Bien qu’historiquement structurés selon des logiques politiques et organisationnelles propres, les professionnels qui travaillent en direction des jeunes forment aujourd’hui un ensemble composite dont les contours peuvent être définis à partir de secteurs d’intervention (social, santé, socioéducatif, sport, insertion, emploi, justice, culture, etc.), de destinataires principaux ou secondaires (adolescents, jeunes, jeunes chômeurs, jeunes en difficulté, jeunes placés, etc.), de référentiels normatifs (éducation, prévention, contrôle, accompagnement, activation, médiation, conseil, etc.) ou encore de dispositifs ciblés. Depuis plusieurs années, une dynamique néolibérale plus globale, qu’illustrent notamment les orientations de la stratégie européenne pour la jeunesse ou le manque de convergence des actions entre certains ministères et les orientations de la politique québécoise de la jeunesse, modifie les contextes d’exercice. Les pratiques professionnelles sont directement touchées par la mise en œuvre de la nouvelle gestion publique, la création et le réagencement constant des dispositifs, la territorialisation de l’intervention ou encore l’émergence de « nouveaux » problèmes publics. C’est autour du leitmotiv de « travailler ensemble », autant injonction, nécessité qu’innovation, mais avant tout principe transversal aux différents secteurs, échelons politico-administratifs, institutions publiques, services communautaires, etc., que ce colloque vise à interroger les enjeux et les effets de ces orientations sur les professionnels. Quatre axes seront examinés : 1) les registres de gestion (approche globale, partenariat, contractualisation, participation); 2) les registres d’intervention (pluralité, articulation, adéquation, concurrence); 3) la division du travail entre les acteurs (alliance, coopération, coordination, sous-traitance, résistance, innovation, polyvalence, etc.); et 4) la participation des destinataires (mobilisation, inclusion, capabilité).
Du mercredi 11 au jeudi 12 mai 2022