Si, pendant longtemps, les travaux sur le développement de l’enfant ont mis l’accent sur le rôle la de mère et de la figure maternelle, il est de plus en plus question de coparentalité et du rôle du père et de la figure paternelle. Toutefois, il convient de relever que les préoccupations liées à l’homme et à la paternité sont loin de répondre à un principe universel. En fait le type d’engagement, les perceptions du rôle de l’homme et le vécu de la paternité et de la masculinité varient dans le temps et dans l’espace. Les travaux montrent ainsi des différences, mais aussi des similitudes entre les fonctions masculines parmi les cultures et les groupes ethniques. Les valeurs des groupes culturels pourraient expliquer les perceptions différentes du rôle et de la fonction de l’homme (l’individualisme dans la plupart des sociétés occidentales, le collectivisme, la primauté de la famille sur l’individu dans les cultures asiatiques, africaines, etc.). Dans certaines communautés par exemple, les pères ne donnent pas de soins directs aux enfants, à cause de certaines croyances quant à la nature de l’enfant et aux conséquences de l’engagement paternel. Dans une société où le degré de collectivisme est élevé comme dans les sociétés africaines et d’Amérique latine, l’individu naît généralement dans une famille élargie ou un groupe qui le protégera en échange de sa loyauté. L’identité est fonction du groupe social d’appartenance. Par ailleurs, une étude réalisée auprès de familles provenant de plusieurs cultures (Amérique, Asie, Afrique) afin d’évaluer le niveau d’engagement des pères dans les jeux physiques avec leurs enfants montre que même les pays développés présentent de grandes différences entre eux en cette matière. Ce constat souligne l’importance d’en tenir compte dans la définition de la paternité et de la relation père-enfant, car les fonctions parentales sont intrinsèquement liées à la dimension culturelle dans laquelle elles se construisent puis s’exercent.