Cette rencontre invite à porter un nouveau regard sur l’art qui, pour citer Anne Cauquelin, ne se limite pas à ce que la doxa nous présente comme tel, mais revendique haut et fort son rôle d’acteur public pleinement impliqué dans les débats sociétaux. En effet, l’art à l’époque moderne sort de la période historique durant laquelle la société ne voulait voir en lui qu’un agrément : il est devenu un moyen de connaissance et d’action (Ardenne, 2009; Lamoureux, 2005; Lamoureux et Uhl, 2018), abordant diverses questions socialement vives : équité, diversité, antiracisme, pluralisme, humanisme… Par cette ouverture, les arts permettent le développement des compétences sociales (Winner, Goldstein et Vincent-Lancrin, 2014) et participent à la formation du citoyen (Kerlan, 2014; Lauret, 2014; Liot, 2010). Cette évolution du paradigme de l’art donne une importance cruciale aux recherches portant sur l’impact que l’enseignement artistique et culturel peut avoir sur les transformations sociales : sa vocation est bien de servir d’outil pour l’éducation à l’inclusion, à la santé, à la démocratie, à l’environnement, etc. Le besoin d’un engagement collectif en ce sens est clairement exprimé par les attentes envers l’éducation, et aussi constaté à travers les finalités de plusieurs programmes de formation (voir par exemple les quatre arts dans PFEQ, chapitre « Relations avec les domaines généraux de formation »). Dans la continuité de ces idées, le colloque est consacré à une thématique de recherche émergente considérant l’art comme vecteur et/ou porteur d’un questionnement sociétal; il se situe au point de rencontre de trois champs de réflexion et/ou d’action : les arts, les enjeux sociétaux et les pratiques de formation ou éducation.
Du mardi 28 au mercredi 29 mai 2019