Les personnes autistes ainsi que les personnes ayant une déficience intellectuelle ont le droit de vivre dans un milieu de vie qui contribue à leur qualité de vie. Il est légitime qu’elles recherchent des milieux en adéquation avec leurs besoins individualisés. Par exemple, les personnes neurodivergentes de tous âges peuvent être sensibles aux caractéristiques de leur domicile et au quartier dans lequel il est situé. Des personnes peuvent nécessiter des soutien, sous différentes formes et à des intensités variées, qu’elles habitent seule, en foyer de groupe, dans un milieu d’hébergement ou avec leur famille ou une autre personne significative.
À l’heure actuelle, au Québec, l’offre de logements adéquats dans la communauté, de soutien à domicile et d’hébergement spécialisés ne répond que de façon très limitée aux besoins exprimés en ce sens par des personnes neurodivergentes et leurs proches. Des organismes de défense des droits dénonce cette situation. Le Protecteur du citoyen a notamment rapporté l’incongruence entre les besoins de la clientèle et ce qui est offert par le gouvernement québécois. Il est connu que le milieu de vie d’une personne a des effets significatifs sur sa qualité de vie. La possibilité de faire des choix en fonction de ses préférences et de ses besoin y contribue également, et s’inscrit sous le sceau de l’autodétermination des personnes. La question touche également celle de la dignité des personnes.
Les familles des personnes autistes ou ayant une déficience intellectuelle, pour leur part, se disent également préoccupées par les difficultés liées à l’accès à un logement adéquat et par la transition de leur proche dans un domicile hors du nid familial. Ces inquiétudes sont amplifiées par les récentes coupures budgétaires du chèque emploi-service pouvant être utilisé pour des services de soutien à domicile.
Un autre élément venant assombrir ce portrait, le personnel dans les milieux d’hébergement spécialisé s’essoufle, parfois faute de formation adéquate ou en raison de surcharge, résultats de changement dans l’organisation des services. Ces conditions non optimal au bien-être au travail peuvent influencer la qualité des soins et des services offerts à leurs résident·es. Enfin, de plus en plus d’organismes communautaires et d’initiatives citoyennes se butent à des barrières structurelles dans la recherche de solution et le développement de projets résidentiels pour les personnes autistes ou ayant une déficience intellectuelle.
Notre colloque vise donc à partager l’ensemble des préoccupations, des connaissances, des meilleures pratiques et des analyses afin de développer une réflexion interdisciplinaire sur cet enjeu d’importance pour les personnes autistes ou ayant une déficience intellectuelle ainsi que pour leurs proches.