L’incapacité au travail touche une portion importante de travailleurs canadiens, passant de 5,3 % à 6,0 % entre 2001 et 2020. Au Québec, le taux d’absence atteignait 7,1 % au terme de la même période. Cet absentéisme représente un fléau d’autant plus important qu’il s’ancre aujourd’hui dans un contexte de pénurie majeure de main-d’œuvre susceptible de l’alimenter. En effet, le manque de main-d’œuvre, surtout lorsqu’il se conjugue avec un taux d’absence élevé, peut générer une surcharge de travail pour les travailleuses et les travailleurs toujours en poste, qui elle-même pourra à son tour constituer une cause importante d’absentéisme. Il s’avère donc urgent de déceler rapidement de nouvelles pistes d’action afin d’éviter une dégradation rapide et exponentielle de la situation.
Hormis sa contribution directe à l’accroissement de l’absentéisme, la crise sanitaire des dernières années a été le moteur d’une transformation majeure de l’organisation du travail par, notamment, l’imposition du télétravail. Or, ces nouvelles modalités sont aujourd’hui considérées par plusieurs comme des mesures prometteuses de rétention et de maintien au travail, et ce, malgré les divers enjeux d’équité qu’elles peuvent poser pour l’entreporise. Parallèlement, des avancées récentes de la recherche dans le domaine de la réadaptation au travail suggèrent plusieurs nouveaux facteurs d’influence et pistes d’action susceptibles d’améliorer les interventions qui sont offertes aux travailleuses et travailleurs absents en raison d’une incapacité au travail. Afin de répondre aux importants enjeux que pose actuellement l’absentéisme, il importe donc de clarifier et d’expliciter l’influence que ces nouvelles modalités de travail et facteurs individuels (en servant d’appui à d’éventuelles interventions) pourront avoir sur le retour et le maintien au travail des personnes absentes.
Dans le cadre de ce colloque, nous tâcherons précisément de susciter un dialogue porteur d’engagements concrets pour la recherche et la pratique dans le domaine de la réadaptation au travail et de la gestion d’invalidité, de manière à trouver et favoriser les actions concertées requises pour relever ces nombreux défis.
Remerciements
Nous souhaitons remercier la Chaire de recherche en réadaptation au travail (J.-Armand Bombardier et Pratt & Whitney Canada) pour le précieux soutien financier et logistique offert dans le cadre de ce colloque, ainsi que pour son appui indéfectible, depuis maintenant deux décennies, au développement de la recherche et de la relève dans le domaine de la réadaptation au travail.