La Lettre écarlate, roman publié par l'américain Nathaniel Hawthorne en 1850, a été écrit sous la forme d'une énigme à résoudre. Bien que le mystère qui entoure la naissance du bébé Pearl Prynne, fille illégitime d'Hester Prynne, ne soit pas aussi étanche que l'énigme du Double assassinat sur la Rue Morgue d'Edgar Allan Poe, le roman de Nathaniel Hawthorne jette en quelque sorte les bases du roman noir ou du polar. D'abord parce que le récit touche à l'injustice cautionnée par la société puritaine. Le cadre social dans lequel évolue la petite Pearl et sa mère tire ses sources de la conception du sacré selon Baruch Spinoza dans son Traité théologico-politique. Ainsi, le sacré devient le terrain de jeu propice aux inégalités sociales, à la corruption, à l'injustice et à la vengeance. Cette dérive mène à une crise identitaire chez le révérend Arthur Dimmesdale, forcé de voir son amante et sa fille humiliées sur la place publique. Selon Hannah Arendt dans son ouvrage Condition de l'Homme moderne, cette crise identitaire survient lorsque l'identité narrative ne s'est construite qu'à partir des normes sociales dictées par la modernité judéo-chrétienne. Nous verrons donc comment le roman de Nathaniel Hawthorne jette les bases du polar moderne, qui, lui, agit comme un catalyseur d'injustices.
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