5a. Résumé
Depuis une vingtaine d’années, la Seconde Guerre mondiale fait en France l’objet d’un intérêt historique et artistique sans précédent. Notamment, le procès avorté de René Bousquet en 1993 et celui plus récent de Maurice Papon en 1997 ont à nouveau mis en lumière l'atrocité des crimes. Dans ce contexte, le nombre de récits historiques entourant la Seconde Guerre mondiale a explosé, et le personnage du nazi a peu à peu gagné en nuance. Présent sous différentes formes (officier SS, fonctionnaire, soldat, politicien, médecin, etc.), il est souvent campé dans le rôle de l’oppresseur. De par sa participation aux persécutions, il est qualifié de monstre ou de bourreau. Et pourtant, malgré ces associations, malgré sa fonction récurrente d’oppresseur dans les récits, le nazi révèle dans le roman contemporain français une personnalité de plus en plus complexe qui le réintègre dans la sphère de l’humanité d’où il était exclu. Ce processus, appelé "humanisation" à ce stade de mes recherches, offre par là un nouveau discours sur l’Histoire. À travers des exemples tirés de différents romans, il s’agira d’analyser l’ambiguïté psychologique du nazi.