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Informations générales

Événement : 88e Congrès de l'Acfas

Type : Colloque

Section : Section 500 - Éducation

Description :

En formation initiale des enseignants, le temps consacré à la discipline de l’évaluation des apprentissages est très faible (Stiggins, 2017). Au Québec, les programmes préparent peu les futurs enseignants à la réalisation des différentes tâches associées à l’évaluation (CSE, 2019), la plupart des programmes ne comprenant que 3 ou 4 crédits sur les 120 totaux (soit environ 3 %). Cette faible importance détonne avec celle décrite par les études sur les tâches liées à l’évaluation des apprentissages, qui estiment qu’elles occupent de 30 à 50 % du temps des enseignants (Stiggins, 1991; Frey et Schmitt, 2010). Ce fossé entre le nombre d’heures de formation et la complexité de l’évaluation explique probablement le décalage observé entre les pratiques promulguées dans les documents ministériels et les pratiques observées dans les classes du primaire (Durand, 2010), bien que les programmes ontariens équivalents, ayant un taux de crédits plus grand, fassent les mêmes constats.

L’évaluation des apprentissages est une discipline complexe (Dionne, 2011) et son enseignement repose sur deux éléments distincts. D’abord, l’évaluation des apprentissages reprend des éléments de la psychométrie (Auger, 2000), des statistiques (Laveault et Grégoire, 2014), des différentes didactiques et des écrits sur la motivation (Chouinard, 2002) en plus d’avoir son propre corpus d’écrits spécifiques (Scallon, 2004; Tardif, 2006; Laurier et coll., 2005). Ensuite, le vécu des étudiants, alors qu’ils étaient élèves, amène un préjugé cognitif qui les amène à utiliser les modalités d’évaluation qu’ils ont vécues (Romainville, 2006) au détriment des nouvelles stratégies, comme l’utilisation de tâches complexes et les approches critériées. Alors que de nombreux États proposent une modernisation des pratiques d’évaluation, comme celle proposée dans la politique québécoise d’évaluation des apprentissages (MEQ, 2003), il appert important de dresser un portrait de l’enseignement de l’évaluation des apprentissages.

Date :

Format : Uniquement en ligne

Responsables :

Programme

Communications orales

L’enseignement de l’évaluation des apprentissages dans la formation initiale des enseignantes et des enseignants : passé, présent et futur

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
  • Communication orale
    L’historique de l’enseignement de l’évaluation des apprentissages dans la formation à l’enseignement
    André-Sébastien Aubin (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    En formation initiale des enseignantes et des enseignants, le temps consacré à l'évaluation des apprentissages est très faible (Stiggins, 2017). Au Québec, les programmes préparent peu les futures enseignantes et futurs enseignants à la réalisation des différentes tâches associées à l’évaluation (CSE, 2019), la plupart des programmes ne comprenant que 3 ou 4 crédits sur les 120 totaux (soit environ 3%). Cette faible importance détonne avec celle décrite par les études sur les tâches associées à l’évaluation des apprentissages qui estiment qu'elles occupent de 30 à 50% du temps des enseignantes et des enseignants (Stiggins, 1991; Frey et Schmitt, 2010). Alors que de nombreux états proposent une modernisation des pratiques d’évaluation, comme celle proposée dans la politique québécoise d’évaluation des apprentissages (MEQ, 2003), il appert important de dresser un portrait de l’enseignement de l’évaluation des apprentissages.
    En plus du portrait actuel, nous traçons, lors de la présentation, un portrait de la place de l’enseignement de l’évaluation des apprentissages depuis une trentaine d’années, et ce, autant au Québec qu’en Amérique du Nord. La présentation permet de mettre la table pour la journée de symposium consacrée à l’enseignement de l’évaluation des apprentissages.

  • Communication orale
    Enseigner à évaluer afin de mieux servir les objectifs de l’évaluation des apprentissages
    Nadine Forget-Dubois (Conseil supérieur de l'éducation)

    Dans son rapport sur l’état et les besoins de l’éducation 2016-2018 (Évaluer pour que ça compte vraiment), le Conseil supérieur de l’éducation constate que les pratiques actuelles d’évaluation des apprentissages dans le réseau scolaire québécois répondent mal aux objectifs poursuivis. En effet, même si de nouvelles façons de faire sont préconisées, l’évaluation des apprentissages repose encore trop souvent sur une tradition normative, dans une logique de classement des individus. Si elle sert bien les fonctions administratives telles que le pilotage du système et la sélection en vue de l’accès aux programmes particuliers et aux ordres supérieurs d’enseignement, cette approche fait perdre de vue les objectifs de l’évaluation tels qu’ils sont définis dans le programme de formation et la Politique d’évaluation des apprentissages : soutenir l’apprentissage et certifier des acquis.

    Compte tenu de l’importance qu’elle revêt dans le travail quotidien du personnel enseignant, l’évaluation des apprentissages occupe actuellement trop peu de place dans leur formation. Cela dit, pour mettre en évidence le rôle de soutien à l’apprentissage que l’évaluation doit jouer, le Conseil suggère d’amorcer une réflexion sur un (meilleur) arrimage de l’enseignement de l’évaluation avec celui des disciplines et de la didactique.

  • Communication orale
    Enseigner l’évaluation des apprentissages : le rêve impossible
    Christophe Chénier (UdeM - Université de Montréal)

    L’une des idées fortes des vingt dernières années en évaluation est que l’on évalue pour apprendre et non l’inverse. Tant les chercheurs que les ministères de l’Éducation au Canada mettent de l’avant l’importance de la fonction d’aide à l’apprentissage de l’évaluation. Nous pourrions avancer que cette fonction constitue au moins la moitié de ce à quoi devrait servir l’évaluation selon les diverses parties prenantes. Cette importance de l’aide à l’apprentissage entraine un problème non négligeable pour l’enseignement de l’évaluation comme le montrera cette présentation.
    Bien que certains auteurs comme Allal prônent, dès les années 70, des moyens transdisciplinaires par lesquels l’évaluation formative et ses rétroactions peuvent favoriser l’apprentissage, ces conceptions se heurtent aux réalités disciplinaires et à leurs particularités. L’enseignement-apprentissage en mathématique n’est pas celui de l’histoire et il semble à tout le moins questionnable que l’évaluation formative doive se faire de la même manière dans ces deux disciplines. Mais qui pourrait en juger ? Les professeurs et chargés de cours enseignant l’évaluation des apprentissages sont rarement spécialistes de toutes les disciplines scolaires et les didacticiens ont rarement l’expertise nécessaire en évaluation. Cette présentation propose donc une réflexion sur ce thème afin de montrer combien l’enseignement de l’évaluation des apprentissages en contexte pluridisciplinaire est ardu, voire impossible?

  • Communication orale
    Apprendre à distance l’évaluation des apprentissages en milieu scolaire : le cas de l’Université TÉLUQ
    Marie-Hélène Hébert (TÉLUQ - Université du Québec)

    Au Québec, il revient aux enseignants de mettre en place les modalités d’évaluation dans les classes (Gouvernement du Québec, 2019). Parmi les tâches qui leur reviennent, il leur faut, notamment, planifier l’évaluation, élaborer et faire passer des situations d’évaluation aux apprenants, les corriger, identifier leurs forces et leurs difficultés, et faire connaitre les résultats de l’évaluation aux apprenants et à leurs parents. Des tâches qui ne sont pas si simples, car l’évaluation est, au dire de Moss (2013), l’une des tâches les plus complexes qu’il soit pour les enseignants.
    Depuis l’automne 2017, un cours d’évaluation des apprentissages est offert à l’Université TÉLUQ dont l’objectif vise à faire acquérir, par les futurs enseignants, les connaissances et les compétences nécessaires à l’évaluation des apprentissages des élèves du préscolaire, du primaire et du secondaire en milieu scolaire québécois.
    Le but de la présente communication est double : faire connaitre la manière innovante de concevoir les cours à l’Université TÉLUQ, du design du cours à sa diffusion, et montrer l’exemple d’un livrable où l’enseignement de l’évaluation des apprentissages en milieu scolaire est au menu (le cours EDU 1013 Évaluation des apprentissages en milieu scolaire).

  • Communication orale
    Étude du processus de notation chez les étudiants à la formation à l’enseignement en Ontario
    Éric Dionne (Université d’Ottawa), Maud Mediell (Université d'Ottawa)

    La notation des élèves fait partie intégrante de la pratique enseignante. Les enseignants se plaignent souvent, et avec raison, qu’ils se sentent mal ou pas assez formés pour exercer un jugement adéquat (Brookhart, 2003; Guskey, 2006). DeLuca, Braund, Valiquette et Cheng (2017, p. 6) définissent la notation comme une pratique évaluative complexe qui consiste, pour les enseignants, à juger des apprentissages de leurs élèves. Plusieurs recherches récentes se sont intéressées au processus de notation, mais ces dernières ont généralement été menées aux États-Unis (Guskey, 2019), certaines au Québec (Bélair et Dionne, 2009) et dans le reste du Canada (Cheng et Sun, 2015). Dans tous les cas, il s’agit de contextes bien différents difficilement comparables. La recherche que nous avons menée s’inscrit en Ontario français à la formation à l’enseignement. Nous avons tenté de répondre à la question de recherche suivante : comment notent des étudiants à la formation à l’enseignement sans connaissances préalables ? L’étude a été menée auprès d’un échantillon de 61 étudiants de première année. Lors du premier cours, nous leur avons demandé de corriger deux copies d’élèves à savoir une en mathématiques et une en français sans leur donner de consignes. Les résultats illustrent clairement que le jugement des étudiants, novices en évaluation des apprentissages, est variable et fait montre de peu de validité ce qui renforce la nécessité d’une solide formation en évaluation des apprentissages.


Communications orales

L’enseignement de l’évaluation des apprentissages dans la formation initiale des enseignantes et des enseignants : passé, présent et futur (suite)

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne
  • Communication orale
    Comment évaluer la compétence professionnelle "Évaluer la progression des apprentissages" en troisième année du baccalauréat en éducation préscolaire et enseignement primaire?
    Justine Dion-Routhier (Université Laval)

    Des défis importants sont connus dans la formation initiale (FI) des futurs enseignants (Tremblay et al., 2014), notamment en ce qui a trait à la cohérence entre les dispositifs de formation, les apports théoriques de la FI et les pratiques observées dans les milieux (Darling-Hammond et al., 2017 ; Desimone, 2009). Plus précisément, une étude réalisée auprès de formateurs de stagiaires (enseignants associés et superviseurs universitaires) a montré que la compétence professionnelle Évaluer les apprentissages (ministère de l’Éducation, 2020) entraine plusieurs disparités tant pour les attentes de développement chez les stagiaires que pour les critères d’évaluation utilisés par les formateurs (Gouin et Hamel, 2015).

    Cette communication, dans un premier temps, présentera un portrait des attentes, des critères et des traces d’évaluation entourant la mobilisation de cette compétence lors du troisième stage à l’éducation préscolaire et l’enseignement primaire de l’Université Laval. Dans un second temps, nous présenterons le cheminement d’un stagiaire qui développe cette compétence tout au long du stage (sur deux sessions universitaires) à la lumière des différentes traces consignées de sa pratique réelle.

  • Communication orale
    Développement professionnel en évaluation des apprentissages : le retour à la pratique après une formation créditée
    Josée-Anne Côté (UdeS - Université de Sherbrooke), Christelle Lison (Université de Sherbrooke), Isabelle Nizet (Université de Sherbrooke)

    Bien qu’elle ne soit pas obligatoire au Québec, l’offre universitaire de formation à la pédagogie de l’enseignement supérieur est en progression, misant sur le développement professionnel des enseignants à travers divers dispositifs de formation et d’accompagnement (Lison et Paquelin, 2019). Nos premiers résultats montrent qu’il y a une évolution de la conception qu’ont les participants de l’évaluation des apprentissages à la suite cours Évaluation en situations authentiques, offert dans le Microprogramme de pédagogies de l’enseignement supérieur à l’Université de Sherbrooke, mais qu’en est-il de l’évolution de leurs pratiques évaluatives et comment le retour à la réalité de leur milieu d’enseignement influence-t-il leur développement professionnel? Pour répondre à cette question, nous avons observé l’évolution de participants jusqu’à deux sessions après la fin du cours d’évaluation. Dans le but d’analyser les traces recueillies (entretiens semi-dirigés, questionnaire et artéfacts) et de modéliser le développement professionnel des participants à notre étude, nous avons mobilisé un cadre de référence composé du modèle interconnecté de croissance professionnelle de Clarke et Hollingsworth (2002) auquel nous avons intégré les modèles d’évaluation de Vial (2012). Dans cette communication, nous utiliserons ce cadre pour caractériser le développement professionnel d’un participant sur un an, montrant l’évolution de ses conceptions et de ses pratiques en matière d’évaluation.

  • Communication orale
    L’importance de la rétroaction des pairs au cœur de la formation des maitres
    Marie-Josée Morneau (Université de Saint-Boniface)

    Selon Hattie (2020), la rétroaction est un des facteurs qui influence le plus l’apprentissage. Dans le cours Principes et pratiques de l’évaluation des apprentissages, un cours obligatoire pour les étudiants inscrits au baccalauréat en éducation à l’Université de Saint-Boniface au Manitoba, les étudiants sont amenés à collaborer en se fournissant de la rétroaction constructive. Plus spécifiquement, le cours comprend des ateliers expérientiels dans lesquels les étudiants travaillent en petits groupes afin de mettre en pratique la théorie présentée. Lors de tâches, telles que la construction d’une grille d’évaluation ou la rédaction des bulletins scolaires, les participants doivent tenir compte des critères de réussites visés, puis ils doivent ensuite fournir de la rétroaction à leurs pairs, réfléchir à leurs forces et points à améliorer et enfin apporter les améliorations nécessaires.

    Le dialogue professionnel qu’engendre un tel processus place les futurs enseignants au cœur de leur apprentissage, tout en approfondissant leurs compétences en pratiques évaluatives. L’interaction avec les pairs et avec la professeure lors des ateliers constitue un des moyens par excellence pour valider et consolider la compréhension des concepts clés de l’évaluation. Lors de cette communication orale, différentes stratégies, modes et outils d’évaluation utilisés dans le cours seront présentés tout en se centrant sur l’importance de la rétroaction dans la formation des maitres.

  • Communication orale
    De la formation en présence (FEP) vers la formation à distance (FAD) : l’expérience de professeures et professeurs enseignant l’évaluation des apprentissages en mode hybride
    Julie Lyne Leroux (Université de Sherbrooke), Jean-Marc Nolla (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Jean-Gabin Ntebutse (Université de Sherbrooke)

    L’enseignement de l’évaluation des apprentissages est laborieux (Scallon, 2004). L’évaluation constitue un domaine complexe en soi (Allal, 2002). L’idée de la réussite n’est pas la même partout (Jeffrey, 2013). L’enseignement de l’évaluation requiert la distinction de diverses approches (Ridde et Dagenais, 2013). De plus, l’intégration des technologies numériques (TN) nécessite des changements (Blais et Gilles, 2011). Des changements sont en effet reliés au passage de la formation en présence (FEP) vers la formation à distance (FAD). Mais alors que l’enseignement de l’évaluation doit être adapté à ce passage, soit à une diversité d’outils, de méthodes et de modalités en FAD (Lebrun, 2015; Leroux, 2019), l’expérience des professeurs en FAD n’est pas nécessairement connue. Notre objectif est de comprendre le vécu des professeurs qui sont passés de la FEP vers la FAD en ce qui a trait à l’enseignement de l’évaluation. Pour cela, une recherche qualitative de type phénoménologique a été conduite auprès des professeurs qui offrent des cours en mode hybride. Les données montrent que le passage de la FEP vers la FAD suscite des changements de forme et non de fond dans l’enseignement de l’évaluation. Les changements ont trait à l’outillage dont l’appropriation suscite des alourdissements. Les TN comportent des irritants et suscitent de la stimulation. Les ajustements sont requis pour minimiser les frustrations dans l’enseignement de l’évaluation en FAD.


Panel / Atelier

Table ronde sur l’enseignement de l’évaluation des apprentissages dans la formation initiale des enseignantes et des enseignants : passé, présent et futur

Salle : En ligne — Bâtiment : En ligne