11e Forum
- Lieu : Collège Montmorency
- Dates : 5, 6 et 7 novembre 2010
Nature et culture
Nous sommes des êtres biologiques et culturels. Par-dessus notre nature physico-chimio-bio de mammifère-primate s'est ajoutée, au cours de milliers d'années, une importante couche de culture sociale. Langues, écritures, villes, technologies. De plus, on sait aujourd’hui que si nos comportements sont influencés par nos gènes, nos gènes sont aussi transformés par notre comportement. Pour comprendre la complexité du réel, les sciences l'ont divisé en disciplines : physique, chimie, biologie, psychologie, sociologie, histoire, etc. Mais toutes travaillent à une même tâche : saisir ce réel qui lui est indivisible.
PROGRAMME
Vendredi 5 novembre 2010
- 19 h 00 : Accueil des étudiants
- 20 h 00 : Bar des sciences: Concilier l’enseignement de la culture et de la nature
Samedi 6 novembre 2010
- 8 h 00 : Petit déjeuner
- 9h à 12h : Ateliers
CERVEAU : alchimie des substances psychotropes
BIODIVERSITÉ : adaptation et résilience
CORPS HUMAIN ET ENVIRONNEMENT : coévolution perpétuelle
PSEUDOSCIENCE : questionner nos croyances
ALIMENTATION : manger mieux, partager plus
COMPORTEMENTS : mécaniques du changement
- 12 h 00 : Repas
- 13 h 30 : Reprise des six ateliers
- 16 h 30 : Activités diverses
- 18 h 30 : Repas et animation
- 20 h 00 : TopNet!, une pièce de théâtre sur la cyberintimidation du Théâtre Parminou, parrainée par la Commission de l'éthique de la science et de la technologie
Dimanche 7 novembre 2010
- 8 h 30 : Petit déjeuner
- 9 h 30 : Table-ronde autour des ateliers et conclusion des coprésidents : Mme Dominique Lassarre, Université de Nîmes et M. François-Joseph Lapointe, Université de Montréal
- 12 h : Repas et fin des activités
ATELIERS 2010
CERVEAU : alchimie des substances psychotropes
Depuis la nuit des temps, l’être humain fait l’expérience de substances modifiant ses états de conscience. En altérant les sensations et l’humeur, de nombreuses plantes, champignons et venins ont influencé notre expérience perceptuelle et spirituelle. Aujourd’hui, légalement ou illicitement, les substances psychotropes sont toujours présentes. Malgré les problèmes qu’elles engendrent, telle l’accoutumance, en perturbant l’interaction entre les neurones de notre cerveau, leur étude permet aux scientifiques de mieux comprendre le fonctionnement de la conscience humaine.
- Comment notre cerveau est-il transformé par les psychotropes — cocaïne, amphétamine, opiacés, cannabis, tabac, alcool et hallucinogènes?
- Pourquoi l’hyperactivité est-elle traitée avec des médicaments très proches des amphétamines?
- Faut-il bannir ou légaliser les substances psychotropes?
Panéliste
- Michel Cyr, Université du Québec à Trois-Rivières
- Diplômé en biologie médicale et en pharmacie, Michel Cyr est professeur associé au Département de chimie-biologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières. Il est titulaire de la Chaire de recherche du Canada en neuropharmacologie moléculaire et membre du groupe de recherche en Neuroscience. Il s’intéresse notamment à la dopamine, une molécule impliquée dans le « système de récompense » qui fait que notre « cerveau » en veut toujours plus.
Animation : Joanie-Kim McGee-Tremblay, Commission de l’étique de la science et de la technologie
BIODIVERSITÉ : adaptation et résilience
La diversité, c’est la nature de la nature. Des milliers de gènes, des millions d’espèces animales à plume ou à poil, des centaines d’écosystèmes, mais aussi des milliards de pages web et des milliers de langues et de cultures. Cette biodiversité illustre bien la capacité d’adaptation de la vie aux possibles de notre planète. Aussi, cette « créativité » donne aux êtres vivants souplesse et résilience. La science de la biodiversité examine l’ensemble de toutes les variations du vivant et s’intéresse aux interactions entre les différentes échelles : milieux, espèces et gènes. Et aujourd’hui, son défi est de contribuer à préserver les espèces de l'extinction et même à réintroduire des espèces disparues. Place au génie de l’environnement.
- Comment concilier activités humaines et le maintien d’une grande variété d’espèces animales et végétales?
- La diversité culturelle et sociale est-elle aussi une biodiversité?
- Quels sont les avantages de la diversité?
Panélistes
- François-Joseph Lapointe, Université de Montréal
- Artiste et biologiste, François-Joseph Lapointe est professeur au Département des sciences biologiques de l’Université de Montréal où il est directeur du Laboratoire d’écologie moléculaire et évolution. Il s’intéresse à la théorie de l’évolution et à la phylogénie des espèces animales. Il mène également des recherches sur la génétique des populations dans un but de conservation d’espèces menacées au Québec et ailleurs. Comme artiste, il a conjugué danse et génétique pour créer un nouveau domaine de recherche : la choréogénétique.
- Rosa Ortiz Quijano, Université de Sherbrooke
- Rosa Ortiz possède une longue expérience des enjeux environnementaux liés à la biodiversité, aux changements climatiques et à la dégradation des écosystèmes. Chargée de cours au Centre universitaire de formation en environnement de l’Université de Sherbrooke et présidente de l’entreprise Eco SENSUS, elle fait la promotion d’une économie verte québécoise. Elle a coordonné des forums, réseaux et publications ayant contribué à la mobilisation de plusieurs organisations dans le cadre de négociations internationales pour la protection de la biodiversité.
- Nicolas Rabet, Université Pierre et Marie Curie, Paris
- Spécialiste de la classification taxonomique des crustacés, Nicolas Rabet est Maître de Conférence à l'Université Pierre et Marie Curie dans l'Unité Mixte de Recherche « Systématique, Adaptation, Évolution ». Il s’intéresse particulièrement, au sein du vivant, aux modifications des plans d’organisation au cours du temps. D'une part, ses travaux s’inscrivent dans l'étude de l'évolution des formes, un domaine scientifique assez récent appelé « Évolution et Développement », mais aussi à travers les études de taxonomie
Animation : Céline Bézy, Consulat général de France à Québec
CORPS HUMAIN ET ENVIRONNEMENT : coévolution perpétuelle
Des travaux scientifiques ont montré que l’affection des mères pour leurs petits, chez les rats comme chez l’humain, avait des effets directs sur l’expression des gènes des effets épigénétiques. Par ces découvertes, on peut observer l'une des manières par lesquelles les expériences de vie modifient notre biologie. Ainsi, tout comme pour le développement de nos émotions ou de notre système immunitaire, nous sommes façonnés par la sélection naturelle et l’influence du milieu.
- Comment échapper aux influences négatives de notre milieu?
- Les effets épigénétiques sont-ils réversibles?
- Quelle est la base biologique de nos émotions?
Panélistes
- Bernard Angers, Université de Montréal
- Bernard Angers enseigne et mène ses recherches au sein du Département des sciences biologiques de l’Université de Montréal. Il explore les effets des processus évolutifs sur les populations. Il tente d’éclaircir l’influence des changements démographiques ou environnementaux sur la diversité génétique et épigénétique, puis d’identifier l’origine de ce phénomène afin de mieux comprendre et protéger la biodiversité.
- Luigi Bouchard, Université de Sherbrooke
- Professeur au Département de biochimie de l’Université de Sherbrooke et basé au Centre hospitalier affilié universitaire régional de Chicoutimi, Luigi Bouchard cherche à établir la nature du lien entre la programmation fœtale et l’épigénome. Globalement, il s’intéresse au rôle de l’épigénétique et de la transcriptomique (étude des ARNm pendant la transcription du génome) dans la transmission et le développement de l’obésité, du diabète et de la maladie cardiovasculaire.
- Andràs Paldi, Généthon d’Evry (France)
- Ce généticien spécialiste d’épigénétique partage son temps entre le Généthon, une organisation de biothérapie, et l’École pratique des hautes études où il est directeur de la section Sciences de la vie et de la Terre. Il se consacre à l’étude de la différenciation cellulaire animale et de l’empreinte génomique, et se questionne sur le rôle de l’épigénétique dans la genèse de la diversité inter et intra-individuelle.
Animation : Marc-Olivier D’Astous, Cégep Limoilou
PSEUDOSCIENCE : questionner nos croyances
Quand on observe avec nos sens, il apparaît évident que la Terre est immobile et que le Soleil lui tourne autour, comme un astre en chaleur... Ce que l’on voit, entend, perçoit n’est donc pas nécessairement la réalité. De dire « je l’ai vu de mes yeux vu » ne suffit pas à prouver l’existence d’un phénomène. Il faut donc interroger le fondement de nos croyances, idées ou perceptions. De même, on doit se demander sur quoi se fondent l’astrologie, les perceptions extrasensorielles, la télépathie ou l’homéopathie. Questionner les mots, les chiffres, les motivations de celui/celle qui nous parle. Réfléchir aussi aux forces et aux limites de la connaissance fondée sur l’approche scientifique. Développer un esprit critique, mais capable de reconnaître les certitudes basées des sommes d’évidences. En un mot, être sceptique.
- Sur quoi les pseudosciences fondent-elles leurs croyances?
- De l’alchimie à la chimie, quelle évolution, quelle histoire?
- Selon les psychologues, notre manière de percevoir la réalité est une construction; notre vision du monde serait donc une fiction?
Panélistes
- Serge Larivée, Université de Montréal
- Professeur à l’École de psychoéducation de l’Université de Montréal, Serge Larivée travaille sur l'intelligence ainsi que sur l'épistémologie, les fraudes scientifiques et les pseudosciences. Directeur de la Revue de psychoéducation depuis 1979, il a écrit plus de 250 articles et reçu en 2002 le Prix Sceptique décerné par les Sceptiques du Québec.
- Richard Monvoisin, Université de Grenoble
- La zététique : voici le champ d’intérêt de Richard Monvoisin. Cela désigne tout ce qui se rapporte à l’éducation de la pensée critique, c’est l'étude rationnelle des phénomènes présentés comme paranormaux, des pseudosciences et des thérapies étranges. Professeur à l’Université de Grenoble I et chercheur associé au Laboratoire de zététique de Nice, Richard Monvoisin fut le premier à décrocher un doctorat en didactique des sciences sur la zététique.
- Chantal Pouliot, Université Laval
- Chantal Pouliot est une fine observatrice des rapports qu’entretiennent les jeunes avec la science. Professeure en didactique des sciences à l’Université Laval, elle croit que la connaissance de la perception qu’ont les étudiants de la science est un outil essentiel à l’amélioration de son enseignement. Ayant préalablement enseigné la biologie au collégial, elle travaille aujourd’hui à développer une méthode qui fait intervenir une dimension éthique à l’intérieur du processus de l’enseignement des sciences.
Animation : Nicolas Faucher, Cégep Limoilou
ALIMENTATION : manger mieux, partager plus
L’alimentation est une pratique commune à tous les individus et elle touche la société dans son ensemble, comme le souligne le sociologue Jean-Pierre Poulain. Et chaque époque ou chaque culture s’illustre par ses pratiques singulières. Ici par exemple, on oscille entre prise de repas rapides et recherche d’aliments « biologiques ». En Chine et en Inde, la consommation de viande est en hausse. Et selon la FAO, l’organisation des Nations Unies dédiée à l’agriculture et l’alimentation, un milliard de personnes souffrent de la faim et le nombre de bouches à nourrir augmentera de 2,3 milliards d’ici 2050. L’alimentation de notre civilisation planétaire est en pleine mutation. Nos habitudes devront être remises en question ainsi que le partage des ressources.
- Les nouvelles technologies (nanotechnologies, cultures OGM, etc.) peuvent-elles apporter quelque chose de positif?
- En quoi nos changements de comportements alimentaires modifient-ils nos rapports sociaux?
- Comment bien s’alimenter tout en étant responsable et durable?
Panélistes
- Denis Roy, Université Laval
- Pionnier au Canada de la recherche sur les probiotiques, ces bactéries bénéfiques pour la santé utilisées notamment dans les yogourts, Denis Roy est titulaire de deux Chaires de recherches liées à l’étude des produits laitiers. Professeur au Département des sciences des aliments et de nutrition de l’Université Laval, ses travaux visent l’approfondissement de la connaissance sur les cultures microbiennes pouvant entrer dans la production des aliments, ainsi que la compréhension de leurs effets présumés sur la santé.
- Hélène Delisle, Université de Montréal
- Auparavant consultante en nutrition internationale, Hélène Delisle est maintenant professeure titulaire au Département de nutrition de l’Université de Montréal. Ses travaux portent, entre autres, sur des phénomènes nutritionnels observés dans les pays en voie de développement : la « transition nutritionnelle », soit le changement de mode de vie associé à l’urbanisation et la mondialisation, et le « double fardeau nutritionnel », soit la coexistence de troubles alimentaires de carence et de « surcharge ».
- Jocelyn Raude, École des Hautes Études de Santé Publique (EHESP), France
- Maître de conférences en sociologie et chercheur associé au Centre Edgar Morin, Jocelyn Raude étudie les croyances et représentations nutritionnelles. Il a mené des recherches sur les risques, peurs et crises alimentaires contemporains, telles que la maladie de la « vache folle » ou la grippe aviaire. Il a reçu le prix Jean Trémolières, récompensant un ouvrage éclairant la psychologie alimentaire, intitulé Sociologie d'une crise alimentaire : Les consommateurs français à l’épreuve de la crise de la vache folle.
Animation : Thierry Tulasne, Les Offices jeunesse internationaux du Québec
COMPORTEMENTS : mécaniques du changement
Comment individuellement pouvons-nous changer un comportement qui nous mène en droite ligne au burn-out ou à la crise cardiaque? Comment collectivement pouvons-nous changer des modes de consommation et de production avant que nous arrivions à des changements climatiques irréversibles? Pour changer les comportements, il faut agir tant au niveau psychologique, social que politique. La psychologie environnementale, par exemple, s’intéresse aux conditions d’adoption de comportements « verts ». La sociologie du changement social s’attarde à ce qui transforme le travail, à la lutte contre les inégalités, etc. Et la démocratie participative vise à mettre les pouvoirs de changements non seulement dans les mains des élus, mais dans celles de tous les citoyens.
- La dynamique d’évolution sociale est-elle similaire à celle de l’évolution naturelle?
- Comment les civilisations humaines ont-elles évolué depuis 12,000 ans?
- Comment faire dévier notre société vers des modes de consommation/production durables?
- Les médiaux sociaux numériques peuvent-ils participer au changement?
Panélistes
- Louis Favreau, Université du Québec en Outaouais
- Après vingt ans comme organisateur communautaire, le sociologue Louis Favreau est devenu professeur au Département de travail social et de sciences sociales de l’UQO. Titulaire de la Chaire du Canada en développement des collectivités, ses recherches se situent principalement autour de la compréhension de nouveaux enjeux en matière d’économie sociale (associative et coopérative) et de développement des collectivités au Québec et ailleurs dans le monde. Le changement social est au cœur de ses réflexions.
- Dominique Lassarre, Université de Nîmes
- Dominique Lassarre est professeure de psychologie sociale et vice-présidente de recherche à l’Université de Nîmes. Ses recherches traitent, entre autres, d’ingénierie psychosociale appliquée à trois champs sociaux : l’économie, l’environnement et l’éducation. Elle travaille notamment à comprendre les mesures à mettre en œuvre pour influencer et accompagner les changements de comportements dans ces trois sphères sociales.
Animation : Stéphane Carrier, Les Offices jeunesse internationaux du Québec