5e Forum
- Lieu : Collège Montmorency
- Dates : 5, 6 et 7 novembre 2004
PROGRAMME
Vendredi 5 novembre 2004
- 19 h : Accueil
- 20 h : Ouverture du Forum Bar des sciences : La vérité et la science
Samedi 6 novembre 2004
- 9 h : Six ateliers
La vie collective - La science et la démocratie
Le code de la vie - Les banques d’information génétique
La vie émotive - Le cerveau et le contrôle médicamenté des émotions
La vie future - L’avenir de l’espèce humaine
L’eau de la vie - Le futur de l’eau douce
La vie de l’esprit - La science et la spiritualité
- 12 h : Repas
- 13 h 30 : Reprise des six ateliers
- 16 h 30 : Activités libres
- 18 h 00 : Repas et animation de la Boîte à science
- 21 h : Activités libres
Dimanche 7 novembre 2004
- 9h30 : Science et passion : des chercheurs racontent leur parcours
- 11h00 : Conférence de Claude Villeneuve, coprésident du Forum, UQAC
- 11h25 : Conférence Expo-Science
- 11h35 : Conférence Pascal Picq, coprésident du forum, Collège de France
- 12h00 : Repas
ATELIERS 2004
LA VIE COLLECTIVE - La science et la démocratie
La science peut donner l’impression de se développer en marge des grands enjeux sociaux. Il n’en est rien. Dans notre société du savoir, la recherche scientifique et ses applications ont des retombées dans tous les aspects de nos vies. Ainsi, les citoyens sont de plus en plus appelés à se prononcer sur les orientations que devrait prendre la recherche scientifique.
- Quelles sont les priorités de recherche : santé, environnement, etc.? Doit-on mieux encadrer les recherches sur les OGM, les nanotechnologies ou le génie génétique?
- Le développement durable peut-il être une orientation pour l’ensemble des recherches? L’engagement des gouvernements dans la recherche publique est-il important?
- Les citoyens sont-ils suffisamment préparés pour participer à ces débats? L’information est-elle suffisamment accessible? Est-ce que la recherche peut être « pure »?
Panélistes
- Alban Bouvier, Université d'Aix-Marseille I (Université de Provence), France
- Alban Bouvier s'intéresse à la sociologie de la connaissance, que cette connaissance soit savante ou ordinaire, scientifique ou religieuse. Il étudie, entre autres, la dimension argumentative des aspects politiques de la vie sociale. Cette dimension argumentative implique le développement d’un regard critique permettant de distinguer les faits, les opinions et les jugements de valeur.
- Sylvie Kwaschin, Haute école « Groupe ICHEC - ISC Saint Louis - ISFSC », Bruxelles (Belgique)
- Docteure en philosophie, Sylvie Kwaschin s’intéresse à la philosophie de l'action, notamment l'action technique, et à la philosophie des sciences. Les relations entre sciences, techniques, économie et éthique sont aussi au cœur de sa démarche. Elle anime un groupe de travail pluridisciplinaire qui a pour mission d’organiser la formation en environnement dans l'enseignement supérieur.
- Laurent Lepage, Université du Québec à Montréal (Québec)
- Titulaire de la Chaire d'études sur les écosystèmes urbains, son programme de recherche porte sur la mise en œuvre du développement durable et de la ville viable. Ses derniers travaux examinent plus particulièrement l'articulation entre la science, la décision publique et l'implication des communautés dans la nouvelle gestion de l'environnement. Il dirige aussi un projet de recherche au Sahel sur l'adaptation au changements climatiques.
Animation : Pierre Desprès, Collège Montmorency
LE CODE DE LA VIE - Les banques d’information génétique
En 1953, le biologiste James Watson et le physicien Francis Crick décrivent pour la première fois la structure de l'ADN. En 2003, un réseau international de chercheurs complète la séquence de cet ADN, soit le décryptage des 3,2 milliards de « lettres » biochimiques constituant le génome humain. Déjà, des banques d’information génétique sur les populations se constituent. Au Québec, le projet CARTaGENE est en train d’établir notre profil. Ce projet aidera, entre autres, à connaître l’origine génétique des maladies du coeur, des problèmes de santé mentale ou du cancer. Ces informations peuvent donc être très utiles au développement des sciences médicales. Mais elles ouvrent aussi des perspectives encore difficiles à mesurer.
- Notre profil génétique deviendra-t-il un critère d’embauche?
- Les primes d’assurance seront-elles ajustées à ce profil?
- Que fera-t-on des prédispositions que l’on peut déduire de ces empreintes génétiques? Quels sont les dangers pour nos droits fondamentaux?
Panélistes
- Anne Cambon-Thomsen, Institut national de la santé et de la recherche médicale, Toulouse (France)
- Médecin, Anne Cambon-Thomsen a été amené à s’interroger sur le bon usage des échantillons de tissus humains qu’elle prélevait pour ses recherches sur la transmission de maladies immunitaires. Elle dirige aujourd’hui une équipe centrée sur les considérations éthiques dans les recherches en génétique et les décisions en santé publique. Biologistes, médecins, généticiens, mais aussi juristes, sociologues, économistes, et philosophes y travaillent en étroite collaboration.
- Daniel Gaudet, Université de Montréal (Québec)
- Daniel Gaudet s'intéresse à la génétique des lipoprotéines qui servent, entre autres, au transport des molécules de gras dans le sang. À partir de cette recherche, il s’est intéressé plus largement aux mécanismes génétiques de nombreuses maladies et à leur impact sur les pratiques de la médecine. Il est aujourd’hui fortement engagé en génétique préventive et génomique communautaire.
- Johane Patenaude, Université de Sherbrooke (Québec)
- Johane Patenaude a dirigé les travaux du groupe de travail de la Commission de l'éthique de la science et de la technologie qui a mené à l'avis ministériel: Les enjeux éthiques des banques d'information génétique: pour un encadrement démocratique et responsables. Elle a aussi participé à une enquête où 43 comités d’éthique ont eu à évaluer le même projet : une banque publique de données génétiques de type populationnel. Les résultats : une très forte diversité d’interprétation des critères. Ses recherches visent donc à rendre plus cohérentes les décisions de ces comités.
Animation : Diane Duquet, Commission de l’éthique de la science et de la technologie
LA VIE ÉMOTIVE - Cerveau et contrôle médicamenté des émotions
Les neurotransmetteurs sont des molécules qui assurent la communication entre les neurones. Les recherches sur le cerveau et les avancées en pharmacologie, nous permettent avec de plus en plus d’efficacité d’augmenter ou de diminuer cette communication. Ainsi, il nous est possible de transformer notre humeur, nos rêves, notre capacité d’attention, nos apprentissages, etc. Aderall, Concerta, Strattera, Ritalin, Methypatch, Prozac, Lithium, Zyprexa, Depakote, Effexor, Paxil, Zoloft, etc., nous sommes devenus de grands alchimistes du cerveau des émotions. Mais les émotions ont un rôle important à jouer dans le développement de l’être humain.
- Perdons-nous alors les précieux apprentissages liés au chagrin ou à la peur?
- Où tirer la ligne entre les nécessités thérapeutiques et le désir de résultats immédiats? Étant donné que le « cerveau » rationnel est indissociable du « cerveau » des émotions, affectons-nous notre conscience?
- Devenons-nous plus contrôlables? Qu’advient-il du droit à la différence?
Panélistes
- Luc Faucher, Université du Québec à Montréal (Québec)
- Luc Faucher réfléchit aux liens entre la biologie, la cognition et la culture. Dans ce cadre, il examine les concepts de l’inné et de l’acquis, de développement et de culture. Il s'intéresse aussi à cette nouvelle discipline dénommée : neurosciences cognitives du développement. Il prépare d'ailleurs, en collaboration, un ouvrage intitulé Des neurones à la philosophie : neurophilosophie et philosophie des neurosciences.
- Nicolas Franck, Centre hospitalier universitaire de Lyon et Institut des Sciences Cognitives (France)
- Nicolas Franck est praticien hospitalier universitaire en psychiatrie. Il s'intéresse aux relations entre les symptômes psychotiques et les anomalies cérébrales mises en évidence chez les patients schizophrènes. Il cherche, entre autres, à modéliser les dysfonctions cognitives susceptibles de favoriser l'apparition des symptômes.
- Pierre-Paul Rompré, Centre de recherche Fernand-Seguin (Québec)
- Pierre-Paul Rompré dirige le Centre de recherche Fernand-Seguin qui se spécialise dans l’étude des liens entre la biologie du cerveau et les comportements psychiques, cognitifs et émotionnels. Comme chercheur, il étudie, entre autres, les mécanismes neuraux responsables de l'altération fonctionnelle des voies nerveuses de la récompense produite par l'exposition répétée aux psychostimulants et aux opiacés.
Animation : Renée Moreau, ministère du Développement économique et régional et de la Recherche
LA VIE FUTURE - L’avenir de l’espèce humaine
L’humain est sans contredit une espèce extrêmement performante. Ses capacités d’adaptation et de création sont exceptionnelles. Au siècle dernier, Homo sapiens a connu une évolution fulgurante sur tous les plans. Les connaissances scientifiques, les technologies, la consommation d’énergie, les populations ou les villes ont tous connu des croissances exponentielles. Aujourd’hui, ce « succès » nous met face aux limites des ressources dont dépend cette croissance. Nous sommes donc confrontés à une responsabilité prospective en vue du bien-être et de la dignité des générations futures.
- Quel contrôle l’humain a-t-il sur son avenir?
- Quelle est la responsabilité de la science? Comment mettre les technologies au service de cet avenir?
- L’humain évolue-t-il encore biologiquement?
- La dynamique de l’évolution culturelle est-elle la même que celle de l’évolution biologique? L'humain observera-t-il l'extinction de son étoile, le Soleil, dans 5,5 milliards d'années?
Panélistes
- Ollivier Dyens, Université Concordia (Québec)
- Poète, essayiste et auteur multimédia, Ollivier Dyens s’intéresse à l’évolution culturelle. Cet intérêt pour les rapports entre biologie et culture se retrouve au cœur de son ouvrage : Chair et Métal : L’évolution de l’homme, la technologie prend le relais. Il y discute des liens irréversibles que nous entretenons avec les technologies et qui transforment la nature même de nos vies.
- Pascal Picq, Collège de France (France)
- Auteur de nombreux ouvrages, notamment pour les jeunes, sur les premiers hommes, Pascal Picq intervient régulièrement comme conseiller scientifique à la télévision, à la radio, dans la réalisation d’œuvres multimédias et d’exposition. Il a, entre autres, publié À la recherche de l’homme. « Ce n'est pas l'espèce qui possède une conscience, ce sont les individus. »
- Marc-André Sirard, Université Laval (Québec)
- Marc-André Sirard dirige le Centre de recherche en biologie de la reproduction où ses recherches portent, entre autres, sur la transgénèse, c’est-à-dire la modification du patrimoine génétique d’une espèce par l’introduction des gènes d’une autre espèce. En parallèle à cette participation directe à l’évolution des espèces, il participe activement aux débats éthiques sur la recherche.
Animation : Gilles Lalonde, Collège Montmorency
L’EAU DE LA VIE - Le futur de l’eau douce
Nous sommes composés d’eau à 75%. Sans eau, pas de vie. L’accès à l’eau douce est donc une question incontournable. Mais cette ressource n’est pas également répartie entre les pays et elle est sérieusement menacée par les changements climatiques, la pollution, la croissance démographique et la surconsommation. De plus, l’eau se transforme de plus en plus en marchandise; les nappes phréatiques et les icebergs sont déjà dans la visée des commerçants. Il est clair que nous avons besoin de solides politiques écologiques d’avenir. L’ONU a d’ailleurs proclamé 2005-2015 comme Décennie internationale de l'eau.
- Quelles stratégies collectives de préservation, d'approvisionnement, de gestion et de partage de l'eau doit-on développer?
- Quelles actions respecteront la santé des populations, les écosystèmes et les générations futures?
- La politique nationale de l’eau du Québec prévoit de facturer l’eau aux industries, faudrait-il aussi facturer les particuliers?
Panélistes
- Frédéric Lasserre , Université Laval (Québec)
- Frédéric Lasserre s'intéresse aux enjeux politiques, économiques, idéologiques et stratégiques de la gestion de l'eau à l'échelle mondiale : de l'eau potable en milieu rural et urbain québécois au partage de l'eau des fleuves frontaliers de la Chine du Nord-Est. Dans son ouvrage « Eaux et territoires; tensions, coopérations et géopolitique de l'eau », il souligne l'urgence d'agir face à sa rareté croissante et la nécessité de mettre en place les coopérations qui serviront de rempart aux inévitables conflits et tensions.
- Nicole Merlet, Université de Poitiers (France)
- Nicole Merlet est une spécialiste de la chimie de l’eau. Responsable depuis environ 15 ans de thèmes de recherche faisant appel à des compétences en microbiologie environnementale, elle a mis en place un pôle de recherche interdisciplinaire sur les biofilms, ces ensembles de microorganismes développés sur un support et servant à dégrader les matières organiques des eaux usées.
- Claude Villeneuve, Université du Québec à Chicoutimi (Québec)
- Biologiste, Claude Villeneuve partage sa carrière entre l’enseignement, la recherche et les travaux sur le terrain en sciences de l’environnement. Il est considéré comme un spécialiste mondial de la question du réchauffement de la planète. Il est co-auteur de l’ouvrage Vivre les changements climatiques; l'effet de serre expliqué.
Animation : Thierry Tulasne, Collège Montmorency
LA VIE DE L’ESPRIT - La science et la spiritualité
De notre gros cerveau, cet enchevêtrement de 100 milliards de neurones, émerge la conscience, l’esprit. L’humain est plus que la somme de sa biologie et la vie de l’esprit fait partie de sa nature. Chercher le sens de sa vie lui est aussi nécessaire que de se nourrir. Pour répondre à ce besoin, à travers les âges, l’humain s’est construit des récits expliquant le monde en fonction de ses observations, de ses expériences. Tous les peuples possèdent un tel récit. Et de ces récits découlent une vision de l’univers, une morale, une éthique. Avec le développement de la science, notre observation et notre compréhension du monde se sont radicalement transformées. Nous possédons désormais des connaissances fines de l’infiniment grand et de l’infiniment petit. Nous pouvons décoder les fossiles et notre code génétique.
- Quelle spiritualité peut émerger de ces observations?
- En connaissant mieux notre place dans l’évolution de l’univers, pouvons-nous mieux agir? Les scientifiques peuvent-ils nous proposer une morale, des manières d’agir?
- La spiritualité peut-elle être laïque? La recherche est-elle une quête de sens?
Panélistes
- Cyrille Barette, Université Laval (Québec)
- Cyrille Barrette est un biologiste spécialisé dans les questions d’évolution, et c’est dans cette perspective qu’il réalise ses recherches sur les relations entre la « forme » et la fonction des squelettes des grands mammifères. Pour ce chercheur, la science est une méthode qui peut servir à comprendre tout aussi bien les atomes que la religion. Les croyances, l’écologie ou l’évolution, sont tout simplement plus difficiles à étudier.
- Georges Chapouthier, Centre National de la Recherche Scientifique (France)
- Philosophe et biologiste spécialisé en neurosciences, Georges Chapouthier s’intéresse, entre autres, à la complexification croissante des organismes vivants au cours de l'évolution. La pensée, la spiritualité et la liberté émergeraient tout naturellement de cette évolution. Plusieurs de ses ouvrages traitent des rapports entre l'homme et l'animal. Notamment "Au bon vouloir de l'homme, l'animal", "L'homme, ce singe en mosaïque " et "Qu'est-ce que l'animal?
- Louis Taillefer, Université de Sherbrooke (Québec)
- Louis Taillefer fait de la recherche en physique de la matière condensée. Il étudie les électrons dans les matériaux nouveaux. Dans certains matériaux, par exemple, les électrons permettent à la matière de prendre des états de magnétisme et de supraconductivité. Ces propriétés sont exploitées, par exemple, en imagerie par résonance magnétique.
Animation : Réal Roy, Cégep Limoilou