629 - Milieux de garde inclusifs : comment faciliter l’accès et mettre en place le soutien nécessaire à une expérience positive pour tous

Le ministère de la Famille met en place plusieurs mesures visant l’inclusion, en services de garde éducatifs à l’enfance (SGEE), des enfants présentant des besoins de soutien particulier. Dans le cadre du Grand chantier pour les familles, il s’est engagé à optimiser ces mesures et à évaluer la possibilité de déployer des ressources additionnelles pour mieux soutenir l’accompagnement de ces enfants. Dans le contexte du développement accéléré de places en SGEE et de la volonté affirmée de prioriser l’accès aux enfants vivant dans un contexte de précarité socioéconomique et de favoriser l’accès à ceux vivant avec un handicap, des travaux sont en cours pour identifier les mesures requises pour assurer leur inclusion harmonieuse. Ces travaux visent notamment à assurer l’accompagnement, en SGEE, de ces enfants et à assurer l’établissement de mécanismes de collaboration entre les SGEE et le réseau de la santé et des services sociaux, afin d’assurer une intervention adaptée à leurs besoins.

Le gouvernement fédéral a pour vision d’établir un système d’apprentissage et de garde des jeunes enfants à l’échelle du Canada pour que toutes les familles – peu importe leur statut socioéconomique ou leur identité raciale, que leur enfant soit handicapé ou qu’il ait besoin d’un soutien accru ou individuel, et où qu’elles vivent au Canada – paient moins cher pour des services d’apprentissage et de garde de jeunes enfants de grande qualité, flexibles et inclusifs. Cette vision est inspirée par le Cadre multilatéral fédéral-provincial-territorial d’apprentissage et de garde des jeunes enfants, approuvé en juin 2017, qui jette les bases d’une vision commune à long terme pour l’apprentissage et la garde des jeunes enfants. S’appuyant sur les investissements de 7,5 milliards de dollars sur 11 ans prévus dans les budgets fédéraux de 2016 et de 2017, le budget fédéral de 2021 a annoncé un investissement atteignant 30 milliards de dollars sur cinq ans pour mettre en place un système d’apprentissage et de garde des jeunes enfants à l’échelle du Canada afin que toutes les familles aient accès à des services d’apprentissage et de garde des jeunes enfants de grande qualité, abordables, flexibles et inclusifs.

Les familles d'enfants à besoins de soutien particulier font face à des obstacles supplémentaires lorsqu'il s'agit d'accéder aux services de garde éducatifs à l’enfance (SGÉE) au Québec. Afin de documenter les barrières et facilitateurs d’accès aux SGÉE, 16 parents d’enfants à besoin de soutien particulier, 3 gestionnaires de SGÉE et 2 professionnels travaillant à l’inclusion de ces enfants ont participé à des entrevues individuelles. Les résultats de l’étude démontrent que plusieurs barrières persistent à toutes les étapes d’accès à un SGÉE pour les enfants à besoin de soutien particulier au Québec, c’est-à-dire du désir d’un SGÉE, à la recherche, l’atteinte, l’utilisation et finalement la pleine inclusion et participation sociale de l’enfant. Il nous apparait crucial de bâtir sur les facilitateurs et initiatives documentés dans le projet pour favoriser l’accès pour ces familles. Plus spécifiquement, bien que les expériences des familles diffèrent en fonction de plusieurs caractéristiques (ex. : nature et sévérité des besoins de l'enfant), des pistes d’action transversales, indépendamment des besoins de l'enfant, seront discutées

Pour les enfants et leurs familles, l’intégration dans un service de garde éducatif à l’enfance ou à l’école est une étape importante qui nécessite une grande adaptation. Celle-ci est parsemée de défis supplémentaires pour les enfants
ayant des besoins particuliers. Ce projet de recherche initié par la TISGM et réalisé par le CRSA vise à comprendre et à présenter le parcours des enfants ayant des besoins particuliers, soit à partir de la recherche d’un service de garde, de l’intégration au sein du service jusqu’à l’entrée à l’école. À partir d’expériences singulières, nous dévoilons des trajectoires types qui mettent en lumière les obstacles vécus, ainsi que les éléments qui facilitent leur intégration. Pour ce faire, plusieurs groupes d’acteurs et d’actrices ont été rencontrés et questionnés par sondage. En tout, 697 sondages ont été complétés, 18
entrevues avec des parents et des éducatrices ont été réalisées et 4 groupes de discussion regroupant des personnes de différents horizons ont eu lieu. Depuis le projet poursuit sa lancée vers l’élaboration d’une trousse de sensibilisation qui permettra d’utiliser les résultats des travaux de la trajectoire et d’offrir des stratégies concrètes. Lors de cette présentation, nous regarderons le parcours parsemé d’obstacles d’un enfant ayant des besoins particuliers de la recherche d’une place en service de garde à son entrée à l’école. Nous ouvrirons sur les aspects qui facilitent cette intégration.

L’importance d’offrir des services de garde éducatifs à l’enfance (SGÉE) inclusifs permettant à chaque enfant de participer pleinement et de développer son plein potentiel n’est plus à démonter. Pour y arriver, les SGÉE ont parfois besoin de professionnels spécialisés (ex. : orthophoniste, ergothérapeute) pour les soutenir dans leur mission. Le projet Soutien vise à décrire les services de professionnels spécialisés offerts dans les SGÉE au Québec. Une enquête en ligne (n = 344) et 18 entrevues ont été réalisées auprès de gestionnaires de SGÉE (CPE, BC, garderie privée subventionnée et non subventionnée) pour arriver à brosser un portrait complet des services en place et souhaités. Les résultats montrent que la majorité des milieux sondés ont rapporté avoir reçu des services de professionnels. Toutefois l’intensité de ces services demeure généralement faible, sauf lorsque le milieu de garde engage lui-même un professionnel (ex. : une éducatrice spécialisée). Les différents modèles d'organisation des services qui sont ressortis du projet Soutien seront présentés. Par exemple, les éducatrices spécialisées engagées par les SGÉE pour soutenir l’ensemble du milieu, les professionnels en CLSC collaborant avec des SGÉE, les professionnels travaillant en clinique privée ou en centre de réadaptation qui font des observations en SGÉE et offrent des recommandations. Les forces et limites associées à chacun des modèles seront détaillées.

Cette communication s’attarde aux principaux résultats de l’Enquête provinciale sur les pratiques inclusives dans les milieux de garde (Dionne et al., 2022). L’objectif de l’enquête était de dresser un portrait des pratiques éducatives inclusives actuelles au Québec. Elle a permis de joindre 1446 participants (parents, personnels éducateurs et d’intervention…) de milieux diversifiés (milieux de garde, scolaire, familiaux, de la santé et des services sociaux), et ce, dans toutes les régions du Québec. Des informations ont pu être obtenues sur l’intervention éducative, la transition vers l’école, la collaboration entre les partenaires, la vigilance développementale, les soutiens financiers, la formation initiale et continue ainsi que le leadership. Les principaux résultats révèlent notamment :  1) que la majorité des répondants croient que la présence d’enfants ayant des besoins particuliers/handicapés (BP/H) en milieu garde est bénéfique pour tous les enfants; 2) qu’un peu plus de la moitié du personnel d’encadrement des milieux de garde n’a pas défini de politique d’inclusion et 3) que pour 52% du personnel éducateur leur formation initiale ne les aurait pas adéquatement préparés à intervenir auprès d’enfants ayant des BP/H. De plus, cette enquête permet de cibler des pistes d’amélioration afin d’offrir à tous les enfants un environnement éducatif inclusif de qualité.

Les résultats d’une recherche réalisée par notre équipe auprès de 47 jeunes enfants (3-5 ans) ayant des problèmes neurodéveloppementaux en services de garde éducatifs a montré que plus du tiers d’entre eux n’ont pas acquis le langage verbal. Pour faciliter l’émergence et la consolidation de la communication non verbale, l’utilisation de différentes modalités, qui s’appuient sur l’observation des habiletés de communication émergentes ou acquises chez l’enfant dans ses milieux de vie est suggérée. Cette recherche-développement porte sur l’élaboration d’un instrument d’observation qui vise à guider les parents et les intervenants dans l’observation des comportements de communication d’un enfant, afin de les aider à documenter tous les moyens qu’il possède pour s’exprimer. La méthodologie comprend la réalisation d’une recension des écrits scientifiques, l’étude des instruments d’évaluation ou d’observation disponibles en français, la conception de la Grille d’observation et l’analyse des perceptions des utilisateurs. Les résultats présentés portent sur l’implantation de l’instrument auprès de jeunes enfants en centre de réadaptation. Ils montrent l’intérêt, l’acceptabilité sociale et la pertinence de l’instrument. Des différences sont notées entre les Grilles complétées par les parents, les éducatrices et les intervenants en réadaptation. Et finalement, l’appropriation de l’instrument par une majorité d’enseignants du préscolaire et du primaire est discutée.

Contexte : Le gouvernement du Canada s’est engagé à créer un système visant à donner accès aux familles, peu importe où elles se trouvent au pays, à des services de garde éducatifs de grande qualité, abordables et inclusifs, qui sont adaptés aux besoins spécifiques des enfants en situation de handicap. Objectif : L’objectif général de ce projet consiste à fournir des évidences scientifiques relatives à l’accessibilité des services de garde au Canada pour les enfants âgés de 0 à 5 ans en situation de handicap. Le projet comporte trois objectifs spécifiques, chacun reposant sur une méthodologie qui lui est propre. Méthodologie : Un scan environnemental sera mené afin d’identifier les lois et règlements en vigueur dans chaque province qui concernent l’accès aux lieux physiques et l’accès à des services éducatifs favorisant le plein développement des enfants ayant un handicap. Une revue de la portée permettra d’identifier des solutions d’aménagements ou de programmes éducatifs qui permettraient de favoriser l’accès à des services de garde de qualité. Des consultations par le biais d’entrevues individuelles et d’un sondage seront réalisées afin de décrire la situation vécue dans les milieux de garde de différentes provinces depuis la perspective des travailleurs et de parents dont les enfants sont en situation de handicap. Résultats attendus : Ce projet permettra de soutenir l’élaboration de la prochaine génération de normes en matière d’accessibilité des services de garde.

Au Québec, on observe un accroissement du nombre de diagnostics de trouble du spectre de l’autisme (TSA) chez les 1-17 ans avec une prévalence de 1 enfant sur 75 (Noiseux, 2018). Le TSA est associé à un déficit dans les interactions sociales, un développement inhabituel de la communication sociale et par un caractère restreint et répétitif des comportements, intérêts et activités (APA, 2013). Pour les enfants présentant un TSA, fréquenter un milieu qui tend vers l’inclusion favorise des gains sur le plan cognitif (Nahmias et al., 2014) et social (Camargo et al., 2014). Pourtant, plusieurs se voient refuser l’accès à des milieux de garde, dont les CPE (centres de la petite enfance) en raison de la complexité de leur comportement (Gouvernement du Québec, 2009). Certaines éducatrices perçoivent que ces enfants nécessitent davantage de soutien, devant ainsi adapter leurs méthodes de travail (Doucet, 2016).  Nous nous sommes donc intéressés à l’autonomie professionnelle des éducatrices considérant qu’elle modère les exigences élevées (Karasek, 1979) et contribue à la satisfaction au travail (Wheatley, 2017). Des entretiens menés auprès de 9 éducatrices nous ont permis de connaitre leurs perceptions quant aux facteurs qui favorisent et contraignent leur autonomie professionnelle dans l’accueil d’un enfant présentant un TSA. Les résultats portent sur les caractéristiques de l’enfant, le soutien social, le climat de travail, la formation, les modes de fonctionnement et l’attitude.