Au Canada, comme ailleurs dans la Francophonie, les dernières années ont été marquées par une recrudescence des débats touchant les communautés lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans et queers (LGBTQ+). Ces débats révèlent la présence de luttes persistantes entourant la visibilité grandissante des réalités LGBTQ+ dans diverses sphères sociales, culturelles et politiques, ainsi que sur les façons dont ces réalités sont mises en récit, sur l’identité des acteurs sociaux qui contrôlent la production de ces récits et sur les objectifs que ceux-ci devraient servir.
Pour les communautés LGBTQ+, ces luttes témoignent d’une volonté de se réapproprier les récits formulés à leur égard et les modes de production dont ils découlent, notamment dans le but de dépasser les conceptions victimaires ou stigmatisantes qu’ils peuvent véhiculer. Historiquement, les personnes LGBTQ+ n’ont eu que peu de contrôle sur la mise en récit de leurs réalités et expériences qui, selon les époques, ont été réduites à un péché, à un crime ou à une pathologie. Aujourd’hui, si plusieurs communautés LGBTQ+ ont obtenu des gains politiques significatifs, les réalités LGBTQ+ demeurent souvent méconnues du reste de la population, ce qui peut mener vers l’exacerbation de mécompréhensions et de stéréotypes nocifs. De plus, lorsque les réalités LGBTQ+ circulent dans l’espace public, elles sont souvent racontées par des acteurs ne faisant pas partie de ces communautés ou cadrées de façon à les stigmatiser davantage.
Dans une perspective résolument socioculturelle et politique, le colloque 418 – Entre ruptures et continuités: regards croisés sur les mutations des réalités LGBTQ+ contemporaines vise à examiner les transformations qui traversent les communautés LGBTQ+, notamment au Québec, au Canada et dans la Francophonie.