Les réalités des personnes lesbiennes, gaies, bisexuelles, trans, queer et intersexuées (LGBTQI+) migrantes et racisées sont complexes, du fait notamment des violences qu’elles ont pu subir tout au long de leur parcours migratoire. Souvent elles ont été contraintes de quitter leur pays d’origine en raison de violences hétéronormatives et cisnormatives ou encore en raison de violences politiques, de la dictature, de la guerre ou de désastres environnementaux (Lee, 2019; Lee et al., 2020). Dans leur pays d’accueil, elles doivent faire face à de nouveaux défis, liés à la régularisation de leur statut migratoire (demandeur·eus·es d’asile, personnes sans statut, etc.) ou encore liés à la recherche d’un emploi et d’un hébergement (Lee et Brotman, 2011).
Devant ces défis majeurs, les personnes LGBTQI+ migrantes et racisées peuvent vivre plusieurs ruptures, ce qui fragilise notamment leur accès aux soins et aux services sociaux (Tourki et al., 2017). Ainsi, l’accès aux soins et aux services sociaux des personnes LGBTQI+ migrantes et racisées est plus difficile du fait d’une multitude de barrières structurelles liées à leur statut migratoire (xénophobie), à leur identité ethnoraciale (racisme), à leur orientation sexuelle (homophobie) et/ou à leur identité de genre (transphobie) (El-Hage et Lee, 2015). Malgré ces défis, plusieurs personnes LGBTQI+ migrantes et racisées mettent en place différentes stratégies de survie qui se manifestent notamment par la (re)construction de leur propre famille choisie (Beaudry, 2018; Chbat et al., 2022) ou, encore, par leur contribution aux mobilisations communautaires et la défense des droits des communautés queer et trans, migrantes et racisées (Chéhaitly, Rahman et Chbat, 2020; Tourki et al., 2017).
Ce colloque s’intéressera aux enjeux et pratiques auprès des personnes LGBTQI+ migrantes et racisées, mettant de l’avant leurs parcours multiples. Ainsi, il s’agit d’offrir un espace d’échanges entre chercheur∙se·s, étudiant∙e·s, et intervenant∙e·s des milieux communautaires pour débattre des enjeux liés aux intersections des sexualités et des migrations. Ce colloque vise également à favoriser des réflexions critiques sur l’apport et les défis à entreprendre de la recherche communautaire, participative et engagée auprès des communautés LGBTQI+ migrantes et racisées sans instrumentaliser les savoirs et les expériences de ces dernières. Alors que les recherches qui mettent en lumière l’imbrication de ces différents rapports sociaux demeurent encore restreintes et analysées en silos fermés, cet événement favorisera la création de liens et de partage entre divers acteurs des milieux universitaires et communautaires en plus de permettre de mieux comprendre les réalités complexes et souvent impensées d’individus qui vivent des formes de marginalisations multiples et qui demeurent absents des représentations médiatiques et des travaux scientifiques.
Remerciements
Merci aux commanditaires de notre colloque:
- Centre de recherche en santé publique - CReSP
- Institut universitaire SHERPA
- Clinique Mauve
- Chaire de recherche du Canada sur les sexualités, les genres et les migrations