La mobilisation de diagnostics médicaux visant la compréhension et la présentation de soi ou d’autrui est omniprésente dans de nombreux cadres d’interaction. Ayant différentes fonctions sociales, les diagnostics permettraient de justifier, de comprendre et d’anticiper certaines difficultés ou comportements hors normes qui pourraient survenir dans ces interactions.
De leur côté, les institutions répondant aux politiques d’équité, diversité et inclusion (EDI) tentent par divers moyens de favoriser l’intégration des individus marginalisés ou diagnostiqués. Que ce soit pour justifier un accommodement scolaire, l’accès à un service de soin particulier ou pour réfléchir sur la flexibilité d’un emploi, les institutions occidentales accueillent les individus marginalisés dans la mesure où ces derniers fournissent une preuve médicale de leur « condition » légitimant un « traitement particulier ». Cette formalisation des accommodements transforme inévitablement les interactions quotidiennes, mais comment ? De quelle inclusion parle-t-on ? Une inclusion à quoi et une reconnaissance de quoi ? Quels espaces sont réellement disponibles et offerts à ces personnes, et selon quels critères, besoins et normes ?
Plus spécifiquement, la réflexion portera sur l’incidence de la mobilisation des diagnostics de santé mentale et physique sur les relations interpersonnelles et les interactions institutionnelles; sur les conditions institutionnelles des usages sociaux des catégories diagnostiques ainsi que sur ce qu’on entend et pratique selon des termes tels que « inclusion » et « intégration socioprofessionnelle ».