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Le lundi 8 mai 2017

Le couple loyauté-trahison, sauf exception, n’apparaît guère dans le vocabulaire politique actuel. Les débats politiques et les discussions théoriques sur le vivre-ensemble et l’obligation politique se sont en effet davantage appuyés, dans la deuxième moitié du 20e siècle, sur les idées d’appartenance et de communauté, de pluralisme et de tolérance, d’identité et de reconnaissance. Dans les sociétés libérales démocratiques, la relation à l’État et au gouvernement est davantage celle de la revendication et de la critique que celle de l’allégeance et de l’engagement : la loyauté est en quelque sorte minimale ou distanciée et non maximale ou constitutive. Les exceptions apparaissent, justement, quand l’identité culturelle ou la sécurité nationale sont concernées ou menacées, comme dans le cas des compétitions sportives internationales, des mouvements migratoires ou des déploiements militaires. S’il peut encore être question de loyauté et de trahison en dehors des phénomènes de ce genre, c’est à plus petite échelle, au sein des partis politiques, par exemple (« retourner sa veste » sera considéré comme une traîtrise) ou dans les organisations de la société civile (loyauté envers l’employeur, difficile à assumer en ces temps de « flexibilité »). On ne retrouve ainsi un usage important de la loyauté — et de son contraire, la trahison — que dans le monde professionnel (Clancy, 1998; Begin et Centeno, 2015) et, quand elle subsiste en politique, elle est souvent associée au patriotisme et aux valeurs de droite (MacIntyre, 1984; Drunckman, 2004). Si son étude ne disparaît pas pour autant, comme en témoignent après Hirschmann (1970) les travaux de Keller (2007), Laroche (2010) et Klenig (2014) sur la loyauté, et de Schehr (2010) et Giraud (2010) sur la trahison, elle demeure en retrait dans les sciences humaines et sociales. L’atténuation de la loyauté et de la trahison politiques est-elle avérée ou s’agit-il d’une question de point de vue, qu’un changement de perspective pourrait infirmer? Telle est notre interrogation.

L’objectif de notre colloque d’une journée consistera donc à recouvrer ou retrouver les usages, la pertinence et les limites de la loyauté politique aujourd’hui, et de permettre d’offrir une synthèse sur le concept de la trahison dans la variété de ses manifestations. Le colloque entend aborder la consistance conceptuelle de ces notions afin de dépasser une simple approche événementielle et descriptive des rapports sociaux et des modes d’engagement étatique. Il accueillera les études de cas et les approches comparatives (notamment celles de spécialistes de la chose militaire), mais toujours dans le but d’une théorisation adaptée aux difficultés de ses usages actuels. Nous espérons ainsi circonscrire la portée du concept de loyauté en philosophie politique ainsi qu’en sciences humaines et sociales, et en arriver à la délimitation (ou à l’élargissement) du paradigme de la trahison. Nous pourrons ainsi mieux rendre compte de sa complexité actuelle et mieux en mesurer l’actualité.

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Colloque

Section 400 - Sciences sociales

Responsables

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Avant-midi

08 h 45 à 10 h 15
Communication orale
Communications orales
Conférence inaugurale
Bâtiment : (BH) BURNSIDE HALL
Local : (BH) 1205
Présidence/Animation : Sylvana Al Baba Douaihy (UdeS - Université de Sherbrooke)
08 h 45
Mot de bienvenue
09 h 00
Métamorphoses de la loyauté, actualité de la trahison
Sébastien Schehr (Université Savoie Mont Blanc)
Résumé
09 h 45
Période de questions
10 h 00
Pause
10 h 15 à 12 h 00
Communication orale
Communications orales
Penser la loyauté et la trahison
Bâtiment : (BH) BURNSIDE HALL
Local : (BH) 1205
Présidence/Animation : Sami Aoun (UdeS - Université de Sherbrooke)
10 h 15
L’obligation de loyauté comme fondement du crime de trahison dans la théorie du contrat social : quelle légitimité?
Vanessa Henri (Université McGill)
Résumé
10 h 40
Période de questions
10 h 50
Trahir le vivre-ensemble?
André Duhamel (UdeS - Université de Sherbrooke)
Résumé
11 h 15
Période de questions
11 h 25
La loyauté et les limites de la justice
Jean-Cassien Billier (Université Paris IV-Sorbonne)
Résumé
11 h 50
Période de questions

Dîner

12 h 00 à 13 h 45
Diner
Dîner
Dîner

Après-midi

13 h 45 à 14 h 35
Communication orale
Communications orales
Capital intellectuel, loyauté et résilience
Bâtiment : (BH) BURNSIDE HALL
Local : (BH) 1205
Présidence/Animation : Sylvana Al Baba Douaihy (UdeS - Université de Sherbrooke)
14 h 00
Capital intellectuel, loyauté et résilience : trilogie de la croissance transformationnelle dans les organisations apprenantes de demain
Jean-Philippe Caron (Société canadienne des postes)
Résumé
14 h 25
Période de questions
14 h 35 à 16 h 45
Communication orale
Communications orales
Loyauté et trahison aujourd’hui : le cas du Moyen-Orient
Bâtiment : (BH) BURNSIDE HALL
Local : (BH) 1205
Présidence/Animation : André Duhamel (UdeS - Université de Sherbrooke)
14 h 35
La loyauté citoyenne dans les sociétés pluricommunautaires au Proche-Orient: l’État survivrait-il à l’autoritarisme?
Sami Aoun (UdeS - Université de Sherbrooke)
Résumé
15 h 00
Période de questions
15 h 10
Pause
15 h 25
La loyauté à l’État au prisme de la religiosité (al-tadayyun) dans la pensée arabo-musulmane actuelle
Wael Saleh (UQAM - Université du Québec à Montréal et TRENDS Research & Advisory)
Résumé
15 h 50
Période de questions
16 h 00
De la loyauté dans les récits de la guerre libanaise
Sylvana Al Baba Douaihy (UdeS - Université de Sherbrooke)
Résumé
16 h 25
Période de questions
16 h 35
Mot de clôture