Informations générales
Événement : 85e Congrès de l'Acfas
Type : Colloque
Section : Section 500 - Éducation
Description :Depuis les années 1960, de nombreuses recherches ont été menées sur la collaboration école-famille-communauté (EFC). Leurs résultats ont notamment permis de mieux connaître les types et les niveaux de collaboration selon les lieux d’intervention (maison, école, communauté), les facteurs favorables ou défavorables à la collaboration EFC et les effets positifs de celle-ci (Bourdon et coll., 2011; Larose et coll., 2010; Myre-Bisaillon et coll. 2010; Sanders et coll., 1999; Wang et coll., 1993; Zygmunt-Fillwalk, 2006). Or, il apparaît que les pratiques de collaboration EFC sont différentes selon diverses variables : l’âge des élèves ou l’ordre d’enseignement, l’évolution du parcours scolaire et développemental, les caractéristiques, les réalités et les besoins des élèves, de leurs parents et de la communauté, les catégories d’acteurs concernés, etc. (Deslandes et Bertrand, 2004; Jeynes, 2011; Kalubi et Chatenoud, 2012; Larivée, 2012; Terrisse et coll., 2004; 2005). Le fait d’étudier la collaboration EFC selon diverses perspectives en tenant compte de plusieurs variables permet de déterminer des pratiques efficaces ou prometteuses selon les variables étudiées et, de ce fait, de proposer des pistes d’intervention différenciées afin de mobiliser les acteurs. En ce sens, le colloque que nous proposons contribuera à la détection de telles pratiques en mettant en évidence des travaux qui concernent différents acteurs (enfants, adolescents, parents, enseignants, intervenants spécialisés, intervenants communautaires, etc.) et contextes (famille, familles immigrantes, école spécialisée, école alternative, école maternelle, milieux défavorisés, etc.) de collaboration EFC. En outre, les diverses présentations devraient permettre de répondre à des questions comme :
– Comment bonifier les pratiques des milieux scolaires et communautaires dans l’accueil et dans l’intégration des familles qui immigrent avec des enfants d’âge scolaire?
– Comment se délimitent les relations entre parents et enseignants, notamment dans l’espace physique de l’établissement?
– Peu d’études ont porté sur les relations école-famille-communauté (EFC) dans les écoles alternatives qui, pourtant, exigent un minimum de collaboration et d’engagement des parents. Comment se vivent alors les relations EFC dans ce type d’écoles, notamment en milieu défavorisé?
– Est-ce qu’une meilleure compréhension des pratiques parentales des pères ou mères ayant une déficience intellectuelle peut permettre aux intervenants spécialisés d’adapter leur action à la réalité de ces parents et ainsi mieux répondre à leurs besoins et à ceux de leurs enfants?
– Comment l’attitude participative parentale favorise-t-elle l’engagement d’adolescents à risque de décrochage scolaire lors de la transition primaire-secondaire?
– Au regard de l’ensemble des présentations, y a-t-il des principes de base qui se dégagent pouvant favoriser la collaboration EFC ou la mobilisation des acteurs, notamment celle des parents?
Date :- Serge J. Larivée (UdeM - Université de Montréal)
- Jean-Claude Kalubi (UdeS - Université de Sherbrooke)
- Laurent Fahrni (Université de Fribourg (Suisse))
Programme
Bloc 1 — Collaboration école-famille-communauté : diversité des contextes et mobilisation des acteurs
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Communication orale
Accueil et présentation de la thématique du colloqueLaurent Fahrni (Université de Fribourg), Jean-Claude Kalubi (Université de Sherbrooke), Serge J. Larivée (UdeM - Université de Montréal)
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Communication orale
De l’appropriation des espaces physiques et symboliques lors de la construction de la collaboration école-famille-communauté au moment de l’entrée à l’écoleLaurent Fahrni (Université de Fribourg (Suisse))
Au sein d’une recherche ethnographique (COREL), financée par le Fonds national suisse de la recherche scientifique (FNS), nous investiguons le processus de construction de la relation entre les enseignantes et les parents d’élèves au moment de l’entrée dans la première année d’école au sein d’un établissement scolaire péri-urbain du canton de Fribourg (Suisse). Cet établissement dessert un quartier à la population majoritairement issue de la migration et aux moyens économiques modestes.
Dans cette communication, nous nous focalisons sur les interactions entre les parents, les enseignantes ainsi que les partenaires de la communauté (maman de jour, accueil extrascolaire, etc.) qui se déroulent sur les frontières architecturales de l’établissement scolaire au début et à la fin de la journée de cours. Lors de ces contacts informels, l’espace d’interaction est « réel », en tant que lieu physique où se déroule l’interaction mais est également « approprié » par les divers acteurs de la relation école-famille-communauté. À l’aide de l’analyse thématique des rapports d’observation de ces moments informels ainsi que des transcriptions des entretiens semi-directifs menés individuellement avec les douze parents et les six enseignantes de notre étude, nous montrerons comment se délimitent – et se négocient – les espaces entre parents et enseignantes dans le contexte physique de l’établissement lors des premières semaines d’école.
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Communication orale
Les pratiques de collaboration école-famille-communauté dans un volet d’école alternative publique en milieu défavoriséJulie Bouchard (UdeM - Université de Montréal)
La collaboration école-famille-communauté (ÉFC) est, entre autres, associée à une amélioration des résultats scolaires, de la réussite éducative et des chances de décrocher un diplôme (Epstein, 1995; Jeynes, 2005; Sheldon, 2003). Une majorité de chercheurs s’entendent sur le fait que la collaboration serait optimale si elle reposait sur une confiance mutuelle, des buts communs, un partage d’expertise et une communication bidirectionnelle (Deslandes et Bertrand, 2004; Epstein, 2011). Or, le type de relations école-famille qu’on observe dans plusieurs écoles québécoises est souvent davantage de nature unidirectionnelle et garde les parents à distance de la classe ou des aspects pédagogiques (par ex., participation aux rencontres, accompagnement lors de sorties) (Larivée, Kalubi et Terrisse, 2006), ce qui limite la collaboration et l’implication des parents. Quant à la collaboration avec la communauté, elle est relativement faible considérant les ressources disponibles qui sont souvent méconnues et sous-utilisées (Deslandes, 2006).
Il semble cependant que, dans les écoles publiques alternatives québécoises, la collaboration ÉFC serait plus engageante (participation parentale fréquente, responsabilité partagée, etc.), bidirectionnelle et s’appuierait sur des pratiques de nature partenariale, notamment parce que la collaboration et l’implication des parents est l’un des fondements de l’école alternative (RÉPAQ, 2013). Toutefois, peu d’études ont portées sur l’école alternative (Arsenault, 2015) et il est difficile d’affirmer que c’est le cas. Pour contribuer à combler en partie cette lacune, nous menons actuellement une recherche sur les pratiques de collaboration école-famille-communauté dans le contexte d’une école alternative publique en milieu défavorisé. Dans cette communication, nous décrirons les relations ÉFC dans ce type d’écoles, en milieu défavorisé. Nous discuterons également de l’apparente dichotomie qui existe entre la collaboration ÉFC en général, et celle instaurée dans les écoles alternatives. Nous nous appuierons plus particulièrement sur le cas étudié dans notre recherche doctorale, soit celui d’un volet alternatif intégré dans une école régulière primaire en milieu défavorisé.
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Communication orale
Période de questions et de discussionSerge J. Larivée (UdeM - Université de Montréal)
Bloc 2 — Collaboration école-famille-communauté : diversité des contextes et mobilisation des acteurs
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Communication orale
La prévention du décrochage scolaire : étude de l’implication parentale et de l’engagement d’adolescents en transition primaire-secondaireJoëlle Duval (UdeM - Université de Montréal)
Au Québec, le décrochage scolaire (DS) représente un important défi sociétal, et la hausse du taux de diplomation ou de qualification à 80 % d’ici 2020, tel que visé par le Ministère de l’Éducation pour les Québécois de moins de 20 ans (MÉLS, 2009), parait difficilement atteignable. Comme le DS constitue un processus de désengagement graduel dès le primaire (Rumberger, 1995), sa prévention réside notamment dans la continuité ou l’augmentation de l’engagement des élèves (Christenson, 2008), particulièrement lors de la transition du primaire au secondaire (TPS) (Blaya, 2010). À cet effet, l’implication parentale (IP) est reconnue comme étant un important facteur de protection pour contrer les risques liés au DS et à la TPS (Crosnoe, 2009). La recherche que nous menons vise à comprendre comment l’IP favorise l’engagement d’adolescents à risque de DS lors de la TPS. Dans cette communication, nous présenterons les résultats préliminaires de cette recherche, soit ceux issus des entrevues semi-dirigées menées auprès de parents et d’adolescents sur l’engagement de ces derniers ainsi que sur l’IP visant à le favoriser. Plus spécifiquement, nous exposerons les types d’IP favorisant l’engagement d’adolescents à risque de DS lors de la TPS qui semblent se dégager. Nous identifierons enfin des pistes d’action pour aider les enseignants à collaborer et à soutenir les parents pour favoriser l’engagement de leur adolescent et prévenir le DS et les difficultés liées à la TPS.
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Communication orale
Des pratiques d’intervention communautaire scolaire interculturelle (ICSI) qui soutiennent l’accompagnement de parents d’élèves récemment immigrés dans des écoles primaires et secondaires du QuébecJosée Charette (UdeS - Université de Sherbrooke)
Au Québec, de nombreuses recherches notent le besoin de parents d’élèves récemment immigrés d’être différemment accompagnés pour décoder le milieu scolaire intégré par leurs enfants dans la société d’accueil. Dans ce sens, divers écrits soulignent la complémentarité de l’école et des organismes communautaires pour une lecture efficace des besoins des familles. À la croisée du milieu communautaire, de l’école et de la famille immigrante, une profession tend à se définir depuis quelques années au Québec, soit celle d’intervenant(e)s communautaires scolaires interculturels [ICSI]. Dans cette communication, nous discuterons particulièrement des pratiques qui stimulent l'accompagnement efficace de parents d'élèves récemment immigrés dont les enfants fréquentent des écoles primaires et secondaires au Québec. Selon une approche qualitative exploratoire, des entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de trois ICSI de différentes régions administratives. Nos résultats aident à comprendre la relation des parents avec l’école en fonction des ajustements de leur projet familial et des défis soulevés par leur établissement dans la société d’accueil. Notre communication met aussi en lumière des pistes d’intervention pour bonifier les pratiques des milieux scolaires et communautaires dans l’accueil et dans l’intégration des familles qui immigrent avec des enfants d’âge scolaire.
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Communication orale
Période de questions et de discussionJean-Claude Kalubi (UdeS - Université de Sherbrooke)
Dîner
Bloc 3 — Collaboration école-famille-communauté : diversité des contextes et mobilisation des acteurs
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Communication orale
Les pratiques parentales chez les parents ayant une déficience intellectuelle : proposition d’un protocole d’évaluation pour mieux soutenir les parentsJustine Lahaie (UdeS - Université de Sherbrooke)
D’emblée, il est communément perçu que la DI affecte les compétences et les pratiques parentales. Cependant, il est important d’apporter des nuances à ces perceptions puisqu’il semble plutôt que les parents ayant une DI présentent des caractéristiques similaires, voire identiques aux parents présentant une intelligence normale et ayant un faible statut socio-économique (Aunos et al., 2003). En outre, fonder un jugement sur les compétences parentales des parents ayant une DI en se basant uniquement sur leur QI n’est pas acceptable et ne reflète pas la complexité de la réalité des pratiques parentales. En effet, la DI du parent est un mauvais indicateur de pratiques parentales lacunaires (Milot et al., 2015) et chaque cas doit plutôt être évalué individuellement en tenant compte des facteurs de risque et de protection présentés par le parent ayant une DI (Milot et al., 2015).
Dans cette communication, nous présentons le fruit de notre travail de recherche, soit un protocole d’évaluation clinique basé sur les facteurs de risque et de protection ayant été identifiés dans la documentation scientifique au regard de lignes directrices pour l’évaluation des capacités parentales des parents ayant une DI. Nous exposerons d’abord les recommandations issues de la littérature en matière d’évaluation des habiletés parentales des parents ayant une DI pour ensuite présenter trois outils d’évaluation des facteurs de risque. Ce protocole d’évaluation des pratiques parentales est multi-méthodes et multi-répondants afin d’obtenir le plus d’informations possibles sur les habiletés parentales des parents ayant une DI. Il vise notamment à orienter l’action des intervenants en tenant compte des facteurs les plus importants à considérer et ainsi contribuer au développement de services personnalisés auprès de ces parents.
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Communication orale
Pistes d’action pour des pratiques de collaboration école-famille-communauté efficaces ou prometteusesJulie Bouchard (Université de Montréal), Johanne Bédard (Université de Sherbrooke), Yves Couturier (Université de Sherbrooke), Jean-Claude Kalubi (Université de Sherbrooke), Serge J. Larivée (UdeM - Université de Montréal), François Larose (Université de Sherbrooke), Lude Pierre (Une école Montréalaise pour tous-Ministère de l'Éducation et de l'Enseignement supérieur)
Les travaux scientifiques portant sur la collaboration école-famille-communauté (ÉFC) font relativement consensus sur le fait que celle-ci favorise, directement ou indirectement, la réussite scolaire, et ce, quels que soient l’âge ou le niveau scolaire, le type de milieu socioéconomique ou les caractéristiques personnelles de l’élève (Epstein, 2001; Jeynes, 2011). Cependant, les pratiques de collaboration ÉFC varient selon les contextes et les catégories d’élèves et elles sont également très diversifiées en matière d’organisation (types et fréquence d’activités, partenaires impliqués, durée, etc.). C’est pourquoi il est difficile d’identifier clairement les éléments favorisant une collaboration efficace ou prometteuse entre les divers acteurs.
Pour tenter de dégager des pistes utiles pour orienter les pratiques de collaboration ÉFC, nous avons réalisé une recension de la documentation scientifique sur les pratiques de collaboration ÉFC (2000-2015). Cette recension a été complétée par une collecte de données des pratiques de collaboration ÉFC auprès de responsables et de praticiens de milieux scolaires et communautaires (enquête par questionnaire (n=8) et entrevues (n=11)). Plus spécifiquement, cette recherche s’intéressaient à divers contextes d’intervention (aux élèves des écoles primaires et secondaires ainsi qu’à ceux des centres d’éducation des adultes et de formation professionnelle) ainsi qu’à des catégories d’élèves considérés vulnérables (ceux issus de l’immigration, de milieu défavorisé et les élèves autochtones), et ce, en tenant compte de la variété et de la spécificité de leurs contextes. Dans cette communication, nous présenterons deux outils qui ont été élaborés à partir des résultats de ce travail : un cadre de référence et un guide de planification des pratiques de collaboration ÉFC. Ceux-ci prennent appui sur les éléments de synthèse qui se dégagent de cette recherche en mettant de l’avant des pistes d’action à privilégier pour favoriser la mise en place de pratiques de collaboration EFC efficaces ou prometteuses.
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Communication orale
Période de questions et de discussionLaurent Fahrni (Université de Fribourg (Suisse))
Bloc 4 — Synthèse sur la collaboration école-famille-communauté : diversité des contextes et mobilisation des acteurs
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Communication orale
La collaboration école-famille-communauté : enjeux actuels de la recherche et pistes d’interventionJean-Claude Kalubi (UdeS - Université de Sherbrooke)
À la suite des diverses communications présentées au cours du colloque, nous dresserons un tableau des différents enjeux et pistes d’action ayant été identifiés comme des déterminants de la mobilisation des différents acteurs de la collaboration entre la famille, l’école et la communauté, et ce, selon les divers contextes d’intervention discutés. Puis, une synthèse sera réalisée en mettant en évidence les enjeux actuels et futurs de la recherche et de l’intervention au regard de ces déterminants et contextes. Enfin, nous conclurons en identifiant des pistes de développement en recherche et en intervention.