L'urbanisation du monde contemporain « ne correspond pas à une nouvelle sédentarisation, mais plutôt à de nouvelles formes de mobilité » (Auger 2009 : 21). La dynamique de chaque métropole contient deux types de flux : un global, celui du monde-ville, qui représente l'idéal et l'idéologie du système de la globalisation, et qui fait du monde une ville uniforme, avec les mêmes entreprises, les mêmes systèmes financiers et les mêmes produits; et un autre local, celui de la ville-monde, où s'expriment toutes les conflits, contradictions et divisions de la planète, engendrés par la globalisation (Auger 2009 : 33-34). Dans ce contexte, notre recherche prend le cas de Santiago du Chili et soutient que les dynamiques globales et locales de la ville trouvent leur contrepartie dans les pratiques linguistiques discursives de ses habitants. La spécificité de notre contribution réside dans le fait de montrer comment les dynamiques urbaines sont imbriquées avec les dynamiques langagières, et vice versa. L'exposition s'appuie sur 18 des 72 entretiens semi-dirigés qui constituent le corpus du projet. Les résultats préliminaires montrent que la ségrégation spatiale et l'accès inégal à la mobilité sociale sont liés à des positions discursives différenciées et à la discrimination linguistique, et qu'il existe un imaginaire d'une langue idéale standard qui coexiste avec une évaluation positive des normes linguistiques communautaires.
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