5a. Résumé
Je vais interroger la problématique de la modernité à travers l’œuvre d’Albert Camus, c’est-à-dire avec un cadre théorique existentialiste (la condition humaine est l’existence) et nihiliste (un monde perdant ces autorités supérieures normatives).
Je défendrais d'abord que la modernité occidentale doit être comprise comme étant le moment et le lieu où s’est mis en marche une déchirure entre la culture et la nature. Je défendrais ensuite que de la tradition philosophique occidentale en est venue à définir l’humain comme étant celui qui « existe », en opposition aux non-humains, qui eux, n’« exciteraient » pas.
Je proposerais d’analyser l’œuvre d’Albert Camus comme proposant un rapprochement, aussi possible que nécessaire, entre les humains-existants et le monde. Ce rapprochement se ferait à cause et grâce au nihilisme qui permet la remise en question radicale des normes passées. C’est ainsi que nous pourrions tendre vers ce que j’aimerais nommer un « appauvrissement existentiel ». Cette tempérance s’atteindrait à l’aide de « règles de vie » caractérisée par « l’indifférence clairvoyante », « l’inespoir » et le « consentement ». Enfin, cet appauvrissement s’accomplirait en s’ancrant dans notre territoire et notre corps, qui eux sont pleinement sensibles – réels. Nous diminuerons ainsi notre sentiment d’existence en tentant de nous fondre dans la nature. Cette osmose diminuerait l’espace problématique se trouvant entre l’humain et le monde.