5a. Résumé
Si les théories du récit avancent diverses propositions pour organiser notre compréhension des mécanismes du discours narratif, un travail conséquent de défrichage théorique reste encore à faire, d’autant plus que certains termes, comme celui du storytelling, sont réputés pour leur caractère à la fois plurivoque et en constante réactualisation.
Dans un premier temps, il s’agira de se pencher sur la polysémie du terme storytelling pour en saisir les fondements principaux. J’analyserai de quelles manières la notion étudiée peut s’inscrire en contexte littéraire et en quoi la dynamique entre littérature et storytelling tend à mettre en relief leurs différences. J’emploierai des exemples provenant de trois niveaux discursifs distincts. Le premier concernera le storytelling éditorial, par l’analyse de la mise en récit dans la ligne éditoriale de Lux Éditeur. Le deuxième sera le storytelling sous-tendant les récits diffractés avec Lieux de Georges Perec et, enfin, j’explorerai le côté performatif du storytelling en arts littéraires.
Ce faisant, je proposerai une nouvelle perspective quant à l’abord des fictions en études littéraires tout en inscrivant clairement le sujet au cœur des études narratives. L’angle d’approche que je prône permettra de considérer la manière de raconter les histoires – et plus largement la littérature – sous un jour nouveau, c’est-à-dire en considérant, par l'intermédiaire du concept de performance, ce que le récit produit sur le réel.