5a. Résumé
La communication par le biais des technologies (dorénavant pBT) devient un moyen omniprésent de communiquer par écrit. Tandis que la langue écrite, standardisée, suit les normes prescrites par des institutions (Gadet, 1995), les recherches actuelles indiquent que la langue écrite pBT serait une production langagière hybride, contenant un mélange d’éléments des codes écrit et oral, en plus d’éléments iconiques (Crystal, 2011; Marcoccia et Maingueneau, 2016). Une question se présente alors : comment se fait-il que les internautes, à travers une multitude de plateformes, employant souvent de manière capricieuse et ludique une mixité de codes, produisent des messages qui sont mutuellement compréhensibles? Dans une perspective sociolinguistique (Fishman, 1971; Labov, 1972; Gadet, 1992), et m’inspirant des propos de Coseriu (1952) et d’Aléong (1983) sur la notion de la norme, je propose l’hypothèse de la coconstruction de normes technosociales de l’emploi de la langue pBT. Cette hypothèse sera appuyée par une synthèse des recherches linguistiques sur la production écrite pBT, ainsi que sur les résultats quantitatifs de mes propres recherches, dans le cadre de ma thèse de doctorat en cours, sur la variation sociolinguistique du français québécois sur Facebook. Cette présentation contribuera aux connaissances en linguistique et en sociolinguistique sur le comportement linguistique dans un nouveau contexte communicatif à la fois social et technologique.