Au Québec, au Canada et ailleurs, la montée de l’idéologie néolibérale jumelée à la crise de l’État-providence au début des années 1980 ont conduit à la remise en question de la responsabilisation collective des problèmes sociaux et à l’apparition de la nouvelle gestion publique (NGP). Dans le domaine du travail social, la NGP a imposé une logique administrative caractérisée par des objectifs de réduction de dépenses, d’efficience et de responsabilisation individuelle des personnes touchées par des problèmes sociaux. Cela se concrétise par la diminution du financement et la standardisation accrue des méthodes d’intervention (meilleures pratiques), menant ainsi au contrôle de la pratique du travail social.
Pourtant, l’Association canadienne de formation en travail social (ACFTS) fonde sa vision sur celle « d’un monde juste sur le plan économique, social et environnemental fondé sur des idéaux humanitaires et démocratiques qui démontrent du respect pour la valeur, la capacité d’agir et la dignité de chaque être humain. La concrétisation d’une telle vision exige une analyse critique de la relation de pouvoir, le démantèlement des structures sociales inéquitables et la solidarité avec les populations qui souffrent de la pauvreté, de l’oppression et de l’exploitation » (https://caswe-acfts.ca/fr/acfts/enonce-de-mission/).
Les écarts entre les fondements du travail social et la gouvernance actuelle soulèvent des préoccupations et posent des défis majeurs aux acteurs du travail social : professeur(e)s, chercheurs ou chercheuses, gestionnaires, étudiant(e)s et praticien(ne)s. Il n’existe cependant pas de lieux de discussions et de réflexion commune, chaque groupe restant cloisonné dans sa sphère d’action. Il devient impératif de réaliser des analyses transversales en interreliant la formation, la recherche et la pratique pour développer des stratégies complémentaires dans l’objectif de rendre possible une pratique du travail social en concordance avec ses fondements et ses valeurs dans le contexte actuel.
Notre colloque a comme objectif de proposer une mise en dialogue international (France-Québec) et intersectoriel (intervention-gestion-formation-recherche-enseignement) en vue de poursuivre ensemble une réflexion dans la durée sous diverses formes : outil d’information ou de sensibilisation pour les professionnels, articles scientifiques, activités de discussions dans d’autres colloques et symposiums, etc.
Remerciements
Nous tenons à remercier les organisations qui facilitent la tenue de ce colloque: l'Université d'Ottawa, le Centre des métiers de solidarités (ASKORIA), le Réseau interdisciplinaire et international de recherches en intervention sociale / travail social (GIS-Hybride).