Il existe bien des cas dans lesquels l’ignorance constitue une entrave à la connaissance : lorsque nous ne tenons pas compte de faits ou de données pertinentes, parce qu’elles ne sont pas en cohérence avec nos croyances déjà acquises, et nous obligeraient à les réviser. Nous avons en ce sens une responsabilité à l’égard de notre ignorance, puisque nos jugements peuvent avoir des conséquences pour nous comme pour autrui, a fortiori lorsqu’on dispose d’une forme d’autorité épistémique. La visée est de clarifier la nature de notre responsabilité, au regard de l’ignorance que nous produisons chez autrui, mais aussi en nous-mêmes. La pertinence et l’utilité de ce projet se comprennent en considérant que nous ne connaissons qu’en superficie l’ignorance alors qu’elle est présente sous plusieurs formes, en plus d’avoir des conséquences concrètes sur divers aspects de nos vies. Avec une conceptualisation sociale de l’ignorance, l’objectif principal est de proposer un volet utile en observant son application à des enjeux contemporains ayant à leurs sources des pratiques d’ignorances. Ce projet propose une analyse critique du privilège et de l’oppression épistémique, permettant une compréhension intégrée du rôle de l’ignorance au sein des injustices sociales et structurelles. Nous observerons l’ignorance comme un phénomène social découlant des dynamiques relationnels et ayant des ramifications sociostructurelles déterminantes quant au partage et à l’acquisition de connaissances.
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