Depuis les années 1980, les minorités sexuelles et de genre ont de plus en plus recours à l’acronyme LGBTQ et ses variantes pour identifier leurs luttes politiques collectives. Bien que celui-ci soit utile pour désigner des identités qui partagent une marginalisation cishétérosexiste, son utilisation en science politique éclipse les expériences uniques et les relations parfois antagonistes qui différencient chaque lettre de l’acronyme. Cet enjeu est particulièrement prononcé dans la littérature scientifique qui explore les droits dits LGBTQ sous l’angle du régime québécois de citoyenneté, sans toucher suffisamment aux questions transgenres. Cette étude rectifie le tir en démontrant, par une analyse intersectionnelle et une méthodologie qualitative, comment les droits LGB et trans au Québec ont évolué de manière complémentaire, mais distincte dans quatre domaines : l’État, le marché, la famille et la communauté, ce que Jane Jenson (1997) appelle le diamant du bien-être (traduction de « welfare diamond »). En s’appuyant sur des recherches sociohistoriques précédentes et des données contemporaines sur la participation économique, les résultats préliminaires de cette étude démontrent que la pleine citoyenneté des personnes trans au Québec demeure inachevée comparée à celle des personnes LGB. Cette conclusion a d’importantes implications pour la province et ses efforts pour améliorer la cohésion sociale, surtout en vue du programme de lutte contre l’homophobie et la transphobie.
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