Les différents phénomènes tels que les guerres, la pauvreté, la crise environnementale, les conflits politiques, etc., ont conduits plusieurs peuples du monde vers l’immigration. En 2000, Constant montrait déjà que nos sociétés actuelles sont caractérisées par une « coexistence de groupes ethniques, culturels et religieux différents ». Le multiculturalisme est donc devenu une réalité réelle de nos sociétés, nations. Pour faciliter l’organisation sociale et politique de ces sociétés et stabiliser les relations conflictuelles, différentes solutions, notamment l’indépendance régionale, l’unité nationale, l’assimilation culturelle, etc., sont souvent proposées. Sur le plan éducatif, plusieurs pays ont confié à l’école un pouvoir intégrateur (Cornière, 2017) en proposant cependant de modèles et choix politiques et éducatifs différents. Les pays d’Europe sont plutôt pour un modèle de la citoyenneté faisant abstraction aux appartenances sociales et culturelles spécifiques (approche ethnoculturelle). L’objectif de l’école est de permettre l’homogénéisation et l’unité culturelle de toute la population (Schnapper, 2000 ; Xypas, 2006). Contrairement à la politique des Européens, les pays d’Amérique du Nord notamment le Canada et les États-Unis d’Amérique (USA) ainsi que plusieurs pays d’Afrique accordent une place importante aux appartenances culturelles aussi bien sur le plan politique qu’éducatif (McIntyre, 1993 ; Ethier et Lefrançois, 2021, 2023), car l’individu est d’abord sensible aux liens familiaux et communautaires avant d’appréhender l’engagement politique et citoyen (Wallenhorst et Mutabazi, 2021). Dans ce colloque, nous tenterons d’analyser des choix politiques et éducatifs actuels face au multiculturalisme. Nous attendons des travaux de recherche qui s'appuient sur des analyses documentaires (programmes officiels, manuels scolaires), sur des enquêtes qualitatives et quantitatives auprès des enseignants? élèves ou d'autres éducateurs, ou sur des études théoriques.
Le jeudi 8 mai 2025