89e Congrès de l'Acfas
Auteur et co-auteurs
Commentaires
Michel
Paillé
PLANCHE # 5 : une précision…
PLANCHE # 5 : une précision à propos des «groupes étanches» de l’ingénieur Gaudreault. -
En démographie des groupes linguistiques, les personnes peuvent ‘migrer’ d’un groupe à un autre. Par exemple, des personnes de langue maternelle italienne ont adopté le français ou l’anglais au cours de leur vie. La démolinguistique en tient compte. Dans la répartition des données de Charles Gaudreault, aucune personne classée parmi les EFC, les NFC et les IAD ne peut ‘migrer’ dans l’un des deux autres groupes. Ces groupes sont donc étanches. Cette façon de faire est inadmissible en démographie.
Michel
Paillé
PLANCHE # 11 : une précision…
PLANCHE # 11 : une précision à propos du sens « essentialiste » que Charles Gaudreault donne à l’origine ethnique. – Sachant qu’au Québec des personnes font usage du français sans être les descendants des premiers colons arrivés de France aux XVIIe et XVIIe siècles, l’ingénieur a recours à l’origine ethnique pour ‘purifier’ sa population de départ servant à sa projection. Il remonte aux données du recensement de 1971 parce qu’elles sont les seules à classer les personnes recensées dans un seul groupe ethnique. Or, comme le démontre Danielle Juteau dans L'ethnicité et ses frontières, on ne naît pas d’origine ethnique française par ‘essence’ ; on le devient par l’éducation au sein de la famille. Ainsi, des enfants nés de parents d'origines ethniques différentes devraient déclarer deux origines ethniques, ce à quoi Charles Gaudreault s'oppose.
Michel
Paillé
PLANCHE # 15 : une précision…
PLANCHE # 15 : une précision à propos de l’indice de fécondité (ISF). – Charles Gaudreault a fait sa rétroprojection avec un ISF constant de 2 enfants par femme. Or, entre 1971 et 2014, l’ISF a fluctué : on note 3 sommets et 3 creux. Les sommets sont de 1,94 en 1971, de 1,67 en 1992 et de 1,73 en 2008. Les creux sont de 1,36 en 1987, 1,45 en 2000 et de 1,62 en 2014. La moyenne brute (non pondérée) pour cette période de 44 ans est de 1,6 enfant. En faisant mes calculs avec 1,8 enfant, j’ai pipé les dés en faveur de l’ingénieur. Malgré cet avantage, il s'en tire mal.
Michel
Paillé
PLANCHE # 16 : à propos de…
PLANCHE # 16 : à propos de la projection proprement dite pour la période 2014-2050. Comme il nous faudrait construire plusieurs scénarios ayant chacun différentes hypothèses de fécondité, d’immigration, d’émigration etc., la tâche colossale qui nous attendrait dépasse largement le cadre de notre examen critique, y compris cette «communication libre».
Michel
Paillé
PLANCHE # 19 : Charles…
PLANCHE # 19 : Charles Gaudreault décrit son équation comme suit : «La loi de puissance s'exprime par l'équation y = a*x^−k, où ‘y’ est le nombre d'années nécessaires pour que le poids du groupe d’origine ethnique française diminue de 1 %, où ‘x’ est le taux d'immigration par an, ‘a’ et ‘l'exposant -k’ étant des constantes pour un même indice de fécondité» (traduction libre). Il est manifeste à sa face même que cette formule ne peut tenir compte de la structure par âge, ni de la population d'accueil, ni des immigrants.
Michel
Paillé
PLANCHE # 21 : à propos des…
PLANCHE # 21 : à propos des 4 scénarios réalistes. - Les deux niveaux d’immigration réalistes de 20 000 et de 40 000 personnes par année, encadrent la moyenne annuelle de 33 000 personnes. Mais un ISF de 1,35 enfant au lieu de 1,6, de pair avec celui supposant 1,85 enfant par femme, auraient mieux encadré la réalité observée ces années-là.
Michel
Paillé
PLANCHE # 22 : à propos de…
PLANCHE # 22 : à propos de la prétendue supériorité de l’immigration sur la fécondité selon Charles Gaudreault. – Le « scénario de référence » des projections les plus récentes (2019) de l’Institut de la statistique du Québec suppose un ISF égal à 1,6 enfant par femme (ce qui est moindre que dans les 15 scénarios hors-champs), et une immigration de 55 000 personnes par année à partir de 2026 (ce qui est beaucoup plus que dans les 15 scénarios hors-champs). Or, l’importance des naissances par rapport à l’immigration augmentera de 60% à 66% entre 2031 et 2046 (au lieu de diminuer comme le voudraient les résultats de Gaudreault) avant de se stabiliser pour au moins 20 ans.