8e Forum
- Lieu : Cégep Limoilou
- Dates : 2, 3 et 4 novembre 2007
UN FUTUR À BÂTIR - Qu’est-ce que la science peut faire ?
Cette année, le Forum international Science et société désire porter un regard sur l’avenir en collaboration avec le Conseil de la science et de la technologie du Québec (CST). L’événement s’inscrira dans la foulée du projet Perspectives Science-Technologie-Société du CST qui vise à mettre en place des stratégies de recherche et de transfert contribuant directement à « bâtir le futur ». Les six thèmes d’ateliers recoupent donc les grands défis socioéconomiques identifiés dans le cadre de ce projet. Nous espérons que les discussions du forum de cette année puissent non seulement nourrir la réflexion des participants mais aussi contribuer à la démarche du CST.
PROGRAMME
Vendredi 2 novembre 2007
- 19h00 : Accueil des étudiants
- 20h00 : Ouverture du Forum : Bar des sciences « Est-ce que science égale progrès ? »
Samedi 3 novembre 2007
- 8h00 : Déjeuner
- 9h à 12h : Ateliers
HABITUDES DE VIE
DÉMOGRAPHIE
EAU POTABLE
ÉNERGIE
PAUVRETÉ
SCIENCE ET SOCIÉTÉ
- 12h00 : Repas
- 13h30 : Reprise des six ateliers
- 16h30 : Activité de synthèse
- 18h30 : Repas et animation
- 21h00 : Jeu de rôle « Décide »
Dimanche 4 novembre 2007
- 8h30 : Déjeuner
- 9h30 : Table ronde « Bâtir le futur », animée par les 2 coprésidents : Marquis Fortin et Jean-Pierre Alix
- 12h00 : Repas et fin des activités
ATELIERS 2007
HABITUDES DE VIE - Corps et esprit
On pourrait définir les habitudes de vie comme les manières de faire et d’être qui nous permettent ou non de réaliser notre potentiel. Les bons soins du corps et de l’esprit seraient au cœur de cet épanouissement. L’équilibre entre les demandes sociales perçues et réelles (performance, critères de beauté, richesse matérielle, etc.) et les conditions d’une bonne santé mentale et physique est par contre difficile à atteindre. Entre une trop grande discipline niant les plaisirs et la négation des apports d’une saine alimentation, de l’activité physique et d’une attitude détendue, il doit exister un juste milieu. Cependant, si les choix de vie individuels ne sauraient être remis en cause, sans une prise de conscience collective nous semblons nous diriger rapidement vers de sérieux problèmes de santé publique.
- Quels sont les liens entre santé physique et santé mentale ?
- Où s’arrête la responsabilité individuelle et où commence la responsabilité collective : médias, corporations ou gouvernements ?
- Comment la science peut-elle contribuer à l’adoption de bonnes habitudes de vie ?
Panélistes
- Marie-Aline Charles, INSERM, France
- Médecin et épidémiologiste, Marie-Aline Charles est directrice de recherche à l’INSERM où, au sein de l’unité « Recherche en épidémiologie Biostatistiques », elle est en charge de l’équipe « Nutrition, obésité, diabète et maladie rénale ». Ses thèmes de recherche concernent l’obésité et ses conséquences pathologiques (diabète, maladies cardiovasculaires) et elle travaille actuellement sur les relations entre nutrition maternelle et développement du fœtus et de l’enfant.
- Gilles Dupuis, UQAM
- Gilles Dupuis s’intéresse à la qualité de vie en lien avec la santé et le travail. Il est professeur titulaire au Département de psychologie de l’UQAM et chercheur à l’Institut de cardiologie de Montréal depuis plus de 20 ans. Ses recherches portent sur l’évaluation de la qualité de vie de personnes souffrant de divers problèmes de santé. Il travaille également auprès d'entreprises désirant évaluer la qualité de vie au travail de leurs employés. Enfin, il s’intéresse à la modification des habitudes de vie (gestion de stress, relaxation, yoga, exercice, alimentation, etc.).
- Marie-Ève Mathieu, Université de Montréal
- Marie-Ève Mathieu s’intéresse à l'activité physique dans une optique de santé. Elle termine cet automne sa thèse de doctorat au Département de kinésiologie de l'Université de Montréal. Celle-ci porte sur l'évaluation d'un programme d'initiation à l'activité physique pour des personnes diabétiques de type 2 ou à risque
de développer la maladie. Outre ce projet, elle a collaboré à des études portant sur l'entraînement musculaire de la femme post-ménopausée obèse ainsi que le suivi d'enfants dont au moins un parent présente une obésité. Elle débute actuellement son stage post-doctoral à l'Université Laval et à l'Hôpital Laval.
- Marie-Ève Mathieu s’intéresse à l'activité physique dans une optique de santé. Elle termine cet automne sa thèse de doctorat au Département de kinésiologie de l'Université de Montréal. Celle-ci porte sur l'évaluation d'un programme d'initiation à l'activité physique pour des personnes diabétiques de type 2 ou à risque
Animation : Nicolas Faucher, Cégep Limoilou
DÉMOGRAPHIE - Vivre plus vieux, vivre mieux
Actuellement au Québec, 14 % de la population a plus de 65 ans, et les études prospectives estiment qu’en 2030 ce taux s’élèvera à 25 %. Le phénomène n’est pas isolé. Les progrès de la médecine et l’amélioration des conditions de vie ont favorisé, dans la plupart des sociétés occidentales, l’augmentation de l’espérance de vie jusqu’à des âges très avancés alors que les taux de natalité restent peu élevés. D’importants changements démographiques sont annoncés avec des conséquences lourdes sur les régimes de santé et de retraite, sur l’environnement professionnel et plus globalement sur l’ensemble des activités humaines. De multiples questions seront soulevées, notamment sur le plan des relations intergénérationnelles, des flux migratoires et de l’éthique. Vivre plus vieux, vivre mieux, vivre ensemble : un défi à relever.
- Quels seront les impacts socioéconomiques de l’inversion de la pyramide des âges, notamment chez les jeunes ?
- Dans ce contexte, comment faire pour maintenir, voire améliorer, la qualité des services publics ?
- Quels sont les apports de la science sur ces questions ?
Panélistes
- Normand Thibault, Institut de la statistique du Québec
- Normand Thibault est démographe et coordonnateur de la démographie à l’Institut de la statistique du Québec. Il supervise des travaux sur la situation démographique au Québec qui abordent des thèmes tels que les naissances, la famille, la migration interne et interrégionale, l’évolution des régions démographiques, le logement, le cycle des naissances et décès, etc.
- Daniel Reguer, Université du Havre, France
- Daniel Reguer est maître de conférences et chercheur en sociologie, à l’Université du Havre. Ses recherches portent sur divers aspects du vieillissement : politiques publiques, institutions, organisations et pratiques sociales. Le chercheur est aussi un homme de terrain soucieux de l’utilité sociale de ses travaux. Il donne de nombreuses conférences, préside le conseil scientifique des « cafés des âges », ou encore
milite, en Haute Normandie, pour le Développement régional de l’économie sociale et solidaire.
- Daniel Reguer est maître de conférences et chercheur en sociologie, à l’Université du Havre. Ses recherches portent sur divers aspects du vieillissement : politiques publiques, institutions, organisations et pratiques sociales. Le chercheur est aussi un homme de terrain soucieux de l’utilité sociale de ses travaux. Il donne de nombreuses conférences, préside le conseil scientifique des « cafés des âges », ou encore
Animation : David Boucher, Commission de l'éthique de la science et de la technologie
EAU POTABLE - Nécessité et rationnement
Il y a abondance d’eau sur notre planète, mais seule une infime proportion est disponible sous forme d’eau potable. L’augmentation de la population mondiale, combinée à l’urbanisation et aux changements climatiques, fait en sorte que cette eau est de plus en plus rare. Les défis sont donc énormes. Dans plusieurs pays en développement, par exemple, l’accès à une source d’eau potable est très difficile. Aussi, la question de la propriété de l’eau est très complexe. Comme tout ce qui est rare et indispensable à la vie, l’eau est à l’origine de conflits entre différents usages et entre différents acteurs, et continue à faire l’objet de beaucoup de pressions. Cela explique que l’eau potable, en tant que ressource essentielle, préoccupe vivement de nombreux chercheurs et la population en général.
- L’eau potable est-elle le patrimoine collectif d’un pays, voire de l’humanité, ou un bien de consommation comme un autre ?
- Quels sont les grands principes de la gestion, de la durabilité et du partage équitable des ressources en eau
- Comment la science peut-elle contribuer à la préservation et à la gestion de cette ressource ?
Panélistes
- Vazken Andreassian, CEMAGREF, France
- Vazken Andreassian est hydrologue et chef de l'équipe Hydrologie au sein de l'unité de recherche « Qualité et fonctionnement hydrologique des systèmes aquatiques » du CEMAGREF, professeur à l’Université Pierre-et Marie-Curie de Paris et expert auprès de la Commission européenne. La modélisation pluie débit et l’impact des changements d’occupation des sols sur le comportement des bassins versants sont au centre de ses recherches.
- Manuel J. Rodriguez, Université Laval
- Professeur au Département d'aménagement de l'Université Laval, Manuel Rodriguez est spécialisé dans le développement d'outils d'aide à la décision dans le domaine de la gestion de la qualité des eaux potables. Ses principaux champs de recherche sont la gestion de la qualité des eaux potables, la problématique de la ressource hydrique en milieu urbain et l’application d'outils quantitatifs d'aide à la décision pour la gestion des eaux et de l'environnement.
Animation : Thierry Tulasne, Office franco-québécois pour la jeunesse
ÉNERGIE - Ingéniosité et modération
Comme les réserves mondiales de pétrole et de gaz naturel seront bientôt épuisées et qu’elles sont une source importante de pollution, il nous faut rapidement nous tourner vers des pratiques alternatives. Réduire notre consommation d’énergie, l’utiliser plus efficacement et en développer de nouvelles formes, idéalement renouvelables, sont les principales pistes de solution. Mais ce revirement entraînera des modifications importantes de nos modes de vie. En d’autres mots, des efforts devront être faits, et ce, autant dans les gestes individuels que dans les actions collectives. Le virage vers l’utilisation d’autres énergies est déjà amorcé dans plusieurs pays : énergies éolienne, solaire, hydroélectrique, nucléaire, biocarburants, hydrogène, etc.
- Quels sont les risques et avantages des différentes énergies disponibles ?
- Devrait-on modifier radicalement nos modes de vie et nos façons de produire et de commercer ?
- Comment la science peut-elle contribuer à cet enjeu ?
Panélistes
- Bernard Chabot, ADEME, France
- Ingénieur et économiste, Bernard Chabot est spécialiste en analyse et prospective énergétiques et occupe à ce titre un poste d’expert-senior à l’ADEME. Il est l’auteur de nombreux travaux et publications de référence, dont la monographie sur les énergies renouvelables dans l’Encyclopædia Universalis. Il a aussi produit plusieurs rapports sur les futurs développements du solaire, de l’hydroélectricité et de l’éolien, son domaine de prédilection
- Jean-Louis Chaumel, UQAR
- Impliqué dans le domaine de l’énergie éolienne depuis 1996, Jean-Louis Chaumel a été l’instigateur des premiers projets de recherche sur ce thème à l’UQAR, notamment avec la réalisation de l’Atlas des vents du Québec. Il est conseiller en énergie éolienne pour de nombreuses institutions et entreprises et coauteur du dépôt de brevet du module Co-GenE qui figure parmi les premiers brevets de haute technologie dans le secteur éolien.
- Michel Duguay, Université Laval
- Chercheur en physique et docteur en physique nucléaire, Michel Duguay est par ailleurs professeur au Département de génie électronique et génie informatique de l’Université Laval. Il milite régulièrement pour l’abandon de l’énergie nucléaire au profit de l’énergie solaire, même dans les pays froids comme le Canada. Il mène, parallèlement à cela, d’importantes recherches en physique au sujet de l’espace-temps.
Animation : Johanne Lebel, Acfas
PAUVRETÉ - Ressources limitées et partage
Réalité concrète et douloureuse pour des centaines de millions d’humains, la pauvreté résulte d’une multitude de facteurs : économiques, politiques, environnementaux, sanitaires, familiaux, etc. On observe aussi une grande disparité mondiale dans la répartition des ressources. Le 20 % des plus riches détient 80 % de ces ressources, tandis que le 20 % des plus pauvres n’en détient que 1 %. Côté solutions, au niveau microéconomique, des communautés donnent l’exemple en réalisant des expériences d’échanges économiques, mais aussi de coopération humaine. Le cas du microcrédit au Bangladesh est à souligner. Côté problèmes, au niveau macroéconomique, la mondialisation des marchés et le modèle de croissance issu de l’industrialisation accentuent la pauvreté. Aussi, ces manières de faire ont des impacts dévastateurs sur les écosystèmes qu’on ne peut plus ignorer. Les problèmes tout comme les solutions sont multidimensionnels.
- Doit-on envisager la décroissance, c’est-à-dire le passage d’une société moins « productiviste » et consommatrice à une société économe basée sur une culture d’échanges de services et de convivialité ?
- Comment expliquer la présence de la pauvreté dans nos sociétés du « savoir » ?
- Comment la recherche peut-elle contribuer à faire reculer la pauvreté ?
Panélistes
- Paul Makdissi, Université d’Ottawa
- Paul Makdissi est spécialisé dans l’analyse de l’impact des programmes de transfert et des politiques publiques sur la distribution de revenus, en matière de pauvreté, d’inégalités et de polarisation. Ses recherches visent à proposer de nouvelles méthodologies d’analyse par dominante stochastique dans le but d’identifier des situations où une politique est meilleure qu’une autre. Il est professeur au Département de sciences économiques de l’Université d’Ottawa.
- Marquis Fortin, Université de Montréal
- Marquis Fortin est omnipraticien depuis plus de 30 ans à l’Hôpital Notre-Dame de Montréal et professeur agrégé à la Faculté de médecine de l’Université de Montréal. Il est également auteur, vulgarisateur, chef de service, mentor et membre de multiples comités. Son domaine d’expertise comprend la médecine familiale, la globalité et la continuité des soins, la communication patient-médecin, l’humanisation des soins et les aspects psychosociaux de ces derniers.
- Javier Herrera, IRD, France
- Directeur de l’unité de recherche « Développement, institutions et analyses de long terme » à l’IRD et membre de la commission scientifique de cet institut, Javier Herrera est chercheur en économie. Il a participé, entre autres, à des travaux sur l’équité, la pauvreté et les politiques publiques dans les pays en voie de développement, et sur la pauvreté subjective et objective, la démocratie, la gouvernance, le chômage et la vulnérabilité sur le marché du travail.
Animation : Gilles Lalonde, Collège Montmorency
SCIENCE ET SOCIÉTÉ - Dialogue et responsabilités
Du quantique au numérique, des organismes modifiés génétiquement aux nanomatériaux, les avancées de la science et de la technologie transforment radicalement notre monde. La culture scientifique et technique, pour sa part, correspond à un ensemble de connaissances et de compétences que les citoyens doivent s’approprier pour mieux comprendre les enjeux soulevés par ces développements et pour participer activement aux débats. Elle renvoie également à la capacité de prendre du recul par rapport aux méthodes, aux incidences et aux enjeux des développements technoscientifiques. Selon Jean Lemire, biologiste et cinéaste, l’humanité peut encore relever les grands défis du siècle « en amorçant un réel changement sociétal qui encouragera le citoyen, [le chercheur], l’industriel et le politicien à se surpasser, à travailler ensemble pour trouver des solutions véritables et durables ». Et, aux dires de Jean-Marc Lévy-Lebond, « on ne peut aujourd’hui se contenter d’attendre de la science explications et applications, sans prendre en compte ses implications pour la société ».
- Comment favoriser le dialogue science et société dans la formation des étudiants ?
- Comment les citoyens peuvent-ils contribuer à baliser la recherche ?
- Quelles sont les responsabilités sociales du chercheur ?
Panélistes
- Jean-Pierre Alix, CNRS, France
- Jean-Pierre Alix est responsable du projet « Science-société » au CNRS depuis 2006. Titulaire d’un DEA de l’Université de Paris, du mastère et du programme doctoral HEC, il a été auditeur de l’Institut des hautes études de l’entreprise (IHEE). Directeur des publics, puis directeur du développement de la Cité des sciences et de l’industrie à Paris, il s’est impliqué au sein de plusieurs comités scientifiques. Il est actuellement membre du Conseil supérieur de la recherche et de la technologie (CSRT).
- Cyrille Barrette, Université Laval
- Cyrille Barrette est professeur titulaire de biologie à l'Université Laval. Spécialiste du comportement et de l'écologie des mammifères, il a collaboré activement à de nombreuses initiatives de vulgarisation scientifique. Il prononce régulièrement des conférences durant lesquelles il aborde des sujets tels que : la pensée magique, la vie extraterrestre, la méthode scientifique et l’origine de l’homme. Il a publié aux Éditions MultiMondes : Le miroir du Monde, Évolution par sélection naturelle et mystère de la nature humaine (2000) et Mystère sans Magie, Science, doute et vérité, notre seul espoir pour l'avenir (2006).
- Louis Guay, Université Laval
- Louis Guay est professeur au Département de sociologie et membre de l’Institut Hydro-Québec en environnement, développement et société à l’Université Laval. Ses recherches et ses enseignements portent sur les problèmes écologiques globaux – en particulier les changements climatiques –, sur les rapports entre science et politique en matière d’environnement et sur la ville et l’aménagement. Il s’intéresse aussi aux impacts sociaux des changements technologiques et aux controverses sociotechniques, notamment sur la forêt.
Animation : Stéphane Carrier, Office Québec Wallonie Bruxelles pour la jeunesse