Bien que l’accès à l’enseignement supérieur se soit démocratisé, les inégalités continuent à se (re)produire sur la base des rapports sociaux de sexe, de racialisation et de classe chez les personnes apprenantes (Magnan et al., 2021) comme au sein du corps enseignant et professionnel (Dutoya et al., 2019). La crise sanitaire semble d’ailleurs avoir renforcé ces inégalités, tant au regard de la conciliation travail-famille (Frederickson, 2020; Minello, 2020) ou études-famille que de l’accès aux services de soutien pédagogique ou psychologique ou à un lieu d’étude adéquat (FECQ, 2020, 2021).
Parallèlement, le principe d’équité est de plus en plus mobilisé dans les politiques institutionnelles des établissements d’enseignement postsecondaire, et par les organismes subventionnaires provinciaux et fédéraux. L’équité implique que les marqueurs identitaires ou le rapport (non traditionnel) avec les études ne doivent ni marginaliser les personnes apprenantes, ni nuire à leur projet éducatif (CSE, 2016). Plus encore, elle constitue une démarche visant à corriger les désavantages existants entre les groupes d’individus historiquement dominés et socialement opprimés à cause de ces mêmes marqueurs identitaires, et elle implique de compenser le déséquilibre et ses répercussions par des mesures spécifiques (Nassif-Gouin, Picard, Lévesque, Boivin et Blain, 2021).
Sans faire fi des concepts de diversité, d’inclusion et de pratiques inclusives, ce colloque est une invitation à réunir différents acteurs et différentes actrices des milieux d’enseignement collégial pour penser l’équité et ses liens avec nos visions, nos réflexions pédagogiques, nos façons d’aborder les rapports de pouvoir en classe ou nos envies de transformation.