10e Forum
- Lieu : Cégep Limoilou
- Dates : 6, 7 et 8 novembre 2009
BOOM
Nouvelles connaissances, nouveaux enjeux
Pour cette 10e édition du forum, nous avons observé la dernière décennie. Le développement des connaissances et l’évolution des enjeux de société. Un constat : BOOM. Dans toutes les directions de la « science », nous constatons un impressionnant foisonnement de connaissances et de technologies. Du côté « société », nous observons une transformation des enjeux. Voici donc un parcours parmi les avancées de cette décennie. Des molécules aux confins de l’Univers, en passant par les questions de crimes et de crises, nous discuterons aussi de la chaleur biochimique de nos émotions et de la bouffée de chaleur du Nord.
PROGRAMME
Vendredi 6 novembre 2009
- 19 h : Accueil des étudiants
- 20 h : Bar des sciences animé par Françoise Guénette : « Boom : 10 ans de connaissances et d’enjeux sociaux »
Samedi 7 novembre 2009
- 8 h : Petit déjeuner
- 9h à 12h : Ateliers
GÉNÉTIQUE : l’évolution en direct
CERVEAU : la biochimie des émotions
CRISES : l’occasion de changer
CRIME : les sciences en renfort
ARCTIQUE : le grand dégel
ASTRONOMIE : les dernières nouvelles de l’Univers
- 12 h : Repas
- 13 h 30 : Reprise des six ateliers
- 16 h 30 : Activités diverses
- 18 h 30 : Repas et animation de la Boîte à science
- 20 h 30 : TopNet!, la première d'une pièce de théâtre sur la cyberintimidation du Théâtre Parminou, parrainée par la Commission de l’éthique de la science et de la technologie
Dimanche 8 novembre 2009
- 8 h 30 : Petit déjeuner
- 9 h 30 : « Le 10e forum au Canal Savoir ». Émission de télévision réalisée en compagnie de chercheurs et d’étudiants présents au 10e événement.
- 12 h : Repas et fin des activités
ATELIERS 2009
GÉNÉTIQUE : l’évolution en direct
La génétique (du grec genno, donner naissance) étudie cette longue molécule d’acide désoxyribonucléique. La fameuse ADN qui contient toutes les informations nécessaires au fonctionnement des organismes vivants. Aujourd’hui, les avancées technologiques sont telles qu’on la « bricole » avec beaucoup d’aisance, ajoutant ou retranchant des « phrases », des « paragraphes ». Nous devenons des entrepreneurs de l’évolution. Clonage, organismes génétiquement modifiés, médecine régénératrice, thérapie génique, séquençage du génome, dopage génétique... Les OGM sont déjà dans vos assiettes, et d’un seul « clic » sur Internet, vous pouvez connaître votre destin génétique.
- Jusqu’où est-il acceptable de manipuler les gènes?
- Où se situe la barrière entre le vivant et le non-vivant?
- Quels liens entre gènes et origine de la vie?
Panélistes
- Frédéric Dardel, Université Paris V
- Ayant dirigé jusqu’en 2008 le groupe des Sciences de la vie du Centre national de la recherche scientifique de France, Frédéric Dardel est maintenant professeur à la Faculté de pharmacie de l’Université Paris Descartes. Les travaux de ce biologiste moléculaire portent sur l’étude structurale et fonctionnelle de biomolécules d’intérêt thérapeutique (antibiotiques, antiviraux). Il est coauteur de Main basse sur le génome (éd. Anne Carrière), un ouvrage de vulgarisation qui aborde le décryptage du génome humain et les enjeux que cela soulève.
- Jérôme Mulhbacher, Université de Sherbrooke
- Détenteur d’une maîtrise en chimie et d’un doctorat en biochimie de l’UQAM, Jérôme Mulhbacher poursuit, depuis 2005, un stage postdoctoral en biologie moléculaire à l’Université de Sherbrooke. Ses travaux sur les riboswitches, des structures de la région non-codante des ARN messagers retrouvées principalement chez les bactéries, ont permis jusqu’à présent de trouver deux nouvelles familles d’antibiotiques dont l’efficacité a pu être démontrée chez la souris.
- Marc-André Sirard, Université Laval
- Fondateur et directeur du Centre de recherche en biologie de la reproduction, Marc-André Sirard est professeur titulaire de la Chaire de recherche du Canada en génomique appliquée à la reproduction animale à l’Université Laval. Mieux comprendre l’expression des gènes dans le jeune embryon afin d’améliorer les technologies associées à la reproduction in vitro figure sur la liste de ses principales préoccupations de recherche.
Animation : Nicolas Jullin, Consulat générale de France à Québec
CERVEAU : la biochimie des émotions
Notre conscience est le résultat d’une ahurissante interaction entre les 100 milliards de neurones de notre cerveau, façonné par des millions d’années d’évolution, sous l’influence de l’environnement naturel et social. De ce réseau neuronal émerge un profond génie et de déroutantes faiblesses. Les recherches sur le cerveau ont beaucoup avancé dans la dernière décennie. La connaissance des neurotransmetteurs, par exemple, ces molécules assurant la communication entre les neurones, a permis de moduler cette communication. Ritalin, Methypatch, Prozac, Lithium... Mais les émotions ayant un rôle important à jouer dans notre jugement et notre bien-être, quels sont les risques des les manipuler biochimiquement?
- Comment s’explique un coup de foudre ou de déprime?
- Doit-on contrôler nos émotions?
- Les hommes et les femmes sont-ils égaux face à leurs émotions?
Panélistes
- Chrystel Besche-Richard, Université de Reims Champagne-Ardenne
- Auteure de plusieurs ouvrages sur les troubles mentaux, dont Psychopathologies, émotions et neurosciences (Ed. Berlin) et Comportements antisociaux : des émotions à la cognition sociale (Ed. Berlin), Chrystel Besche-Richard est professeure de psychologie cognitive où elle s’intéresse aux processus de communication et d'interaction. Elle est, entre autres, spécialiste des processus de mémorisation, des émotions et de la cognition, en lien avec les psychopathologies.
- Vincent Corbo, Université McGill
- Vincent Corbo effectue présentement un doctorat en neurosciences sous la direction du Dr Jens C. Pruessner au Centre de recherche de l’hôpital Douglas rattaché à l’Université McGill. Il s’intéresse, entre autres, à l’imagerie cérébrale structurelle et fonctionnelle et aux troubles de stress post-traumatiques. Il est fasciné par l’idée que les 1,36 kilogrammes de cellules qui constituent le cerveau arrivent à créer toute l’expérience humaine.
- Martine Simard, Université Laval
- Spécialisée en neuropsychologie gériatrique et en neuropharmacologie, Martine Simard est professeure à l’École de psychologie de l’Université Laval. Ses intérêts scientifiques sont axés autour de la prévention et du diagnostic précoce et différentiel des démences neurodégénératives à l’aide de mesures cognitives et comportementales. Ses recherches touchent aussi aux traitements pharmacologiques et à la stimulation/remédiation cognitive des troubles de la mémoire et de la démence.
Animation : Kina Konto, ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation
CRISES : l’occasion de changer
À l’époque du Dévonien supérieur, la compétition animale était féroce dans les mers surpeuplées. C’est alors que certains audacieux se mirent à sortir de l’eau... En 1904, les rues de New York étaient saturées de trafic. C’est alors qu’on ouvrit des « routes » souterraines... Le mot « crise », du grec krisis, signifie décision et jugement. En chinois, deux idéogrammes sont utilisés pour représenter la crise : danger et opportunité de changement. Dans un cas comme dans l’autre, les perturbations deviennent une occasion de revoir ses choix. Aussi, on a observé que les systèmes vivants, sociétés ou individus, ont tendance à être plus efficaces sous tension, à être plus innovateurs quand ils sont à la frontière du chaos.
- Quelles sont les possibilités de changements offertes par les crises financières et environnementales?
- Comment la recherche peut-elle participer à ce changement?
Panélistes
- René Audet, Université d'Ottawa
- La mondialisation, les nouvelles formes de régulation économique liées au développement durable (comme les certifications du commerce équitable et de l'agriculture biologique), ainsi que les inégalités commerciales et la diplomatie Nord-Sud sont des sujets sur lesquels René Audet a réfléchi au cours des dernières années. Ce chercheur postdoctoral au Département de sociologie et d'anthropologie de l'Université d'Ottawa étudie actuellement les phénomènes d'inégalités écologiques et d'injustice environnementale. Il enseigne également la sociologie de l'environnement à l'Université de Montréal et à l'Université du Québec à Montréal.
- Jean-François Blain, Union des consommateurs
- Jean-François Blain est analyste en matière d’énergie à l’Union des consommateurs, un regroupement d’associations ayant comme valeurs la solidarité, l’équité et la justice sociale. Depuis une dizaine d’année, il effectue de la recherche appliquée dans ce domaine qui permet littéralement à nos sociétés avancées d’exister : l’énergie. Il y a développé une approche globale où il intègre les paramètres sociaux, environnementaux et économiques.
Animation : Marc-Olivier D’Astous, Collège Montmorency
CRIMES : les sciences en renfort
Le jeu du chat et de la souris que se livrent les autorités et les criminels prend le virage technologique. Aux attaques du cyberespace, les policiers répondent avec des escouades de cybersurveillance. Aux agressions physiques, les enquêteurs répondent par l’analyse génétique d’échantillons biologiques. Aux tentatives du meurtre parfait, la médecine légale répond par des outils de plus en plus sophistiqués. Chimie, physique, génétique, psychologie, électronique, anthropologie, informatique, optique : la science et la technologie sont appelées en renfort à la fois pour prévenir et pour élucider des crimes. La surveillance de masse est devenue une réalité, les données biométriques et l’utilisation de la radiofréquence pour le contrôle de l’identité sont aussi des moyens de prévention du crime.
- La recherche contribue-t-elle aux enquêtes?
- Quelles sont les avancées en prévention?
- La recherche technoscientifique sert-elle le crime?
Panélistes
- Éric Freyssinet, Direction générale de la gendarmerie nationale française
- Vice-président du groupe de travail européen d'Interpol sur la criminalité liée aux technologies de l'information, le lieutenant-colonel Éric Freyssinet est aussi chargé des projets de lutte contre la cybercriminalité à la Direction générale de la gendarmerie nationale française. Il est titulaire d’un mastère spécialisé en sécurité des systèmes d’information et des réseaux et est spécialiste de l’informatique judiciaire.
- François Julien, Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale du Québec
- Pionnier des sciences judiciaires au Québec et au Canada, le microbiologiste François Julien a analysé quelque 700 scènes de crime au cours de sa carrière. Comme chercheur, il a mis en œuvre au pays la reconstitution des crimes par la projection des taches de sang et instauré l’usage du luminol, un liquide mettant à jour des traces de sang qu’on a voulu essuyé. Il a vu évoluer l'apport des sciences biologiques : du simple relevé des groupes sanguins jusqu’à l’identification exacte par le profil génétique des individus. Il enseigne aujourd’hui à l'École nationale de police du Québec.
Animation : Nicolas Faucher, Cégep Limoilou
ARCTIQUE : le grand dégel
L’Arctique est au front des bouleversements climatiques. Le réchauffement affecte la cryosphère beaucoup plus rapidement que prévu. Un effet domino s’est enclenché. Le réchauffement provoque la fonte des glaces sur mer et sur terre, puis la réduction de cette surface blanche, qui renvoie les rayons du soleil, accélère la fonte. Les impacts sont environnementaux, sociopolitiques et géopolitiques. La végétation comme la faune, les populations humaines comme l’accès aux ressources du Nord sont déjà face au défi de l’adaptation rapide. Pour bien comprendre l’ampleur des transformations, on entremêle les sciences naturelles, la santé comme les sciences sociales. Aussi, les communautés du Nord sont invitées à participer à ces études.
- Quelles sont les dernières nouvelles de l’Arctique?
- Quelles leçons d’adaptation pouvons-nous tirer du Nord?
- Comment se fait la recherche transdisciplinaire?
Panélistes
- Michel Allard, Université Laval
- Le géomorphologue Michel Allard est professeur au Département de géographie de l’Université Laval et membre du Centre d’études nordiques. Ses travaux portent notamment sur la fonte du pergélisol et sur la dynamique des terrains nordiques en réponse aux variations climatiques dans les régions côtières. Il s’interroge aussi sur la vulnérabilité des communautés du Nunavik au réchauffement climatique et sur l’élaboration, pour celles-ci, d’une stratégie d’adaptation.
- Isabelle Laurion, INRS-ETE
- Professeure et chercheuse à l’Institut national de la recherche scientifique — Centre Eau, Terre et Environnement, Isabelle Laurion concentre ses recherches en écologie aquatique, en biooptique et en écophysiologie. Spécifiquement, elle observe les caractéristiques de l’eau qui influencent la qualité et la quantité de lumière disponible pour les organismes planctoniques. Membre du Centre d’études nordiques, ses travaux concernent principalement les écosystèmes lacustres subarctiques, arctiques et alpins.
- François Costard, Université Paris-Sud
- François Costard est directeur, à l’Université Paris-Sud d’Orsay, du laboratoire Interaction et Dynamique des Environnements de Surface (IDES) organisé autour de l'étude des processus géologiques produits à la surface de la Terre et des autres planètes telluriques. Il est également chargé de recherche en géomorphologie planétaire au Centre national de la recherche scientifique de France. Spécialiste des régions froides à pergélisol, terrestres et martiennes, il est l’auteur du livre La planète Mars, histoire d’un autre monde (Ed. Berlin).
Animation : Geneviève Désy, ministère des Relations internationales
ASTRONOMIE : les dernières nouvelles de l’Univers
Babyloniens, Mayas ou Chinois avaient tous le nez en l’air pour observer méthodiquement les astres. Ils se questionnaient sur leurs origines ou sur le meilleur moment d’ensemencer les sols. Puis, d’une Terre immobile au centre du monde on passera à la planète bleue, une parmi des milliards. Cette connaissance du cosmos se construit avec les possibilités techniques multipliant nos capacités de voir. De la lunette de Galilée au télescope de Newton, nous avons aujourd’hui des instruments qui permettent de connaître les astres sous toutes leurs facettes : distance, vitesse de déplacement, évolution, luminosité, densité, température et composition chimique, etc. Le système solaire est visité par les sondes spatiales et l’imagerie hyperspectrale permet d’utiliser les possibilités dans plusieurs dizaines de longueurs d’onde.
- La science du cosmos transforme-t-elle notre culture?
- Quoi de nouveau sur notre système solaire?
- Quelles sont les avancées en instrumentation d’observation?
Panélistes
- Hugo Martel, Université Laval
- Astrophysicien de formation, Hugo Martel est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en cosmologie théorique et numérique. Ses champs de recherche s’articulent autour de l’interaction entre les processus de formation des étoiles et des galaxies et leurs liens avec l’évolution des milieux interstellaires et intergalactiques. Il est professeur au Département de physique, génie physique et d'optique de l’Université Laval.
- Paul Charbonneau, Université de Montréal
- Professeur titulaire à la Chaire de recherche du Canada en physique solaire, Paul Charbonneau tente de modéliser les mécanismes et les manifestations de l’activité du soleil afin de comprendre l’impact des phénomènes solaires sur l’atmosphère de la Terre et leur influence possible sur les changements climatiques. Il est membre du Groupe de recherche en physique solaire de l'Université de Montréal.
- André Brahic, Université Paris VII
- André Brahic est astrophysicien au Commissariat à l’énergie atomique et professeur à l'Université de Paris VII. Il s’est intéressé aux supernovae, à la théorie du chaos, à la dynamique des galaxies, aux anneaux planétaires et à la formation du système solaire. Il est un grand spécialiste des anneaux des planètes géantes et a découvert les anneaux et les arcs de Neptune, cinq ans avant que la sonde Voyager ne les prenne en photo.
Animation : Professeur, Cégep Limoilou