12e Forum
- Lieu : Cégep Limoilou, Campus Charlesbourg
- Date : 4, 5 et 6 novembre 2011
Comprendre pour mieux vivre
Comprendre pour le plaisir, pour ne pas se faire leurrer, pour créer, pour transformer les choses, pour aimer... bref pour mieux vivre. Pour comprendre, il nous faut connaitre et cumuler tout un bagage de connaissances. Et pour traiter ces connaissances, il faut un esprit analytique, rationnel et aiguisé. Le tout en tenant compte du contexte culturel et en prenant en compte les dimensions morales et éthiques. Et si les connaissances ne cessent de bouger, un esprit critique bien développé lui demeure.
PROGRAMME
Vendredi 4 novembre 2011
- 19 h : Accueil des étudiants
- 20 h : Bar des sciences avec tous les participants, autour d’un thème d’actualité
Samedi 5 novembre 2011
- 8 h : Petit déjeuner
- 9 h à 12 h : Ateliers
LE MOYEN-AGE : donjons et raison
LA MORT : spiritualité, dignité et technoscience
L’AMOUR et L’AMITIÉ: science de nos attachements
LA FABRICATION DES IDÉES : une activité neuro-psycho-sociale
L’ENVIRONNEMENT : les forces sociales qui le façonnent
CHIFFRES : les comprendre pour mieux s’en déprendre
- 12h : Repas
- 13 h 30 : Reprise des six ateliers
- 16 h 30 : Activités diverses
- 18 h 00 : Repas et animation
- 20 h 00 : TopNet!, une pièce de théâtre sur la cyberintimidation du Théâtre Parminou, parrainée par la Commission de l’éthique en science et en technologie du Québec.
Dimanche 6 novembre 2011
- 8 h 30 : Petit déjeuner
- 9 h 30 : Table-ronde autour des ateliers et conclusion des coprésidents : M. Luc Bouthillier de l’Université Laval et Jean-René Duhamel du Conseil national de la recherche scientifique de France.
- 12 h : Repas et fin des activités
ATELIERS 2011
LE MOYEN-ÂGE : donjons et raison
À la chute de Rome, au 5e siècle, un Moyen-Âge étendra son ombre sur l’Europe sur près d’un millénaire. L’eau ne coule plus dans les aqueducs et les gladiateurs sont au chômage. Le bagage de connaissances issu des Grecs trouve alors refuge dans les monastères. À Constantinople, Bagdad et Damas, les Ibn Sīnā (Avicenne) et Ibn Rushd (Averroès) exercent la médecine, pratiquent les mathématiques selon la tradition d’Hippocrate et de Pythagore. Puis vers l’an mille, les villes d’Occident commencent à revivre, les moulins à tourner. À partir de 1200, on ouvre des universités à Bologne, Paris, Oxford, etc. Le franciscain Roger Bacon se prononce alors en faveur de l’observation et de l’expérience, et imagine l’apparition des automobiles et des sous-marins...
- De quels savoirs avons-nous hérité du Moyen-âge occidental et oriental?
- L’histoire des civilisations est traversée de périodes plus difficiles, qu’en est-il d’aujourd’hui?
- Quel enseignement auriez-vous reçu dans une université en 1250?
Panélistes
- Pascal Buresi, Conseil national de la recherche scientifique, France
- Le médiéviste Pascal Buresi consacre ses travaux au monde islamique, et tout particulièrement aux territoires de l’ouest, qui aujourd’hui correspondent au Maroc, à la Tunisie et à l’Algérie. Il compare, entre autres, les systèmes idéologiques, administratifs et juridiques de l’islam magrébin à ceux des sociétés chrétiennes et latines de l’époque. Le chercheur s’attarde, entre autres, à la traduction de plus de 200 textes administratifs, biographiques ou politiques.
- Martin Gravel, Université d’Ottawa
- Chargé de cours à l’Université d’Ottawa, Martin Gravel enseigne aussi à l’Université de Montréal. Postdoctorant au Groupe de recherche sur les pouvoirs et les sociétés de l'Occident médiéval et moderne (Grepsomm), il s’intéresse à l’histoire de l’écriture et des communications au Moyen Âge, domaine jusqu’ici peu exploré par la communauté scientifique. Plus particulièrement, son attention se porte sur la communication écrite à l’époque carolingienne. Faisant bon usage des messagers pour faire circuler leurs missives, les élites dirigeantes à l’époque de Charlemagne auraient bien apprécié les « textos ».
- Piroska Nagy, Université du Québec à Montréal
- Piroska Nagy est professeure d’histoire du Moyen Âge occidental à l’UQAM. Par ses recherches, elle œuvre à souligner l'importance de l’émotion et de la sensibilité pour la compréhension de ces sociétés. Si pendant longtemps l’histoire n'a retenu que la rationalité des sociétés et des hommes, les recherches récentes dans les sciences les plus diverses nous révèlent l'importance primordiale de l'affectivité dans le fonctionnement humain et social, ainsi que la part cognitive des mécanismes émotionnels.
Animation : Sébastien Tousignant, Cégep Limoilou
LA MORT : spiritualité, dignité et technoscience
Vient un temps, dans chacune de nos vies, où l’on prend conscience de la mort. Un constat un peu tragique qui expliquerait que depuis longtemps la mort est au cœur de rituels collectifs. Que l’on soit Cro-Magnon, Québécois ou Maori, on danse, on jeûne, on enterre, on fleurit, on pleure, on chante celui qui n’est plus. On célèbre le mort, mais on entoure aussi le mourant de multiples pratiques. De ce côté, nous avons aujourd’hui toute une pharmacopée et une technoscience qui permettent de retarder la mort parfois à des coûts humains et financiers importants. Et on comprend alors pourquoi il nous faut débattre de l’euthanasie et l’aide au suicide. Le mystère premier selon Edgar Morin ne serait pas la mort, mais l’attitude de l’humain devant la mort…
- Qu’est-ce que la fin de vie?
- Que penser de l’euthanasie?
- Que peut-on apprendre des pratiques des autres cultures?
Panélistes
- Bernard-Marie Dupont, Université de Paris Sud XI
- Professeur à l’Université de Paris Sud XI, Bernard-Marie Dupont a créé Médéthic, une entreprise française spécialisée en bioéthique. Par des formations, le médecin généticien veut faire réfléchir au sens des pratiques médicales et à leurs conséquences éthiques, juridiques et socioculturelles. La répartition équitable des soins entre les sexes, l’usage des techniques médicales de prolongation de la vie et la clarification du concept d’autonomie du patient sont parmi ses sujets de réflexion.
- Gilles Voyer, Université de Sherbrooke
- Gilles Voyer est professeur à la Faculté de médecine de l’Université de Sherbrooke. Fort de sa formation entrecroisant médecine, droit de la santé et philosophie, il étudie l’éthique des soins en fin de vie. Selon le chercheur, la médecine ne doit pas lutter contre la mort, c’est pourquoi il prône le dialogue, le recours à l’expérience humaine et le jugement pratique pour humaniser le passage vers le dernier sommeil.
- Sylvie Poirier, Université Laval
- Professeure titulaire au Département d’anthropologie de l’Université Laval, Sylvie Poirier consacre ses recherches à l’étude de deux sociétés de chasseurs-cueilleurs, soit les Aborigènes du désert occidental, en Australie, et les Atikamekw de la Haute-Mauricie, au Québec. La compréhension de ces peuples nomades l’a amenée à développer un intérêt pour les savoirs autochtones, notamment les savoir-faire et les savoirs-être liés à la nature, à l’espace et aux lieux.
Animation : Joanie-Kim McGee-Tremblay, Commission de l’éthique en science et en technologie
LA FABRICATION DES IDÉES : une activité neuro-psycho-sociale
Continuellement, nous recevons et traitons des informations, formons et organisons nos représentations et nos idées. Sans en être nécessairement conscients, nous décodons le langage, raisonnons, prenons des décisions ou résolvons nos problèmes. Tous ces processus sont modulés par nos circuits neuronaux et façonnés par notre culture. Comment entre les limites de notre cerveau et le flot d’idées continuel transmis par de notre société hyperbavarde, pouvons-nous développer une pensée critique capable de raisonner et d’évaluer les informations reçues? Parmi les habiletés intellectuelles nécessaires, on peut nommer la capacité de juger de la crédibilité des sources, d’identifier les problèmes importants et de juger de la validité logique d'une argumentation.
- Que nous apprend la psychologie expérimentale sur nos manières de penser?
- Notre inconscient est-il manipulable?
- Comment se fabriquent nos idées et représentations?
Panélistes
- Jérôme Sackur, École normale supérieure de Paris
- Jérôme Sackur est maître de conférences au Laboratoire de sciences cognitives et psycholinguistique de l’École normale supérieure de Paris. Ses compétences en psychologie et en philosophie lui sont utiles pour comprendre les mécanismes psychologiques liés à l’attention, à la conscience et à la perception visuelle. La psychologie expérimentale lui permet d’approfondir ces mécanismes et de se consacrer aussi à l’épistémologie et à l’histoire de la psychologie.
- Nadia Ghazzali, Université Laval
- Professeure au Département de mathématiques et de statistique de l'Université Laval, Nadia Ghazzali est aussi titulaire d’une chaire consacrée à la question des femmes en sciences et génie au Québec. Côté recherches, elle s’intéresse aux méthodes de classification et d’analyse de grandes banques de données ainsi qu’au lien conceptuel entre les méthodes statistiques et les méthodes neuronales. À travers la chaire, c’est à la mise en valeur du leadership des femmes en sciences et en génie et à l’accroissement du nombre de jeunes femmes dans ces programmes de formation qu’elle se consacre.
- Mathieu Gagnon, Université du Québec à Montréal
- Mathieu Gagnon est professeur à l’UQAC au Département des sciences de l’éducation et de psychologie. Il s’intéresse au développement de la pensée critique et aux rapports que l’on peut entretenir avec la connaissance. Il a, entre autres, écrit la place de la pensée critique dans les cours de sciences, d’histoire et de philosophie. Il en ressort la nécessité de posséder des connaissances de toutes disciplines pour se faire une bonne tête raisonnante.
Animation : Marc-Olivier D’Astous, Cégep Limoilou
L’ENVIRONNEMENT : les forces sociales qui le façonnent
Le climat s’emballe. Nous tirons plus de ressources de la planète qu’elle n’en peut produire, et la demande mondiale en énergie est insoutenable. Les écosystèmes naturels sont donc sous tension. Les données sont là, beaucoup de faits sont connus. De ce savoir, doit maintenant partir l’action. Plusieurs sont déjà au travail. Des citoyens, des entrepreneurs comme des chercheurs. En recherche, toutes les disciplines sont sollicitées. Un travail transdisciplinaire et hautement collaboratif.
- Quelles sont les forces positives à l’œuvre dans la « réparation » de l'environnement?
- Comment doit-on agir maintenant?
- Comment tirer le meilleur parti de la recherche?
Panélistes
- Luc Bouthillier, Université Laval
- Luc Bouthillier aborde son domaine dans une perspective globale. Économiste forestier, politologue et ingénieur forestier, il considère la forêt comme un vaste écosystème désormais intimement dépendant des activités humaines. Il s’intéresse, entre autres, à l’impact de la récolte du bois sur le bilan de carbone en forêt; l’objectif étant de pouvoir estimer plus précisément cette empreinte environnementale et de mieux la communiquer afin d’améliorer la gestion des forêts. La foresterie amérindienne et la participation du public sont aussi parmi ses objets d’étude.
- Éric Duchemin, Université du Québec à Montréal
- Professeur associé à l’Institut des sciences de l’environnement de l’UQAM, Éric Duchemin est spécialiste des changements climatiques et de l’agriculture urbaine. Ses principales recherches portent sur les émissions de gaz à effet de serre issues de terres inondées. Il conseille aussi les citoyens en matière d’aménagement urbain en plus de partager son expertise avec plusieurs revues, tel Vertigo. Aussi, il prône vivement le libre accès à la connaissance scientifique comme base d’une société démocratique.
- Jean-Yves Puyo, Conseil national de la recherche scientifique, France
- Jean-Yves Puyo est professeur au Laboratoire Société environnement territoire (SET) associé au CNRS. Spécialisés en géographie et en aménagement, ses travaux s’inscrivent directement dans le contexte du développement durable. Le chercheur combine la théorie et la pratique en étudiant, d’un côté, l’histoire et l’épistémologie de la géographie, la géographie culturelle et la biogéographie historique, et de l’autre, l’aménagement et la cartographie de zones géographiques, comme l’Afrique, l’Espagne et la France.
Animation : Stéphane Carrier et Thierry Tulasne, Les Offices jeunesse internationaux du Québec
L’AMOUR et L’AMITIÉ : science de nos attachements
L'amour et l’amitié sont des états difficiles à décrire tout en étant facilement reconnaissables. On a besoin des poètes et des romanciers pour nous donner les mots, pour y voir plus clair. Mais ces émotions complexes trouvent aussi leurs ressorts à l’échelle moléculaire dans les conversations chimiques entre neurones. Nous ressentons les émotions de l’autre, par exemple, parce que des neurones miroirs s’activent automatiquement pour reproduire en nous les sentiments d’autrui. À l’échelle hormonale, il y aussi de l’action; l'ocytocine jouant un rôle dans le plaisir, l'altruisme, la confiance, la mémoire sociale, la fidélité conjugale, la protection des enfants, bref : dans ce qui favorise la conservation de l'espèce.
- La chimie du coup de foudre : existe-t-il vraiment?
- Que dire de la chimie des aphrodisiaques ou de l'« Ecstasy »?
- Pourquoi avons-nous besoin de l’amitié?
Panélistes
- Jean-René Duhamel, Conseil national de la recherche scientifique, France
- Jean-René Duhamel est directeur du Centre de neuroscience cognitive associé au CNRS, en France. Spécialiste en neurophysiologie des processus cognitifs, il étudie, entre autres, les mécanismes neuronaux responsables de notre perception de l’environnement et de notre interaction avec lui. Grâce à des techniques de pointe, comme l’imagerie cérébrale, le chercheur explore les liens entre le cerveau et les sens.
- Normand Voyer, Université Laval
- Normand Voyer est professeur titulaire de chimie à l’Université Laval et directeur du Regroupement québécois de recherche sur la fonction, la structure et l’ingénierie des protéines (PROTEO). Chercheur reconnu en chimie bioorganique, les travaux de son équipe portent notamment sur le développement de méthodes pour synthétiser des molécules artificielles capables de mimer certaines propriétés propres aux protéines naturelles. L’objectif ultime : mettre au point des agents thérapeutiques plus efficaces inspirés de la Nature.
Animation : Annie Spahr, Cégep Limoilou
CHIFFRES : les comprendre pour mieux s’en déprendre
Les mathématiques sont présentes dans toutes nos sciences et nos technologies. Même la biologie et la géologie n’y échappent pas, car les mathématiques sont un passage obligé pour modéliser les processus; qu’il soit question de la croissance d’une population bactérienne ou de la propagation des ondes sismiques après un tremblement de terre. Les mathématiques sont aussi très présentes du côté des sciences sociales. Les statistiques, tirées des recensements de population par exemple, permettent de planifier la vie collective de sociétés de millions d’individus. Mais les chiffres sont aussi utilisés pour nous embrouiller, et pour s’en défendre, des connaissances de base et un regard critique sont une ligne de défense minimale.
- Les chiffres sont-ils objectifs?
- Quelle serait notre société sans les mathématiques?
- Devrions-nous penser en termes de probabilités et d’incertitude?
Panélistes
- Chantal Girard, Institut de la statistique du Québec
- Chantal Girard occupe un poste de démographe senior à l'Institut de la statistique du Québec. Depuis 2007, elle est responsable du bilan démographique publié annuellement par cet organisme. Auparavant, elle était chargée des analyses sur les mouvements migratoires entre les régions du Québec, et elle a collaboré à la réalisation des projections de population pour le Québec et ses régions. Madame Girard a étudié en mathématiques avant de compléter sa maîtrise en démographie à l'Université de Montréal.
- Thierry Duchesne, Université Laval
- Thierry Duchesne est professeur titulaire au Département de mathématiques et de statistique à l’Université Laval. Son enseignement et ses recherches se concentrent autour de la statistique. Il étudie les méthodes de modélisation et d’analyse des données longitudinales et des données survie qu’il applique à la santé, l’écologie, l’ingénierie et l'actuariat. Il met également au point des modèles de distribution du montant des sinistres pour des programmes de garanties et d’assurances.
Animation : Nicolas Faucher, Cégep Limoilou