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Informations générales

Événement : 88e Congrès de l'Acfas

Type : Domaine

Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines

Description :

Cette section réunit une série de conférences consacrées au domaine des sciences du langage et regroupées en fonction de trois thématiques de recherche. La première session, « Variation et enjeux linguistiques », comprend des présentations qui s’inscrivent dans le domaine de la sociolinguistique, de la pragmatique et de l’analyse de discours. Les travaux portent sur la diversité sociostylistique de la langue ou encore sur les représentations normatives auxquelles cette diversité peut donner lieu. Les travaux présentés dans la deuxième session, « Description et analyse linguistiques », s’intéressent à des aspects variés du système linguistique (ordre des mots, morphèmes, unités lexicales…) ainsi qu’à leur traitement lexicographique ou encore à leur rôle dans les applications de traitement automatique du langage naturel (TALN). Enfin, la troisième session, « Plurilinguisme et acquisition de la langue », s’intéresse aux pratiques plurilingues et au rôle de la langue dans la construction identitaire, notamment en contexte de migration, ainsi qu’à l’acquisition des langues (L1 ou L2).

Dates :
Responsable :

Programme

Toute la semaine

Communications orales

Description et analyse linguistiques

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
  • Communication orale
    Lexiqc : un lexique du français parlé au Québec basé sur les sous-titres
    Mathieu Caron-Diotte (UdeM - Université de Montréal), Gabrielle Joli-Coeur (UdeM - Université de Montréal)

    Plusieurs disciplines scientifiques ont recours aux fréquences d’utilisation des mots afin de répondre à leurs questions de recherche. Les fréquences lexicales sont notamment utilisées en éducation afin de guider l’enseignement du vocabulaire ou en psychologie dans les tâches de décisions lexicales. Puisqu’il existe des distinctions propres au français québécois, il s’avère crucial de développer une liste de fréquences lexicales du français parlé au Québec afin que les études abordant le sujet reflètent bien le phénomène. Bien que des listes de fréquences lexicales du français parlé québécois existent, elles sont basées sur un nombre restreint de mots et peuvent donc être limitées quant à leur contenu. Notre objectif est de présenter un nouveau répertoire de la fréquence lexicale du français parlé au Québec, Lexiqc. Nous avons recueilli les sous-titres de films et de séries télévisées produits au Québec depuis les années 2000, pour un total de près de dix millions de mots. Les fichiers de sous-titres ont été lemmatisés et la fréquence d’utilisation de chaque mot a été calculée pour plus de 65 000 mots uniques. Nous avons comparé nos résultats à ceux du Corpus du français parlé québécois, une liste déjà établie. Des analyses de corrélation indiquent un degré d’accord élevé entre les deux listes. Les fréquences lexicales ont aussi été comparées à celles de Lexique 3, une liste française, afin de faire ressortir les mots utilisés plus fréquemment à l’oral au Québec qu’en France.

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  • Communication orale
    Étude sémantico-cognitive des verbes de déplacement « monter » et « descendre » : monter ou descendre à Montréal?
    Emily Dupuis (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Les verbes monter et descendre permettent d’exprimer un déplacement relativement long d’un lieu à un autre (p. ex. « monter/descendre à Montréal »). Dans la conception populaire, la référence à un important cours d’eau (comme le fleuve Saint-Laurent) et aux points cardinaux suffirait à expliquer l’opposition entre ces verbes.

    L’objectif de cette communication est de déterminer les paramètres qui interviennent dans l’usage des verbes étudiés. La recherche prend appui sur la théorie des cadres de référence de Talmy (2000) et sur la thèse de Levinson (2003) concernant les limites cognitives des locuteurs à s’orienter dans l’espace par rapport à des points de repère « objectifs ». Aussi, nous supposons qu’en plus d’une référence à un important cours d’eau et aux points cardinaux, il existe une troisième possibilité, plus commune que les précédentes, pour s’orienter et exprimer un déplacement : il s’agit d’une orientation par rapport à un lieu empathique (Kuno et Kaburaki 1977; Boons 1987).

    Pour vérifier cette hypothèse, nous étudions l’emploi de monter et descendre dans le Corpus de français parlé au Québec (CFPQ) et prenons en considération les informations situationnelles relatives au lieu de l’enregistrement, au lieu de naissance des locuteurs et à leur lieu de résidence.

    Les résultats préliminaires obtenus suggèrent que notre hypothèse est juste : l’usage de monter et descendre reposerait préférentiellement sur le lieu empathique.

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Communications orales

Plurilinguisme et acquisition de la langue

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
  • Communication orale
    Pratiques plurilingues écrites dans le numérique. L’exemple de la communication électronique des immigrant-e-s de l’Europe de l’est à Montréal
    Anna-Christine Weirich (Goethe-Universität)

    Le présent projet de recherche vise à élucider quand et comment des personnes plurilingues mobilisent l’écriture, et quelles sont les structures et formes linguistiques qu’elles s’approprient afin de communiquer dans différentes langues à l’écrit, notamment dans les médias électroniques. Dans la plupart des cas, les individus plurilingues n’écrivent pas dans toutes les langues qu’ils pratiquent à l’oral. Les structures linguistiques des littératies dans certains médias de communications électroniques ont été classifiées comme étant plus proches des formes orales de communication.

    Dans le cadre du projet, nous partons de l’hypothèse suivante : La pratique écrite informelle dans les médias électroniques engendre moins d’insécurité linguistique, de telle sorte que les individus plurilingues mobilisent une plus grande partie de leur répertoire langagier en écrivant dans ces médias que dans les médias graphiques traditionnels (non-électroniques).

    Pour examiner cette hypothèse à l’exemple des immigrant-e-s moldaves à Montréal, nous choisissons un approche ethnographique qui combine plusieurs approches méthodologiques : des questionnaires, des entretiens semi-structurés portant sur les biographies langagières et les « technobiographies », la documentation de pratiques écrites dans un journal de bord, la collection et l’analyse de textes produits dans la période de documentation, ainsi qu’une « visite commentée » des médias socionumériques.

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  • Communication orale
    Les mécanismes de compréhension de la phrase chez les locuteurs natifs et non-natifs du mandarin
    Jiarui Ao (Université McGill), Shari Baum (Université McGill), Karsten Steinhauer (Université McGill), Max Wolpert (Université McGill), Hui Zhang (Université Normale de Nanjing)

    En anglais, l’interprétation d’une phrase est guidée par l’ordre des mots. Au contraire, en mandarin, ce sont les propriétés sémantiques des mots qui permettent d’identifier qui réalise l’action (l’agent) et qui la subit (le patient) (Liu, Bates, & Li, 1992). Avec de telles différences entre les deux langues, la question se pose de savoir quelle stratégie les bilingues anglais-mandarin utilisent pour comprendre les phrases. Dans cette étude, l’électro-encéphalographie a été utilisée chez des sinophones monolingues (n=34) et chez des bilingues anglais-mandarin (n=20) afin d’évaluer le traitement de phrases mandarines de structure nom-nom-verbe. L’ajout de co-verbes BA et BEI à cette structure permet d’assigner au premier nom le statut d’agent (BA) ou de patient (BEI), et ainsi de créer des phrases sémantiquement plausibles (p.ex., l’enfant BA la pomme mange) et d’autres phrases incongrues à la structure inversée (p.ex., la pomme BA l’enfant mange). Les résultats pour les deux groupes de locuteurs montrent que la condition incongrue provoque une plus grande réponse N400 au niveau du verbe pour les phrases en BA. À l’inverse, les structures en BEI ont élicité des négativités qui précèdent le verbe, illustrant les différences de traitement entre BA et BEI. Ces données montrent que les monolingues et les bilingues utilisent des stratégies similaires en mandarin. Nous évaluons actuellement les effets d’une utilisation intensive de l’anglais chez des locuteurs natifs du mandarin.

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Communications orales

Variation et enjeux linguistiques

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  • Communication orale
    Regarder vers l’avenir avec style : la référence temporelle au futur en français québécois soutenu
    Davy Bigot (Université Concordia), David Rosychuk (Université de l'Alberta), Anne-José Villeneuve (University of Alberta)

    Plusieurs études ont analysé le français québécois (FQ) familier, mais peu se sont concentrées sur le FQ soutenu. Les entrevues télévisées permettent de combler cette lacune. Dans cette communication, nous examinons la variation sociostylistique en FQ dans un corpus d’entrevues avec des personnalités publiques, en portant notre attention sur la référence temporelle au futur (RTF).

    Les travaux sur la RTF en FQ montrent que l’usage du futur périphrastique (il va partir) est plus fréquent que celui du futur simple (il partira); le présent à valeur du futur (il part demain) est rare. De plus, la RTF est soumise à des contraintes linguistiques et à une stratification sociale en FQ: le futur simple apparaît surtout dans les phrases négatives et revêt un prestige manifeste.

    Nous étudions non seulement le rôle du thème de conversation et du degré de familiarité entre les interlocuteurs, mais aussi celui du contexte, en comparant un sous-ensemble de locuteurs interviewés dans 2 contextes conversationnels: l’un où ils abordent des thèmes personnels, l’autre où ils interviennent professionnellement face à un journaliste. Malgré le prestige social lié au futur simple, nous montrons que la RTF en FQ résiste à la variation intrapersonnelle (ou stylistique); il s’agit donc d’un indicateur plutôt que d’un marqueur sociolinguistique.

    En analysant la variation sociostylistique en FQ soutenu, cette étude contribue à l’avancement des connaissances en linguistique française et en sociolinguistique.

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  • Communication orale
    Proposition d’un outil didactique de vulgarisation scientifique pour enseigner la variation linguistique au premier cycle du primaire au Québec
    Marie Jutras (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Le Programme de formation de l’école québécoise (PFEQ, 2001) fait des liens fréquents entre langue et culture et souligne que « l’école est invitée à porter une attention toute particulière à l’apprentissage du français, langue maternelle ou langue d’appartenance culturelle. » (p. 4) En effet, pour que les élèves parviennent à assimiler le registre standard, il faut qu’ils soient en mesure de le situer notamment par rapport aux autres registres en fonction des situations de communication, mais aussi par rapport aux autres variétés de français auxquelles ils sont confrontés. L’enseignement de la langue doit ainsi tenir compte du:

    «[…] bagage linguistique avec lequel nous arrivons à l’école lorsque nous y mettons les pieds pour la première fois. Ajoutons à cela qu’en contexte québécois, l’école doit par ailleurs tenir compte du fait que le registre standard est différent à certains égards de celui que valorisent d’autres communautés francophones.» (Remysen, 2018 : 47)

    Or, après analyse, notamment du PFEQ et de la formation des maitres, nous constatons que des éléments de variation sont présents, mais l’enseignement de la variation linguistique elle-même est absente des objectifs d’apprentissage et mal comprise par les enseignant.e.s. Pour combler cette lacune, nous proposerons un outil didactique, fruit de notre maîtrise en linguistique, pour enseigner la variation au premier cycle du primaire, premier contact des élèves avec la langue standard et avec l’enseignement de celle-ci.

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  • Communication orale
    L’usage de l’écriture inclusive dans deux médias québécois et français
    Nikita Kamblé-Bagal (Université d’Ottawa), Anaïs Tatossian (Université d’Ottawa)

    L’écriture inclusive est au cœur des débats sur la langue française et représente un enjeu de société pour lequel la recherche en linguistique doit apporter un éclairage. Elle désigne la représentation égalitaire des deux sexes, au niveau de la syntaxe, de la graphie et de la grammaire. Au Québec, celle-ci se fait depuis l’avis de recommandation de 1979. Par contre, même si ce débat existe en France depuis les rectifications de 1990 (Dister et Moreau, 2009), ce n’est qu’en 2019 que l’Académie française a adopté un rapport pour l’autoriser. Par conséquent, est-ce que ce décalage de quarante ans entre le Québec et la France au sujet de l’écriture inclusive se reflète dans leurs médias écrits respectifs ?

    Nous proposons ici une étude linguistique d’un corpus d’articles de médias écrits provenant du quotidien québécois Le Devoir et du quotidien français Le Monde. Les médias retiennent notre attention parce qu’ils représentent une image publique de la norme sociale. Nous étudierons les articles de chaque quotidien sur une période de cinq ans (2015 à 2020). Pour évaluer l’intégration de l’écriture inclusive dans ces médias, nous nous appuierons sur les travaux de Viennot (2018), dans lesquels elle propose des techniques d’écriture inclusive, dont la féminisation des noms de métiers et l’accord de proximité. Nous émettons l’hypothèse que l’écriture inclusive est plus appliquée dans les médias québécois que dans les médias français, puisqu’elle a été acceptée plus tôt au Québec.

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  • Communication orale
    Les inférences épistémiques de la désagentivisation en contexte de procès : les constructions inaccusatives
    Marianne Laplante (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Notre étude porte sur les inférences épistémiques de la désagentivisation en contexte de procès, plus précisément les instances des formes inaccusatives. Les constructions inaccusatives se font avec des verbes intransitifs dont le sujet est sous-jacent (Perlmutter, 1978). Nous voyons comment les personnes participant au processus judiciaire s’en servent pour réitérer le niveau de responsabilité d’une personne dans l’évènement décrit par la phrase. Nous nous intéressons à ce phénomène syntaxique, car la position syntaxique du constituant qui représente l’agent, c’est-à-dire la personne ou l’objet qui accomplit l’évènement décrit par le verbe, n’est pas dans la position de sujet. Ehrlich (2001) note, dans une analyse de procès d’agressions sexuelles, que les formes inaccusatives permettent de rendre plus flou le niveau de responsabilité de l’agent sur l’évènement décrit par verbe. Notre recherche cherche donc à voir comment les avocats et les témoins utilisent les constructions inaccusatives du français comme mécanisme de désagentivisation et quelles sont les interprétations pragmatiques qui découlent de ces formes. Pour ce faire, nous analysons les résultats obtenus du codage des transcriptions de procès et voyons la fréquence d’utilisation des formes inaccusatives par les locuteurs. La méthode inductive proposée nous permet de réfléchir aux enjeux liés à la catégorisation des constructions syntaxiques et des informations discursives.

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