permet de réfléchir aux enjeux liés à la catégorisation des constructions syntaxiques et des informations discursives.
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