La pandémie de COVID-19 a provoqué des bouleversements majeurs dans le rapport que les citoyens entretiennent avec leurs institutions, qu’elles soient politiques, sociales, de santé ou encore dans leur rapport à la sécurité. Dans un contexte de sidération provoqué par la COVID-19 et d’une mise à distance de nos activités et interactions sociales, l’information, son cadrage et sa médiatisation se sont avérés fondamentaux pour faire sens et interpréter notre environnement. Cette information s’est cependant montrée fragile face à des individus et groupes d'intérêts opposés aux mesures décrétées par les autorités pour prévenir la pandémie. Ces derniers se sont d’ailleurs engagés dans sa manipulation et son instrumentalisation. Fort de ce constat, la présente table de discussion s’intéresse aux acteurs, aux technologies et aux publics qui constituent une « écosphère oppositionnelle ». Si les mouvements qui le traversent se sont particulièrement renforcés ces deux dernières années, ils leur préexistent largement. Les enjeux portés par celles et ceux qui y prenaient part touchaient alors et touchent encore des questions identitaires, anti-immigration, antiféministes, ou plus largement des discours de haine. Tout en adoptant une perspective sociotechnique qui privilégie la prise en compte des interactions entre technologies et usagers, nous nous intéressons au rôle des technologies dans la mise en forme de ces oppositions tout en tenant compte de la manière dont les militants et les audiences en font usage, ou sont touchés par celles-ci. Comment ces interactions contribuent-elles à la fabrique et à la mise en visibilité d’un discours oppositionnel ? Comment ces interactions participent-elles au développement de notre lecture de cette écosphère ? Enfin, et ce questionnement n’est pas exhaustif, quels sont les défis méthodologiques caractérisant l’étude de l’usage des plateformes numériques ou médias sociaux en lien avec l’activisme contemporain, et comment les surmonter ?
Le mardi 9 mai 2023