Soumis à des impératifs écologiques et socio-économiques, les pêcheries du Québec sont confrontées aux difficultés liées entre autres à l’état des ressources. Au moratoire sur la pêche au poisson de fond se sont ajoutés plusieurs événements comme la réduction drastique des captures de crevettes, l’accès restreint aux appâts traditionnels du hareng et du maquereau pour la pêche au homard et la fermeture des zones de pêche dans le cas d’une cohabitation possible avec la baleine noire de l’Atlantique Nord figurant à la liste des espèces en périls. Tout ceci dans un contexte où le marché québécois ne retient qu’une fraction des débarquements et où les marchés internationaux traditionnels sont source d’inquiétudes grandissantes.
Ces événements sont des symptômes d’un contexte incertain et complexe dans lequel évolue la filière halieutique. Ils confrontent ainsi les différents maillons de la chaîne de valeur et les communautés côtières qui en dépendent à des choix stratégiques et à des adaptations. Comment agir rapidement pour les communautés côtières soumises à ces stress tout en tenant compte des options durables pour le fonctionnement des écosystèmes? Quelle sera la place accordée aux conditions de travail et de vie des pêcheurs dans les adaptations proposées? Comment le secteur québécois de la pêche peut-il pérenniser ses activités en collaborant avec les gouvernements, les Premières Nations, les pêcheurs, les transformateurs, les scientifiques et autres parties prenantes?
Ce colloque vise, comme premier objectif, à contribuer à l’identification de thèmes de recherche ainsi qu’à la réflexion sur les avenues à emprunter pour relever les défis de la pérennité de la pêche commerciale au Québec. Son deuxième objectif, est d'ouvrir la réflexion sur d’autres secteurs socio-économiques d’importance. Les aspects économiques, sociaux, environnementaux et politiques sont autant de portes d’entrée pour comprendre les mécanismes d’utilisation des ressources marines dans ce contexte d’incertitude.