5a. Résumé
La migration irrégulière constitue un défi majeur pour les pays d’Afrique subsaharienne dont la Côte d’Ivoire. Selon l’OIM (2018), 10 000 migrants ivoiriens sont arrivés irrégulièrement en Italie en 2017. Cela place le pays en troisième position des arrivées sur la route méditerranéenne centrale, après le Nigeria et la Guinée. La majorité des écrits relèvent les coûts de cette tragique migration, les transferts de fonds ainsi que les nombreux bénéfices que peuvent tirer les pays d’origine des migrants, une fois installés. Cet article se veut le contrepoids des contributions antérieures, en analysant les coûts socioéconomiques de la migration irrégulière sur le pays, notamment sur la région d’origine des migrants.
Pour ce faire, nous avons fait une revue documentaire, appuyée par une enquête qualitative à l’aide d’un guide d’entretien auprès des migrants de retour et ceux qui ont l’intention de partir dans la commune de Daloa. Il ressort de l’étude que le départ des migrants irréguliers est un lourd tribut pour la région d’origine, pour la famille et le migrant lui-même. Les coûts des départs sont non seulement d’ordre économique, mais aussi d’ordre socioéconomique comme l’endettement, la pénurie de main-d’œuvre, la perte d’emploi, la fuite des cerveaux et la stigmatisation sociale freinant l’intégration socioéconomique.