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Informations générales

Événement : 88e Congrès de l'Acfas

Type : Domaine

Section : Section 300 - Lettres, arts et sciences humaines

Description :

L’étude des arts et de la littérature nous offre une prise pour mieux comprendre les sociétés passées et présentes. La programmation ici offerte couvre un large spectre de sujets, évoquant différentes perspectives disciplinaires. Les 34 communications se répartissent en 8 blocs qui témoignent de la variété des approches. Dans « Poétique des œuvres » et dans « Parcours et œuvres revisités », les communications présentent de nouvelles perspectives sur des objets comme l’œuvre de Heidegger, le roman contemporain ou les enseignements de Paul Sérusier. Dans « Explorer les frontières », on s’intéresse surtout aux pratiques de l’intermédialité et aux modes de perméabilité des différents arts. Le bloc « Les publics de l’art » porte sur les spécificités de publics segmentés, une réflexion aussi poursuivie dans le bloc « Sous l’angle de la diffusion ». « Un monde de représentations en question » permet aux communicantes et aux communicants d’aborder des thématiques précises, notamment en lien avec l’imaginaire de la guerre ou avec celui de la nature. « Enjeux féministes » met en dialogue quatre contributions portant sur des sujets divers, mais liés par une même grille de lecture. Enfin, le bloc sur les « Médiums, médias et médiations » déplace la focale sur le point de vue institutionnel, en tant qu’élément structurant des faits littéraires et artistiques. Les communications de cette séance analyseront notamment des figures d’autrices et d’auteurs, des entreprises éditoriales, des revues ainsi que des organismes culturels.

Dates :
Responsable :

Programme

Toute la semaine

Communications orales

Enjeux féministes

  • Communication orale
    La traduction littéraire (de l’anglais vers le français) face aux féminismes ambivalents
    Julie Levasseur (Université McGill)

    La seconde moitié du XXe siècle a vu les revendications des mouvements des femmes et les théories du genre se tailler une place dans le domaine de la traduction littéraire et de la traductologie, répondant notamment au besoin de traduire les œuvres expérimentales ouvertement féministes de certaines autrices des années 70 et 80. Dans les dernières décennies, les pratiques littéraires des femmes se sont montrées plus ambivalentes dans leur identification aux féminismes, que l’on pense aux courants « métaféministe » (Saint-Martin 1992) ou « bad feminist » (Gay 2014). Comment les approches et stratégies existantes dans le domaine de la traduction féministe et axée sur le genre peuvent-elles être mises à profit pour rendre ce type d’œuvres de l’anglais au français? Diverses perspectives seront étudiées en vue de proposer des pistes tant sur le plan du processus traductif (lecture de départ; élaboration du projet; autoréflexivité; collaboration) que sur celui des stratégies textuelles (genre grammatical; syntaxe; transitivité; lexique) et métadiscursives (contextualisation; visibilité du sujet traduisant). Cette démonstration théorique s’appuiera sur les aspects formels et thématiques des œuvres et sur leur représentation de l’agentivité des personnages féminins. La communication proposée contribuera ainsi à problématiser et à adapter les approches traductologiques féministes et axées sur le genre de façon à ce qu’elles soient plus représentatives des féminismes contemporains.

  • Communication orale
    Représenter la figure posthume de Nelly Arcan : l’exemple de Virginia Woolf
    Magdalena Kogut (Université McGill)

    Cette communication propose une analyse des discours posthumes sur l’auteure québécoise Nelly Arcan, décédée en 2009. Extrêmement médiatisée pendant sa carrière littéraire, sa figure continue à susciter de l’intérêt après sa mort. Parmi les articles de journaux, les travaux universitaires et les œuvres artistiques qui s’intéressent à l’auteure de Putain (2001), plusieurs évoquent également la figure de l’auteure anglaise Virginia Woolf. Quel peut être l’intérêt d’un rapprochement entre Arcan et Woolf ? S’agit-il de légitimer l’autorité littéraire d’Arcan, de faire valoir ses critiques de la condition féminine, de la situer dans une lignée d’écrivaines victimes, ou encore dans une lignée d’écrivaines médiatisées ? S’intéressant ainsi à un aspect spécifique des discours posthumes sur Arcan, soit la reconduction de l’image de Woolf, cette communication a pour objectif d’explorer comment les associations de la figure de Woolf à celle d’Arcan contribuent à la création de trois « versions » (Silver, Virgnia Woolf Icon, 1999, p. 13) de l’auteure québécoise : l’écrivaine, la suicidée et la féministe. Faisant appel à Corps transfigurés d’Alice Pechriggl (2000), elle propose également de mettre en évidence les manières dont la mobilisation de la figure woolfienne dans les discours posthumes sur d’Arcan parfois renforce et à d’autres moments déjoue un système de représentation selon lequel la femme, réduite à son corps, ne peut pas être présentée en tant qu’être intégral (p. 149).

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  • Communication orale
    La représentation de la femme dans la musique ivoirienne : analyse diachronique, tensive et perspectives socioculturelles.
    Bini Paul Yao (Universite de Bordeaux Montaigne - Laboratoire MICA EA 4426)

    Depuis quelques décennies, la littérature ivoirienne aborde la représentation des femmes dans la société. L’objectif est d’attirer l’attention de l’opinion publique sur les traitements que celles-ci subissent. La musique est un puissant moyen de communication dans la culture. La présente réflexion vise une perspective similaire en se focalisant sur l’étude de quelques textes musicaux ivoiriens comme support de communication et de sensibilisation. Le cadre privilégié est axé sur l’analyse sémiotique tensive : tensions et affectivité tirée des textes musicaux ivoiriens, lesquelles génèrent émotions et sensations (J. Fontanille et C. Zilberberg, 1998). Les configurations sensibles et affectives des personnages emblématiques des chansons étudiées sont importantes pour la compréhension de la relation entre les états d’âme et les interprétations qui en résultent. Cependant, comment les études tensives et esthétiques des textes musicaux participent-elles à la construction des valeurs féminines ? Comment s’opère la circulation de ces valeurs dans la société ivoirienne ? Quel en est le résultat sur le quotidien des femmes ? Le constat est que la musique a un impact sur la mémoire collective. Quelques avancées sont perceptibles en Côte d’Ivoire à travers les réformes importantes sur le mariage. En outre, selon la tendance actuelle, les femmes innovent dans plusieurs secteurs d’activités. Elles incarnent une image émancipatrice dynamique dans la société.

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Communications orales

Explorer les frontières

  • Communication orale
    Regard sur l’œuvre de Raoul Barré (1874-1932) : l’influence de l’intermédialité et de la transfictionnalité sur ses techniques narratives
    John Harbour (Université Laval)

    La place de l’animation dans les œuvres de fiction est croissante et c’est au Québec qu’est produite la majorité des effets spéciaux de nombre de productions américaines. Il parait pertinent de s’intéresser aux précurseurs de cette industrie moderne et aux techniques empruntées au littéraire qui ont permis de faire évoluer le cinéma d’animation. Raoul Barré, artiste multidisciplinaire québécois du début du 20e siècle, est considéré comme un pionnier de l’animation, de la bande dessinée et de l’illustration. Notre communication s’inscrit donc dans un souci de contribuer à l’avancement des connaissances quant aux précurseurs québécois ayant participé significativement à l’élaboration de codes littéraires et artistiques toujours employés aujourd’hui. Nous proposons de mettre en relation, sur les plans technique et narratif, les éléments propres à différents médiums exploités par Barré et les procédés déployés dans ses films d’animation, afin de dégager l’apport de l’approche intermédiale dans son œuvre et dans l’élaboration de codes cinématographiques. Nous démontrerons ainsi en quoi l’analyse de la relation des divers supports déployés permettra d’identifier la nature des déplacements techniques et narratifs, et de réinvestir les codes cinématographiques qui en émergent en outils pour les cinéastes à une époque où l’animation et le cinéma se côtoient plus que jamais, au point d’entremêler leurs langages respectifs.

  • Communication orale
    Le jeu Dead Rising 3, entre non-lieux et entre-lieux : Une perspective mésocritique
    Christophe Duret (UdeM - Université de Montréal)

    Cette communication portera sur les fondements de la mésocritique. Il s'agit d'une perspective d’analyse développée dans le cadre de notre thèse de doctorat. Elle s'intéresse à la représentation de la spatialité dans les œuvres de fiction en général et les jeux vidéo en particulier. S’ensuivra une description de la méthode correspondante, l’analyse mésogrammatique.

    La mésocritique s’intéresse plus spécifiquement à la mise en configuration de médiances (Berque 2000) au sein de récits de fiction, c’est-à-dire à la mise en configuration des rapports techniques et symboliques qui unissent une société donnée à son environnement, lesquels rapports sont constitutifs des milieux humains et témoignent d’un habiter propre à chacun d’entre eux. Le relevé de cette configuration – le fruit de l’analyse mésogrammatique – s’appelle le « mésogramme ».

    Nous illustrerons la mésocritique et l’analyse mésogrammatique à l’aide d’une lecture de Dead Rising 3. Nous montrerons comment ce jeu vidéo met en scène la transformation du milieu urbain propre à la ville globale et à son habiter en faisant de ses non-lieux (Augé 1992) des entre-lieux (Turgeon 1998). C’est donc le mésogramme du jeu que nous décrirons ici.

    Références bibliographiques :

    AUGÉ, M. (1992). Non-lieux : Introduction à une anthropologie de la surmodernité, Paris, Seuil.

    BERQUE, A. (2000). Écoumène : Introduction à l´étude des milieux humains, Paris, Belin.

    TURGEON, L. (dir.) (1998). Les entre-lieux de la culture, Sainte-Foy, PUL.

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  • Communication orale
    Transmédia et médiation de l’art
    Hanen Hattab (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les produits dérivés occupent une place importante dans la réalisation des projets artistiques. Alors que les boutiques des musées s’inscrivent dans les parcours des expositions, plusieurs artistes lancent leurs nouvelles collections de produits dérivés lors des vernissages, dans les galeries et sur les sites web. Nous allons montrer dans cette réflexion que la remédiation des représentations de l’art par des objets accessibles et économiquement abordables emprunte certaines stratégies économiques à la culture du divertissement. Plus précisément, nous pensons que tout comme les figurines et les jouets des fictions transmédiatiques, des produits dérivés de contenus artistiques servent à étendre les discours des productions principales. Notons que le personnage est un des éléments diégétiques à partir duquel le récit d’un blockbuster ou une série télé se ramifie en engendrant de nouveaux produits, plateformes et formats culturels. Les travaux des artistes, qui s’approprient des stratégies transmédiatiques, se caractérisent par l’usage de la narration visuelle. Leurs corpus comprennent des personnages récurrents qui évoluent au fil des projets artistiques des points de vue formel et conceptuel. L’analyse sémiotique du porte-clés, créé par le pop surréaliste états-unien Gary Baseman, révélera que l’objet apporte par son nom, sa forme et son texte descriptif, de nouvelles informations narratives sur le caractère d’un personnage emblématique de l’œuvre de l’artiste.

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  • Communication orale
    De l’autofiction à la biofiction : frontières de la fiction chez Yasmina Khadra
    Douniazed Ramoul (UdeM - Université de Montréal)

    La production littéraire des trente à quarante dernières années a connu un véritable travail d’hybridation. Des romans et des nouvelles qui prennent pour point de départ un genre sérieux – biographique ou autobiographique- afin de créer un nouveau sous-genre. Innombrables sont les formes de mobilisation qui sont nées de ce métissage : «biographie fictionnelle», «biographie fictive», «fiction biographique», «biofiction» et «autofiction». Devant cette nouvelle production, une question surgit : quelles sont les frontières de la fiction ? Autrement dit, comment définir les frontières qui séparent le réel du fictif ? Nombreux sont les critiques qui cherchent à répondre à ces interrogations : Genette 1991, Scheaffer 1999, Paval 1988, Gefen 2005, Lavocate 2016 et bien d’autres. En nous appuyant sur les développements théoriques proposés par ces chercheurs, nous faisons l’hypothèse que les frontières dans ces nouvelles productions hybrides ne sont pas brouillées mais plutôt superposées.

    C’est à la question des frontières entre fait et fiction, réalité et imaginaire que nous souhaitons consacrer cette étude, en construisant notre réflexion à partir de l’œuvre d’un romancier, Yasmina Khadra, qui en met en scène un certain exemple, et en particulier du cas de «L’imposture des mots» (autofiction) et «La dernière nuit du Raïs» (biofiction).

    Mots clés : Autofiction, Biofiction, Frontières, Fait, Fiction.

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Communications orales

Les publics de l’art

  • Communication orale
    Rôle de la reconnaissance économique et symbolique sur les sentiments de menace de propriété en contextes d'appropriation culturelle
    Jonathan Doherty (UdeM - Université de Montréal), Sébastien Hétu (Université de Montréal)

    L’appropriation culturelle (AC) est un phénomène social très présent dans le discours public et demeure un sujet controversé potentiellement à cause du manque de connaissances sur le sujet. Notre objectif est de proposer que la reconnaissance économique () et symbolique (RS) sont des facteurs importants en contexte d’AC sur les sentiments de menace de propriété psychologique (i.e. sentiment d’appartenance exclusif de groupe à un objet). Pour étudier cette question, nous simulons une interaction intergroupe avec deux groupes qui croient que leur groupe est dominé par l’autre groupe. Chaque groupe crée une culture artificielle in vivo comprenant une recette nationale. Notre manipulation d’appropriation culturelle consiste à informer les participants que le groupe dominant s’est approprié leur recette pour la vendre et nous manipulons la (i.e. compensation financière ou non) et la RS (i.e. mention ou non de la véritable origine de la recette). Les participants remplissent ensuite un questionnaire sur les sentiments de menace psychologique. Une analyse ANOVA préliminaire (n = 52) indique des différences significatives au niveau de la et RS mais aucun effet d’interaction. Nos résultats indiquent que les participants dans les conditions de ainsi que RS reportaient moins de sentiments de menaces que leurs absences. Ces résultats indiquent que la reconnaissance économique et symbolique dans le contexte d’AC réduit les sentiments de menace liée à la propriété psychologique.

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  • Communication orale
    Étude pilote sur les effets de la pratique musicale sur le stress et le système immunitaire de musiciens amateurs de 50 ans et plus
    Audrey-Kristel Barbeau (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    De nombreux bienfaits sont associés à la pratique musicale à un âge avancé (Creech et al. 2014) mais très peu d’études se sont penchées sur le système endocrinien des musiciens, et celles qui l’ont fait ont utilisé principalement des populations de chanteurs (Beck, 2000; Beck et al., 2006). Une étude pilote a été réalisée auprès de huit musiciens amateurs âgés de 50+ ans pour investiguer les variations du stress (cortisol) et du système immunitaire (immunoglobuline A, ou IgA) sous deux conditions: une répétition de groupe (Musique) et une activité passive consistant à visionner un documentaire sur la musique (Repos). Une méthodologie de recherche mixte a été préconisée. Des tests t pour échantillons appariés ont été utilisé à titre exploratoire, en raison du petit échantillon. En résumé, les niveaux de cortisol ont systématiquement diminué suivant la répétition musicale et le visionnement d’un documentaire. L’IgA, quant à elle, a augmenté dans la condition Repos, alors qu’elle a été marquée d’une plus grande variabilité dans la condition Musique. Ces résultats sont prometteurs et démontrent que la musique peut avoir un effet bénéfique sur certains marqueurs biologiques. Les retombées de l’étude sont signifiantes pour le milieu universitaire, les organismes dédiés aux aînés, les musiciens-éducateurs et le grand public car elles sensibilisent au fait que la musique peut être une stratégie créative pour favoriser un vieillissement en santé.

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  • Communication orale
    L’expérience créative des jeunes membres de gang de rue participants aux ateliers de poésie Slam offerts au Centre jeunesse de Montréal-Institut universitaire.
    Céline Guindon (UQAM - Université du Québec à Montréal), Janie Houle (Université du Québec à Montréal), Pierre Plante (Université du Québec à Montréal)

    Au Centre jeunesse de Montréal (CJM-IU), on accueille les jeunes contrevenants membres de gang de rue pour leur réadaptation. Ces jeunes s’engageraient dans une délinquance plus violente et plus grave que les délinquants qui ne sont pas membres de gang (Laurier et Morin, 2014), mais seraient toutefois davantage victimes de violence (Abram et al., 2004). Les intervenants disposent de peu de temps pour créer une alliance avec eux et cherchent des moyens pour les rejoindre. L'utilisation d'un atelier de poésie Slam, similaire au rap qu'ils écoutent, a été explorée par le CJM-IU.

    Les résultats finaux obtenus lors d'une recherche qualitative sont prometteurs. Douze entrevues d'approche phénoménologique descriptive de Giorgi (2012) ont eu lieu pour creuser l'expérience créative des jeunes sur le plan expressif, psychologique et relationnel. L'artiste médiateur, David Goudreault, a été interviewé et les observations des ateliers assuraient une multivocalité (Tracy, 2013). Aucune étude sur le Slam, ni le rap n'a rencontré cette population spécifique auparavant.

    Cette étude souligne le potentiel de l'utilisation des interventions par l'art, notamment l'écriture du Slam pour évacuer les souffrances psychiques et les violences accumulées par ces jeunes. Elle permet de contourner les mécanismes de défense et les réponses automatiques des adolescents. Elle favorise leur désir de partager leur histoire sous forme de Slam, un moyen perçu comme acceptable pour exprimer leurs émotions.

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Communications orales

Médiums, médias et médiations : problématiques institutionnelles

  • Communication orale
    Entre filiation littéraire et familiale : le cas de Mikella Nicol
    Judith Haviernick (UdeS - Université de Sherbrooke)

    « L'idée d'une "autodéfinition de l'individu" et de son "autonomisation" par rapport à la société relève largement du fantasme. » (Heinich citée par Chenet 2008, p. 36) Prépondérant dans le champ culturel, ce discours teinte l’entrée littéraire de Mikella Nicol, qui signe en 2014 Les filles bleues de l'été, premier roman générant un discours médiatique luxuriant. Inéluctable, le lien entre Nicol et son père, l'écrivain Patrick Nicol, est évoqué systématiquement par les médias, qui transposent dans la sphère privée l’impossible « autodéfinition de l’individu ». Comment ces deux réalités distinctes se conjuguent-elles lorsque l'identité d'un nouvel auteur trahit des liens préexistants avec le domaine littéraire ?

    À la lumière de trois entrevues accordées par Mikella Nicol au sujet de son premier roman, je propose de confronter le discours des instances de réception (Plus on est de fous, plus on lit !, La Presse et ARTV) à la posture auctoriale de l’écrivaine. Tandis que Nicol projette une image gouvernée par un principe d'autonomie filiale, les critiques et journalistes accusent un mouvement de va-et-vient incessant entre les mérites de l'auteure et les rapports, autant familiaux que littéraires, qui orientent sa position dans le champ littéraire.

    CHENET, Éric. « Question d'identité : une entrevue avec Nathalie Heinich », ETC, [En ligne], n°82, juin 2008, p. 36-38, https://www.erudit.org/fr/revues/etc/2008-n82-etc1134672/34600ac/ (Page consultée le 11 avril 2019).

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  • Communication orale
    Une autrice « marchande de feuilles » : la posture aucto-éditoriale de Mélanie Vincelette
    Maxime Bolduc (UdeS - Université de Sherbrooke)

    En littérature, l’étape de la sélection du manuscrit, par un éditeur réputé, confère déjà à l’œuvre une première reconnaissance. Voilà une des raisons pour lesquelles l’auto-édition est généralement faiblement dotée en capital symbolique. Pourtant, certaines maisons d’édition québécoises apparues dans les années 2000 ont entamé leurs activités par l’auto-publication, geste qui, d’une part, revient en quelque sorte à nier l’utilité de la fonction éditoriale et qui, d’autre part, fragilise la crédibilité de l’œuvre auprès de la critique.

    Ma communication se penchera sur le cas de Mélanie Vincelette, qui crée Marchand de feuilles en 2001 afin d’y publier son premier recueil de nouvelles. Par l’analyse de sa réception critique et des entrevues qu’elle a données, j’entends montrer que son arrivée dans le monde littéraire a d’abord bousculé les agents en place. Pourtant, après quelques années, Vincelette devient une éditrice respectée, et il n’est pas inintéressant de remarquer qu’elle a entretemps opéré un réaménagement de sa trajectoire d’autrice : elle est en effet publiée par Leméac et Robert Laffont. Puisque le cumul des fonctions dans le champ littéraire du Québec est encore peu étudié, ma communication permettra de réfléchir aux phénomènes d’attribution de la légitimité. Elle éclairera de manière inédite un mode d’entrée en littérature qui semble typique de plusieurs maisons d’édition québécoises de l’extrême-contemporain, mais qui n’a pas encore fait l’objet de réflexions.

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  • Communication orale
    Encourager les talents littéraires canadiens . La Revue canadienne 1864-1874.
    Caroline Cudia (Collège Jean de LaMennais)

    La Revue canadienne est une revue savante et littéraire, publiée entre les années 1864 et 1922. Elle est financée par Eusèbe Senécal, un jeune imprimeur-éditeur de Montréal, fondateur et propriétaire de cette publication. Le premier comité de direction (ou rédaction), est composé de 10 membres qui assurent le programme éditorial. Dès le début de l’aventure, les objectifs du comité et du propriétaire de la revue sont très clairs: mettre en place un organe de diffusion qui servira autant la cause de la littérature et des connaissances dites morale que celle de l’édification d’une conscience nationale francophone en Amérique. Le programme est ambitieux.

    Pour cette communication, je présenterai la première décennie de la Revue canadienne, de 1864 à 1874, qui correspond aux années où Eusèbe Senécal en est le propriétaire. Dans un premier temps, j’exposerai les sources consultées pour la réalisation de cette recherche. J’expliquerai ensuite le contexte historique dans lequel prend forme et évolue ce périodique, l’approche éditoriale de son comité de direction ainsi que l’administration de la revue. Enfin je brosserai un tableau des nombreux auteurs qui ont collaboré à la Revue canadienne pendant cette période.

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  • Communication orale
    Au rayon des arts, les expositions des grands magasins de Montréal
    Marie-Maxime De Andrade (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication propose d’explorer les expositions d’art présentées dans les grands magasins de Montréal de la fin des années 1920 jusqu’à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Je souhaite y présenter les résultats de mes recherches de maîtrise effectuées à l’Université Carleton. Il s’agit de la première étude historique à s’être intéressée aux expositions d’art présentées dans ces institutions commerciales. Je propose ainsi de m’attarder aux années 1920 et 1930, durant lesquelles plus d’une centaine d’expositions mettent de l’avant le travail d’artistes canadiens. Lors de cette période, les grands magasins Morgan et Eaton se sont imposés comme des acteurs phares des scènes artistiques et culturelles de Montréal, de par la fréquence et l’importance des expositions d’art qu’ils présentent au sien de leur magasin respectif.

    Tout comme l’ont démontré les travaux des historiens canadiens Paul-André Linteau (2010), Michelle Comeau (1995) et Donica Belisle (2011), ma recherche réaffirme comment, dans l’entre-deux-guerres, les grands magasins sont des catalyseurs de la modernité dans la métropole canadienne de l’époque, Montréal. De cette manière, ils ont joué un rôle culturel important dans l’émergence d’une scène artistique dynamique et moderne à Montréal et soulèvent la question du rôle plus large du grand magasin comme agent phare de la modernisation culturelle et sociale.

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  • Communication orale
    Images du Brésil dans la presse européenne : L’écrivain lecteur de la presse au XIXe siècle (1847-1929)
    Fernanda Conciani (Université Laval)

    Cette communication présente l’avancement d’une recherche doctorale réalisée dans le cadre du projet Médias 19, une plateforme collaborative qui promeut la recherche sur la presse francophone présente sur les cinq continents et les représentations médiatiques construites à partir des récits d’explorateurs, de voyageurs et de reporters dans les périodiques.

    L’objectif de notre travail est de dresser un inventaire des représentations du Brésil qui circulaient dans la presse française de la seconde moitié du XIXe siècle jusqu’à la fin du premier tiers du XXe siècle, ainsi que dans certains romans, parfois prépubliés dans les journaux. Nous nous intéressons au rôle joué par la circulation des périodiques et les récits de voyage qu’ils publient dans « l’invention » médiatique d’un pays comme le Brésil, et ce à partir de l’autre rive de l’Atlantique, dans la France de la « civilisation du journal ».

    Les premières étapes de la recherche ont compris le dépouillement du corpus à l’aide de fonds numérisés, le recensement quantitatif, rendant compte du phénomène de viralité et de représentation collective et, enfin, l’analyse qualitative dans le but de saisir de manière plus approfondie certains éléments que nous souhaitons remettre en question à l’aide de certaines études de cas.

    Nos résultats préliminaires pointent vers un répertoire « d’images-thèmes » d’un Brésil colonial, peuplé par des autochtones et esclaves africains joyeux et naïfs, admirateurs des aventuriers européens.

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Communications orales

Parcours et œuvres revisités

  • Communication orale
    Deux reines-pharaons entre Akhenaton et Toutankhamon : le point de vue de l’art
    Valérie Angenot (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Bien que l’existence du règne de la reine-pharaon Ankhkheperourê Neferneferouaton à la dix-huitième dynastie (ca 1336-1333 BC) ait été démontrée dans les années 90, elle demeure une souveraine obscure dont la véritable identité pose encore question. Deux théories s’opposent actuellement en égyptologie : celle qui veut que Nefertiti aurait servi sous ce nom comme corégente d’Akhenaton ; et celle selon laquelle ce serait la fille aînée du roi, Méritaton, qui aurait régné après la mort de son père.

    La plupart des arguments avancés pour soutenir ces hypothèses portent sur des éléments textuels. Lorsque des arguments iconographiques sont convoqués, ils donnent souvent lieu à des théories confuses basées sur des interprétations intuitives des images, négligeant d’importants indicateurs sémiotiques.

    Avec cette présentation, je voudrais démontrer la façon dont l’histoire de l’art et la sémiotique visuelle peuvent contribuer au débat, en réinterrogeant avec méthode différents procédés de production de sens propres aux images, tel notamment l’usage de l’intericonicité en art égyptien.

    Nous verrons alors qu’il existe une 3e identification possible de cette reine-pharaon, qui ne serait autre que la fille cadette du couple Akhenaton/Nefertiti, la princesse Neferneferouaton Tasherit. Sa candidature comme pharaon implique une situation inédite en Égypte : elle serait montée sur le trône avec sa sœur aînée Méritaton, cette dernière jouant le rôle institutionnel de Grande Épouse Royale.

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  • Communication orale
    Paul Sérusier «Père du cubisme»? L’impact des enseignements de Sérusier sur le développement du cubisme. Étude du cas de Jeanne Rij-Rousseau
    Florence Gariépy (Université Laval), Claudie Maynard (Université Laval)

    À qui revient la paternité du cubisme? Devant cette question, certaines figures viennent naturellement en tête: Picasso, Braque, Cézanne... C’est ainsi avec étonnement que l’on pourra lire, inscrit dans certains dictionnaires picturaux du début du 20e siècle, la mention suivante: «Paul Sérusier: père du cubisme». Quel rapport entre cet artiste symboliste mystique, chantre de la ruralité bretonne, et ce mouvement d’avant-garde révolutionnaire? Notre proposons, pour le savoir, de nous pencher sur un aspect inexploré de sa carrière, c’est-à-dire son apport en tant que professeur et théoricien. Durant ses années d’enseignement à l’Académie Ranson, Sérusier aura comme élèves Jeanne Rij-Rousseau, Roger de la Fresnaye et d’autres qui seront parmi les premiers à défier le public en exposant leurs essais picturaux cubistes. La théorie du «champ» développée par le sociologue français Pierre Bourdieu, qui défend l’idée que le «champ artistique» doit être envisagé selon un ensemble de réseaux auquel correspondent aussi bien des valeurs partagées, que des concurrences pour la domination, nous sera utile afin de comparer les enseignements de Sérusier avec les travaux de ses étudiants. Notre but par là est de démontrer que la compréhension que se fait l’histoire de l’art de la genèse du cubisme demeure fragmentaire encore à ce jour. Nous pensons, au terme de ce travail, arriver à enrichir la définition de ce mouvement d’une dimension spirituelle supplémentaire.

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  • Communication orale
    Des récits de voyageurs aux travaux de folkloristes : présentation d’un changement intellectuel dans les textes sur le Missouri francophone
    Alexandra St-Yves (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Dès la première moitié du XVIIIe siècle, le Missouri a accueilli des colons originaires de ce qui est aujourd’hui le Québec, la Louisiane et la France. Plusieurs villages, dont Old Mines, fondé en 1723, ont longtemps parlé le français du Missouri, le Paw-Paw French. Lieux de curiosité, ces villages ont attiré, au fil du temps, des voyageurs qui ont laissé derrière eux des textes décrivant leur passage dans cette région francophone. Toutefois, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle, un changement intellectuel a lieu et cela entraîne une diminution du nombre de récits de voyage, laissant place aux travaux de chercheurs universitaires désirant étudier le français du Missouri. Comment peut-on ainsi passer d’une description de l’espace et des habitants à une description de ce français et de sa littérature orale? Cette communication vise à étudier le contexte historique de production des récits de voyage du Missouri francophone et le nouvel intérêt envers les littératures marginales qui se développe à cette époque. L’étude de ces récits et de leur évolution permettra de constater leur rapide saturation ainsi que le besoin pressant de préservation de la langue, phénomène apparaissant après la montée en popularité des sociétés de folklore. Nous découvrirons les travaux de folkloristes tels que Joseph Médard Carrière et Ward Allison Dorrance, qui ont ouvert la voie aux autres chercheurs s’intéressant aux Franco-Missouriens.

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Communications orales

Poétique des œuvres

  • Communication orale
    Le Ramayana revisité et après, la création du texte et de la dramaturgie de la pièce «Le rêve d’Urmila»
    Sylvie Belleau (Université Laval)

    «Le Rêve d’Urmila» explore l'impact de l'hybridation culturelle dans une pratique théâtrale qui marie théâtralité orientale, par le biais du kathakali et l’étude du Natyasastra, et théâtre occidental. Pour ma pièce, j'ai choisi comme personnage principal, la princesse Urmila, une héroïne oubliée du Ramayana. L’épopée de l’Inde classique raconte l'histoire de Rama et de sa femme Sita. Écrit par Valmiki entre le 5e et le 1e AJC, il existe des centaines de versions du mythe. Des versions anciennes et modernes proposent des relectures plus féminines du récit. Le point de départ de ma recherche a été la similitude entre le destin de Pénélope, qui attend le retour d’Ulysse, et celui d’Urmila dont le mari Lakshmana est en exil avec son frère Rama. Suite à l’étude de différentes versions du Ramayana, ma pièce a évolué autour d'Urmila. Mon récit commence là où se termine le récit épique. Devenue veuve, comment réagira Urmila ? À des fins de recherche, j'ai choisi de mettre en scène les huit émotions décrites dans le Natyasastra, traité de dramaturgie de l’Inde, par le biais de figures féminines qui les incarnent telles que Manthara (le dégoût), Surpanaka (la colère) et la Kaikeyi (la peur). La pièce utilise différentes techniques narratives telles que les dialogues, le racontage ainsi que l’utilisation du chœur et du chant pour les textes poétiques. Le spectacle a été présenté à l’Université Laval à l’automne 2018 avec huit artistes, acteurs-danseurs, chanteur, musicien, vidéaste.

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  • Communication orale
    La littérarité du thème du souvenir dans Déjà vu de Noël X. Ebony : essai d’analyse poétique.
    Yaa Henriette Koko (UdeM - Université de Montréal)

    La poétique peut se définit à la fois comme une théorie descriptive et interprétative. Elle est une discipline à part entière plurielle, spécifique : elle se préoccupe d’étudier la littérarité d’un texte. Son caractère pluriel trouve ses fondements dans plusieurs facteurs dont la langue et la culture.

    Si nous partons du principe selon lequel « la poétique [est une] discipline analysant les usages et les formes du discours littéraire en général tout en s’intéressant à des poétiques particulières — celle d’une écrivaine ou d’une école » — nous apercevons que ceci répond en écho au deuxième versant de la poétique, selon Todorov et Ducrot (1972), qui est d’interpréter ou d’analyser l’œuvre littéraire créée. Ainsi, s’agit-il d’une méthode qui a pour essence, à partir de l’interprétation, de donner un sens à une œuvre donnée. L’entreprise du poéticien a pour finalité de dégager les marques de littérarité ou de poéticité ainsi que leur fonctionnement, eu égard au contexte de l’œuvre.

    C’est un tel projet qui sera mis en application dans l’analyse que nous ferons du recueil de poèmes de Noël X. Ebony intitulé Déjà vu. Il a pour objectif d’étudier, à partir de la poétique, entendue comme manifestation des caractères littéraires d’une œuvre, ce qui fonde sa littérarité. En l’occurrence, nous mettrons en exergue l’analyse du thème du souvenir dans ses déclinaisons dans l’œuvre poétique de Noël X. Ebony. L’acception théorique de Todorov et Ducrot fondera et orientera notre analyse.

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Communications orales

Sous l’angle de la diffusion

  • Communication orale
    Des revues numériques : une nouvelle voie de la critique d’art au Brésil
    Talitha Motter (UdeM - Université de Montréal)

    La revue d’art est comme une organisation sociale qui participe au processus de légitimation des acteurs du domaine artistique, à l’établissement et à la circulation de sens ainsi qu’à la visibilité des œuvres d’art. Au Brésil, les revues, à cause de leur format et de leur périodicité rapide, se sont établies comme le support idéal pour une réflexion critique qui représente la volonté d’agir de leurs acteurs sur la culture (Cohn 2011). Cependant, avec l’avènement du Web, il est possible de remarquer un renouvellement de ce format quant aux réflexions sur l’art. Selon le critique d’art Felipe Scovino (2013), Internet établit un nouvel espace pour la critique brésilienne, ce qui permet d’élargir la place de cette dernière dans le domaine artistique. La publication facilitée par des gestionnaires de contenus et les faibles coûts de maintenance des revues numériques semblent contribuer à ce phénomène. Dans ce contexte, ces publications permettent l’émergence de nouvelles générations de critiques et d’artistes. De plus, le caractère du Web qui traverse facilement les frontières géographiques aide à créer un système d’échanges entre les acteurs de l’art issus de régions distinctes au sein du Brésil. Alors, cette communication se propose d’analyser les caractéristiques générales des publications numériques de ce pays qui ont été répertoriées dans le cadre de ma recherche doctorale. Il s’agit principalement de publications autogérées, participatives et consacrées à l’art actuel.

  • Communication orale
    Les raisons des non-publics de ne pas fréquenter des organismes culturels en Mauricie
    Olivier Champagne-Poirier (UdeS - Université de Sherbrooke), Marie-Claude Lapointe (Université du Québec à Trois-Rivières), Jason Luckerhoff (Université du Québec à Trois-Rivières)

    Les chercheurs, comme les responsables d’organismes culturels le savent, « le principal réservoir de public est le non-public » (Jacobi et Luckerhoff, 2009 : 13), soit « ces personnes en situation, à l’instant t, […] de non-contact avec un objet culturel donné » (Ghebaur, 2013 : 1). Au Québec, la démocratisation de la culture est une finalité étatique établie (MACQ, 1992) et il est désormais explicite que la culture doit agir en tant que levier économique (MCCQ, 2018). De fait, les organismes culturels, dont les structures de financement dépendent souvent de fonds publics, accordent une importance particulière aux enjeux de fréquentation.

    Cette présentation permet d’aborder l’étude communicationnelle des raisons pour lesquelles 466 individus demeurant en Mauricie n’ont pas fréquenté depuis au moins cinq ans des organismes établis dans cette même région. Notre analyse inductive (Corbin et Strauss, 2015) des discours collectés lors d’entretiens individuels et de groupe nous permet de constater que les raisons de ces non-publics sont générées par quatre processus dissuasifs: 1- une reconnaissance difficile des identités culturelles des organismes, 2- une mise en comparaison entre les organismes et les pratiques culturelles qu’ils valorisent menant à la perception d’un faible lien, 3- une tentative d’appariement identitaire échouée avec une image fantasmée des publics des organismes, 4- une relation paradoxale conférant à la proximité physique une distance symbolique.

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  • Communication orale
    Présenter des oeuvres d'art dans un contexte immersif facilite-t-il leur traitement?
    Colette Dufresne-Tassé (UdeM - Université de Montréal), Louise Giroux (Musée des beaux-arts de Montréal), Eliette Reisacher (École du Louvre), Camille Venuat (École du Louvre)

    Les musées souhaitent susciter chez leurs visiteurs des expériences riches, intenses et bénéfiques. Vu l'engouement dont profitent les grands spectacles, ils sont tentés d'utiliser les nouvelles technologies pour créer des univers dans lesquels plonger physiquement leurs visiteurs.

    Ici, nous comparons le nombre de traitements offerts par un groupe de visiteurs adultes à des objets d'art présentés dans une salle plongée dans un contexte immersif au nombre de traitements offerts par les mêmes visiteurs dans deux autres salles équivalentes, mais sans contexte.

    Échantillon

    Trente-cinq adultes des deux sexes, de 20 à 64 ans, et possédant au moins un baccalauréat.

    Contexte de la recherche

    Trois salles d'un musée de beaux-arts présentant chacune une trentaine d'œuvres - peintures et sculptures - de périodes semblables. L'une les expose dans un environnement immersif d'une nuit d'été réalisé au moyen d'une installation, alors que les deux autres les présente sans contexte particulier.

    Résultats

    Dans la salle immersive, le nombre de traitements réalisés par les visiteurs n'est pas plus élevé que dans les deux autres salles. C'est le cas aussi bien des peintures que des sculptures, mais aussi des peintures dont le sujet est un paysage et même un paysage de nuit.

    Reste à voir si un dispositif qui plonge physiquement des visiteurs dans un contexte précis peut favoriser l'apparition d'une immersion psychologique, i.e. d'un moment prolongé de fascination face à une ouvre d'art?

  • Communication orale
    CINÉPROF: Projet de recherche sur l'enseignement du cinéma par les enseignantes et enseignants au secondaire de la province de Québec.
    Martine Gignac (Association des cinémas parallèles du Québec), Caroline Martin (UdeM - Université de Montréal), René Robitaille (Association des cinémas parallèles du Québec (OEIL CINÉMA))

    Le projet de recherche CINÉPROF (2019-2020) avait comme objectif de questionner des enseignants du secondaire qui intègrent le cinéma à leur curriculum. Cette recherche visait à répondre à trois questions sur leur enseignement du cinéma : 1) quelles connaissances et compétences enseignent-ils? 2) comment l’enseignent-ils? 3) dans quelles conditions l’enseignent-ils? Outre ma thèse doctorale (Martin, 2019), il n’existe aucune recherche sur l’enseignement du cinéma dans les écoles secondaires québécoises. Dissimulé dans des cours optionnels aux appellations diverses, le cinéma ne laisse aucune trace dans les statistiques du MEES. Cette recherche met donc à jour une part invisible du curriculum « réel » de l’enseignement au Québec. Cette recherche a été menée grâce à des outils quantitatifs et qualitatifs. Sur 83 participants, 75 ont répondu à un questionnaire à choix de réponses et 17 ont participé à un entretien individuel semi-dirigé ou à un groupe de discussion centrée. Le questionnaire nous a permis entre autres de connaître la formation initiale des enseignants, leur matériel technologique et pédagogique, leurs contenus disciplinaires et leurs approches didactiques. Les entretiens individuels et les groupes de discussion centrée nous ont permis de connaître les raisons qui les poussent à intégrer le cinéma dans leurs cours, leurs défis pédagogiques et techniques, leurs besoins de formation et de matériel pédagogique et leur vision de l’avenir de l’enseignement de cet art.

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Communications orales

Un monde de représentations en question

  • Communication orale
    Vers un imaginaire de la tranchée
    Frédérick Bertrand (Université Laval)

    À la lecture d'un roman de la Grande Guerre, au visionnement d'un film se déroulant dans les tranchées, à la contemplation d'un tableau tentant d'en transmettre l'essence, le récepteur de l'œuvre peut aisément constater qu'il y a répétition de motifs, de thèmes, de signes, et ce malgré la diversité des supports. Ces éléments invariants présents dans le discours social (Marc Angenot) sur la Grande Guerre semblent traverser un siècle de représentations de la Première Guerre mondiale et participer à la formation d'un imaginaire de la tranchée (Pierre Popovic, Cornelius Castoriadis). Cette communication s’intéressera à la formation de cet imaginaire par le martèlement de motifs et de thèmes portés par des œuvres diverses. Elle interrogera la signification et la variation de certains éléments récurrents du monde des tranchées, et ce dans diverses formes d’arts (littérature, peinture, cinéma, photographie, bande dessinée, jeux vidéo). Enfin, cette communication montrera, par l’étude des cas des barbelés et de la boue, comment certains éléments se chargent symboliquement pour représenter les souffrances du soldat dans ce qui constitue, peu à peu, au fil des créations, un imaginaire social de la tranchée.

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    L'humanisation du nazi dans la littérature contemporaine française
    Camélia Paquette (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Depuis une vingtaine d’années, la Seconde Guerre mondiale fait en France l’objet d’un intérêt historique et artistique sans précédent. Notamment, le procès avorté de René Bousquet en 1993 et celui plus récent de Maurice Papon en 1997 ont à nouveau mis en lumière l'atrocité des crimes. Dans ce contexte, le nombre de récits historiques entourant la Seconde Guerre mondiale a explosé, et le personnage du nazi a peu à peu gagné en nuance. Présent sous différentes formes (officier SS, fonctionnaire, soldat, politicien, médecin, etc.), il est souvent campé dans le rôle de l’oppresseur. De par sa participation aux persécutions, il est qualifié de monstre ou de bourreau. Et pourtant, malgré ces associations, malgré sa fonction récurrente d’oppresseur dans les récits, le nazi révèle dans le roman contemporain français une personnalité de plus en plus complexe qui le réintègre dans la sphère de l’humanité d’où il était exclu. Ce processus, appelé "humanisation" à ce stade de mes recherches, offre par là un nouveau discours sur l’Histoire. À travers des exemples tirés de différents romans, il s’agira d’analyser l’ambiguïté psychologique du nazi.

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  • Communication orale
    L'image de la nature chez Gabrielle Roy, inductrice d'une volonté de saisir le monde
    Claudia Gauthier (Université Laval)

    Les récentes années permettent d’observer une volonté d’examiner le rapport que l’homme entretient avec la nature (White, Cronon, Buekens). Pierre Schoentjes a écrit que « l’environnement naturel est moins une scène que l’on contemple à distance qu’un lieu où l’on s’efforce de trouver sa place » (2017). C’est ce rôle complexe de l’environnement que je souhaite analyser chez Gabrielle Roy, notamment dans La montagne secrète (1961).

    Je tenterai de saisir les circonstances dans lesquelles la nature révèle « le connu et l’inconnu de la vie » (Roy : 1961) au personnage, qui sera par la suite mis en mouvement et porté par une volonté de saisir le monde. Je chercherai à montrer que cette fonction particulière de l’environnement est étroitement liée à l’intimité qu’entretiennent les personnages avec la nature. Alors que le sujet cherche à se comprendre en se projetant dans l’espace, il se place dans un rapport heuristique avec le paysage et, dès lors, il cherche à donner un sens à ce qui s’offre à son entendement.

    La critique a remarqué l’importance du rapport à l’espace dans les œuvres de Gabrielle Roy sans toutefois avoir posé la nature heuristique de cette relation (Sirois, Brotherson, Sechin). Pour ce faire, je m’appuierai en partie sur les études de Schoentjes sur l’écopoétique (2015) et sur les notions de « trouble des lieux » (Aragon : 1926), d’ « éco-épiphanie » (Desrochers : 2019), et d’ « horizon » en tant que « jonction du visible et de l’invisible » (Collot : 2017).

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