Composante incontournable de la rhétorique justificatrice des promoteurs et des opposants de grands projets comme de plus petits, l’environnement structure avec force un nombre grandissant de controverses à propos d’une multitude d’enjeux : de la gestion des ressources naturelles, en passant par l’aménagement du territoire, jusqu’aux modes de production agricoles. Si les controverses environnementales ne sont pas nouvelles — on retrouve des traces de leur médiatisation dès les années 1960 (Anderson, 2013) —, le contexte actuel de crise climatique change la donne, cristallisant notamment les positions entre les acteurs qui prônent une solution technologique aux changements climatiques et ceux pour qui cette lutte passe inévitablement par une diminution de la croissance. Au regard du sentiment d’urgence qui anime la société civile, le contexte actuel est également propice à une montée de l’engagement militant et à une reconfiguration des voix qui s’expriment sur ces controverses, et ce, dans une pluralité d’espaces.
Le colloque proposé a ainsi pour objectif d’étudier les nouvelles configurations d’acteurs, de discours et de pratiques propres aux controverses environnementales, et ce, à partir de quatre axes. Le 1er est lié aux logiques de cadrage et de visibilité favorisant l’émergence de controverses. Le 2e aborde les dynamiques de médiatisation et de circulation des controverses, s’intéressant aux lieux d’expression et aux formes d’appropriation par les publics des discours et des contre-discours de la controverse. Le 3e traite des effets des controverses sur l’agenda politique, sur la prise de conscience environnementale et sur l’évolution des comportements sociaux et individuels en cette matière. Enfin, le 4e propose un regard réflexif sur l’étude de ces controverses, questionnant la façon dont certaines approches théoriques et méthodologiques permettent de mieux comprendre le phénomène.