Suivant une duplication de gènes, les deux paralogues nouvellement créés divergent parfois en deux protéines distinctes, entre autres par des changements d’expression. Si l’importance de ces variations est connue, peu d’études ont tenu compte de leurs multiples composantes, dont les principales sont la transcription et la traduction. Pour y remédier, nous avons réanalysé un ensemble publié de taux de transcription et de traduction pour les gènes de la levure. À l’intérieur des 409 paires de paralogues incluses, la divergence a principalement eu lieu en transcription. Afin d’élucider ce biais, nous avons construit un modèle minimal d’évolution post-duplication, qui suppose que la sélection agit seulement pour maintenir l’expression cumulative des deux paralogues. La divergence transcriptionnelle accrue pourrait s’observer parce qu’elle est favorable, ou encore parce qu’elle est plus probable. Nous avons donc testé deux hypothèses alternatives, soit l’optimisation d’un compromis évolutif entre le coût et la précision de l’expression ainsi qu’une plus grande fréquence de mutations affectant la transcription. La simulation de trajectoires évolutives a montré que l’un et l’autre des mécanismes pourraient expliquer la divergence observée. Ces travaux mettent en évidence l’impact majeur que les contraintes mutationnelles peuvent avoir sur l’évolution de l’expression génique, tout en précisant le rôle des changements d’expression dans la divergence de fonctions des gènes dupliqués.
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