Aller au contenu principal
Il y a présentement des items dans votre panier d'achat.

Informations générales

Événement : 80e Congrès de l’Acfas

Type : Domaine

Section : Section 400 - Sciences sociales

Description :

Le domaine 401 regroupe une très grande diversité de présentations. Ces dernières sont regroupées en deux sessions de communications par affiches et quinze sessions de communications orales. Les angles mobilisées par les présentateurs et les présentatrices sont à l'intersection des dynamiques individuelles, sociales, associatives, organisationnelles, institutionnelles et culturelles. De la grande réflexion épistémologique aux regards pluriels sur des pratques communauaires en passant par l'analyse des représentations et des impacts individuels du vivre ensemble, les communications permettent de bien saisir la diversité et la complexité du fonctionnement des personnes et des communautés, bref de la vie en société. Les présentations mobilisent une diversité d'approches théoriques et méthodologiques. Elles rendent compte de travaux conduits par des étudiants et étudiantes, mais aussi par des chercheurs d'ici ou d'ailleurs affiliés ou non à des centres de recherche. À partir des regards, des comptes rendus, des analyses et des questionnements soulevés, le domaine 401 se veut une fenêtre ouverte sur le monde d'aujourd'hui.

Dates :
Responsables :

Programme

Communications par affiches

Session d'affiches 1

  • Qualité de la relation mère-enfant en contexte de violence conjugale : point de vue de la mère et point de vue de l'enfant
    Louise-Anne Deshaies (UdeM - Université de Montréal), Andrée FORTIN (UdeM - Université de Montréal), Lise LACHANCE (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La relation mère-enfant est une variable déterminante de l'adaptation de l'enfant exposé à la violence conjugale. Pour évaluer la qualité de cette relation, les études analysent généralement de façon indépendante le point de vue de la mère et celui de l'enfant. Les rares études qui ont porté simultanément sur les deux points de vue révèlent peu de lien entre eux. L'objectif de la présente recherche est de mieux comprendre la nature de ces divergences qui pourraient être une source additionnelle de difficultés d'adaptation chez l'enfant, comme cela a été noté dans d'autres contextes d'étude. L’étude vise ainsi à déterminer si la fréquence et l’intensité de la violence conjugale, la détresse de la mère, la détresse de l’enfant, l’abus physique envers l’enfant, le degré de parentification et le sexe de l’enfant peuvent rendre compte des divergences. L’étude a été menée auprès de 117 mères victimes de violence conjugale ainsi que leurs enfants (55 garçons et 62 filles) âgés entre 8 et 12 ans.Une analyse de régression a servi à vérifier la contribution de chacune des variables à prédire les écarts entre les points de vue de la mère et celui de l’enfant. L’interprétation fait ressortir la pertinenced’étudierles variables déjà associées à la qualité de la relation mère-enfant pour comprendre la divergence des points de vue entre la mère et l’enfant. Elle souligne également la portée clinique des résultats.

  • Étude des offres d'emploi de psychologue : une comparaison entre le Québec et la France
    Évelyne BOUTEYRE (Université de Rouen), Jourdan-Ionescu COLETTE (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Vanessa Comtois (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Marie DELAVIGNE (Université de Rouen), Marie-Claude LAUZON (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
    Jusqu’à maintenant, très peu de recherches ont été conduites sur les postes offerts en psychologie. La présente étude permet de faire le bilan des offres d’emplois publiées au Québec (2009) et en France (2011) durant deux périodes : mai-juin et septembre-octobre. Diverses informations ont été ramassées : régions, type de clientèle (âge, problématique), salaire, formation, expériences de travail, etc. Les premiers résultats de la recherche présentés dans cette affiche portent sur la comparaison des offres d’emploi publiées au Québec et en France pour ces deux années différentes. Ces informations permettent d’entrevoir les bonnes possibilités d’emploi pour les étudiants en psychologie en fonction des différentes opportunités au Québec et en France.
  • Entrevue policière standardisée (NICHD) et thérapie cognitivo-comportementale (TF-CBT) : comparaison du contenu divulgué par l’enfant victime d’agression sexuelle
    Mireille CYR (UdeM - Université de Montréal), Valérie Mercier (UdeM - Université de Montréal), Laurence SÉGUIN-BRAULT (UdeM - Université de Montréal)

    Jusqu’à présent, peu d’études ont été réalisées sur le contenu verbalisé par les enfants victimes d’agression sexuelle lors d’entrevues. Ainsi, cette recherche compare la quantité totale de détails et les types de détails verbalisés par l’enfant lors d’une entrevue policière utilisant un guide d’entrevue standardisé (NICHD) et d’une thérapie cognitivo-comportementale avec exposition au trauma et récit narratif (TF-CBT). L’échantillon est composé de 16 enfants victimes d'agression sexuelle, âgés entre 4 et 11 ans. Les enregistrements des entrevues policières et des séances de thérapie ont été visionnés et le verbatim dénominalisé a été transcrit et coté en 12 catégories. Les analyses de comparaison de moyennes effectuées à l’aide de tests-t pairés indiquent que la quantité totale de détails ainsi que la quantité de détails faisant partie de certaines catégories sont significativement plus élevées lors de l’entrevue policière. Ces résultats suggèrent que les enfants divulguent moins d’information sur leur agression sexuelle lors des séances de thérapie que lors des entrevues policières. Afin d’interpréter ces résultats et de déterminer les implications pratiques et théoriques, de futures études devront être effectuées pour évaluer l’impact de la quantité et l’utilisation de certains types de questions posées par les professionnels.

  • L'analyse des interrelations entre les facteurs prédisposant les hommes entre 14 et 24 ans à adopter des comportements à risque lors de leurs loisirs
    Emilie Belley-Ranger (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Hélène CARBONNEAU (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Pascale MARCOTTE (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    La recherche porte sur les interrelations entre les facteurs prédisposant les hommes entre 14 et 24 ans à adopter des comportements à risque lors de leurs loisirs selon l’âge. La prévalence des blessures liées aux activités physiques et sportives est éminente (Daigle, 2004; Gagné, 2006; Tremblay, 2007). Les statistiques montrent que chaque année, au Québec, environ 5100 personnes sont hospitalisées à la suite de ces blessures. De ce nombre, 175 décéderont (Tremblay, 2007). Les coûts sociaux, familiaux et individuels représentent des conséquences majeures de la prise de risque en loisir (Deroche et coll., 2007). Elle constitue de ce fait, un véritable enjeu de société. Au cours de la vie des hommes, on assiste à une montée de la mortalité accidentelle entre 15 et 24 ans. Cette tendance chute à l’intérieur de la tranche d’âge suivante (Coslin, 2003).

    Il est nécessaire de s’interroger sur les interrelations entre les facteurs humains, sociaux, environnementaux et technologiques amenant ces hommes vers une prise de risque lors de leurs loisirs. La recherche a pour objectif de construire un modèle de prise de risque général et des modèles de prise de risque se rattachant à chacun des trois groupes d’âge retenus : 14-16 ans, 17-20 ans et 21-24 ans. De cette modélisation, une compréhension évolutive de la prise de risque sera possible. Cette approche est essentielle afin de mieux comprendre la réalité et d’augmenter la sécurité en loisir.

  • Conflits maritaux précoces au sujet de l’enfant et attachement parent-enfant en tant que facteurs prédictifs de la dépression à la préadolescence
    Vanessa Lecompte (UQAM - Université du Québec à Montréal), Ellen MOSS (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les conflits maritaux et l’attachement ont souvent été associés aux problèmes intériorisés chez l’enfant (Davies & Cummings, 1994). Par contre, très peu d’études ont évalué de façon longitudinale la relation entre les conflits maritaux précoces au sujet de l’enfant et la dépression, en utilisant l’attachement comme variable modératrice. Cette étude vise donc à évaluer les effets des désaccords maritaux au sujet de l’enfant à 5 ans (M = 5.6, SD = 4.6), l’attachement à 8 ans (M = 8.5, SD = 4.72) et leur interaction dans la prédiction de la dépression à 11 ans (M = 11.7, SD = 4.3). Soixante enfants ont prit part à l’étude. Les désaccords martiaux on été évalués à l’aide du Child Rearing Disagreements (CRD; Jouriles et al., 1991) et les classifications d’attachement ont été assignées à l’aide de récits narratifs (Attachment Story Completion Task; ASCT; Bretherton & Ridgeway, 1990) et codés selon le Doll-Play Classification System (Solomon, George & De Jong, 1995). La dépression a été rapportée par le jeune, la mère et l’enseignant à l’aide du Child Adaptative Behavior Inventory (CABI; Cowan & Cowan, 1990). Les résultats montrent que les enfants désorganisés ayant vécu dans un contexte de conflits maritaux précoces sont davantage à risque de développer des problèmes de dépression à la préadolescence (expliquant 16% de la variance), et ce, rapporté par la mère. La discussion porte sur les enfants désorganisés vivant dans un contexte de conflits maritaux.

  • Identification d’agresseurs sexuels d’enfants à l’aide de la pléthysmographie pénienne et de l’immersion virtuelle
    Mathieu GOYETTE (UdeM - Université de Montréal), Sarah Michelle Neveu (UQAM - Université du Québec à Montréal), Joanne-Lucine ROULEAU (UdeM - Université de Montréal), Patrice Renaud (UQO - Université du Québec en Outaouais), Dominique TROTTIER (UdeM - Université de Montréal)

    La récidive en délinquance sexuelle est étroitement liée aux préférences sexuelles déviantes. La pléthysmographie pénienne (PP) est utilisée pour évaluer ces préférences sexuelles en calculant la circonférence pénienne lors de présentation de stimuli visuels ou auditifs. Or, la présentation d’images véritables d’enfants est illégale et non-éthique, et les stimuli auditifs ne représentent pas la totalité de la réalité vécue par les agresseurs sexuels d’enfants (ASE) lors du passage à l’acte. La présentation de personnages virtuels en immersion virtuelle (IV) combinée à la PP est donc une approche intéressante à considérer. Dans cette étude, une utilisation combinée de l’IV et de la PP est testée pour tenter de discriminer des ASE d’un groupe contrôle. Un casque permettant l’IV en 3D, des personnages virtuels et la PP ont été utilisés. L’IV comprenait trois conditions : neutre, adulte (homme et femme) et enfant (garçon et fillette). L’hypothèse de recherche est que la réponse pénienne face à chacun des stimuli est liée au groupe du participant. Effectivement, il y a une interaction significative entre le groupe du participant et sa réponse pénienne aux personnages virtuels. Les ASE ont eu une réponse pénienne plus élevée pour les stimuli « enfants » que pour les stimuli « adultes », et le groupe contrôle a obtenu des réponses inverses. Cette étude suggère que l’utilisation de personnages virtuels en IV est une technique intéressante pour évaluer les préférences sexuelles.

  • L'alexithymie chez les hommes ayant commis de violence conjugale et chez des participants tout venant
    Suzanne LÉVEILLÉE (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Lysianne Touchette (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Selon Taylor, Bagby, et Parker (1991) les sujets alexithymiques auraient tendance à utiliser l’agir afin d’éviter les conflits ou d’exprimer les émotions. Ainsi, par rapport au lien entre l’alexithymie et les comportements violents, Maisondieu, Tarrieu, Razafimamonjy, et Arnault (2008) ont remarqué que l’alexithymie est très présente chez les délinquants violents incarcérés, soit chez 42,86% d’entre eux (N=230). Néanmoins, peu d’étude traite de l’alexithymie en lien avec la violence conjugale. Ainsi, l’objectif est d’appliquer ce concept à des hommes ayant commis de la violence conjugale et d’établir une comparaison avec un échantillon tiré de la population générale. L’hypothèse est que le taux d’hommes alexithymiques pour le groupe avec violence conjugale sera plus élevé que pour le groupe de comparaison. Pour ce faire, les participants du groupe avec violence conjugale (n=42) ont été recrutés au sein de l’Accord Mauricie et ont en moyenne 36,21 ans (ÉT=9,42). Les hommes du groupe de comparaison seront sélectionnés dans divers milieux de travail pour faire un pairage avec les hommes de l'autre groupe quant à l’emploi et l’âge. L’Échelle d’alexithymie de Toronto (TAS-20) a été utilisée pour mesurer l’alexithymie auprès du premier groupe, et servira aussi pour les hommes du groupe de comparaison. De cette façon, les résultats préliminaires des participants du groupe d’hommes avec violence conjugale indiquent un taux de prévalence de l’alexithymie s’élevant à 63,41% (n=41).

  • Validation d’une mesure observationnelle du comportement de retrait social dans une situation de compétition et de collaboration avec les pairs
    Michel BOIVIN (Université Laval), Mara BRENDGEN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Ginette DIONNE (Université Laval), Nadine FORGET-DUBOIS (Université Laval), Fanny-Alexandra GUIMOND (UQAM - Université du Québec à Montréal), Virginie Pelletier (UQAM - Université du Québec à Montréal), Frank VITARO (UdeM - Université de Montréal)

    Les enfants qui expriment des comportements de retrait social s’isolent eux-mêmes de leurs pairs, qu'ils soient familiers ou non. Dans des situations sociales difficiles comme la compétition entre pairs, les enfants retirés socialement sont généralement moins dominants et moins leaders que les autres enfants. De plus, ils éprouvent des difficultés psychosociales telles que l’anxiété et le rejet par les pairs. Cette étude a pour objectif de valider une nouvelle mesure observationnelle du retrait social chez les jeunes enfants : la boîte à images (BI). Dans cette situation observationnelle, quatre enfants de maternelle se retrouvent en contexte de compétition pour une ressource limitée, c'est-à-dire regarder des images attrayantes en trois dimensions. Les comportements de retrait et de dominance sociale ont été observés auprès de 672 enfants. D'autres mesures telles que le retrait social, l’anxiété, le rejet par les pairs et le leadership ont été évaluées à l'aide d'un questionnaire administré aux enseignants et une entrevue sociométrique auprès des pairs. Les résultats révèlent une corrélation positive et significative entre le retrait social mesuré par la BI et le retrait mesuré par les professeurs et les pairs. De plus, le retrait social évalué par la BI est lié de façon négative et significative à la dominance et au leadership et de façon positive à l'anxiété. La BI semble ainsi présenter une bonne validité et ses implications seront discutées.

  • Le rôle du toucher maternel et les habiletés d’autorégulation du nourrisson dans la régulation des émotions des nourrissons de 6 mois nés à terme et nés prématurément
    Nadine GIROUARD (Université Concordia), Amelie Jean (Université Concordia), Dale Stack (Université Concordia)

    La présente étude examine le rôle du toucher maternel et leshabiletés d’autorégulation du nourrisson dans la régulation des émotions des nourrissons de 6 mois.40 nourrissons nés à terme (T) et 40 nourrissons nés prématurément et de très petit poids (P) ont participé avec leur mère à trois périodes d’interaction incluant le paradigme Still-Face (SF). La première (N) et la dernière (RN) sont des périodes d’interaction normale. La seconde période est une période où la mère a une expression faciale neutre (SF). Les résultats démontrent que les nourrissons T et P réagissent similairement à la période SF soit, une diminution de l’attention au visage de la mère et des sourires et une augmentation de l’évitement visuel. Lors de la période N, les mères ont un toucher qui attire l’attention, alors qu’elles ont des touchers apaisant et stimulant lors de la période RN. De plus, les mères des nourrissons P utilisent plus un toucher stimulant tandis que les mères des nourrissons T utilisent plus un toucher apaisant quand leur bébé démontre des signes de détresse durant la période SF. Enfin même si les nourrissons T et P utilisent des stratégies similaires d’autorégulation, les nourrissons T utilisent plus de stratégies régulatrices d’auto-confort durant la période RN. Ces résultats démontrent que le toucher maternel et les habiletés d’autorégulation du nourrisson jouent un rôle important dans la régulation des émotions chez les nourrissons.

  • Développement d'un outil clinique sur le rôle de la prise de décision en situation sociale dans les troubles graves du comportement suite à un traumatisme crânien
    François-Pierre Decoste (UdeM - Université de Montréal), Jean Gagnon (UdeM - Université de Montréal), Anne Henry (UdeM - Université de Montréal)

    Problématique: Un traumatisme crânien (TC) entraîne fréquemment des comportements socialement inappropriés qui ont un impact négatif sur la réinsertion sociale. Des instruments diagnostiques décrivant la nature des troubles du comportement sont disponibles, mais il n’y a aucun outil pronostique évaluant la capacité à prendre des décisions en contexte social. Objectifs: Développer une tâche écologique visant à prédire la survenue de comportements socialement inappropriés et à mesurer la capacité de l’individu à prendre des décisions dans des situations sociales. Il était attendu que les sujets TC choisiraient davantage de comportements inappropriés quand les conséquences de l’action sont ambiguës et qu’on doit prendre en compte les besoins d’autrui. Méthodologie: 10 TC et 15 contrôles ont été soumis à 12 scénarios présentant des interactions sociales, répartis selon la présence ou non de conflictualité et/ou d'ambiguïté, présentés avec un choix de comportement approprié ou non. Le sujet devait indiquer la probabilité d’effectuer le comportement proposé. Résultats: Les TC ne choisissent pas plus de comportements inappropriés, mais présentent une rigidité mentale dans leur prise de décision diminuant leur capacité à s’adapter à différents contextes sociaux, i.e. conflictuel et ambigu. Retombées: Le développement de la tâche de prise de décision sociale visant à prédire les troubles du comportement en situation sociale se poursuivra prochainement par une étude de validation.

  • L’activation d’un sentiment d’agressivité grâce à un stimulus sonore conditionné : l’importance des indices contextuels présents lors d’un rejet social
    Stéphane DANDENEAU (UQAM - Université du Québec à Montréal), Anne JULIEN-ROCHELEAU (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sarah-Jeanne Viau (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Beaucoup de recherches en psychologie sociale ont démontré que le rejet social entraîne souvent une augmentation du sentiment d’agressivité et des comportements agressifs (Williams, Forgas, 2005). Les sentiments éprouvés lors de ces expériences sont souvent associés aux indices du contexte dans lequel le rejet a été vécu. L’objectif de la présente étude était de vérifier si un sentiment de rejet social peut être associé par conditionnement classique à un stimulus sonore et si ce même son déclencherait ultérieurement un sentiment d’agressivité. La première journée, les participants ont d’abord
    accompli une tâche ayant pour fonction d’associer par conditionnement un signal sonore à une situation d’acceptation sociale et d’associer un son différent à une situation de rejet social. Ensuite, les participants ont été exposés à l’un des deux sons, et ont rempli une mesure d’agressivité. La deuxième journée, ils ont été exposés au même son que la journée précédente et le niveau d’agressivité éprouvé a ensuite été à nouveau mesuré. Les résultats suggèrent qu’il est possible d’associer un stimulus neutre aux expériences sociales positives et négatives et que le son de rejet social peut déclencher des sentiments d’agressivité. Ainsi, les conséquences néfastes découlant d’un rejet social tel que l’agressivité peuvent durer dans le temps et être ravivées par des indices contextuels associés à l’expérience originale.

  • Facteurs associés à la trajectoire développementale d'enfants adoptés à l'étranger au cours des premières années suivant leur adoption
    Céline BELHUMEUR (Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine), Cybele Beauvais-Dubois (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jean-François CHICOINE (Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine), Louise COSSETTE (UQAM - Université du Québec à Montréal), Gloria JÉLIU (Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine), Gérard MALCUIT (UQAM - Université du Québec à Montréal), Andrée POMERLEAU (UQAM - Université du Québec à Montréal), Catherine SMITH (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les recherches sur les enfants adoptés à l’étranger mettent de plus en plus en évidence la diversité des facteurs qui peuvent influencer leur adaptation à leur nouveau milieu de vie. La présente étude a pour objectif de mieux documenter les facteurs associés à la trajectoire développementale de ces enfants dans les premières années suivant leur adoption.

    L’échantillon comprend 123 enfants adoptés avant l’âge de 18 mois (M = 10,55) de Chine, de Russie et d’autres pays d’Asie. Afin d’obtenir des indices de leurs conditions de vie avant l’adoption, l’état de santé des enfants a été examiné peu après leur arrivée au Québec et leur développement cognitif, moteur et comportemental évalué à l’aide des échelles de Bayley. Les mêmes échelles ont été utilisées à 2 ans et 3 ans. Les parents ont, de plus, complété des questionnaires sur leurs caractéristiques sociodémographiques, leur degré de stress parental et leurs pratiques éducatives.

    Les retards de développement notés à l’arrivée des enfants dans leur famille adoptive se résorbent après l’adoption. Des modèles hiérarchiques linéaires révèlent que le pays d’origine, les signes d’atteinte neurologique et le rapport taille/âge des enfants au moment de l’adoption ainsi que le revenu de leurs familles adoptives constituent les plus importants prédicteurs des progrès développementaux observés à 2 ans et 3 ans. La discussion portera sur l’influence des milieux pré et post adoption sur le développement des enfants après l’adoption.

  • Étude factorielle et de cohérence interne de l’Inventaire des comparaisons sociales
    Marcos Balbinotti (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Ricardo CASTILLO (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Emmanuel HABIMANA (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Leila IABEL (Instituto Federal de Educação, Ciência e Tecnologia, RS, Brésil), Daniela WIETHAEUPER (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Par définition, l’envie est associée à trois conditions de comparaisons sociales chez les humains : (a) les comparaisons sont faites dans un contexte important pour la personne envieuse; (b) la personne enviée provient du même environnement et pratique des activités semblables à celle de la personne envieuse; et (c) ces comparaisons sont défavorables à la personne envieuse. La particularité du concept de l’envie réside dans sa complexité, puisqu’il englobe une variété d’attitudes, d’émotions et d’affects. Dans le domaine du sport, sa compréhension peut s’avérer d’une grande utilité pour le développement des athlètes. Cette étude vise à explorer certaines propriétés métriques d’une nouvelle version de l’Inventaire des comparaisons sociales (ICS). À l’aide d’un échantillon de 337 étudiant(e)s de 11 à 20 ans qui pratiquent au moins un sport de façon régulière et qui fréquentent les ordres d’enseignement primaire et secondaire, on a pu conclure que: (a) trois facteurs ont émergé de l’analyse factorielle exploratoire; (b) les données disponibles s’ajustent au modèle tridimensionnel théoriquement proposé (analyse factorielle confirmatoire); et (c) chacune des trois dimensions possède un indice satisfaisant de cohérence interne (α1 = 0,83; α2 = 0,86; α3 = 0,79). De nouvelles recherches sont nécessaires afin d’explorer d’autres propriétés métriques de l’ICS, tel la fidélité test-retest.

  • Stimuli sonores comme déclencheurs de biais attentionnels
    Stéphane DANDENEAU (UQAM - Université du Québec à Montréal), Christine Goyette (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L’hypervigilance envers le rejet social est un biais cognitif lié à une basse estime de soi. Ce biais peut entraîner des sentiments d’isolement, perte de confiance ou même agressivité. Il est possible de modifier ce biais cognitif par une tâche d’entraînement attentionnelle (Dandeneau et Baldwin, 2004). Par cette présente étude nous avons étudié la possibilité d’auto-maintient d’une nouvelle habitude cognitive. Grâce au conditionnement classique, nous avons associé des stimuli sonores à des sentiments de rejet et d’acceptation sociale. Ces mêmes signaux sonores ont ensuite été reproduits lors d’une tâche mesurant l’orientation visuelle aux visages neutres, menaçants (représentant le rejet) et souriants (représentant l’acceptation). Selon notre hypothèse, le signal sonore associé à l’expérience du rejet déclencherait une orientation attentionnelle vers les visages associés au rejet. À l’inverse, le signal sonore associé à l’expérience d’acceptation déclencherait une orientation attentionnelle vers les visages associés à l’acceptation sociale. Nous avons également mesuré l’effet 24 heures plus tard comme mesure de la durée de l’effet du conditionnement. Les résultats appuient l’hypothèse selon laquelle des stimuli sonores conditionnés peuvent reproduire une expérience de rejet ou d’acceptation sociale. Cette étude pourra servir de fondement en recherche pour le développement de saines habitudes cognitives permettant une meilleure estime de soi.

  • Expérience musicale, trait d’ouverture et performance académique à l’adolescence
    Melisa ARIAS-VALENZUELA (Université d’Ottawa), Dave MIRANDA (Université d’Ottawa), Karole Vaugon (Université d’Ottawa)

    Il existe un débat concernant l’influence de l’expérience musicale sur la performance intellectuelle et académique (Schellenberg, 2006). Et peu d’études ont examiné si une personnalité plus créative est liée à l’expérience musicale (Goncy & Waehler, 2006). Cette étude longitudinale (6 mois) menée auprès d’adolescents avait deux buts: (1) déterminer si l’expérience musicale est liée à une meilleure performance académique; (2) examiner s’il existe un lien entre le trait d’Ouverture (ex. créativité, curiosité, imagination) et l’expérience musicale. L’échantillon était composé de 343 adolescents (M = 15.71 ans), inscrits à une école secondaire publique. Ils ont répondu à des échelles auto rapportées, dont l’expérience musicale (nombre d’années consacré à faire de la musique), leurs notes (résultats scolaires en mathématique et français) et l’Ouverture. Une première régression hiérarchique a indiqué que plus d’expérience musicale prédit de meilleures notes en fin d’année scolaire, et ce, même en contrôlant pour les notes en début d’année et pour le niveau d’éducation parental. Une seconde régression hiérarchique a montré que l’expérience musicale ne prédit pas l’Ouverture en fin d’année scolaire, et ce, lorsqu’on contrôle pour l’Ouverture en début d’année et pour le niveau d’éducation parental. Néanmoins, les musiciens adolescents avaient en moyenne des niveaux d’Ouverture plus élevés. Ceci suggère que la musique peut jouer un rôle dans le développement des adolescents.

  • Activité référentielle et souvenirs précoces mesurés suivant le Early Memory Index
    Èva BOURBONNIÈRE (UQAM - Université du Québec à Montréal), Éric J. DUBÉ (UQAM - Université du Québec à Montréal), Ariane Matton (UQAM - Université du Québec à Montréal), Anne-Marie ÉMARD (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette étude porte sur la convergence de mesures d’activité référentielle (AR : Bucci, 1997) obtenues par le biais d’une adaptation française de dictionnaires d’analyse automatisée de ce construit (Dubé et Martin, 2004) avec des scores au Early Memory Index (EMI : Shedler, Karliner et Katz, 2003). Les mesures d’activité référentielle visent à quantifier le degré de mise en lien de l’information émotionnelle avec l’imagerie des sens et sa qualité évocatrice dans des narrations d’adultes. Le EMI pour sa part est une échelle d’évaluation de quatre souvenirs précoces remémorés. Il est constitué de 18 items se regroupant en trois facteurs permettant d’évaluer (a) les nuances affectives dans les divers souvenirs (Facteur I), (b) la richesse et la cohérence de la narration (Facteur II), et (c) la probabilité et l’impact d’événements traumatiques précoces (Facteur III). Seuls les deux premiers facteurs sont retenus en raison de l’échantillon non clinique utilisé. Des résultats préliminaires (n = 15) suggèrent des corrélations significatives modérées entre l’AR et le Facteur II du EMI aux quatre souvenirs précoces, et une absence de corrélations entre l’AR et le Facteur I. Des résultats portant sur une quarantaine de participants seront présentés. La discussion portera sur la validation des mesures de l’AR et sur ses apports possibles à l’étude du changement en psychothérapie.

  • Est-ce-que pratiquer de la musique est associé à une personnalité plus optimiste et stable émotionnellement en fin d’adolescence?
    Dave MIRANDA (Université d’Ottawa), Amélie Morinville (Université d’Ottawa), Karole VAUGON (Université d’Ottawa)

    Parmi le peu d’études menées au sujet de la personnalité de personnes pratiquant la musique, certaines d’entre elles ont suggéré que les musiciens ont une personnalité plus sensible et même moins stable émotionnellement (Névrotisme) que les non-musiciens (Kemp, 1996). De plus, à notre connaissance, aucune étude n’a tenté de déterminer si les musiciens ont un regard plus optimiste sur la vie.Cette étude a comme objectif de vérifier si ces hypothèses sont fondées, et ce, auprès de ceux pratiquant de la musique en fin d’adolescence. L’échantillon était composé de 342 adolescents âgés de 17 à 21 ans (M = 18.38 ans; ET = 1.01 ans). Parmi ceux-ci, 173 pratiquaient de la musique, 167 n’en pratiquaient pas et deux n’ont pas répondu. Ils ont rempli des mesures auto rapportées, dont celles du Modèle en Cinq Facteurs de la personnalité (« Big Five »; Extraversion, Amabilité, Contrôle, Stabilité Émotionnelle et Ouverture; IPIP-50, Goldberg, 1999), d’optimisme et de pessimisme (LOT; Scheier & Carver, 1985). Une première MANOVA a indiqué que les adolescents pratiquant de la musique ont des niveaux plus élevés de Stabilité émotionnelle et d’Ouverture que ceux qui n’en font pas. Une seconde MANOVA a indiqué que les adolescents pratiquant de la musique ont également des niveaux plus élevés d’optimisme que ceux qui n’en font pas. En somme, il semble que pratiquer de la musique est associé à une personnalité plus stable émotionnellement et optimiste en fin d’adolescence.

  • Une comparaison interculturelle du lien entre l’inconsistance inter-parentale et la psychopathologie auprès d’adolescents Français et Québécois
    Michel Claes (UdeM - Université de Montréal), Régine DEBROSSE (Université McGill), Dave MIRANDA (Université d’Ottawa), Amélie MORINVILLE (Université d’Ottawa), Muna Osman (Université d’Ottawa)

    Très peu d’études ont examiné l’impact développemental de l’inconsistance inter-parentale (i.e., la divergence entre le style parental maternel et paternel ; Fletcher et al., 1999) en termes de son lien potentiel avec la psychopathologie à l’adolescence. Cette étude avait comme objectif de vérifier la relation entre l’inconsistance inter-parentale et des symptômes psychopathologiques (sous-cliniques) auprès de deux cultures francophones distinctes; le Québec et la France. L’échantillon consistait de 722 adolescents francophones (437 Québécois et 283 Français) qui ont complété des questionnaires auto-rapportés sur leur perception parentale des mères et des pères, de leurs symptômes psychopathologiques internalisés (dépression, anxiété et irritabilité) et externalisés (violence, vol et vandalisme), ainsi que leurs comportements risqués pour la santé (cigarettes, alcool, cannabis). Des analyses typologiques ont été effectuées afin de valider les quatre styles parentaux (Maccoby et Martin, 1983; autoritaire, permissif, démocratique, désengagé). Les résultats (MANOVA) indiquent que l’inconsistance inter-parentale était significativement liée à plus de symptômes internalisés à travers tous les styles parentaux (autoritaire, permissif, démocratique et désengagé), les deux cultures (Canada et France), et le genre (garçons et filles). En somme, l’inconsistance inter-parentale pourrait être un facteur associé à des symptômes psychopathologiques sous-cliniques à l’adolescence.

Communications orales

Entre délits et judiciarisation : de la compréhension à la normalisation

  • Profil psychosocial des femmes offrant des services de massages érotiques
    Karine Côté (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Christopher Earls (UdeM - Université de Montréal), Delphine Lagacé (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Plusieurs études sur la prostitution ont été réalisées, mais peu d’entre elles procurent des informations scientifiques valides sur les personnes qui offrent des services sexuels dans des contextes autres que la prostitution de rue. La présente étude évalue le profil psychosocial de 23 femmes qui offrent des services de massages érotiques (M= 30,5 ans, ET=9,9) en comparaison avec 43 femmes qui n’offrent pas de services sexuels (M=28,1 ans, ET=9,5). Les masseuses érotiques ont été recrutées par le biais des méthodes utilisées par les clients (salons de massages et annonces dans les journaux) et les femmes du groupe de comparaison, dans des centres d’achats. Les participantes ont été rencontrées pour une entrevue individuelle semi-structurée où plusieurs questionnaires leur ont été administrés. Les résultats démontrent notamment que les masseuses érotiques ont vécu plus de violence physique de la part de leurs parents (74% versus 19%; χ2=19,48, p<0,001) et de leurs conjoints (70% versus 29%; χ2=9,72, p<0,005), plus de violence dans leur travail (65% versus 19%; χ2=13,86, p<0,001) et ont eu plus souvent des rapports sexuels intrafamiliaux (30% versus 5%; χ2=8,46, p<0,005) que les femmes du groupe de comparaison. Ces résultats suggèrent qu’il existe certaines différences entre les femmes qui offrent des services de massages érotiques et celles qui n’offrent aucun services sexuels. Les retombées cliniques et théoriques de ces résultats seront discutées.

  • Comment peut-on expliquer la coercition sexuelle chez la femme?
    Jean-Pierre GUAY (UdeM - Université de Montréal), Raymond KNIGHT (Brandeis University), Geneviève Parent (UdeM - Université de Montréal), Marie-Pier ROBITAILLE (UdeM - Université de Montréal)

    Avant la fin des années 1980, les hommes étaient perçus comme les seuls auteurs d’abus sexuels et les femmes comme des victimes de ces derniers (Fiebert et Tucci, 1998). Aujourd’hui, une quantité grandissante d’études suggèrent qu’un nombre considérable d’enfants, d’hommes et de femmes ont été agressés sexuellement par une femme. Ces femmes agresseures sexuelles seraient responsables d’une certaine proportion de délits de nature sexuelle (Cortoni & Hanson, 2005). Les travaux de Schatzel-Murphy Harris, Knight, & Milburn (2009) suggèrent par ailleurs que les femmes useraient de séduction, de manipulation, de drogues et d’alcool et même de force physique pour contraindre sexuellement leurs victimes. Cette communication libre a pour objectif de présenter les résultats préliminaires sur la validation d’un modèle explicatif de la coercition sexuelle chez les femmes. Grâce à un échantillon de jeunes femmes (principalement étudiantes de l’Université de Montréal) non judiciarisées, nous avons pu d’étudier les différents facteurs (dont l’hyperféminité) en lien avec l’usage de la coercition chez la femme.

  • Le risque de prise en charge par le système judiciaire à l’adolescence chez des enfants signalés antérieurement en protection de la jeunesse en raison de troubles de comportement
    Sonia HÉLIE (CJM – IU - Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire), Catherine LAURIER (CJM – IU - Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire), Catherine Pineau-Villeneuve (UdeM - Université de Montréal)

    Le Québec est la seule province du Canada où la Loi de la protection de la jeunesse (LPJ) reconnaît la problématique des troubles de comportement comme motif de compromission. Aussi, plusieurs auteurs affirment que la majorité des adolescents pris en charge en vertu de la Loi sur le système de justice pénale pour adolescents (LSJPA) n’en sont pas à leur premier contact avec le système. Plusieurs caractéristiques personnelles, sociales et environnementales, présentes dès l’enfance peuvent contribuer au développement de la délinquance. Toutefois, les données disponibles à ce jour ne nous permettent pas de connaître la proportion d’enfants pris en charge par la protection de la jeunesse qui migrent dans les services judiciaires pour adolescents. Dans ce contexte, nous avons mené une étude auprès de 6 977 enfants dont la prise en charge initiale en protection de la jeunesse en raison de troubles de comportement s’est terminée entre 2005 et 2009. Nous avons étudié les variables liées au risque d’une incidence LSJPA suite à la fermeture de cette prise en charge. Au cours de cette communication, nous présenterons les résultats des analyses de régression de Cox. Le modèle de régression issu de ces analyses est significatif et comporte 13 variables. On y remarque entre autres que l’âge et le sexe sont les deux variables qui prédisent le plus fortement une incidence LSJPA dans les cinq années suivant la fermeture de la prise en charge initiale en protection de la jeunesse.

  • Comprendre les auteurs de délits sexuels : l’évaluation des distorsions cognitives est-elle réellement pertinente?
    Massil Benbouriche (UdeM - Université de Montréal), Benoît TESTÉ (Université Rennes 2), Olivier VANDERSTUKKEN (Université Lille)

    Alors que les distorsions cognitives sont généralement considérées comme un facteur important en délinquance sexuelle, le manque de confiance quant à la validité des outils d’évaluation standardisés constituent un problème majeur. Le but de cette recherche est d’étudier les qualités discriminantes de la version française de la Molest Scale (Bumby, 1996) auprès de 243 participants. Les résultats obtenus à l’aide d’une analyse de covariance montrent que les étudiants présentent autant de distorsions cognitives que les Agresseurs Sexuels d’Enfant (ASE), ces derniers présentant significativement plus de distorsions cognitives que les détenus non-ASE. Ces résultats suggèrent d’une part, que la validité discriminante de la Molest scale s’avère globalement insatisfaisante, d’autre part, que des enjeux sociaux affectent les réponses à l’échelle. Alors que la restructuration cognitive constitue une partie intégrante des prises en charge de type cognitivo-comportemental, et que l’efficacité des prises en charge est évaluée à l’aide de mesures auto-rapportées, la pertinence limitée de l’évaluation des distorsions cognitives invitent à la prudence. Les limites de la recherche mais également les avenues susceptibles d’améliorer l’évaluation des distorsions cognitives sont discutées.

  • Les aléas de la maternité des femmes toxicomanes judiciarisées
    Serge BROCHU (UdeM - Université de Montréal), Amélie Couvrette (UdeS - Université de Sherbrooke), Chantal Plourde (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    La littérature scientifique nous informe sur les trajectoires de consommation des femmes et sur leur implication criminelle liée notamment à la progression de la consommation. Elle expose également la remise en question continuelle de l’identité de mère toxicomane, ainsi que de leurs compétences maternelles. Toutefois, elle apparait limitée quant aux liens entre la toxicomanie des femmes et leur criminalité tout en incluant l’apport de la maternité. Cette recherche qualitative s’intéresse aux trajectoires drogues/crimes chez des mères judiciarisées. En s’appuyant sur une perspective théorique de trajectoire, la présente étude documente les mécanismes d’interinfluences entre la consommation de substances psychoactives, la criminalité et la maternité. Elle permet de saisir comment s’articulent ces dimensions et ainsi, comprendre les implications de la maternité tant dans la problématique drogue/crime que dans la trajectoire de mères judiciarisées. Trente-huit entrevues semi-dirigées ont été menées auprès de plusieurs mères détenues ainsi qu’auprès de mères recevant des services externes d’un programme de traitement dans un centre de réadaptation en toxicomanie. La communication vise la présentation des résultats de l’analyse thématique. La conception du rôle de la mère, le sens que prend la maternité pour elles ainsi que la construction de leurs identités de mère seront des thèmes abordés lors de la communication.

  • La participation à un traitement spécialisé a-t-elle un effet sur les taux de récidive sexuelle et non-sexuelle des adolescents auteurs d'agression sexuelle?
    Joannie BOULIANE-BLAIS (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Julie Carpentier (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Jean PROULX (UdeM - Université de Montréal)

    Notre étude vise à vérifier le lien entre la participation à un traitement spécialisé et les taux de récidive chez des adolescents
    auteurs d’agression sexuelle (AAAS). L’échantillon est composé de 351 adolescents (étendue=11-18 ans; x=15,8 ans; ÉT=1,8) évalués au Centre de psychiatrie légale de Montréal entre 1992 et 2002 pour avoir commis au moins un abus sexuel avec contact à l’endroit d’un enfant, d’un pair ou d’un adulte. Des données rétrospectives sur la participation au traitement ont
    été recueillies à partir des dossiers archivés de cette clinique. Les données sur la récidive à l’adolescence et à l’âge adulte ont été recueillies jusqu’en 2005 à partir des sources officielles d’information sur la criminalité au Canada. Des analyses comparatives et des analyses de régression logistique seront effectuées afin de vérifier s’il existe des liens significatifs entre la participation au traitement et les taux de récidive. Les résultats de notre étude permettront de vérifier si la complétion d’un traitement spécialisé chez les AAAS diminue les taux de récidive sexuelle et si ce type de traitement a aussi impact sur les taux de récidive violente et générale. Puisque les programmes de traitement offert aux AAAS visent notamment à réduire les taux de récidive, il s’avère important de vérifier dans quelle mesure cet objectif est atteint par les modalités thérapeutiques actuelles et quelle est la pertinence d’offrir un traitement spécialisé à cette clientèle.

  • Comprendre les auteurs de délits sexuels : l'évaluation phallométrique prédit-elle la récidive sexuelle?
    Sébastien Brouillette-Alarie (UdeM - Université de Montréal), Nicholas LONGPRÉ (UdeM - Université de Montréal), Jean PROULX (UdeM - Université de Montréal)

    L'utilisation de l'évaluation phallométrique* auprès des délinquants sexuels a été critiquée au cours de la dernière décennie. Outre les considérations éthiques, la méthode présente des lacunes importantes de fidélité et de validité (Marshall et Fernandez, 2003). L'évaluation est peu reproductible (Fernandez et Marshall, 2002), falsifiable (Laws et Rubin, 1969) et fournit un profil invalide dans plus d'un tiers des cas (Michaud et Proulx, 2009). Malgré cela, pour les délinquants sexuels ayant un profil valide, l'évaluation phallométrique serait l'un des meilleurs prédicteurs de la récidive sexuelle (Hanson et Morton-Bourgon, 2004).

    La présente étude a pour but d'approfondir la question en vérifiant non seulement si l'indice de déviance phallométrique prédit la récidive sexuelle, mais également si la qualité de cette prédiction est constante chez les principaux sous-groupes de délinquants sexuels.

    Les résultats ont indiqué que l'indice de déviance phallométrique de l'ensemble des délinquants sexuels était en mesure de prédire la récidive criminelle sexuelle. Cependant, seulement l'indice de déviance des pédophiles prédisait la récidive criminelle sexuelle, pas celui des violeurs. Les implications cliniques et théoriques des résultats seront couvertes.

    *Technique visant à déterminer les préférences sexuelles d'hommes en mesurant leurs réponses érectiles face à différents stimuli sexuels.


Communications orales

Immigration et communautés culturelles : facteurs identitaire, d'inclusivité et d'exclusion

  • Une identité nationale pour qui? Bédouins, juifs éthiopiens et juifs de l’ex-URSS face aux mythes fondateurs israéliens
    Michaël Séguin (UdeM - Université de Montréal)

    Si, en 1948, les Palestiniens ont vécu la prise de contrôle militaire par les Israéliens comme une catastrophe (al-nakba), l’historiographie traditionnelle israélienne (p.ex. Sachar 1976; Teveth 1985) et le public israélien en général parlent de 48 en termes de «guerre d’indépendance» ou «guerre de libération». Or, de quelle libération s’agit-il? Du racisme physique, politique, religieux et culturel des chrétiens d’Europe? De l’hypocrisie des autorités coloniales britanniques? De la menace des Palestiniens musulmans et chrétiens de civilisation arabe, majoritaires? Ou, encore, de certaines conceptions de la judéité, de la diaspora ou de la tradition?

    À partir d’une revue de littérature, je me propose d’explorer les frontières de l’identité israélienne, suite à l’arrivée des trois millions d’immigrants depuis 1948, en comparant le rapport qu’entretiennent les Bédouins (autochtones), les J/juifs éthiopiens (arrivés après 1980) et les J/juifs de l’ex-URSS (arrivés après 1990) avec la conception d’identité nationale des premiers Ashkénazes israéliens. Cette comparaison permettra d’observer s’il est adéquat de décrire Israël comme une ethnocratie (Yiftachel 1999) ou une démocratie ethnique (Smooha 1997) et en quoi la relation de ces groupes aux «mythes fondateurs d’Israël» (Sternhell 1998) laisse entrevoir une part des processus sociaux (ou proto-institutions) mis en place avant 1948. D’ailleurs, à 500 ans de différence, cette expérience n’est-elle pas similaire à celle du Canada?

  • L'immigrant acteur de son processus d'intégration socioprofessionnelle : étude de cas longitudinale sur le secteur des TIC dans la région de Québec
    Marie-Laure Dioh (Université Laval), Michel RACINE (Université Laval)

    La région de Québec fait face à une forte demande de main-d'oeuvre dans le secteur des technologies de l'information et de la communication (TIC). Le recrutement à l'international et l'attraction de travailleurs immigrants deviennent donc des enjeux cruciaux pour le secteur et pour les employeurs. La littérature souligne que la plupart des immigrants au Québec rencontrent de nombreuses barrières à leur intégration socioprofessionnelle, sur les plans entre autres individuel, linguistique, culturel et institutionnel. Pourtant, certains immigrants s'intègrent et réussissent leur projet d'immigration.

    Quels sont les facteurs favorables à la réussite de leur intégration socioprofessionnelle et comment ces immigrants optimisent-ils l'usage de leurs ressources individuelles et sociales à cette fin?

    Suivant une démarche longitudinale et qualitative, nous sommes à mener une enquête sur divers aspects relatiifs à l'intégration: parcours migratoire, représentations et aspirations motivant la migration, acquis professionnels, stratégies d’intégration à la société d’accueil et au marché du travail en TIC. La communication vise à dresser un bilan à mi-parcours sur ces aspects, tout en incorporant à notre analyse la particularité du marché de l'emploi en TIC dans la région de Québec.

  • Exclusions des femmes voilées turques : (re) production des frontières entre sphère privée et sphère publique
    Amelie Barras (UdeM - Université de Montréal)

    Cette intervention a pour but d’analyser pourquoi les femmes voilées turques continuent d’être exclues de la fonction publique et des postes à hautes responsabilités. Alors que pendant longtemps ces exclusions s’inscrivaient dans un effort des élites laïques de contrôler l’ethos de la République, nous pourrions supposer que l’arrivée au pouvoir du parti Justice et Développement en 2002 signifie un changement de ces règles. Cependant, ceci n’est pas le cas. Pour comprendre ce paradoxe, nous mettons en avant le rôle de la femme dans la construction de l’identité turque. Dès la genèse de la République son corps fut utilisé comme un symbole de l’ethos de la nation délimitant la sphère privée (familiale, religieuse, traditionnelle) de la sphère publique (moderne, rationnelle, laïque). C’est pourquoi sa participation aux activités de la polis fut sujette à des règles spécifiques dont le dévoilement. En nous basant sur des entretiens et une analyse de la presse, nous explorons comment son corps continue à être central pour la reproduction de ces dichotomies. Bien que la femme voilée soit plus visible dans l’espace public, elle est invitée à l’investir comme mère, fille et épouse et non comme femme intellectuellement et financièrement indépendante. Ce constat nous invite à comprendre que la vision de la citoyenneté des élites laïques et religieuses, trop souvent analysée comme dichotomique en Turquie et ailleurs, peut être sujette aux mêmes influences patriarcales.

  • Liens transnationaux et transmission intergénérationnelle chez les Luso-Canadiens au Québec
    Ana Gherghel (À déterminer), Josiane Le Gall (CSSS - Centre de santé et des services sociaux de la Montagne)

    Les pratiques transnationales des groups de migration ancienne et leur éventuelle perpétuation au cours du temps par les descendants sont encore très peu documentées. Dans cette présentation, nous allons analyser quels types de liens transnationaux sont conservés par les descendants des migrants d’origine Portugaise provenant de l’archipel des Açores avec le pays d’origine de leurs parents. Avec une approche socio-anthropologique multi-située, notre recherche est réalisée simultanément dans le pays d’origine (Açores, Portugal) et dans la communauté émigrante de la province de Québec (Canada). Des observations participantes et des entrevues biographiques avec des membres de trois générations appartenant à une quarantaine de groupes familiaux sont conduites. L’analyse porte surtout sur les caractéristiques des liens transnationaux des descendants de deuxième et troisième génération. Jusqu’à présent, des visites touristiques, des résidences secondaires, des séjours de vacances, des activités culturelles, des échanges d’informations ainsi que le retour ont été répertoriés. Bien que les pratiques transnationales des descendants varient par rapport aux générations précédentes, leur existence est indéniable et révèle des processus familiaux de transmission culturelle intergénérationnelle (langue, valeurs familiales, engagements familiaux, etc.) qui expliquent la perpétuation dans le temps des liens entre pays d’origine et communauté diasporique.

  • Segmentation et exclusion des Gitans de Perpignan : émergence d'une élite politique?
    Léon Grimard (UdeM - Université de Montréal)

    Segmentation et exclusion des Gitans de Perpignan.
    Émergence d’une élite politique ?

    Dans la dernière décennie, une abondante littérature a documenté la
    situation des Rroms d'Europe Centrale et de l'Est, où a émergé une élite
    politiquement activiste. Mais chez les Tsiganes d'Europe de l'Ouest,
    l’activisme politique d’une élite semblait absent. Cette étude de terrain a été
    réalisée chez les Gitans catalans de Perpignan, à la recherche d’une action et
    d’une élite politique chez ce groupe. Un terrain de recherche de trois mois, où
    l’auteur a séjourné parmi les Gitans, a été mené dans les quartiers historiques
    de Perpignan, fiefs des Gitans. Cette étude a combiné observation participante,
    entrevues semi dirigées et conversations informelles, dans le contexte culturel d’une société
    segmentaire à pouvoir diffus, frappée d’exclusion par la société majoritaire.
    Je propose que le concept de société segmentaire est applicable aux Gitans, et
    que l’exclusion des Gitans par les païos
    (non Gitans) constitue un déni de la réalité relationnelle historique des
    Gitans avec la majorité païa. La
    combinaison d’une structure sociale acéphale et d’une somatisation de
    l’exclusion peut expliquer l’absence de la «prise de parole» politique. Enfin, l’enquête a révélé la position de «médiateurs
    culturels» des différents agents intervenant entre le monde des Gitans et celui
    des païos. C’est à travers le rôle de
    «médiateurs culturels» chez les Gitans qu’émerge, peut-être, une élite
    politisée.

  • Familles maghrébines en migration au Canda
    Saïd Bergheul (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)

    Le phénomène de migration s’accompagne souvent d'une grande fragilisation des liens sociaux et familiaux, et mêmes parfois d'une véritable destruction de ces liens. (BouKeyre, 2004; Delage 2002; Tichey, 2001). Notre recherche porte sur les dispositifs d'accueil des nouveaux arrivants au Canada. Nous avons interrogé 30 familles d’origine maghrébine rencontrées dans les centres d’accueil pour nouveaux arrivants. Nous avons rencontré ces familles dans les centres d’accueil pour nouveaux arrivants au Québec et au Nouveau-Brunswick ou bien chez eux s’ils acceptaient de nous recevoir. En plus de l’entretien, nous avons proposé aux membres de la famille d’élaborer ensemble leur génogramme afin de situer les conflits ou traumatismes antérieurs à la situation de migration. Nous avons aussi proposé de rencontrer les mêmes familles six mois après pour discuter de l’évolution de la dynamique familiale dans le nouveau milieu. On a estimé le phénomène migratoire en phases pré-migratoire, migratoire et post-migratoire. Les premiers résultats indiquent deux grands types de familles. Les familles à système ouvert sur l'extérieur et les familles à système fermé sur elle-même. L'approche méthodologique de cette étude repose sur une approche familiale systémique. L’entretien familial et la technique du génogramme sont les outils de cette étude. Des résultats plus détaillés de cette recherche sont discutés et commentés pendant la communication et les limites sont abordées et justifiées.

  • Les réponses au racisme chez les immigrés de la classe moyenne supérieure en France
    Lucas Drouhot (Université McGill)

    La présente étude, basée sur 15 entretiens qualitatifs menés durant l'eté 2011 dans une ville de l'Est de la France, propose une investigation du discours antiraciste des immigrés de la classe moyenne supérieure. En se concentrant uniquement sur des professions au capital culturel et éducationnel élevé, l'étude explore la manière dont des immigrants d'origine et d'âge divers tiennent un même discours visant à éliminer symboliquement le raciste en le présentant comme inférieur et en décalage avec la communauté nationale. Ces 15 entretiens explorent la manière dont le répertoire national français du Républicanisme, des Lumières mais aussi de l'élitisme culturel permettent à ces immigrants de construire des frontières symboliques contre la rhétorique raciste, en particulier celle du Front National. Finalement, par-delà les réponses, nous anlysons aussi les formes surprenantes de la souffrance sociale dans les milieux aisés: ce que nous supposions être les "protections du statut", c'est-à-dire l'absence d'un racisme ouvert et accusateur, se retournent contre l'immigré qui est en situation perpétuelle de doute dans des situations où les cartes et les repères de l'intéraction avec le raciste sont brouillées. Nous tirons finalement les conséquences de cette étude pour l'antiracisme contemporain, et les enjeux de la lutte contre racisme subtil, en France, mais aussi à l'étranger, par des comparaisons internationales, notamment avec les Etats-Unis.


Communications orales

Au coeur d'une diversité de problématiques : le cadre familial

  • Vers une meilleure compréhension de la collaboration des parents de minorités visibles avec les services de protection de la jeunesse
    Dominique Couture (UdeM - Université de Montréal), Sarah DUFOUR (UdeM - Université de Montréal)

    Bien que des études tentent d’expliquer la surreprésentation des familles de minorités visibles dans les services de protection de la jeunesse, peu se sont intéressés aux défis de l’intervention auprès de cette clientèle. La présente recherche, exploratoire, répond aux objectifs suivants : 1- décrire les caractéristiques psychosociales des parents de minorités visibles, leur réseau social et les stratégies d’intervention utilisées; 2- identifier les profils familiaux qui résultent de l’interaction entre les parents, les membres de leur réseau social et l’intervenant. Pour y répondre, on a recueilli le point de vue de 24 intervenants montréalais travaillant en protection de la jeunesse. Lors d’une entrevue individuelle semi-structurée, ils ont décrit et analysé deux situations impliquant des familles de minorités visibles, l’une étant considérée exemplaire et l’autre difficile. De l’information complémentaire a aussi été recueillie dans les dossiers mentionnés en entrevues. L’analyse est d’abord descriptive, elle porte sur les relations existant entre les parents, les membres de leur réseau social et l’intervenant, ce qui permet d’identifier cinq profils familiaux (deux collaborants; trois non collaborants). Cette typologie apporte un regard novateur sur la collaboration avec les parents de minorités visibles en contexte d’autorité. Elle enrichit notre compréhension du rôle du réseau social des familles, qui peut entraver ou faciliter l’intervention en contexte d’autorité.

  • Le rôle de la famille dans le développement du matérialisme
    Kaouther Sfar Felfoul (Université Laval)

    Face à l’évidence de l’accroissement du matérialisme chez les jeunes, plusieurs explications ont été avancées. Toutefois, la recherche empirique reste fragmentée, et surtout divisée entre plusieurs domaines d’étude. Parmi les antécédents possibles du développement du matérialisme chez le jeune, le rôle joué par la famille dans ce processus d’apprentissage reste flou, relativement peu étudié par rapport à celui des médias et surtout il n’a pas été envisagé selon ses multiples facettes.

    À partir de l’ensemble de ces constatations, dérivées d’une revue extensive de la littérature, nous avons fait la présente étude pour répondre à la question de recherche suivante :

    Comment la famille peut-elle influencer l’acquisition et le développement d’une orientation matérialiste au cours de l’adolescence?

    L’objectif de notre recherche est d’identifieret d’analyserle rôle des différents facteurs familiaux pouvant correspondre à des sources d’influence dans le développement du matérialisme chez le jeune.

    Une première étape de type confirmatoire, visait à vérifier les relations présentées dans notre modèle analytique (voir schéma ci-dessous). Elle était basée sur un questionnaire en ligne. Une seconde étape, basée sur des entrevues individuelles, a été effectuée sur une partie du premier échantillon (les extrêmes du niveau de matérialisme). Elle visait à approfondir les résultats de la première phase à travers une analyse comparative entre les deux groupes extrêmes.

    Les résultats seront présentés

  • Le cycle de développement des ménages de l’Inde du 21e siècle : critiques et perspectives
    Etienne Breton (UdeM - Université de Montréal)

    Cette communication propose une analyse du concept de cycle de développement des ménages dans le contexte de l’Inde du XXIe siècle, et ce, à travers une relecture des travaux classiques de A.M. Shah (1973, 1998, 1999, 2005) et de Caldwell, Reddy et Caldwell (1988). L’approche dite « collectiviste » ou « culturaliste » de ces auteurs sera opposée à l’approche dite « atomiste » développée par Michel Verdon (1998). La disparition de la « maisonnée jointe hindoue » au profit d’une nucléarisation des ménages indiens, disparition annoncée par Sir Edward Gait en 1911 et proclamée à maintes reprises depuis, n’aura connu aucun aboutissement au cours du XXe siècle. Plusieurs auteurs ont même observé un scénario inverse (voir Shah, 1996). L’Inde du XXIe siècle proposera toutefois un contexte différent. La baisse de la fécondité déjà entamée et l’augmentation de l’espérance de vie concourent au vieillissement de la population de l’Inde. D’ici 2050, la proportion des 60 ans et plus y triplera (voir Chakrabouti, 2004). Entre la démographie et l’anthropologie, il sera alors établi en quoi le concept de cycle de développement des ménages ne parvient pas à capter les évolutions récentes et le vieillissement du ménage indien, et en quoi les assises conceptuelles développées par Verdon permettent d’envisager de meilleures méthodes de projection des ménages. Le tout pour une meilleure compréhension des liens entre la composition résidentielle et le vieillissement des populations.

  • Femmes et tontines : analyse des rapports de pouvoir au sein des ménages ivoiriens
    Florence Coulibaly (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    La microfinance est aujourd’hui considérée par plusieurs comme un des moyens les plus efficaces pour réduire la pauvreté et renforcer l’empowerment des femmes. Selon plusieurs études, l’accès au microcrédit permettrait en effet aux femmes d’ac-quérir uneplus grande autonomie aux niveaux économique et social ainsi qu’un statut plus élevé dans le ménage. Très peu d’études se sont toutefois penchées sur le lien entre les tontines et l’empowerment alors que les tontines sont les précurseurs
    du microcrédit moderne et qu’elles sont nombreuses en Afrique.

    Cette étude tente de combler cette lacune. Plus précisément, elle cherche à vérifier si le fait d’appartenir à une tontine contribue à accroitre le pouvoir des femmes dans leur famille. Cette question de recherche est appréhendée à partir du cadre théorique de Sen (1990) sur la prise de décision dans la famille. Selon ce cadre, l’empowerment de la femme dépend de trois éléments : la vulnérabilité de la femme en cas de désaccord avec le mari, la perception qu’a la femme de ses intérêts et de sa
    contribution à la famille.

    Le terrain pour cette étude s’est fait en Côte d’Ivoire où l’on retrouve beaucoup de tontines et la cueillette des données s’est faite par des entretiens de groupe et privés dans le but d'enrichir les recherches qualitatives sur la finance informelle. Les résultats de cette étude sont disponibles.

  • Mieux comprendre la fugue des adolescents pris en charge en milieu substitut
    Rana Karam (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie ROBERT (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Contexte:

    La fugue des milieux substituts est un problème fréquent qui a des conséquences néfastes sur les jeunes et leur prise en charge. La littérature scientifique offre deux axes explicatifs : la fugue comme symptôme du trouble des conduites et la fugue comme tentative de réponse à un milieu de vie problématique. Notre étude explore simultanément ces deux facteurs; psychopathologiques et environnementaux, pour une compréhension plus globale et complexe de la fugue. Par le biais d’entrevues qualitatives avec 10 garçons fugueurs pris en charge par le Centre Jeunesse de l’Outaouais (CJO), nous étudions les Processus de Traitement de l’Information Sociale, ainsi que les éléments du contexte autour du comportement de fugue en CJO. Les mécanismes de « coping » sont également étudiés par le biais du « Coping Inventory for Stressful Situation » (Endler & Parker, 1989; adaptation française : Rolland, 1998).

    Résultats:

    Les résultats montrent une pauvreté des liens affectifs d’attachement, une difficulté à gérer les émotions, et une tendance à un agir impulsif sous l’effet de l’émotion, ainsi que la présence de mécanismes de coping de type évitement. Les difficultés au niveau relationnel semblent également influencer la perception et l’interprétation qu’ont les jeunes des situations sociales vécues.

  • Facteurs de réussite et d’échec du placement : perception des familles d’accueil
    Sylvie Morin (Université de Moncton)

    Les résultats d’une étude sur la perception des familles d’accueil quant aux facteurs de réussite et d’échec du placement seront présentés. Au Québec, 70% des enfants vivant en milieu substitut pour cause de protection sont en famille d’accueil (Bilan DPJ, 2006). De plus, dans une recension d’études, Triseliotis (2002) constate qu’environ 50% des enfants placés en famille d’accueil présentent de graves problèmes affectifs et de comportements. Plusieurs études ont démontré une amélioration de l’adaptation psychosociale des enfants ayant développé une relation positive avec au moins un des parents d’accueil (ex. Fernandez, 2009; Schofield & Beek, 2005). Mais de nombreux enfants ne réussissent pas à créer cette relation positive (Rushton, Mayes, Dance, & Quinton, 2003). La perception de la famille d’accueil serait un des facteurs les plus influents sur l’adaptation au placement (Brown, Léveillé, & Gough, 2005). Or, très peu d’études s’y sont intéressées (Brown, & Bednar, 2006). Pour la présente étude, des familles d’accueil ont partagé leur perception des facteurs de réussite et d’échec du placement, en plus de remplir des questionnaires en lien avec un placement réussi et avec un autre plus difficile. Les attitudes des parents d’accueil envers l’enfant du placement réussi se sont avérées significativement plus positives que dans le cas du placement problématique. La question du soutien social sera également discutée.


Communications orales

De l'humour à l'apprentissage sportif, l'apport des facteurs culturels

  • Le transfert des apprentissages du contexte sportif aux autres domaines de la vie
    Martin DUSSEAULT (CSSS Jeanne-Mance), Suzanne LABERGE (UdeM - Université de Montréal), Stéphanie Simard (UdeM - Université de Montréal)

    Problématique : Le transfert aux autres domaines de la vie d’habiletés de vie développées en contexte sportif a souvent été pris pour acquis dans le sens commun. Toutefois, très peu d’études rigoureuses, à ce jour, se sont penchées sur la question.

    Objectif : Explorer le processus du transfert des habiletés de vie chez d’anciens et anciennes participantes d’un programme
    d’intervention psychosociale nommé « Bien dans mes baskets » (BdmB).

    Méthodologie : Des entretiens semi-dirigés ont été réalisés auprès de 21 jeunes (14H/7F) ayant été impliqués dans le programme BdmB durant leurs études secondaires. Les participant(e)s étaient âgés entre 18 et 26 ans (moyenne = 22
    ans). Le verbatim des entretiens enregistrés a été transcrit afin de procéder à une analyse de contenu par thématiques.

    Résultats : L’analyse descriptive des entretiens suggère que les anciens et anciennes participantes ont transféré à d’autres domaines de leur vie (ex : école, travail) certaines des habiletés de vie développées au sein du programme BdmB. Ces
    résultats semblent cependant modulés par le genre ainsi que par l‘importance que les participant(e)s accordent aux différents contextes de vie. La trajectoire sociale post-programme des participants (es) semble également avoir influencé le processus de transfert.

    Conclusion : Le processus de transfert des habiletés de vie, développées au sein d’un programme d’intervention psychosociale, aux autres domaines de la vie semble être influencé par de multiples facteurs.

  • Que nous apprend le « botellón » espagnol des pratiques d’alcoolisation de la jeunesse?
    Arnaud Morange (Université de Caen)

    Le botellón est une pratique espagnole qui consiste en des réunions nocturnes de milliers de jeunes gens qui se retrouvent pour consommer de l’alcool bon marché et pour échanger au sein de groupes d’amis. Ces rassemblements sont pacifiques mais engendrent des nuisances qui ont conduits certaines villes à les interdire. La consommation précoce d’alcool a aussi de quoi inquiéter pour la santé des participants réguliers. Pourtant, des études montrent que cette pratique n’engendre pas une alcoolo-dépendance significative. Avec ce phénomène, nous disposons du recul nécessaire pour collecter des données utiles en matière de prévention du risque alcool. Le botellón est un bon analyseur d’autres formes d’alcoolisation de la jeunesse (du type « binge drinking »), dans le même temps que son ancrage culturel le distingue de nouvelles pratiques comme les « apéros géants ».

    La communication s’appuie sur une recension des recherches menées sur le botellón (par des sociologues, anthropologues et médecins espagnols) et commanditée au Pôle Risques (MRSH-CNRS Université de Caen) par l’Institut de Recherche sur les Boissons. L’analyse documentaire est doublée d’un travail de terrain (Madrid et Andalousie) au moyen d’entretiens. Ce travail, encore en cours de réalisation, propose pour la première fois une synthèse en langue française des études existant sur le sujet en Espagne. Ce sont nos premières réflexions et analyses tirées de cette recension que nous proposons de présenter.??

  • Les facteurs ayant influencé la décision d'abandonner l'athlétisme chez des jeunes de 16 à 19 ans
    Sophianne Dionne (Université Laval), Sylvie PARENT (Université Laval)

    Les bienfaits de l’activité physique et du sport sont bien connus. Malheureusement, de moins en moins de jeunes pratiquent un sport et parmi ceux-ci, plusieurs abandonnent. Au Québec, l’athlétisme n’y échappe pas. En effet, depuis quelques années, on observe une diminution du nombre de participants à la Fédération québécoise d’athlétisme, et ce, d’année en année. La présente étude a pour but de comprendre le phénomène de l’abandon de l’athlétisme chez des jeunes âgés entre 16 et 19 ans en questionnant ces derniers au sujet des facteurs ayant influencé leur décision d’abandonner l’athlétisme. Au total, six jeunes ayant abandonné l’athlétisme depuis moins de deux ans ont pris part à l’étude. Les données ont été recueillies à l’aide d’entrevues semi-structurées. Les résultats de l’étude démontrent que la décision d’abandonner l’athlétisme est influencée par plusieurs facteurs comme les nouvelles responsabilités, soient le travail et les études, les blessures, le comportement de l’entraîneur et la pratique d’autres sports. Il appert également que ces facteurs sont liés entre eux.

  • Transmission culturelle et négociation des relations à travers le théâtre chez les Māori en Aotearoa/Nouvelle-Zélande
    Geneviève Dupuis (Université d’Ottawa)

    Le théâtre « autochtone » sera abordé en tant que forme artistique qui permet, d’une part, d’affirmer des identités dans un contexte de revendications culturelles et politiques et, de l’autre, d’établir un dialogue entre créateurs, acteurs et publics qui a une incidence, potentielle ou réelle, sur les relations qu’ils entretiennent au quotidien. Nous présenterons les résultats tirés de recherches ethnographiques d’une durée de trois mois auprès d’une troupe de théâtre māori en Aotearoa/Nouvelle-Zélande. Il s’agira de décrire les particularités du processus créatif préconisé par ce groupe dans le cadre de la production d’une œuvre théâtrale en insistant sur les principes māori qui y sont mis de l’avant. Nous explorerons les modalités selon lesquelles la mise en scène de certains traits identitaires et culturels s’inscrit dans des processus de réflexion collective et individuelle. Nous aborderons aussi les relations entre les acteurs et le public qui communiquent par l’acte performatif et lors d’une période de discussion qui suit la pièce. Ensemble, ils peuvent échanger des informations sur la langue et sur la culture tout en réfléchissant sur leurs différences et leurs similarités afin de contempler des scénarios d’un vivre-ensemble alternatif au sein d’un État pluraliste. Cette communication contribuera aux discussions en sciences sociales sur les processus de création, sur les identités en changement chez les peuples autochtones ainsi que sur le vivre-ensemble.

  • « Job : humoriste! » : étude de la professionnalisation de l'humour à partir du vécu de l'humoriste francophone québécois
    Isha Bottin (UdeM - Université de Montréal)

    Ces dernières années, la popularité de l’humour n’a cessé de s’accroître et de générer, uniquement en 2009, des recettes de près de 45,5 M de revenus de billetterie pour une population d’1,3 M de spectateurs.

    L’humour au Québec semble de plus en plus ancré dans notre culture ; de l’humour absurde à l’humour politique en passant par l’humour « trash » ou bon enfant, tous les genres sont permis, sans réelle censure.

    Humoriste, une profession. Mais la question que l'on se pose est, comment vit-il avec cette professionnalisation ? C’est bien là le cœur de cette recherche. L’humoriste existe, depuis longtemps maintenant, même s’il n’a pas toujours été considéré comme un professionnel au même titre qu’un comédien ou qu’un chanteur.Le vécu de cette professionnalisation sera abordé grâce à la collaboration d’une dizaine d’humoristes qui ont fait un exercice d’introspection sur leur travail et la façon dont ils le menaient à bien. Différents thèmes ont été abordé, dont l’origine de leur choix, leur parcours académique ainsi que professionnel, leurs revenus, la reconnaissance du public mais aussi de leurs pairs, la responsabilité qu’ils ont ou qu'ils n'ont pas, et enfin, le phénomène de cette notoriété grandissante.

    Cette étude exploratoire nous apportera une vision plus en profondeur de leur profession à l’aide de la "théorie ancrée". Cette même théorie qui me permettra de tirer mes propres conclusions et d’apporter un regard nouveau sur ce phénomène de société.


Communications orales

L'univers différencié des sexualités

  • Les aînés(es) trans : une population émergente et ses besoins en soins de santé, en services sociaux et en soins liés au vieillissement
    Line Chamberland (UQAM - Université du Québec à Montréal), Mickael Chacha ENRIQUEZ (UQAM - Université du Québec à Montréal), Billy Hébert (Université Concordia)

    Les aîné-es trans sont des individus qui s’identifient avec un genre différent de celui correspondant au sexe assigné à la naissance (par ex : transsexuel-les, trangenres, etc.). Cette population émergente et sous-étudiée comprend plusieurs cohortes caractérisées d’une part par l’appartenance générationnelle, et de l’autre par l’âge auquel la transition sociale ou médicale a été entamée. Cette présentation fera état des résultats d’une recherche communautaire qualitative sur les besoins, les expériences et les craintes des aîné-es trans, en particulier quant à l’accès aux soins de santé, aux services sociaux et aux soins liés au vieillissement. Les résultats présentés sont basés sur vingt entrevues semi-structurés conduites avec des personnes trans de 55 ans et plus et avec des prestataires de soins de santé et de services sociaux. Les thèmes explorés lors de cette présentation sont : 1) les préoccupations générales que les aîné-es trans partagent avec le reste de la population vieillissante, les craintes qui leurs sont propres et les facteurs individuels et systémiques qui mènent à cette différence, 2) les barrières, difficultés et discriminations auxquelles les aîné-es trans sont confronté-es lorsqu’ils et elles tentent d’accéder aux soins de santé et aux services sociaux et, 3) des recommandations pour les prestataires de soins et de services et les organismes communautaires travaillant avec cette population.

  • Enquête sur la communauté BDSM (Bondage/discipline, Domination/soumission, Sadomasochisme) de Montréal et les codes qui la constituent
    Martin BLAIS (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jessica Caruso (UQAM - Université du Québec à Montréal), Joanne OTIS (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Si la communauté BDSM [Bondage/discipline, Domination/soumission, Sadomasochisme] montréalaise se fait de plus en plus visible par ses soirées thématiques, ses festivals, ses donjons, ses ateliers et ses boutiques spécialisées, les codes qui dépeignent cette sous-culture sexuelle caractérisée par l’érotisation de la douleur restent peu connus. En effet, peu a été écrit sur le fonctionnement du BDSM et les paramètres sociaux dans lesquels il survient, ce qui crée une réticence à comprendre le BDSM comme une interaction sociale plutôt qu’une forme de violence, comme l’héritage intellectuel le conceptualise. Pour mieux comprendre cette sous-culture bien présente à Montréal, de l’observation participante a été effectuée pendant 12 mois dans une soirée populaire de la région. Les codes constituant la communauté ont été dégagés et regroupés en catégories : codes protocolaires, codes posturaux, codes langagiers, codes vestimentaires, codes de socialisation, codes de jouissance et codes de sexualité. Une description de ces codes sera effectuée, précédée d'une courte description des rôles, des pratiques, ainsi que des individus fréquentant les soirées. Finalement, les enjeux et limites de cette étude seront discutés.

  • L’ambivalence de la visibilisation dans l’espace médiatique canadien des minorités sexuelles réfugiées : les enjeux d’une seconde sortie du placard
    Nathalie Ricard (Université Laval)

    Depuis quelques années, nous avons vu les médias prêter assistance à des personnes qui n’ont pas obtenu la protection du Canada et qui allaient être déportées (voir Truchon et Saillant, 2009). Quel est le sens de l’instrumentalisation de cette médiatisation sur les représentations du « réfugié » dans l’imaginaire collectif? Quelles en sont les conséquences éthiques et politiques pour les réfugiés et pour les organismes qui défendent les droits des migrants? Dans le cadre de cette communication, nous allons partager les résultats de nos observations et de nos entrevues faites avec des activistes et avec des demandeurs d’asile qui ont fui leur pays en raison de la persécution liée à leur orientation sexuelle. Nos résultats s’appuient aussi sur une analyse de la presse communautaire gaie et des grands quotidiens. A l’inverse du discours axé principalement sur la stratégie politique (Flecker, 2011), ou sur celui d’une reconstruction humanisée du soi (voir Esses, et al, 2008), nous constatons que ces migrants hésitent à se visibiliser dans l’espace médiatique pour protéger leurs proches et pour suivre les conseils de leurs avocats. Les organismes de soutien des minorités sexuelles réfugiées avec lesquelles nous avons travaillé à Montréal et à Toronto hésitent aussi à s’inscrire dans le temps court du battage médiatique qui cristallise les représentations racistes et victimaires de ces réfugiés venus principalement des pays du sud.

  • Les répresentations des réfugiés LGBT dans la presse canadienne
    Ainsley JENICEK (Université Concordia), Edward Lee (Université McGill), Alan WONG (Université Concordia)

    La presse canadienne est une source importante d'informations sur les personnes réfugiés cherchant asile au Canada parce qu'ils ont subi des persécutions pour leur orientations sexuelle dans leurs pays d'origine. Cependant, de nombreux articles, en voulant démontrer la légitimité des demandes d'asile provenant de minorités sexuelles, ont recours à des stereotypes de race et de classe. Les histoires de tels réfugiés servent en outre d'agents médiateurs pour confirmer la supériorité du Canada par rapport à d'autres régioins, particulièrement celles qualifiées d'islamiques. Afin d'identifier les constructions thématiques prédominantes portant sur les réfugiés appartenant à des minorités sexuelles, les auteurs ont mené une analyse de discours critiques et une analyse textuelle secondaire sur des articles provenant de cinq quotidiens canadiens de langue anglaise, avec comme cadre analytique des théories sur la et sur l'orientation sexuelles. Quelles sont les conséquences potentielles de ces discours médiatiques sur les minorités sexuelles et leur processus de demande d'asile?

  • Impact de la vaginoplastie sur la sensibilité périnéale et la fonction sexuelle des femmes transsexuelles
    Frédérique COURTOIS (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marianne Lebreton (UQAM - Université du Québec à Montréal), Nicolas MOREL JOURNEL (Hôpital Henry Gabrielle)

    Chez l’homme transsexuel, la vaginoplastie (construction de la vulve et du vagin) permet d’atténuer la détresse psychologique en modifiant l’apparence des organes génitaux dans le cadre d’une transition vers le sexe féminin. La chirurgie vise à préserver la sensibilité des organes génitaux et favoriser une vie sexuelle épanouie. Dans cette étude, 28 femmes transsexuelles ont été recrutées à l’Hôpital Henry Gabrielle (Lyon, France) pour des tests de sensibilité périnéale ainsi qu’un entretien sexologique visant à mesurer la satisfaction et la fonction sexuelle pré et postopératoires. La moyenne d’âge était de 42 ans (24-60 ans, ET 10) chez ces femmes ayant été opérées en moyenne 13 mois et demi avant la rencontre (2-49 mois, ET 12). Le seuil moyen de détection du toucher léger sur le clitoris était de 0,4 g, ce qui représente une meilleure sensibilité que sur les petites lèvres dont le seuil moyen de détection était de 2 g et la marge vaginale dont le seuil moyen de détection était de 1,5 g. Par ailleurs, 22 des participantes transsexuelles (81%) avaient obtenu au moins un orgasme depuis la vaginoplastie. Par rapport à leur vie sexuelle, 18 étaient insatisfaites avant l’opération contrairement à 1 seule insatisfaite après l’opération. Inversement 21 participantes se déclaraient satisfaites de leur vie sexuelle après l’opération contrairement à 8 avant l’opération. On note ainsi une nette amélioration de la satisfaction par rapport à la vie sexuelle suite à la vaginoplastie.

  • Comprendre les auteurs de délits sexuels : une étude du lien entre le sadisme, les paraphilies et les troubles de la personnalité
    Sébastien ALARIE-BROUILLETTE (UdeM - Université de Montréal), Jean-Pierre Guay (UdeM - Université de Montréal), Nicholas Longpre (UdeM - Université de Montréal), Jean PROULX (UdeM - Université de Montréal)

    L’étude du sadisme sexuel pose un certain nombre de problèmes, tant théoriques que méthodologiques. Parmi les principaux, on retrouve des problèmes de validité liés au chevauchement avec d’autres concepts couramment utilisés pour comprendre la déviance sexuelle.

    La présente étude a pour objectif d’étudier le lien entre le sadisme sexuel et les troubles de la personnalité ainsi que les principales paraphilies observées chez les délinquants sexuels (sadisme sexuel, fétichisme, exhibitionnisme, frotteurisme, masochisme, voyeurisme, scatologie et transsexualisme) tel que définis par le DSM. Les participants à cette recherche sont 597 délinquants sexuels sous la juridiction du Service Correctionnel du Canada. Les résultats seront comparés aux résultats obtenus dans une étude similaire (Longpré, Guay & Knight, 2011).

    Les résultats indiquent une moins grande comorbidité entre les diverses paraphilies que dans l’étude de Longpré et coll.
    (2011). Ces résultats sont congruents avec les récentes études indiquant que la comorbidité entre les paraphilies ne serait pas aussi grande qu’initialement rapportée par Abel et coll. (1988). Par ailleurs, les résultats suggèrent qu’il existerait
    un lien entre le sadisme et divers troubles de la personnalité, soit la personnalité sadique, antisociale et état-limite, chez les délinquants sexuels. Les implications de cette recherche seront discutées


Communications orales

Santé mentale : entre le soutien social, la revendication et l'organisation de réponses sociales

  • Vers une meilleure utilisation du transport en commun par les personnes ayant une déficience intellectuelle à Montréal
    Sahar El Shourbagi (Sultan Qaboos Uinversity)

    Les sociétés développées se dirigent vers une meilleure participation sociale des personnes ayant une déficience intellectuelle dans tous les domaines de la vie quotidienne.Parmi ces domaines, le déplacement indépendamment et librement dans la société représente un facteur important pour favoriser la participation sociale de ces personnes. Cette étude vise à étudier le rôle que jouent les moyens de communication qui se trouvent dans les moyens de transport en commun à Montréal afin de favoriser cette participation, ensuite étudier les moyens qui peuvent favoriser cette participation. Pour ce faire, la chercheure a établi des rencontres téléphoniques avec 10 parents ayant un enfant avec une déficience intellectuelle et 10 intervenants, en suivant un canevas d’entrevue. De plus, la chercheure a questionné 20 adultes ayant une DI (entre 18 et 21 ans) considérés autonome ou en voie de l’être. Le but était de découvrir d’une part la situation actuelle de leur utilisation des moyens de transport et de leur façon de déplacement, et d’autre part d’étudier les éléments facilitateurs à cette utilisation ainsi que le rôle que peut jouer les moyens de communication à cet égard.

    Les résultats de cette étude ont mis en évidence l’importance des moyens technologiques récents comme le iden voice, les cellulaires avec caméras, les radios internes, etc. pour favoriser la participation sociale de ces personnes. Ils ont aussi révélé les points négatifs dus au manque de formation des employés

  • Différence de genre dans les représentations de la dépression
    Marie-Dominique BEAULIEU (CHUM - Centre hospitalier de l'Université de Montréal), Janie HOULE (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jean LAMBERT (UdeM - Université de Montréal), François LESPÉRANCE (CHUM - Centre hospitalier de l'Université de Montréal), Gilles RONDEAU (UdeM - Université de Montréal), Benjamin Villaggi (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les hommes ont davantage tendance à nier un premier diagnostic de dépression, sont plus réticents à s’engager dans un traitement et adoptent plus souvent des stratégies d’adaptation problématiques. Ces différences de genre dans les comportements d’autogestion de la dépression pourraient s’expliquer en partie par des variations dans les représentations de la maladie. Cette communication vise à 1) déterminer s’il existe des différences de genre dans les représentations de la maladie au cours des six premières semaines suivant un premier diagnostic de dépression; 2) déterminer si ces différences sont associées aux comportements d’autogestion. Les participant(e)s sont âgés de 18 ans ou plus (50 hommes, 50 femmes) et vivent un premier épisode de dépression majeure. Les représentations de la maladie sont mesurées à l’aide du Illness Perception Questionnaire et du Depression Stigma Scale. Les comportements d’autogestion sont évalués à l’aide du Morisky Medication Adherence Scale, du Brief COPE et du Patient Activation Measure. Des analyses de variance identifient les différences de genre dans les représentations de la maladie et une régression logistique examine l’association entre ces représentations et les comportements d’autogestion. Les implications de ces résultats pour la pratique sont discutées. Alors que les études actuelles cherchent à contrôler la variable «sexe», la présente étude approfondit notre compréhension du rôle du genre dans l’expérience de la dépression.

  • L'aliénation parentale : recension des écrits
    Isabelle Lafontaine (CJM – IU - Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire), Claire MALO (UdeM - Université de Montréal), Jacques MOREAU (UdeM - Université de Montréal)

    Depuis la modification de la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ), en 2007, les mauvais traitements psychologiques sont officiellement reconnus comme un motif de signalement. Parmi ceux-ci, on peut y retrouver l’aliénation parentale. Il ne s’agit pas d’un nouveau phénomène, mais plutôt d’une nouvelle conception suscitant plusieurs questionnements, tant chez les praticiens que chez les chercheurs œuvrant dans le champ de la maltraitance. L’aliénation parentale est une problématique à laquelle les intervenants en protection de la jeunesse peuvent faire face lorsqu’ils interviennent auprès de familles ayant vécu des ruptures conjugales et par le fait même, des recompositions familiales. Celles-ci produisent de nombreux impacts, tels que des conflits entre les parents en ce qui concerne la garde des enfants, conflits se déroulant habituellement devant les tribunaux. Selon certains spécialistes, ces conflits augmenteraient le risque d’émergence d’aliénation parentale au sein de la famille.

    La présente conférence a pour objectif, d’une part, de faire une mise à jour du concept théorique de l’aliénation parentale et de sa prévalence. D’autre part, il sera démontré en quoi l’aliénation parentale constitue une forme de mauvais traitements psychologiques, dans le cadre de la LPJ. À la lumière de ces informations, il sera possible de concevoir les nombreux défis que ce concept amène pour le travail des intervenants auprès des parents et des enfants en protection de la jeunesse.

  • Soutien social et autogestion de la dépression
    Marie-Dominique BEAULIEU (CHUM - Centre hospitalier de l'Université de Montréal), Marjolaine Gascon Depatie (UQAM - Université du Québec à Montréal), Janie HOULE (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jean LAMBERT (UdeM - Université de Montréal), François LESPÉRANCE (CHUM - Centre hospitalier de l'Université de Montréal), Gilles RONDEAU (UdeM - Université de Montréal)

    La dépression est un problème de santé publique important dû à sa forte prévalence, au fardeau économique et au risque de suicide auxquels elle est associée. L’autogestion de la dépression implique de développer du pouvoir d’agir sur sa santé mentale en adoptant des comportements qui favorisent le rétablissement et préviennent les rechutes, tels que l’adhésion au traitement, l’activation ainsi que l’adoption de stratégies d’adaptation positives. L’étude vise à mieux comprendre les déterminants des comportements d’autogestion chez des personnes vivant un premier épisode de dépression majeure, en examinant plus précisément la contribution du soutien social. Les participants à l’étude (n = 100) ont rempli des questionnaires dans les six semaines suivant leur diagnostic de dépression. Le soutien social est évalué à l’aide de l’Échelle de provisions sociales ainsi que de questions plus spécifiques sur l’aide demandée et reçue par rapport à la dépression. Les comportements d’autogestion sont mesurés à l’aide des versions françaises du Morisky Medication Adherence Scale, du Brief COPE et du Patient Activation Measure. Des régressions logistiques permettent de déterminer l’association entre les différentes formes de soutien social et les comportements d’autogestion de la dépression. Cette étude originale explore le rôle que jouent les proches afin de favoriser le développement du pouvoir d’agir chez des personnes vivant un premier épisode de dépression majeure.

  • Fratrie de personnes porteuses de la trisomie 21 : facteurs pouvant influencer l’intention d’assurer la relève des parents
    Colette JOURDAN-IONESCU (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Francine JULIEN-GAUTHIER (Université Laval), Marie-Pier St-André (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Qu’adviendra-t-il des 10 250 personnes présentant une trisomie 21 (MSSS, 2010) lorsque leurs parents ne seront plus en mesure d’en assumer la responsabilité? Les écrits (Lacasse-Bédard, 2009; Heller, & Kramer, 2009) tendent à démontrer que la fratrie constitue la relève potentielle. Toutefois, au Québec, très peu d’études ont été réalisées sur la fratrie adulte (Villeneuve, 2011). Cette communication présente les différents facteurs pouvant avoir une influence sur la décision de la fratrie de s’impliquer comme relève des parents en tant que futurs interlocuteurs des services en déficience intellectuelle. Cette décision revêt une importance considérable tant pour la vie de la fratrie que pour celle de la personne trisomique et par extension, pour la société qui aura autrement à gérer le vieillissement de cette population. Les résultats s’inscrivent dans le cadre d’un projet doctoral ayant pour objectif d’explorer, de façon qualitative, le vécu affectif de la fratrie de personnes trisomiques ainsi que leurs intentions de s’impliquer ou non. Les instruments utilisés comprennent la passation de la «Ligne de vie» selon le modèle de Jourdan-Ionescu (2010) qui permet de faire un bilan et de souligner les événements significatifs du vécu de la fratrie ainsi qu’une entrevue semi-structurée et le génogramme. Les résultats permettent de connaître le vécu émotif de la fratrie et de présenter les facteurs pouvant influencer leurs intentions d’assurer la relève des parents.


Communications orales

Valeurs et normes : l'individu et les groupes face à la société

  • La vie des normes : conversation quotidienne et cinétique des contraintes
    Lisandre Labrecque-Lebeau (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication s'intéressera au cas de la conversation quotidienne comme instance privilégiée des mouvements normatifs. Différentes institutions participent à la vie normative (la famille, l'école, les médias, etc.) et divers autres phénomènes sont exemplaires de ce mouvement (les modes, l'opinion publique, l'influence médiatique, etc.). Après avoir cadré notre problématique au sein de certaines filiations théoriques classiques (la norme-contrainte depuis Durkheim, l'opposition normal/pathologique chez Canguilhem et Foucault, le structuro-fonctionnalisme et l'interactionnisme symbolique), nous proposons de nous intéresser plus précisément à l'interface entre norme et conversation grâce aux études de la réception en sociologie des médias. Nous proposons ainsi une analyse qualitative exploratoire de compte-rendus de conversations quotidiennes (recueillis à l'automne 2011) en ce que ce sont des compte-rendus de « réception normative », de réception de la norme. Alors que les analyses de conversation se penchent souvent sur le « comment converse-t-on? », nous proposons de nous pencher sur le « de quoi parle-t-on? » et comment le fait-on jouer comme contenu « vrai ». Nous espérons ainsi pointer quelques thématiques prégnantes de la normativité actuelle ainsi que soulever quelques manières concrètes dont les individus s'approprient, manipulent, utilisent, font usage des matériaux normatifs aujourd'hui.

  • Des valeurs et des enfants : processus de transmission du discours des droits humains dans un cadre ludique et sa réception
    Marie-Eve Drouin (Université Laval)

    L’éducation aux droits humains offerte aux enfants prend souvent la forme d’un enseignement moral. Par le biais de cet enseignement transitent des valeurs telles que le respect, la collaboration ou l’inclusion. Comment navigue ce discours et par quel processus devient-il accessible aux enfants ? Quelles valeurs sont véritablement retenues par ces derniers ? Les données ont été recueillies dans le contexte du processus de transmission des valeurs d’un organisme de droits humains, Equitas, vers les enfants d’un camp de jour montréalais. Les discours de l’organisme à l’origine de cette formation et le choix des valeurs promues ont été observés, puis ceux des différents acteurs qui les transmettent. Fut aussi pris en compte la réception de ces discours et valeurs par les enfants du camp de jour. Cette recherche illustre le parcours des discours et des valeurs et identifie différents facteurs ayant influencé leur transformation tout au long de la formation.

  • Protection juridique des majeurs du grand âge en droit français
    Muriel Rebourg (Université de Bretagne Occidentale Brest Quimper Morlaix)

    La loi française du 5 mars 2007, portant réforme de la protection juridique des majeurs, a consacré la protection de la personne tout autant que celle de ses biens et la promotion et la garantie de la liberté et la dignité des personnes. Elle organise ainsi un droit commun de la protection de la personne en posant le principe du respect de l’autonomie dont celle-ci est capable. Ce principe (art. 459 C. civ.), conduit à une détermination plus précise du rôle du protecteur légal.Dans ce contexte, il existait déjà des dispositions spécifiques (L. du 2 janvier 2002 rénovant l’action sociale et médico-sociale, L. du 4 mars 2002 sur les droits des malades). Leur articulation avec le droit commun des personnes suscite des difficultés. Par cette multiplication de règles, le droit a construit plusieurs catégories (« le malade », « l’usager » « le protégé ») qui peuvent se superposer, manifestant ainsi une complexification des « qualifications » des personnes. La loi du 5 mars 2007 impose par ailleurs aux structures tutélaires de mettre en œuvre les exigences posées par la loi du 2 janvier 2002 en mettant en place différents outils en vue d’assurer l’effectivité des droits des usagers. Les résultats d'une recherche en cours financée par l'Agence Nationale de la Recherche (France) seront exposés ici : elle vise à étudier la mise en oeuvre de ces règles par les juges français et leur articulation dans les parcours de vie des personnes du grand âge.

  • Décès par suicide dans la région de Montréal selon les territoires de CSSS, 2007 à 2009
    Catherine Guillou-Ouellette (UQAM - Université du Québec à Montréal), Janie HOULE (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Environ 200 suicides ont lieu par année à Montréal et de nombreuses disparités sont observées entre les territoires de CSSS de la ville. En effet, le taux de suicide est 21 pour 100 000 dans Jeanne-Mance et de 6 pour 100 000 dans l'Ouest-de-l'Île. Peu informations sont disponibles, à l’échelle des territoires, sur les caractéristiques des personnes décédées par suicide et les circonstances entourant leur décès. Cette étude a pour objectif de fournir des statistiques précises sur les suicides répertoriés dans les territoires de CSSS de Montréal, de guider la prise de décision et d’améliorer les stratégies de prévention du suicide déployées localement. Dans le cadre de cette étude, les dossiers de coroners concernant des décès par suicide survenus à Montréal de 2007 à 2009 sont analysés (N=571) à l’aide d’une grille de dépouillement comportant 6 sections : profil sociodémographique, manifestations suicidaires, état de santé, examen toxicologique, circonstances entourant le décès et utilisation des ressources. Les données sont analysées à l'aide de statistiques descriptives et des comparaisons sont effectuées par territoire de CSSS. Les résultats permettent de dresser un portrait précis des personnes décédées par suicide dans chaque territoire et des circonstances entourant leur décès, notamment leur utilisation des services. Des constats sont formulés afin de soutenir les décideurs et les intervenants dans l’adaptation des services de prévention du suicide aux réalités locales.

  • Le droit à l'information sur les délinquants sexuels : la création de la « Loi de Megan » au New Jersey
    Patrick Laurin (Université d’Ottawa)

    Suite à l'agression sexuelle et au meurtre de leur fille par leur voisin, les parents d'une jeune fille du New Jersey nommée Megan Kanka, entreprirent une lutte en août 1994 pour la création d’une loi qui révélerait au public l’identité et le lieu de résidence des délinquants sexuels. Moins de 3 mois plus tard, un répertoire public de délinquants sexuels était né (Loi de Megan).

    Notre présentation explore comment une construction particulière de la délinquance sexuelle comme problème social renchérissait la notion de «droit à l'information» et comment ces éléments étaient liés à la réponse pénale qu’était la Loi de Megan.

    Nous avons analysé les discours politiques en lien avec l’affaire (étude de cas qualitative). Huit entretiens avec des acteurs impliqués dans le débat politique menant à la création de la loi de Megan furent effectués. Une analyse de plus de 150 articles de journaux et de quelques projets et textes de lois fut également effectuée.

    Nos résultats soulignent le rôle primordial qu’avait le contexte sociopolitique autant sur la construction du problème social de la délinquance sexuelle que sur la solution qui lui était liée. De surcroît, la dyade problème-solution s’élabora en conjonction, dans un cadre temporel uniforme. La mort de Megan ne constituait qu’un point focal qui permit à des acteurs de mettre en pratique des concepts déjà largement partagés. L’étude conclue en liant le contexte sociopolitique du Canada à celui retrouvé dans notre étude de cas


Communications par affiches

Session d'affiches 2

  • L'impact de la personnalité anxieuse sur l'agressivité au volant
    Jacques BERGERON, Gaëlle DESCHAMPS, Vanessa DUMONT, Andrée-Anne Forest (UdeM - Université de Montréal), Martin PAQUETTE, Audrée PROVENCHER-VAUDREUIL

    La présente étude avait pour but d’explorer la relation entre le trait d’anxiété et l’agressivité au volant, en s’inspirant notamment des résultats publiés par Scott-Parker et al.(2011) : des analyses de régression indiquent qu’à elle seule la détresse psychologique pourrait expliquer jusqu’à 8,5% de la variance des comportements de risque au volant(en plus des facteurs habituels d’impulsivité et de recherche de sensation).Nous avons voulu vérifier si les conducteurs anxieux commettent plus d’actes d’agressivité au volant que le reste de la population et si les personnes anxieuses de 18 à 25 ans sont plus à risque de commettre des actes d’agressivité au volant que les plus âgées.Notre échantillon comprend 437 participants, recrutés parmi des conducteurs de 18 à 65 ans.Les réponses aux questionnaires State Trait Anxiety Inventory et Dula Dangerous Driving Inventory indiquent une corrélation significative entre les mesures d’anxiété et l’ensemble des comportements dangereux chez les sujets féminins de 26 ans et plus (r = 0.31 ; p<0.01). Les tests t indiquent des différences de moyennes entre les groupes d’âges sur les trois échelles du DDDI (émotions négatives, agressivité au volant et prise de risque) et sur la cote globale.Ces résultats mènent à un questionnement face à l'expression du trait anxieux à travers les genres lors de la conduite d’une voiture.Pourrait-il être davantage verbal chez les sujets féminins et sous forme de prise de risque chez les sujets masculins?

  • L’effet de l’insatisfaction à l’égard de son image corporelle sur l’estime de soi, la dépression et l’anxiété chez les adolescents
    Jacinthe DION (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Annie-Pier Duchesne (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Claudie EMOND (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Gilles LALANDE (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Connaissant la prévalence élevée de l’insatisfaction de son image corporelle chez les adolescents et les répercussions négatives qui en découlent, il est essentiel d’approfondir nos connaissances pour mieux comprendre son effet sur l’estime de soi et la santé mentale. Plus de 400 adolescents de la région du Saguenay ont répondu à plusieurs questionnaires afin d’évaluer l’estime de soi (RSE, Vallières et Vallerand, 1990), la présence de symptômes d’anxiété (MASC, Leroux et Robaey,
    1999) et, de dépression (CES-D-F, Riddle, Blais et Hess, 1995), ainsi que l’insatisfaction à l’égard de son image corporelle (comparaison de deux échelles représentant chacun 9 dessins de silhouettes, Thompson et Gray, 1995). Les résultats indiquent qu'une forte proportion d'adolescents sont insatisfaits de leur image corporelle, et que plusieurs ont déjà tenté de perdre du poids. Les résultats indiquent également que l’insatisfaction à l’égard de son image corporelle est associée à plusieurs indicateurs de la santé psychologique et seront discutés lors de la présentation. L’importance d’intervenir à améliorer les perceptions qu’ont les jeunes de leur image corporelle est un élément important en faveur d’une évolution positive de l’estime de soi et de leur santé psychologique. Il importe donc de mieux comprendre les effets d’une mauvaise perception de son image pour permettre un meilleur soutien aux jeunes.

  • Étude de la relation entre les blessures antérieures et la témérité chez des adolescents adeptes de sports alpins de glisse
    Maggie Dumais (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Linda PAQUETTE (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Le haut taux de blessés parmi les adolescents adeptes de sports de glisse justifie les interrogations sur leur témérité (Hamel et Goulet, 2006). Logiquement, les blessures devraient entraîner une diminution de la témérité. Les études portant sur ce sujet amènent cependant des résultats contradictoires (Kontos, 2004; Rajalin & Summala, 1997). Cette étude vise à vérifier la relation entre l’occurrence d’une blessure au cours des 12 derniers mois et la témérité d’adolescents pratiquant des sports de glisse en contrôlant pour un effet modérateur des croyances et des traits de personnalité. Cette étude transversale a été effectuée auprès de 684 adolescents (garçons = 368, filles = 316) québécois de 14 à 17 ans (surf des neiges = 375, ski alpin = 180, sports émergents = 129). Des questionnaires validés ont permis d’évaluer la témérité sur les pentes, l’impulsivité, la recherche de sensations et l’agressivité. Des items ont été conçus afin d’évaluer les cognitions reliées au risque et la gravité des blessures. Une régression linéaire multiple indique que la témérité est positivement liée à la gravité d’une blessure, la fréquence de pratique du sport, le niveau d’habileté perçu, le sexe masculin et la recherche de sensations intenses. Chez les adolescents les plus impulsifs, le lien entre la gravité d’une blessure et la témérité est plus fort. Une étude longitudinale permettrait de vérifier le lien de prédiction entre la survenue d’une blessure et la témérité subséquente

  • Le trouble de la personnalité narcissique chez des agresseurs sexuels
    Louis DIGUER (Université Laval), Sébastien Larochelle (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    L’objectif de cette étude était d’examiner les relations entre le trouble de la personnalité narcissique et l’agression sexuelle. 50 hommes reconnus coupables d’abus sexuel commis à l’endroit d’enfants composent l’échantillon de cette étude. Le Structured Clinical Interview for DSM Axis II Disorders (SCID-II ; First, Spitzer, Gibbon, Williams, & Benjamin, 1997) a été utilisé afin de mesurer le trouble de la personnalité narcissique chez les participants. 34% des agresseurs sexuels présentent un trouble de la personnalité narcissique. Une discussion des impacts théoriques et cliniques des résultats est présentée.

  • Continuité entre les relations parentales et amicales à l’adolescence et les relations amoureuses à l’âge adulte émergent : différences liées au sexe
    Marie-Aude Boislard (UQAM - Université du Québec à Montréal), Myra Gravel Crevier (UQAM - Université du Québec à Montréal), François POULIN (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les relations amoureuses à l’âge adulte émergent présentent une certaine continuité avec les relations familiales et amicales vécues antérieurement (Seiffge-Krenke, Overbeek, & Vermulst, 2010). La présente étude examine cette continuité en appliquant le modèle triangulaire de l’amour de Sternberg (1986,1988,2006), qui inclut les dimensions d’intimité, de passion et d’engagement. L’échantillon se compose de 131 jeunes ayant complété des mesures portant sur la relation avec leurs parents et avec leur meilleur ami de même sexe à 17 ans, et avec leur partenaire amoureux à 19 ans. Les analyses de régression montrent que l’intimité vécue dans le couple à l’âge adulte émergent est prédite par la qualité de la relation avec la mère et avec le père à l’adolescence, alors que l’engagement amoureux est prédit par la qualité de la relation avec le père seulement. Les analyses révèlent que ces effets s’appliqueraient aux filles seulement.

  • Efficacité d’une intervention psychologique administrée par vidéoconférence pour l’état de stress post-traumatique : suivi de 6 mois
    Dominic BEAULIEU-PRÉVOST (UQAM - Université du Québec à Montréal), Stéphane BOUCHARD (UQO - Université du Québec en Outaouais), Marc-Simon DROUIN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Vanessa GERMAIN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Stéphane GUAY (UdeM - Université de Montréal), André Marchand (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Une nouvelle vague d'avancement technologique informatique se trouve actuellement en pleine émergence quant à l’utilisation de nouveaux outils d’intervention en santé mentale. On y retrouve notamment l'utilisation d'un système de vidéoconférence. Toutefois, son usage en psychothérapie demeure limité et son efficacité reste à démontrer. La télépsychothérapie permettrait de desservir les individus et les organisations qui n’ont pas accès à des ressources spécialisées. La présente étude porte sur la pertinence et l’efficacité relative de l’utilisation de la télépsychothérapie pour le traitement de type cognitif et comportemental (TCC) pour l’état de stress post-traumatique (ÉSTP). L’objectif principal vise à comparer l’impact d’une TCC administrée en face à face (n = 44) versus à distance par un système de vidéoconférence (n = 24). Chaque participant reçoit entre 16 et 25 séances et doit compléter une batterie d’instruments de mesure au prétest, au post-test ainsi qu’à un suivi 6 mois. Les résultats permettent d’observer que les deux modalités de traitement s’équivalent en termes d’efficacité. Les participants présentent une diminution significative des symptômes et une certaine proportion montre un changement cliniquement significatif. Ainsi, la TCC pour l’ÉSPT administrée par vidéoconférence semble être une solution de rechange viable lorsque la thérapie traditionnelle en face à face n’est pas possible.

  • L'agence et la communalité en perception sociale : leur rôle en tant que construits des grandes dimensions de la surgence et de la socialité
    Michael CONWAY (Université Concordia), Valérie D'amour-Horvat (Université Concordia), Constantina GIANNOPOULOS (Université Concordia)

    L’agence se définit comme un comportement dominant et affirmatif, alors que la communalité se définit comme un comportement chaleureux et affectueux. L’agence et la communalité sont des construits faisant partie de deux dimensions principales en perception sociale, soit la surgence et la socialité, respectivement. Plusieurs construits en lien avec les deux dimensions principales ont été étudiés. Les objectifs de cette recherche étaient de définir les construits principaux de la surgence et de la socialité et d’examiner les relations perçues entre eux. Nous avons proposé la bravoure, la compétence et l’autosuffisance en tant qu’autres construits de la surgence, et l’extraversion et la moralité en tant qu’autres construits de la socialité. Une tâche de classement (Étude 1) a démontré que les participants ont différencié de manière fiable les construits de la surgence et les construits de la socialité séparément. Pour une autre étude (Étude 2), des questionnaires étaient distribués aux participants, qui jugeaient la probabilité que des individus possèdent certains traits de personnalité, après avoir été décrits avec d’autres traits de personnalité. L’autosuffisance était plus impliquée par les autres construits de la surgence qu’elle ne les impliquait. La communalité impliquait les autres construits de la socialité plus que celle-ci n’était impliquée par ces autres construits. Ces résultats clarifient le rôle que jouent ces construits dans les jugements interpersonnels.

  • L’acceptation sociale perçue des jeunes à l’adolescence selon la trajectoire développementale de leur estime de soi
    Thérèse BOUFFARD (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie-Pier Langlois Mayer (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sophie-Caroline TREMPE (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L’adolescence est une période où la direction
    des changements dans l’estime de soi suscite toujours le débat. Cependant, son
    lien avec la perception d’acceptation sociale est bien établi (Harter, 1999).
    Cette étude vise à 1) identifier les différentes trajectoires de développement
    de l’estime de soi de 797 élèves sur une période de 6 ans (âge moyen au T-1 =
    10,7 ans) et 2) d’étudier le lien entre l’appartenance à l’une de ces
    trajectoires d’estime de soi et le sentiment d’acceptation sociale chez ces
    même jeunes au dernier temps de mesure. La méthode de Nagin (1999), a permis
    d’identifier 4 trajectoires d’estime de soi (BIC=-3098.85). Les résultats
    montrent des différences quant à l’acceptation sociale perçue pour certains patrons
    d’évolution. Ainsi, l’acceptation sociale perçue par les jeunes suivant une
    trajectoire d’estime de soi basse (7,7%) est plus faible que celle de tous les
    autres groupes. La perception d’acceptation sociale des jeunes du groupe où
    l’estime de soi est ascendante (14,2%) et du groupe elle est élevée (50,5%) est
    semblable. Les élèves du groupe dont l’estime de soi est moyenne et stable, (26,7%)
    ont une perception d’acceptation sociale plus élevée que celle du groupe d’estime
    de soi basse, mais plus faible que celle
    des deux autres trajectoires. Aucun effet du sexe n’a été trouvé. La discussion
    traitera des différences développementales dans l’estime de soi et de leur
    impact sur la perception d’acceptation sociale des jeunes dans leur groupe de
    pairs.

  • Étude portant sur la compétence sociale auprès de dyades à risque
    Nadine Girouard (Université Concordia), Alex, E. SCHWARTZMAN (Université Concordia), Lisa, A. SERBIN (Université Concordia), Dale Stack (Université Concordia)

    La compétence sociale et le jeu sont étroitement liés à une relation positive mère-enfant. Considérant que les mères à risque élevé ont des habiletés d’interaction qui peuvent être déficientes, cette situation peut donc rendre la relation parent-enfant à risque. L’objectif de cette étude est d’examiner la compétence sociale auprès de 75 enfants d’âge préscolaire et leur mère composant les trois groupes suivants : (1) nourrissons nés à terme; (2) nourrissons nés prématurément et de très petit poids; et (3) nourrissons à risque élevé, qui formaient la seconde génération du Projet longitudinal de Concordia sur le risque. Toutes les familles ont été rencontrées à leur domicile et ont été observées durant une période de jeu libre. Les résultats démontrent que peu importe le groupe, les enfants manifestent plus de comportements coopératifs que conflictuels durant leur interaction avec leur mère. Cependant, les enfants à risque élevé se retrouvent plus souvent dans une interaction mutuelle où l’un des partenaires de jeu est passif, alors que les enfants nés prématurément ont tendance à jouer plus en solitaire qu’avec leur mère. De plus, les enfants nés prématurément s’engagent plus dans des jeux exploratoires alors que les enfants nés à terme et à risque élevé s’engagent plus dans le jeu symbolique. Ces résultats démontrent l’importance d’une relation positive mère-enfant dans le développement de la compétence sociale chez l’enfant et l’impact du statut de risque au niveau du jeu.

  • Étude sur la relation entre le manque de préméditation et la prise de décision en contexte social
    Jean Gagnon (Centre de réadaptation Lucie-Bruneau), Virginie Paquette (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Des études antérieures (Bonatti et al., 2008; Zermatten et al., 2005) ont démontré, grâce à la tâche de jeu de hasard, que les décisions désavantageuses sont liées au manque de préméditation, l’une des facettes de l’impulsivité. Sachant que le manque de préméditation conduit à plusieurs formes de comportements socialement inadaptés (Lynam & Miller, 2004), la présente étude vise à examiner la relation entre le manque de préméditation et la prise de décision en situation sociale. L’hypothèse est que les sujets avec trait élevé de manque de préméditation présentent davantage de comportements inappropriés en situation sociale ambigüe et conflictuelle que les sujets avec trait faible de manque de préméditation. Un échantillon de 30 participants (9 hommes, 21 femmes) a été utilisé afin d’évaluer cette relation. Une tâche inédite, la Tâche de prise de décision sociale, ainsi que l’UPPS Impulsive Behavior Scale (Whiteside & Lynam, 2001) ont permis d’évaluer respectivement la prise de décision en contexte social et le niveau des différentes facettes de l’impulsivité. La relation observée entre le manque de préméditation et la prise de décision sociale est non significative. Toutefois, cette étude révèle une relation significative entre la recherche de sensation, une autre facette de l’impulsivité, et la prise de décision sociale. Cela concorde avec les résultats de Fischer et Smith (2004) et semble être une piste prometteuse.

  • La passion pour une cause : un regard sur le changement par rapport à la satisfaction de la mission et la santé physique suite à une mission à l'étranger
    Catherine Duval (UQAM - Université du Québec à Montréal), Ariane C. ST-LOUIS (UQAM - Université du Québec à Montréal), Robert J. VALLERAND (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La passion amène une personne à s'impliquer dans une activité qui la définit, qu'elle aime et trouve importante, et dans laquelle elle investit temps et énergie (Vallerand et al, 2003; Vallerand, 2008; 2010). Deux types de passion sont proposés: la passion harmonieuse (PH) se caractérise par le choix libre d'entreprendre une activité et conduit à des conséquences positives pour l'individu, et la passion obsessive (PO) est décrite comme une envie incontrôlable de s'impliquer dans une activité et mène plutôt à des conséquences négatives. La présente recherche étudie des individus passionnés pour une cause, et cherche à prédire le changement, selon le type de passion, dans la satisfaction vis-à-vis leur mission humanitaire et dans leur santé physique. Un questionnaire en ligne a été complété par 78 travailleurs un premier temps avant le départ, puis au retour de la mission (trois mois après). Les résultats de régressions multiples démontrent que la PH prédit positivement, au temps 2, la satisfaction de la mission et une bonne santé physique générale, et négativement la présence de symptômes physiques. La PO prédit négativement, au temps 2, une bonne santé générale, et positivement la présence de symptômes physiques. Il n'y a pas de relation significative avec la satisfaction de la mission. Ces résultats ont été obtenus en contrôlant l'influence des variables au temps 1. Cette étude soulève qu'avoir une PH pour une cause semble plus bénéfique pour les travailleurs humanitaires.

  • Modèle de compréhension de l’adolescent suicidaire : vision intégrative des enjeux du corps, de la pensée et du monde interne selon différents courants théoriques en psychologie
    Cassandre Bélanger-Legault (UdeM - Université de Montréal), Raphaële Noël (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La problématique du suicide chez les adolescents est préoccupante : les jeunes de 15 à 24 ans présentent le plus haut taux de suicide au Québec (Nanhou, Fournier et Auder, 2010). L’adolescence se caractérise par une intensité pulsionnelle et par l’existence de tensions intrapsychiques et interpersonnelles qu’il faut aménager. Comment expliquer que pour certains adolescents la détresse psychologique vécue dans cette étape de développement les conduise au geste suicidaire? Quels pourraient être les facteurs impliqués dans cette problématique? Le présent travail propose un modèle de compréhension de l’adolescent suicidaire intégrant à la fois les dimensions du corps, de la pensée et du monde interne émotionnel selon différents points de vues théoriques (neurobiologique, cognitif et psychanalytique). Ainsi, nous nous intéresserons aux schèmes de pensée et à leur construction en lien avec l’histoire des premières relations, aux modifications hormonales et à leur impact au plan de la maturation cérébrale et au fonctionnement psychique de l’adolescent tant au plan de sa construction identitaire (pôle narcissique) qu’au plan de ses enjeux relationnels (processus de séparation-individuation, aménagement de la problématique de la perte). L’originalité et la richesse de ce travail de compréhension résident en une vision intégrative tant au plan des différents points de vues théoriques abordés qu’au plan d’une vision globale du sujet (corps, pensée et émotion).

  • Stress parental des pères et des mères et problèmes de comportement chez des enfants de l’adoption internationale
    Cybèle BEAUVAIS-DUBOIS (UQAM - Université du Québec à Montréal), Céline BELHUMEUR (Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine), Jean-François CHICOINE (Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine), Louise COSSETTE (UQAM - Université du Québec à Montréal), Noémi GAGNON-OOSTERWAAL (UQAM - Université du Québec à Montréal), Gloria JÉLIU (Centre hospitalier universitaire Sainte-Justine), Gérard MALCUIT (UQAM - Université du Québec à Montréal), Andrée POMERLEAU (UQAM - Université du Québec à Montréal), Nicole SMOLLA (HRDP - Hôpital Rivière-des-Prairies), Catherine Smith (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Environ 32 000 enfants sont adoptés de l’étranger chaque année, la plupart de pays en voie de développement. Ces enfants sont exposés avant l’adoption à de multiples facteurs de risque qui peuvent affecter leur développement physique, socioaffectif, cognitif et leur santé mentale, même plusieurs années suivant l’adoption. Néanmoins, les parents adoptifs peuvent avoir une influence considérable sur l’adaptation de leur enfant.

    La présente étude vise à examiner les liens entre les problèmes de comportements à l’âge scolaire que rapportent des enfants adoptés à l’étranger, leurs conditions de vie avant l’adoption et le stress parental de leurs mères et pères adoptifs.

    L’échantillon se compose de 66 enfants adoptés avant l’âge de 18 mois en Russie et dans divers pays d’Asie. L’état de santé et le développement cognitif et psychomoteur des enfants ont été évalués peu après leur adoption afin d’obtenir des indices de leurs conditions de vie avant l’adoption. Le Dominique interactif a servi à évaluer leurs problèmes de comportements à l’âge de 7 ans et le Parenting Stress Index, le degré de stress parental.

    Les résultats montrent peu de liens entre les problèmes rapportés pas les enfants à l’âge scolaire et leur état au moment de l’adoption. On note, par contre, des corrélations positives entre leurs problèmes psychologiques et le niveau de stress de leurs mères et pères adoptifs. Diverses hypothèses seront proposées pour expliquer ces résultats.

  • L'influence d'un pair sur l'agressivité et la prise de risque au volant chez les jeunes conducteurs masculins
    Marie-Pier Allen (UdeM - Université de Montréal), Jacques BERGERON (UdeM - Université de Montréal), Martin PAQUETTE (UdeM - Université de Montréal), Charlotte SORDES (UdeM - Université de Montréal), Farima Samadian (UdeM - Université de Montréal)

    Des études ont démontré que les jeunes conducteurs masculins prennent plus de risques au volant lorsqu'ils sont accompagnés de jeunes passagers de même sexe, au point où plusieurs états ont légiféré pour limiter le nombre de passagers dans leur véhicule. L’objectif de cette étude était de distinguer les manifestations de conduite dangereuse chez des conducteurs masculins de 18 à 25 ans à l’aide du DDDI (Dula Dangerous Driving Index). Un groupe témoin de 73 participants a répondu au questionnaire DDDI dans les conditions habituelles tandis qu’un groupe expérimental de 80 sujets y a répondu dans le contexte « accompagné de mon meilleur ami ». Comme contrôle supplémentaire, les deux groupes ont obtenu des résultats similaires en répondant — sans spécification de contexte — au questionnaire ACR (Bergeron et Joly, 1988) mesurant les attitudes, perceptions et normes sociales (influences des pairs) en conduite automobile. Par contre, le questionnaire DDDI montre des différences significatives (p<0,01) sur chacune des composantes de conduite dangereuse, le groupe expérimental se révélant moins colérique et moins agressif, et rapportant prendre moins de risques au volant. Il convient de se demander si la Théorie du Comportement Planifié (Ajzen, 1991) permet de bien rendre compte de l’écart entre les intentions de comportement mesurées dans la présente étude et les résultats des études antérieures sur les comportements observés dans la conduite d’un véhicule.

  • La participation à des loisirs organisés en début de scolarisation
    Florence Aumètre (UQAM - Université du Québec à Montréal), François POULIN (UQAM - Université du Québec à Montréal), Annie VIAU (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La participation à des loisirs organisés est associée à des bénéfices aux niveaux social et scolaire. Cette question a été largement documentée à l’adolescence, mais peu à l’enfance. Cette communication poursuit deux objectifs. Le premier consiste à décrire les habitudes de participation durant l’enfance. Ce portrait descriptif établira d’abord la proportion d’enfants qui participent à des loisirs organisés, pour ensuite examiner le type et le nombre d’activités pratiquées. Le second objectif vise à étudier si certaines caractéristiques sociodémographiques des familles (revenu, structure familiale, niveau de scolarité des parents) sont associées aux habitudes de participation des enfants. Ces questions sont examinées auprès d’un échantillon de 789 enfants (62% garçons) de 1re année primaire. Les données sont recueillies à l’aide d’un questionnaire complété par la mère. Les analyses révèlent que 67,6% des enfants participent à au moins un loisir organisé. Les activités les plus communes sont les sports individuels (63,8%) et d’équipes (44,7%). Les activités académiques (0,6%) et communautaires (6,6%) sont très peu pratiquées. Une régression multiple révèle que le niveau de scolarité de la mère (béta=.27, p<.001) et le revenu (béta=.13, p<.01) contribuent à prédire le nombre d’activités (R2 total=.14, p<.001). La participation à des loisirs organisés semble déjà répandue en début de scolarisation. Il importe donc d’évaluer l’impact de ces activités durant l’enfance.

  • La période préscolaire : perturbation temporaire dans l'attachement?
    Jean-François Bureau (Université d’Ottawa), Kim Yurkowski (Université d’Ottawa)

    La littérature suggère que la période préscolaire en est une de transition (O’Connor et al., 2011), où l'enfant tente d'être plus autonome, développe ses propres buts et teste de nouvelles stratégies d'interactions sociales. Tous ces changements (Cassidy et al., 1992) pourraient affecter brièvement la relation parent-enfant, ce qui pourrait provoquer des taux temporairement plus élevés d'insécurité chez les enfants âgés de 2 à 4 ans. La présente étude tente de déterminer s’il existe une différence dans la classification d’attachement des enfants âgés de 3 à 4 ans en comparaison à des enfants plus âgés (4-5 ans). La sécurité d’attachement de 36 enfants d’âge préscolaire (21 garçons), entre 3 et 5 ans (mâge=44.12 mois, é.t=10.20) a été évaluée en laboratoire par l’entremise d’une procédure de séparation-réunion (Cassidy & Marvin, 1992). Le test de Fisher (Exact, p<.05) montre que les enfants âgés de 48 mois et moins sont moins susceptibles d'avoir un attachement sécurisé (scores résiduels ajustés, z=-2.2) et plus susceptibles d'avoir un attachement insécurisé (z=2.2) alors que c’est le contraire pour les enfants âgés de 49 mois et plus. Ces résultats semblent donc confirmer que la période préscolaire en est une de transition tel que suggéré par O’Connor et ses collègues (2011), bien que l’absence d’une mesure d’attachement à la petite enfance ne nous permette pas d’écarter la possibilité que les enfants deviennent simplement plus sécurisés avec le temps.

  • Expérience musicale, traits de personnalité et éclectisme musical à l’adolescence
    Melisa Arias-Valenzuela (Université d’Ottawa), Dave MIRANDA (Université d’Ottawa), Karole VAUGON (Université d’Ottawa)

    Il existe peu de recherche au sujet de la personnalité et des goûts musicaux des pratiquants de musique, en particulier à l’adolescence. Cette étude avait donc comme objectif d’adresser cette problématique en examinant les liens entre le niveau d'expérience musicale d’adolescents, leurs traits de personnalité et leur éclectisme musical. Quatre cent cinquante et un adolescents (âge moyen = 15.67 ans) d'une école secondaire ont rempli des échelles auto rapportées mesurant Cinq Facteurs de la personnalité (« Big Five »; Extraversion, Amabilité, Contrôle, Névrotisme et Ouverture), l’éclectisme musical (goûts musicaux variés) et l’expérience musicale (le nombre d’années de pratique musicale). Les facteurs de personnalité peuvent se subdiviser en 10 traits précis: affirmation de soi; énergie; altruisme; complaisance; organisation; discipline; anxiété; dépression; esthétisme; imagination (selon la méthode de Soto & John, 2009, Journal of Research in Personality, 43, 84-90). Une série de régressions hiérarchiques ont été menées. Sur le plan des cinq facteurs, l’Ouverture est liée à une grande expérience musicale. Sur le plan des 10 traits, la complaisance et l’esthétisme sont liés à une grande expérience musicale. Enfin, une plus grande expérience musicale est liée à l’éclectisme musical. En somme, les adolescents plus ouverts aux expériences variées (notamment esthétiques) font plus de musique, une activité qui semble associée aux goûts musicaux plus diversifiés.

  • Interactions mère-nourrisson et socialisation des émotions selon le sexe
    Cybèle BEAUVAIS-DUBOIS (UQAM - Université du Québec à Montréal), Louise COSSETTE (UQAM - Université du Québec à Montréal), Kim Houle (UQAM - Université du Québec à Montréal), Isabelle NEAULT (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Selon la théorie des systèmes dynamiques, c’est en grande partie à travers les interactions du nourrisson avec les personnes de son entourage que s’opère le développement des émotions. Les interactions du nourrisson avec ses proches, en particulier les réactions de ses proches à ses expressions d’émotion, pourraient aussi être à l’origine du processus de différenciation des émotions selon le sexe.

    Afin de mieux cerner le rôle des premières interactions sociales dans la différenciation des émotions selon le sexe, nous avons observé les expressions faciales d’émotion de nourrissons filles et garçons au cours de deux séances d’interaction face à face avec leur mère et les réactions de leur mère à leurs expressions d’émotion.

    Un groupe de 107 dyades mère-nourrisson (56 filles) participe à la recherche. Les bébés étaient âgés de 4 mois à la première séance et de 10 mois à la seconde. Les expressions faciales d’émotion des nourrissons et des mères ont été encodées à l’aide du système Max. La direction du regard des mères, leurs gestes, leurs contacts physiques avec leur bébé ont également été analysés.

    Des analyses comparatives ne montrent aucune différence dans les expressions faciales d’émotion des nourrissons filles et garçons. Aucune différence n’apparaît non plus dans les expressions faciales de leurs mères. D’autres analyses seront réalisées afin de comparer la façon dont les mères réagissent aux expressions d’émotion des nourrissons filles et garçons.

  • Activité référentielle, anxiété et attachement
    Èva Bourbonnière (UQAM - Université du Québec à Montréal), J. Éric DUBÉ (UQAM - Université du Québec à Montréal), Ariane MATTON (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    L'activité référentielle, soit le processus de mise en liens qui soutient la capacité d'exprimer les états émotionnels dans une forme verbale, découle de la théorie de l'encodage multiple de W. Bucci (1997). Notre équipe de recherche vise à valider plus avant une adaptation française de dictionnaires d’analyse automatisée de ce construit (Dubé et Martin, 2004). Cette étude porte donc sur la convergence de mesures de l'activité référentielle dans des tâches dites « analogues cliniques » avec celles de variables cliniques obtenues par questionnaires auto-rapportés auprès d’étudiants universitaires. Elle s’inscrit dans un projet de recherche plus large touchant à la stabilité des narrations personnelles et à leur lien avec la santé mentale. Nos résultats préliminaires (n = 15) suggèrent que dans une tâche peu structurée (un monologue de 5 minutes), les scores d’activité référentielle s’avèrent significativement corrélés avec des scores d'anxiété (r = -.69) et ceux à une échelle d’attachement sécurisant (r = .68) et anxieux (r = -.61). Les résultats présentés porteront sur un échantillon plus large d’une quarantaine de participants. La discussion portera sur les conditions dans lesquelles les mesures d’activité référentielle tendent à capter des variations de phénomènes importants au plan clinique pouvant éventuellement servir d’indice de changement en psychothérapie. Les limites de l’étude et les avenues de recherche seront aussi esquissées.

  • Comportements oppositionnels et engagement scolaire : l’effet modérateur de la relation maître-élève
    Isabelle ARCHAMBAULT (UdeM - Université de Montréal), Vanessa KURDI (UdeM - Université de Montréal), Élizabeth OLIVIER (UdeM - Université de Montréal), Jade Vandenbossche (UdeM - Université de Montréal)

    Les élèves aux problèmes de comportements externalisés comme l'opposition sont plus à risque de décrocher à cause de leur faible engagement scolaire (Janosz, 2000). Or, l'engagement de ces élèves ne suit pas toujours la même trajectoire. Ainsi, il est possible qu’une relation maître-élève chaleureuse agisse comme facteur de protection pour ces élèves, et qu’une relation conflictuelle constitue un facteur aggravant (Hamre & Pianta, 2001). Cette étude vise à examiner l’effet modérateur d’une relation maître-élève chaleureuse ou conflictuelle sur le lien entre le degré de comportements oppositionnels des élèves et leur niveau d’engagement. L’échantillon comprend 611 élèves (52,8 % garçons) de 3e à 6e année (âge moyen = 9,78 ans; écart-type = 1,26) et 25 enseignants (29,2 % hommes), ayant complétés un questionnaire deux fois durant la même année scolaire. Les résultats révèlent qu’une relation maître-élève chaleureuse peut favoriser l’engagement des élèves. À titre explicatif, il semble que les enfants emploient leurs relations avec des adultes significatifs afin d’organiser leurs expériences (Bowlby, 1982). Ainsi, les élèves ayant une relation chaleureuse avec leur enseignant ont la sécurité émotionnelle nécessaire pour s’engager dans les activités d’apprentissage (Birch & Ladd, 1997). En somme, cette étude suggère que les interventions visant à promouvoir l’engagement des élèves devraient miser sur les interactions positives entre ceux-ci et leurs enseignants.

  • Résilience chez des adolescents autochtones et caucasiens ayant vécu un événement de vie traumatique
    Jacinthe DION (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Jennifer Hains (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Les événements de vie traumatiques peuvent avoir un impact significatif sur la santé mentale des adolescents. Bien que les jeunes autochtones soient souvent perçus comme plus vulnérables que les jeunes caucasiens, peu d’études quantitatives ont été menées afin de comparer ces deux populations. Cette étude vise à explorer la résilience et la santé mentale des adolescents autochtones et caucasiens ayant vécu des événements de vie traumatiques. En tout, 227 participants (27% autochtones et 73% caucasiens) âgés de 14 à 19 ans fréquentant la même école secondaire québécoise ont répondu à une série de questionnaires portant notamment sur l’estime de soi, la résilience, les symptômes psychologiques, les événements de vie traumatiques, l’acceptation de soi et la « pleine conscience ». Dans l’ensemble, les résultats indiquent que les jeunes autochtones ont vécu plus d’événements traumatiques que leurs homologues caucasiens, bien que la prévalence d’agression sexuelle soit similaire dans les deux groupes. Plusieurs formes d’abus sont reliées à des niveaux élevés de symptômes psychologiques et à des habiletés de résilience plus faibles. En résumé, les adolescents vivent plusieurs événements traumatiques qui ont un impact sur leur bien-être. Cette situation est encore plus grave chez les jeunes autochtones. Ainsi, les milieux doivent développer des interventions qui visent la promotion de l’estime de soi, la diminution des symptômes psychologiques et l’augmentation de la résilience.


Communications orales

Différentes formes d'action communautaire au Nord et au Sud

  • Des hommes et leurs services, l’île de Montréal et les groupes communautaires au service des hommes
    Janie HOULE (UQAM - Université du Québec à Montréal), Simon Louis Lajeunesse (UdeM - Université de Montréal), Gilles RONDEAU (UdeM - Université de Montréal)

    Des auteurs (Dulac, 2001, 2004; Lindsay : Rondeau & al, 2003; Rondeau, Mercier, Camus, Cormier, Gagnon, Gareau, & al, 2004: Tremblay, Cloutier, Antil, Bergeron, & Goupil, 2005; Tremblay, & L’Heureux, 2000) ont montré que la construction du genre chez les hommes contribue à leur grande difficulté à adresser une demande d’aide psychosociale. Ils ont montré que les services ne sont pas adaptés pour les recevoir et comprendre leurs demandes. Les services psychosociaux communautaires offerts aux hommes répondent-ils à leurs besoins ? L’objectif principal : analyser l’écart entre les besoins psychosociaux des hommes et l’offre de services, ainsi que d’identifier des pistes d’amélioration. Méthodologie mixte et intégrée : 1) étude quantitative transversale statistique; 2) étude qualitative constructiviste et exploratoire. 1- Analyser les différences de genre dans l’état de santé et l’utilisation des services sur l’île. 2- Une entrevue semi-structurée téléphonique a été effectuée auprès de 100 organismes communautaires susceptibles d’offrir des services aux hommes. Une étude comparative entre les besoins et les services sera faite ultérieurement. Cette conférence présente l’analyse des services communautaires offerts aux hommes. Au-delà des problématiques visées par les organismes, il se dégage trois idéaltypes d’organismes à l’image de leur vision des hommes et cette vision est déterminante dans l’adaptation des services et l’efficacité de l’intervention.

  • Des hommes et leurs services, les hommes de l’île de Montréal portrait statistique
    Janie HOULE (UQAM - Université du Québec à Montréal), Simon Louis Lajeunesse (UdeM - Université de Montréal), Gilles RONDEAU (UdeM - Université de Montréal)

    Des auteurs (Dulac, 2001, 2004; Lindsay : Rondeau & al, 2003; Rondeau, Mercier, Camus, Cormier, Gagnon, Gareau, & al, 2004: Tremblay, Cloutier, Antil, Bergeron, & Goupil, 2005; Tremblay, & L’Heureux, 2000) ont montré que la construction du genre chez les hommes contribue à leur grande difficulté à adresser une demande d’aide psychosociale. Ils ont montré que les services ne sont pas adaptés pour les recevoir et comprendre leurs demandes. Les services psychosociaux communautaires offerts aux hommes répondent-ils à leurs besoins ? L’objectif principal : analyser l’écart entre les besoins psychosociaux des hommes et l’offre de services, ainsi que d’identifier des pistes d’amélioration. Méthodologie mixte et intégrée : 1) étude quantitative transversale statistique; 2) étude qualitative constructiviste et exploratoire. 1- Analyser les différences de genre dans l’état de santé et l’utilisation des services sur l’île. 2- Une entrevue semi-structurée téléphonique a été effectuée auprès de 100 organismes communautaires susceptibles d’offrir des services aux hommes. Une étude comparative entre les besoins et les services sera faite ultérieurement. Cette conférence présente les résultats des analyses statistiques et trace un portrait des hommes de l’île de Montréal et de leurs besoins. Les données inédites présentées ici émergent d’analyses jamais faites auparavant. Apparaît une réalité d’hommes fragiles qui ont du mal à se reconnaître comme demandeur de services

  • L'empowerment communautaire au sein d'un comité de personnes utilisatrices : comment le favoriser? Qu'en pensent les principaux intéressés?
    Anne-Marie Michaud (Université Laval)

    Comment favoriser l’empowerment communautaire? Cette question a été abordée dans le projet de maîtrise en santé communautaire « Comment redonner ce qu’on a reçu? L’empowerment communautaire au sein d’un comité de personnes utilisatrices : projet d’accompagnement du Parallèle, au Centre de crise de Québec ». Ce comité de personnes utilisatrices en santé mentale a été accompagné dans sa mise en place par la chercheure, suite à une discussion sur les besoins du groupe avec les participants et les intervenants concernés. L’objectif de l'accompagnement était de favoriser une prise collective de pouvoir afin que les participants puissent remplir la mission première du comité, c'est-à-dire de faire entendre leurs voix et faire respecter leurs droits. Puis, une réflexion collective a eu lieu, portant sur le processus d'empowerment communautaire vécu par les participants, réflexion soutenue à l’aide d'observations et d'entretiens individuels et collectifs ainsi que du cadre conceptuel de l'empowerment communautaire de B. Ninacs. La présente communication vise à faire état de cette réflexion. Quels sont les éléments qui ont favorisé ou entravé ce processus? Comment cela s'est-il concrétisé dans la participation des membres, dans l'utilisation de leurs compétences, dans les communications et dans ce que B. Ninacs nomme le capital communautaire? Quel rôle joue l'animation dans ce processus? Ce sont là quelques questions qui seront développées au cours de cette communication.

  • Les « catadores » à Belo Horizonte, Brésil : le besoin de s’associer pour lutter contre l’exclusion
    Nicholas Chatelain Lussier (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Depuis les années 1990, des coopératives de « catadores » (ramasseurs de déchets recyclables) voient le jour dans plusieurs villes brésiliennes. Cette communication fera part d’une recherche sur les « catadores » de Belo horizonte qui, associés, luttent pour de meilleures conditions de travail et de vie.

    Pour les « catadores », qui font partie du paysage urbain brésilien, le tri des ordures récoltées dans les rues ou les décharges est devenu un moyen de subsistance, basé sur la revente de ces détritus. Faute de pouvoir gagner autrement de quoi survivre, les « catadores » effectuent un travail important pour l’environnement en collectant des matières recyclables qui auraient été rejetées dans la nature, mais ils sont persécutés par le gouvernement et les autorités municipales, qui ne reconnaît pas leur activité. Il y a une certaine tolérance envers ces travailleurs, mais ils sont régulièrement victimes d’opérations de « nettoyage » visant à les déloger de la rue et à interdire leur travail.

    En œuvrant dans le secteur informel, les « catadores » sont vulnérables. Pour eux, il s’agit d’un combat quotidien contre l’exclusion sociale dont ils sont victimes. Or, leur association coopérative cherche à donner une certaine formalité à leur informalité. Les résultats d’une enquête par entrevues et des observations directes que nous avons réalisées sur le terrain nous permettront de montrer comment et dans quelle mesure ils y parviennent.

  • Quel Dieu? Et pour qui? Le christianisme de la libération et le cas d'une ONG confessionnelle de développement au sud du Brésil
    Elise Landriault-Dupont (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Les organisations non gouvernementales (ONG) sont des structures sociales incontournables dans la consolidation de la démocratisation et de la société civile, par leur implication dans le champ des interventions sociales et économiques du développement. Les travaux récents sur les ONG y démontrent l'influence croissante des regroupements religieux, notamment chrétiens. Le christianisme de la libération (CL) est un mouvement social et religieux né en Amérique latine, luttant pour la justice sociale, à la défense des pauvres.

    Cette recherche ethnosociologique aborde la question du lien entre religion, société civile et développement. En s’intéressant aux représentations et parcours de vie d’acteurs d’une ONG confessionnelle (ONGc) brésilienne, elle questionne la présence actuelle du CL au Brésil. Prenant place au sud du pays, la recherche proposée aborde les thèmes de la foi et du développement humain au travers de l’étude d’une ONGc œuvrant dans la sécurité alimentaire et l’éducation, fondée par un prêtre du CL.

    Comment s’articule la présence de la foi dans une ONGc inspirée du CL aujourd’hui, au Brésil, et comment cette foi affecte-t-elle la vision du développement qu’en ont ses acteurs? Cette étude de cas lève un voile sur les représentations autour du mieux-être des communautés dans les projets des ONGc. Nous abordons les défis auxquels fait face l’ONGc, dont sa difficile autonomie, la baisse d'influence du CL, les transformations de la foi et de la société civile. 

  • L'insertion des immigrants d'origine haïtiene à Montréal à travers l'entrepreneuriat social : le cas du Centre N A Rive
    Reina Victoria Vega (Centre International de Documentation et d'Information Haïtienne, Caribéenne et Afro-canadienne (CIDIHCA))

    Dans cette communication, nous aborderons la question de l’insertion sociale des immigrants. Nous nous référerons en particulier à l’insertion de la population d’origine haïtienne, une population menacée par l’exclusion sociale et la pauvreté. Nous présenterons les résultats d’une étude de cas, le Centre N A Rive. Ancrée dans le quartier Petite-Patrie à Montréal, cette organisation met en œuvre une approche innovatrice dans les pratiques de formation et d’intégration de la population immigrante à Montréal (Klein et Champagne, 2011). À travers une démarche qui favorise l’entrepreneuriat social.

    Notre étude de cas a été réalisée suite à des entretiens avec les acteurs concernés par les projets visant l’insertion sociale mis en œuvre dans cette organisation, y compris avec les participants immigrants. La présentation des résultats se fera en trois parties. Pour débuter, nous dresserons un bref portrait des étapes de l’immigration haïtienne au Québec. Ensuite, nous nous pencherons brièvement sur les difficultés éprouvées par les immigrants d’origine haïtienne dans leur processus d’insertion dans la société d’accueil. Puis, nous expliquerons comment un groupe de leaders d’origine haïtienne, qui se renouvelle d’ailleurs à travers divers cycles, à mis en œuvre divers types d’action, allant depuis l’alphabétisation jusqu’à la formation à l’entrepreneuriat, afin de faire face aux divers facteurs qui provoquent la situation d’exclusion de leur communauté.

  • Gouvernementalité et Sécurité autour des initiatives locales et vernaculaires
    Pierre Boris N'nde Takukam (Université Laval)

    L’approche anthropologique de la sécurité dans les pays du sud examine les dynamiques urbaines et leurs capacités à négocier avec l'organisation politique. Dans le paysage urbain, plusieurs catégories d’acteurs interviennent dans l’environnement sécuritaire. Ainsi, la privatisation de la sécurité apporte une vision nouvelle dans la conception de la gouvernementalité. Cette réflexion discute de la participation des initiatives vernaculaires dans le processus de sécurité. Et l'idée principale est d'interroger les dynamiques locales (populaires et ethniques) dans ce processus. Comment leurs actions peuvent être comprises non comme une défaillance de l'État en matière de sécurité, mais comme une stratégie politique pour gouverner les habitants dans différents quartiers de la ville. Le concept de gouvernementalité sécuritaire est convoqué à charge pour examiner les perceptions sociales de la peur. Les villes du Cameroun seront le champ social de notre observation en raison de la dynamique particulière de sa population : nous aurons Douala et Yaoundé comme principaux cas. Ainsi, nous suggérons de discuter du processus de sécurité offert par l'État ensuite, nous argumenterons sur les actions initiées par tous les acteurs impliqués dans le paysage de la sécurité. Enfin, nous pourrons comprendre les causes de la recrudescence de l'insécurité et comment l'État peut être le premier bénéficiaire d’un ‘‘malaise social’’.


Communications orales

Économie, emploi et entrepreneuriat

  • Occuper un emploi lorsqu’on a une incapacité : un droit acquis mais un défi renouvelé
    Sylvie Lirette (undefined)

    Bien que la situation en matière d’emploi se soit améliorée au cours des dernières décennies pour les personnes ayant une incapacité, celles-ci continuent à être confrontées à divers obstacles lorsque vient le moment d’entrer sur le marché du travail (Galarneau et Radulescu, 2009). La présentation proposée vise à (1) discerner les défis que doivent surmonter les personnes ayant une incapacité visuelle ou motrice lors de leur arrivée sur le marché du travail; (2) saisir leur niveau de connaissance et d’utilisation des ressources mises à leur disposition afin d’accéder avec succès à un emploi; (3) identifier la gamme de sentiments et d’émotions que traversent ces personnes lors de leur transition au monde du travail; et (4) mieux comprendre le sens et les diverses interprétations qu'accordent ces personnes à leur vécu au moment d'entrer sur le marché du travail dans la région du Moncton métropolitain. Les constats présentés proviennent d’une étude exploratoire basée sur le récit de sept adultes ayant des incapacités. La présentation tentera d’exposer de nouvelles connaissances sur le vécu personnel des personnes ayant des incapacités motrices ou visuelles vivant des situations de handicap en milieu de travail afin de sensibiliser les employeurs potentiels aux situations particulières des personnes ayant des incapacités.

  • Le harcèlement psychologique chez le personnel infirmier québécois : une étude descriptive
    Stéphanie AUSTIN (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Claude FERNET (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Sarah-Geneviève Trépanier (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Le harcèlement psychologique dans le milieu infirmier s’avère une problématique préoccupante (Quine, 2001). Se caractérisant par l’exposition prolongée à des actes négatifs répétés de la part d'autrui au travail (Einarsen, 2000), cette problématique affecte non seulement la santé psychologique des employés (p. ex., dépression, anxiété, plaintes psychosomatiques; Einarsen & Mikkelsen, 2003) mais aussi leur fonctionnement au travail (p. ex., désengagement, productivité, motivation; Yildirim, 2009). Or, malgré ces enjeux inquiétants, le harcèlement psychologique en milieu infirmier reste à ce jour peu étudié au Canada et plus précisément, au Québec. Cette étude descriptive vise donc à évaluer l’ampleur du harcèlement psychologique auprès du personnel infirmier québécois et cibler certaines conséquences individuelles et organisationnelles. Les résultats de cette étude, effectuée auprès de 1237 infirmier(ère)s québécois(es), révèlent que 17% des infirmier(ère)s sont régulièrement confronté(e)s à des comportements de harcèlement au travail. De plus, des tests Mann-Whitney indiquent que ces infirmier(ères) éprouvent plus de problèmes de santé psychologique (détresse psychologique et de plaintes psychosomatiques) et ont un fonctionnement au travail sous-optimal (faible motivation et intention de quitter l’emploi). Ces résultats se veulent des plus pertinents afin d’établir les jalons de pratiques d’intervention auprès du personnel infirmier vulnérable au harcèlement.

  • Les facteurs de répulsion et d’attraction pour le travail autonome chez les immigrants dans les villes de Vancouver, Toronto et Montréal
    Victor Chung (INRS - Institut national de la recherche scientifique), Zhu NONG (INRS - Institut national de la recherche scientifique)

    Comme tous les pays développés, le Canada affiche une croissance considérable du taux d’emploi autonome. Les recherches
    montrent que les immigrants tendent à exercer les activités indépendantes plus que les natifs. Notre objectif est d’analyser les déterminants de cette participation chez les immigrants ainsi que les disparités ethniques et régionales observées. Nous testons deux hypothèses : (i) l’emploi autonome des immigrants est essentiellement motivé par l’écart de revenu entre le travail indépendant et le travail salarié; (ii) le capital humain, l’origine nationale, l’année d’immigration, etc., exercent également un effet important.

    L’étude s’appuie sur les données confidentielles des recensements de 1991, 1996, 2001 et 2006 fondées sur un échantillon de 20 %. Nous utilisons la méthode « switching regression and structural probit » pour analyser l’effet de l’écart de revenu sur la participation au travail autonome.

    Les résultats montrent que la décision des immigrants de devenir travailleur autonome dépend largement de l’écart de revenu entre l’activité indépendante et l’activité salariée. Dans l’ensemble, plus l’écart est grand, plus la propension à participer à l’activité indépendante est forte.Ce résultat est particulièrement important à Vancouver et à Toronto. À Montréal, l’écart de revenu affecte négativement cette décision. Les caractéristiques démographiques, le niveau d’instruction et l’appartenance ethnique sont également des déterminants importants.

  • L’impact de l’activité indépendante sur la distribution du revenu dans la population immigrante au Canada
    Victor Chung (INRS - Institut national de la recherche scientifique), Nong ZHU (INRS - UCS - Institut national de la recherche scientifique - Urbanisation Culture Société)

    Les études sur la participation des immigrants au travail autonome montrent que ces derniers ont une propension plus élevée à travailler de façon autonome que les natifs. On note que très peu d’attention est accordée aux répercussions socioéconomiques associées à leur participation plus massive dans ce secteur. Notre objectif est d’analyser l’impact de cette participation sur la distribution du revenu des immigrants. Nous testons deux hypothèses : (i) la participation à l’emploi autonome a un effet significatif sur l’inégalité du revenu et sur la pauvreté chez les immigrants; (ii) l’effet de cette participation sur l’inégalité du revenu dépend des caractéristiques spécifiques de chaque groupe d’immigrants.

    L’étude s’appuie sur les données des recensements de 1991, 1996, 2001 et 2006. Nous comparons la simulation du revenu en présence des activités autonomes avec celle du revenu en l’absence des activités autonomes, et saisissons ainsi l’effet de la participation à l’emploi autonome sur l’inégalité chez les immigrants.

    Les premiers résultats montrent qu’en 1991, l’effet de cette participation a réduit l’inégalité en raison de l’amélioration de revenu principalement parmi les immigrants ayant un salaire anticipé faible. Par contre, en 2001, nous observons une réduction générale du revenu. Cette réduction a été très importante dans la population immigrante ayant un salaire anticipé élevé,entraînant également une réduction de l’inégalité.

  • Les dynamiques de l’innovation dans le contexte d’entreprises de métiers ancestraux
    Chedli Baya Chatti (Université Laval)

    Les entreprises de métiers ancestraux sont les unités productives de type artisanal qui pratiquent des métiers appartenant à des époques historiques antérieures. Ce type d’unités, considéré le plus souvent comme une survivance du passé, se démarquait des autres types d’entreprises par son mode spécifique de production ainsi que par son champ d’action. Néanmoins, les entreprises de métiers ancestraux partagent avec les autres types d’entreprises une nécessité qui est devenue vitale dans le contexte actuel de la globalisation. Cette nécessité est l’innovation.

    Le présent papier a pour objectif de traiter des dynamiques de l’innovation dans le contexte des entreprises de métiers ancestraux. Ce traitement s’appuie sur les résultats d’une recherche récente à propos des entreprises tunisiennes qui font, depuis la fin du dernier siècle, l’objet d’une nouvelle communication. Trois dimensions de ces dynamiques nous intéressent plus particulièrement :

    1. Les champs de l’innovation dans le contexte des entreprises de métiers ancestraux. Innover en quoi ?

    2. Les déterminants de l’innovation dans le contexte des entreprises de métiers ancestraux. Les facteurs favorisant l’innovation ?

    3. Les impacts de l’innovation dans le contexte des entreprises de métiers ancestraux. Les apports de l’innovation ?

  • Enquête exploratoire du phénomène de la mobilité de longue distance sur le nouveau front nordique Québécois : étude d'impacts dans les régions d’origines et les régions travaillées
    Pierre-Luc Vezina-Labelle (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi)

    Cette étude exploratoire tente d’expliquer de quelle manière le phénomène de la mobilité de longue distance des travailleurs sur les chantiers d’exploitation de ressources naturelles situés au nord du Québec impacte leur région d’origine et la région où est localisé leur lieu de travail.

    En plus de situer parmi les autres types de mobilité le fly in fly out sur les axes de la durée et de la distance, les travaux tenteront de démontrer les principaux facteurs économiques et sociaux pour lesquels les gestionnaires des grandes industries de l’énergie et des mines décident d’appliquer ce modèle de GRH. Ainsi, nous comprenons qu’il y a des coûts sociaux importants à maintenir une ville mono-industrielle et que l’ancien modèle de colonisation n’est pas viable car trop dépendant des cycles économiques. Par la suite, l’auteur aborde les notions de coûts de transport et des technologies utilisées ainsi que les besoins de main-d’œuvre à court terme pour opérer. En dernier lieu nous observerons la distance entre le gisement de ressource et la communauté la plus proche, ainsi que les législations gouvernementales.

    Les conséquences sociales et économiques ressenties dans les régions hôtes de travailleurs ainsi que dans leur région d’origine recueillies via des entrevues auprès de différentes parties prenantes impliquées ou témoins du fly in fly out seront exposées.

    Finalement nous conclurons que la recherche amorcée doit continuer si nous voulons mieux comprendre le phénomène.

  • Quels sont les facteurs menant à la commission d'un délit dans un contexte touristique à l'étranger : le cas du tourisme sexuel au Mexique
    Catherine Montmagny Grenier (UdeM - Université de Montréal)

    Le Mexique est un terrain fertile à la pratique du tourisme sexuel. Dans cette communication, nous analysons les facteurs qui favorisent la commission d’un délit dans un contexte touristique à l’étranger. Précisément, nous analysons le tourisme sexuel au Mexique par la combinaison de deux théories : l’intersectionnalité et le contrôle social.

    Premièrement, nous expliquons comment le contrôle social est neutralisé en contexte touristique mexicain et qu’elles en sont les conséquences sur les facteurs favorisant la pratique du tourisme sexuel.

    Pour rendre compte de ces facteurs, nous analysons des commentaires émis sur un forum se trouvant sur le web et conçu pour et par des touristes sexuels. Les résultats montrent plusieurs relations de pouvoir entre les touristes et les locaux (genre, classe et race). Nous montrerons dans un deuxième temps qu’un pouvoir marchand ressort du lot. Les préjugés des touristes sont présentés également comme jouant un rôle important par l’application du Théorème de Thomas.

    Enfin, nous avançons des recommandations afin de lutter contre le tourisme sexuel, notamment au plan de la prévention.


Communications orales

Le monde de la rue : radioscopie des gangs de rue et de l'itinérance

  • L’adhésion à la culture des gangs de rue : un facteur spécifique de la persistance dans le crime à opérationnaliser et à valider empiriquement
    Chantal Fredette (UdeM - Université de Montréal), Jean-Pierre Guay (UdeM - Université de Montréal)

    L’importance accordée aux gangs de rue n’est pas sans rapport avec les résultats d’études concluant que les délinquants qui les fréquentent sont de plus grands producteurs de crimes. Au nombre des explications de l’influence de l’appartenance aux gangs sur les conduites délinquantes se trouvent les attributs de la culture de gangs. La proposition, en effet, la plus couramment recensée dans la littérature est que l’appartenance aux gangs confère une identité qui se manifeste par l’attachement à une culture spécifique. Or, s’il existe en criminologie une notion qui alimente les débats sur les origines de la délinquance, c’est nul doute celle de la culture des gangs. Malgré une très longue tradition de recherches sur les sous-cultures délinquantes, la culture de gangs a fait l’objet de peu d’études visant à définir ses paramètres afin qu’elle puisse être soumise à un examen empirique rigoureux. Pour remédier à la situation, une grille de mesure de la culture des gangs a été élaborée à partir de la littérature, puis soumise à des panels d’experts afin d’en valider le contenu. En plus d’être administrée dans le cadre d’une collecte de données menée auprès de contrevenants mineurs et adultes, sa fidélité est aussi mise à l’épreuve par des cliniciens. Cette communication a pour objectif de présenter la grille de mesure de la culture de gangs et les premiers résultats de sa validation.

  • Rompre avec la rue : facteurs de réussite de la sortie de rue des jeunes itinérants de la région de Dakar, Sénégal
    Véronique Gilbert (Université d’Ottawa)

    Dans de nombreux pays en voie de développement, l’itinérance juvénile en milieu urbain a principalement été étudiée de manière à en comprendre les causes et à tenter de rendre compte du quotidien des jeunes sans-abri. Toutefois, la plupart de ces recherches semblent se conclure là où je souhaite commencer, me concentrant sur le processus de sortie de rue en demandant comment et pourquoi certains enfants de la rue réussissent à sortir de ce milieu, tandis que d’autres y grandissent et deviennent des adultes de la rue. M’appuyant sur une recherche terrain ethnographique effectuée en collaboration avec l’organisme Samusocial Sénégal à l’été 2011, j’estime que loin d’être un processus linéaire, la sortie de rue est composée de va-et-vient physiques mais aussi sociaux et comportementaux entre la rue et la non-rue. Il ne suffit pas que le jeune ne soit plus physiquement dans la rue pour dire qu’il en est sorti : il apparaît plus facile de sortir l’enfant de la rue que la rue de l’enfant, puisqu’il s’y suradapte, se reconstruisant un système de valeurs et de conduites qui lui permettent de sublimer les traumatismes liés à la vie de rue dans une logique de survie. De même, à la suite d’auteurs qui estiment qu’une combinaison de facteurs push et pull poussent et attirent simultanément les enfants à la rue, je suggère que des facteurs push out et pull out en favorisent la sortie, dont les mauvaises conditions de vie et la présence active des institutions de prise en charge.

  • L'itinérance autochtone à Val-d'Or : expériences et solutions
    Saïd Bergheul (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Stéphane Grenier (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Oscar LABRA-LABRA (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)

    La migration des personnes autochtones vers les centres urbains apporte beaucoup plus de bénéfices que d’inconvénients. Cela étant dit, lorsque les communautés se rencontrent, souvent sont mises à nues leurs principales faiblesses et lacunes. La communication traitera de ces faiblesses et de ces lacunes. La problématique qui sera centrale à notre exercice sera celle de l’itinérance. En effet, l’itinérance nous renvoie directement à la personne humaine et à notre capacité en tant que collectivité à produire de la solidarité. La façon dont nous nous occupons des plus vulnérables parmi nous est le reflet de notre humanité. La communication traitera de trois éléments distincts. Cette communication est tiré de notre engagement social en tant que chercheur auprès de l’organisme La Piaule de Val-d’Or. Premièrement, il sera question de l’itinérance autochtone à Val-d’Or. Nous tâcherons de la caractériser, de l’expliquer et de la comprendre de façon dynamique dans l’urbanisme local. Deuxièmement, il sera question de l’inscription de cette itinérance autochtone dans le dispositif de services et de prise en charge locale. Nous aborderons les adaptations culturelles nécessaires à cette prise en charge pour prévenir les problèmes de santé de cette population et les risques de propagation du VIH/SIDA. Finalement, nous aborderons la question de la criminalité que cette problématique amène pour voir comment elle s’insère dans l’ensemble des éléments dont il aura été question.

  • Comprendre les gangs de rue : l'envers de la médaille et les facteurs de protection
    Jean-Pierre GUAY (UdeM - Université de Montréal), Geneviève Parent (UdeM - Université de Montréal)

    Au cours des 20 dernières années, notre évaluation du risque de récidive s’est grandement améliorée. Toutefois, il semble que nous ayons atteint un plafond dans la validité prédictive des instruments d’évaluation du risque. En effet, les nouveaux instruments ne sont pas supérieurs à leur précédant en terme de qualité de la prédiction. L’une des explications apportées à ce plafonnement est l’absence de considération des facteurs de protection au sein de ces instruments. Afin de contrer cette limite, des chercheurs néerlandais ont développé un instrument n’évaluant que les facteurs de protection : le SAPROF. Cette communication libre a pour objectif de présenter les résultats préliminaires concernant les facteurs de protection chez les jeunes contrevenants associés aux gangs de rue. Plus spécifiquement, nous décrirons le SAPROF et la représentation des 17 facteurs de protection chez les jeunes contrevenants en comparant les membres de gang de rue et les non-membres. De plus, nous aborderons les limites à l’application du SAPROF à une population mineure.

  • Comprendre les gangs de rue : une étude de l'utilité d'une approche multidimensionnelle pour étudier la délinquance des membres
    Chantal FREDTTE (UdeM - Université de Montréal), Jean-Pierre Guay (UdeM - Université de Montréal)

    Les travaux de recherche sur les caractéristiques des délinquants associés aux gangs de rue indiquent clairement que ces derniers sont aux prises avec des facteurs de risque criminogènes importants, et demandent une surveillance et une intervention accrues (Hemmati, 2006; Esbensen, Winfree, He et Taylor, 2001; Hill, Howell, Hawkins et Battin-Pearson, 1999). Bien que ces délinquants semblent poser un certain nombre de difficultés en matière d'évaluation et de gestion du risque, peu d'efforts ont été déployés afin de connaître les facteurs associés à la récidive chez ces derniers. Cette conférence a pour objectif de présenter les premiers résultats de l’étude de la délinquance des délinquants associés aux gangs de rue à l’aide d’un modèle multidimensionnel des gangs. Les participants, une soixantaine de jeunes évalués dans les Centre jeunesse du Québec, ont été évalués à l’aide d’un protocole financé dans le cadre d’une action concertée. Les différences entre les membres et les non-membres ainsi que le lien entre les différents facteurs de risque spécifiques aux gangs et la délinquance seront présentés. Les implications relative à la mesure du phénomène des gangs et celles liées à l’évaluation du risque seront discutées.

  • L’impact de la construction identitaire sur les conceptualisations du risque chez les jeunes itinérants
    Sue-Ann Macdonald (UdeM - Université de Montréal)

    Le but de cette présentation est de diffuser les résultats d’un projet de recherche
    qui s’intéressait aux représentations du risque chez les jeunes itinérants à
    Ottawa. Plus précisément, elle s’intéressait à appréhender les constructions du
    risque que font les jeunes de la rue eux-mêmes, d’autant plus que ces jeunes
    sont définis comme un groupe à risque. Si le risque est plus souvent défini de
    manière stricte comme le mal éventuel, dans cette étude, il est défini plus
    largement intégrant l’idée des opportunités et prises de risque. Ancrée dans une perspective double du
    constructionnisme social et de l’interactionnisme symbolique, cette recherche permettait
    de saisir comment les jeunes définissent leur capacité à estimer, gérer, éviter
    ou prendre des risques. Les bifurcations
    qui se sont manifestées par les opportunités et les hasards offerts par la rue et
    l'impact ultérieur sur leurs identités en construction ont joué des rôles
    importants sur leurs pratiques et gestions de risque. L’utilisation d’une perspective longitudinale
    (de un à deux ans) a permis de suivre comment la construction identitaire des
    jeunes observés a influencé leurs perception du risque et leurs pratiques de
    débrouillardise. Pour y
    parvenir, cette recherche s’inscrivait dans une approche ethnographique pour
    mieux comprendre le monde des jeunes de la rue, utilisant des méthodes
    d'observation participante et dévoilée et des entrevues informelles variées.

  • Comprendre les gangs de rue : une étude sur l’ajustement psychologique des jeunes associés aux gangs de rue
    Sébastien DUBOIS (UdeM - Université de Montréal), Catherine Laurier (CJM – IU - Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire), Claudia MORIN (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Les jeunes contrevenants représentent une population où les troubles de santé mentale sont très présents. Très peu d’études s’intéressant à la santé mentale ont porté spécifiquement sur la sous-population des jeunes contrevenants associés aux gangs de rue. Néanmoins, les jeunes associés aux gangs sont exposés à plusieurs facteurs de risque qui peuvent induire le développement de troubles d’adaptation ou de troubles mentaux plus sévères.

    Cette communication a pour objectif de présenter les premiers résultats d’une étude portant sur les traits de la personnalité et la santé mentale des jeunes contrevenants associés aux gangs de rue.

    Au cours de cette présentation, les difficultés psychologiques et les traits de personnalité des jeunes contrevenants seront présentés sous l’angle des facteurs de risque de l’association à un gang de rue, mais aussi sous l’angle des conséquences liées à l’exposition à la violence inhérente dans la vie de ces jeunes impliqués dans les gangs. Nous discuterons plus spécifiquement des événements traumatiques vécus par les jeunes associés aux gangs de rue, du trouble du stress post-traumatique qui peut en résulter ainsi que des troubles intériorisés que présentent ces jeunes.

  • Comprendre les gangs de rue : l’effet de l’affiliation aux gangs de rue sur la détresse psychologique
    Sébastien Dubois (UdeM - Université de Montréal), Jean-Pierre Guay (UdeM - Université de Montréal), Catherine LAURIER (CJM – IU - Centre jeunesse de Montréal - Institut universitaire)

    En Amérique du Nord, près d’un adolescent sur cinq souffre d’une détresse émotionnelle ou psychologique (Costello, 1989). Cette tendance est particulièrement exacerbée en ce qui concerne les jeunes délinquants. En effet, plusieurs travaux suggèrent qu’entre 60 et 70% des jeunes entre 12 et 17 ans en institutions présentent au moins un diagnostic de trouble mental (Abram, Teplin & McClelland, 2003; Atkins, Pumageria & Rogers, 1999; Wasserman & al. 2002). De plus, il existerait un lien non négligeable entre ces troubles psychologiques et les comportements délinquants (Biederman, Spencer, 1999;Connor, 2002;Steiner et coll., 1997; Cauffman et coll., 1998;Loeber & Derzon, 1998;Larkin et coll., 2010). Or certains travaux suggèrent que la délinquance elle-même pourrait contribuer à accentuer le risque de vivre des traumatismes psychologiques chez ces jeunes contrevenants(Corcoran et al., 2005). L’objectif de cette présentation est d’approfondir nos connaissances quant à la santé mentale de jeunes délinquants particulièrement à risque de vivre de telles expériences traumatisantes, à savoir les jeunes contrevenants ayant fait l’expérience des gangs de rue. Les résultats portant sur une soixantaine de délinquants évalués à l’aide du MAYSI-2 seront présentés afin d’étudier le lien entre l’affiliation au monde des gangs de rue et son impact sur les différentes détresses psychologiques. Les implications pour l’intervention auprès de ces jeunes seront discutées.


Communications orales

Les savoirs en perspectives : du paradigme scientifique à la connaissance, par l'action au savoir dans la quotidienneté

  • La mise en place et l’évaluation d’un programme d’intervention visant le bien-être des enfants en contexte autochtone : apports significatifs d’une recherche-action participative
    Anne-Laure Bourdaleix (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Marguerite LOISELLE (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)

    Cette communication présentera les résultats d’une recherche-action participative menée sur près de cinq années (2006-2011) par une équipe de chercheures de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et par la communauté algonquine de Kitcisakik. Cette recherche, intitulée « Le retour des jeunes enfants dans la communauté algonquine de Kitcisakik : une recherche-action visant l’engagement de la communauté envers la santé et le bien-être des enfants », a permis la mise en place d’un programme d’intervention orienté selon trois cibles : affective, de vie quotidienne et culturelle-scolaire. Elle a réalisé le suivi du développement de ce programme et des actions en lien avec celui-ci, pour aboutir à une évaluation sommative. La communication exposera les principaux résultats de cette recherche en expliquant ce qui a favorisé ou empêché l’atteinte des cibles ; en faisant état des forces et des défis pour la communauté ; et en insistant sur l’apport d’une telle recherche tant pour les communautés autochtones que pour la communauté scientifique.

  • Les usages des récits de légitimation en travail social
    Josée-Anne Lapierre (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Le travail social s’inscrit dans un contexte post-moderne d’effritement des grands récits légitimateurs et de montée de la performativité (Lyotard, 1979), essor par ailleurs constaté au sein des milieux de pratique (Chouinard et Couturier, 2006). « Les normes, les valeurs collectives, les modèles culturels qui légitimaient les pratiques du travail social, connaissent des bouleversements importants » (Franssen, 2005). Devant l’ampleur de ces transformations, cette recherche vise à documenter les récits de légitimations déployés par les travailleurs sociaux en milieu institutionnel, considérant à l’instar de Lyotard (1979) que la légitimation est construite au fil des interactions, par des consensus partiels et locaux. Les récits de légitimation ont été identifiés par le biais d’entrevues semi-dirigées avec neuf intervenants sociaux québécois. Une analyse narrative thématique et performative a amené à discerner les thèmes principaux sur lesquels s’appuient les récits de légitimation, ainsi qu’une variété de stratégies rhétoriques employées pour justifier l’action. Nous en concluons que les légitimations utilisées permettent difficilement la « prise en compte » (Karsz, 2004) du destinataire de l’intervention sociale. Cette communication met ainsi de l'avant un concept rarement utilisé en travail social, soit la légitimation; elle permet aussi une mise à distance de l'immédiateté des "bonnes raisons" employées pour justifier l'action en travail social.

  • Une recherche-action participative en milieu autochtone : des outils référentiels pertinents et une méthode de recherche utile au bien-être de la communauté
    Anne-Laure Bourdaleix (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Marguerite Loiselle (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)

    Cette communication porte sur une recherche-action participative intitulée "le retour des jeunes enfants dans la communauté algonquine de Kitcisakik:..." qui a durée près de cinq ans (2006-2011). Cette communauté est sise au cœur de la forêt boréale en Abitibi. Elle a implanté progressivement, entre 2005 et 2011, sa première école primaire. La recherche a été entreprise à la demande d'intervenants de la communauté préoccupés du fait que depuis 1955 leurs enfants n'ont jamais été scolarisés dans leur milieu mais ont été retirés de leurs familles 10 mois par année pour fréquenter d'abord un pensionnat pour enfants autochtones, de 1955 à 1973, puis à la ville, de 1973 à 2005. Les parents n'avaient donc aucun modèle parental ni aucune expérience d'être parents à temps plein d'enfants d'âge du primaire. Dans un premier temps, la recherche devait identifier les besoins des parents puis, dans un deuxième temps, mettre en œuvre des stratégies pertinentes de réponse à ces besoins et en observer les effets. Elle devait aussi examiner et expérimenter des façons de collaborer entre familles-communauté-école. Cette communication présentera deux outils référentiels (ou cadres conceptuels) qui ont été développés par l'auteure afin de refléter, aussi fidèlement que possible, les réalités autochtones. Ces outils ont guidé les démarches de la recherche et l'analyse de ses résultats. Les démarches méthodologiques de la recherche seront également décrites et explicitées.

  • Implantation et réalisation d'un programme d'action sociale par le cirque à Kitcisakik
    Marguerite LOISELLE (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue), Micheline Potvin (UQAT - Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue)

    Le Cirque social s’inscrivait en réponse à un besoin ludique exprimé par les jeunes lors d’une étude de besoins dans le cadre d'une recherche nommée Le retour des jeunes enfants dans la communauté algonquine de Kitcisakik : une recherche-action visant l’engagement de la communauté envers la santé et le bien-être des enfants. Le rapport de cette recherche sera publié en décembre 2011. Cette partie de la recherche consistait à organiser, observer et évaluer l’impact de la réalisation d’activités sociales de cirque comme instrument de participation sur le développement personnel des jeunes participantEs de la communauté algonquine de Kitcisakik. Le cirque social est inspiré par l’approche de la pédagogie circulaire développée par le Cirque du Soleil. L’intervention dans le cadre d’activités d’été a été la réalisation d’une série d’ateliers, tels jonglerie, diabolo, monocycle, etc. avec 65 jeunes dont l’âge oscillait entre 5 et 28 ans. Elle visait le développement de la perception positive chez les participantEs par l’apprentissage de techniques de cirque. Chez les animateurs et animatrices jeunes adultes, l’intervention voulait leur donner un instrument multiplicateur de leurs contacts positifs avec les plus jeunes de la communauté et leur ouvrait la voie pour devenir des modèles positifs et crédibles.

    Les objectifs de cette recherche ont été atteints presqu'en totalité et l'activité se poursuit dans la communauté. Elle est pérenne.

  • L'engagement dans l'enquête sociale et la production de connaissances instrumentales : une perspective théorique sur la question de la scientificité dans le pragmatisme de J. Dewey
    Jérôme Cormier (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    La philosophie pragmatiste de John Dewey(1859-1952) substitue à une conception fixe ou absolue de la connaissance, le concept d'enquête, soit un acte engendrant l'intelligibilité d'une situation problématique. Cette définition instrumentale de la connaissance implique une conception adéquate de la science. Celle-ci y constitue une technique de contrôle de l'enquête. La puissance de la science réside spécifiquement dans sa pratique expérimentale. Cette conception procédurale et instrumentale de la connaissance implique que l'enquête sociale n'a d'objet logique qu'à la condition expresse de provenir d'une situation problématique contingente, qui la fait exister. En effet, l'enquête ne peut être contrôlée consciemment qu'à travers des opérations et des procédures de transformation, dont les conséquences, fournissent le contenu de la connaissance. L'enquête sociale nécessite ainsi l'engagement dans la transformation expérimentale de la société, ce qui soulève la question de la neutralité du chercheur de façon particulièrement aiguë; et plus encore suivant la conception que Dewey donne des problèmes sociaux. En effet, ceux-ci impliquent nécessairement un conflit (struggle) entre des formes institutionnelles établies et d'autres formes émergentes. La position de Dewey est implicite: si la connaissance constitue la capacité d'action, donc la virtualité du pouvoir, ce que l'on qualifie de « neutralité » est relatif au consensus entre parties prenantes, à l'accord dans l'action.

  • La reconnaissance scientifique au Québec : étude de cas des Prix du Québec scientifiques
    Josianne Gervais (INRS - UCS - Institut national de la recherche scientifique - Urbanisation Culture Société)

    Cette conférence traite du prix d’excellence comme forme de reconnaissance scientifique. Nous porterons une attention particulière aux Prix du Québec scientifiques, instaurés en 1977, ainsi qu'à La politique québécoise du développement culturel (1978) et au livre blanc Un projet collectif énoncé d'orientations et plan d'action pour la mise en œuvre d'une politique québécoise de la recherche scientifique (1980).

    Au Québec, la Loi pour encourager la production d’œuvres littéraires ou scientifiques de 1922, mise de l'avant par Athanase David, donna lieu à une première forme de reconnaissance de l’apport des artistes et des scientifiques à la société québécoise. À cette forme de reconnaissance, se sont ajoutés, en 1944, les prix de l’ACFAS. Institués en 1977, les Prix du Québec marquèrent, quant à eux, une nouvelle étape dans la reconnaissance scientifique et culturelle au Québec. Cette période charnière du passage de la décennie de 1970 à 1980 fut aussi marquée par La politique québécoise du développement culturel et par Un projet collectif, dont l’influence a été déterminante sur les institutions scientifiques et culturelles au Québec.

    Cette communication vise à contribuer à la réflexion sur le rôle des prix d’excellence au Québec. L’approche historique privilégiée permet de tracer les contours de la reconnaissance scientifique à partir des actions de l’État québécois et, à terme, de rattacher ces observations au contexte actuel de la société du savoir.

  • Penser en dehors de la boîte : la proxémie, un outil conceptuel et pratique pour l’interdisciplinarité et la co-construction de connaissances
    Louise Caroline Bergeron (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    En contraste avec la catégorisation conceptuelle, qui constitue le modèle actuel dominant de la représentation mentale, nous allons présenter la proxémie, comme mode alternatif de représentation de la classification : à la fois perspective, modèle et méthode de représentation située.

    Nous allons examiner la catégorie multilatéralement, par l’étymologie du mot catégorie et sa parenté avec l’agora et par l’idée d’espaces personnels chez Edward T. Hall. Nous allons également soulever les convergences avec les travaux d’Eleanor Rosch, et avec la catégorisation comme conception privilégiée de l’organisation des connaissances personnelles ou collectives.

    Nous allons ensuite expliciter les particularités de trois aspects de la proxémie, en tant que perspective, modèle et méthode. Comment, comme perspective, elle évite les écueils des habitudes mentales perpétuées par la pensée sous mode catégorique ; comment, comme modèle, elle évite le cloisonnement catégorique et correspond davantage à la réalité d’un monde pluriel et relatif ; et enfin comment, comme méthode, elle permet de faciliter les interfaces multiples entre soi, les autres et le monde, en remplaçant les dynamiques confrontationnelles par des dynamiques convergentes.

    Une période de discussion, conduite sous mode proxémique, suivra la présentation pour illustrer en l'appliquant comment un projet et des échanges peuvent être enrichis par l’emploi de cette méthode.

  • Les multiples facettes du concept d’engagement : une clé incontournable pour la compréhension des rapports sociaux, des réactions émotionnelles jusqu’aux relations internationales
    Michel Aubé (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Le concept d’engagement est apparu formellement au début des années 1960, quasi simultanément dans plusieurs disciplines des sciences humaines. Son influence persiste toutefois jusqu’à nos jours, et elle apparaît aux fondements des phénomènes de négociations internationales en sciences politiques, de la sociologie de la coopération et de la communication dans les petits groupes, de la théorie de l’intentionalité en philosophie de l’esprit, de la pragmatique des actes de langage en linguistique, des phénomènes d’influence et de persuasion en psychologie sociale, de la coordination au sein des systèmes multi-agents en intelligence artificielle distribuée, de la modélisation des émotions et des processus affectifs en psychologie cognitive et en robotique appliquée. L’idée sous-jacente en est que la coordination des rapports sociaux repose, même implicitement, sur une base contractuelle qui relie les agents entre eux et commande une régulation des activités de coopération. Malgré des différences importantes entre les domaines d’applications du concept, de nombreuses convergences sont identifiables, notamment sur le caractère intensément motivationnel des engagements, sur leur lien avec la gestion des ressources et sur leur rôle dans la structuration des intentions. La communication présentera la définition et les principales applications du concept dans les diverses disciplines ciblées, puis tentera d’en abstraire les éléments communs afin d’en proposer une définition générique.


Communications orales

Pratiques professionnelles et représentations sociales de l'intervention

  • Communauté ou proximité : l'exemple de la police vaudoise
    Ophélie Noel (UdeM - Université de Montréal)

    Dans notre thèse, nous travaillons sur l’évolution des pratiques de police. Depuis sa création, elle s’est éloignée des activités réactives pour adopter un fonctionnement plus proactif. Actuellement, la police de communauté est une philosophie qui reçoit un large consensus. Néanmoins, sa mise en œuvre varie très largement d’un pays à l’autre. Cette malléabilité se ressent également sur l’une des notions qui est au cœur de cette approche: la communauté. Comment la police peut-elle continuer à créer ou à développer le sentiment de sécurité de la communauté alors qu’elle ne sait pas toujours comment se définit la communauté ?

    Pour apporter des éléments de réponse à cette problématique, nous commencerons par présenter de quoi est fait le concept de communauté en criminologie et en sociologie. Sur le socle géographique, quatre éléments se combinent pour la définir. Nous poursuivrons en présentant la méthodologie qualitative que nous avons suivie. Nous terminerons en présentant les résultats préliminaires de notre recherche c'est-à-dire en tentant de comprendre comment est ce que les policiers vaudois (Suisse) en sont venus à adopter la proximité plutôt que la communauté. Il s’agit avant tout de comprendre ce que représente la proximité et quels sont les liens que l’on peut tisser entre la théorie et la pratique. En guise de conclusion, nous nous proposons de développer les applications possibles de ces résultats.

  • Représentations sociales d'intervenants sur la punition corporelle et implications pour la pratique
    Catherine Bélanger Sabourin (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Au Canada, les parents ont le droit de « corriger » physiquement un enfant en usant d’une force « raisonnable ». La punition corporelle demeure un sujet délicat tant pour les parents que pour les intervenants sociaux. Elle est tantôt perçue comme éducative, tantôt comme violente. Comme les représentations sociales vont de pair avec les pratiques sociales, on peut se préoccuper des représentations des intervenants, car elles trouveront forcément écho dans leurs interventions. Cette communication vise à diffuser les résultats d’un mémoire en travail social et à partager un espace de réflexion sur le sujet. En effet, divers constats ressortent de cette recherche qualitative menée auprès de huit intervenants. La très grande majorité des participants ont eux-mêmes vécu la punition corporelle dans leur enfance et ne connaissent pas l’état actuel des lois encadrant cette pratique. De plus, les intervenants les plus favorables n’ont pas remis en question les pratiques de leurs parents et s’y fient pour définir une punition corporelle acceptable. Plusieurs nomment un sentiment d’impuissance dans l’intervention avec les parents convaincus du bien-fondé de cette pratique. Ce sentiment semble conduire à l'utilisation d'un pouvoir coercitif et d'un discours légal erroné dans l’intervention. C’est au processus de conscientisation, nécessaire au changement et à l’amélioration continue des pratiques d’intervention sociale, que cette communication souhaite contribuer.

  • Les processus et produits de la construction culturelle du travail de rue
    Annie Fontaine (Université Laval)

    Cette communication présente la démarche et les résultats d’une recherche doctorale qui a interrogé comment se construit un univers de références commun autour du travail de rue alors que cette forme d’intervention hors-murs mise sur une adaptation continuelle aux contextes dans lesquels elle s’exerce. Fondée sur une démarche d’observation participante, cette enquête ethnographique a cherché à déceler comment les travailleurs de rue négocient entre eux et avec d’autres les usages et les significations de cette pratique. Sous l’éclairage « goffmanien » de la métaphore théâtrale, les résultats de cette investigation mettent en lumière la mise en scène quotidienne des activités routinières et des conversations ordinaires par lesquelles ces acteurs coordonnent en coulisse leurs visions et leurs actions, bâtissent leur place dans le décor du milieu et mobilisent un stock de références partagé avec leur public lors des représentations de leur rôle d’intervention. Cette recherche explicite les processus par lesquels se produit et se renouvelle le bassin de références continuellement négocié que mobilisent les travailleurs de rue et dépeint quelques produits de ce processus de culturation illustrés par exemple dans leur rapport singulier à l’espace-temps, à autrui, à l’action et aux cadres sociaux. La conclusion de cette thèse invite à prendre en compte la consistance mouvante qui donne sens et forme à toute pratique sociale.

  • Les défis de l'intervention sociale auprès d'aînés en situation d'autonégligence
    Marie BEAULIEU (UdeS - Université de Sherbrooke), Fiona Neesham-Grenon (UdeS - Université de Sherbrooke)

    La négligence de soi chez les aînés est un phénomène de plus en plus préoccupant dans la communauté scientifique internationale et au sein des équipes de professionnels appelées à travailler avec la population aînée et ce, de différents domaines (ex: travail social, droit, médecine, santé et sécurité publique, etc.). La littérature révèle que l'intervention, peu importe le domaine, s'avère la plus difficile auprès des personnes ayant des comportements autonégligents, particulièrement lorsqu'ils refusent l'aide ou les services qu'on leur offre. Le jugement professionnel est alors influencé par un sentiment d'impuissance, la nécessité de balancer les valeurs d'autodétermination et de sécurité, en plus de négocier les défis posés par le contexte organisationnel qui encadre sa pratique.

    Pour identifier les compétences des travailleurs sociaux en intervention auprès d'aînés qui se négligent, nous avons mené des travaux de recherche au cours desquels une dizaine de travailleurs sociaux ont été interviewés. Le contenu de cet exposé se base sur l'analyse thématique de ces entrevues. Notre exposé mettra l'accent sur les défis posés dans la pratique des travailleurs sociaux qui interviennent auprès d'aînés en situation d'autonégligence. Plus particulièrement, notre regard se portera sur les valeurs et les compétences qu'ils mettent de l'avant dans ces situations d'intervention des plus complexes, en termes de ressources mobilisées et de stratégies d'intervention utilisées.

  • Perception du soutien social chez les adolescentes victimes d'agression sexuelle
    Jacinthe BOILEAU (UdeM - Université de Montréal), Isabelle DAIGNEAULT (UdeM - Université de Montréal), Olivia Regnault (UdeM - Université de Montréal)

    Ce projet s’intéresse au rôle du soutien social dans l’ajustement post-traumatique de victimes d’agression sexuelle. De nombreuses études soulignent en effet le rôle protecteur du soutien mais plusieurs autres viennent nuancer son impact bénéfique (Ullman, 1996 ; Feiring, Taska & Lewis, 1998). Une approche qualitative permet de s’intéresser au processus complexe par lequel le soutien influence l’ajustement post-traumatique ce qui permet de mieux cerner et nuancer les caractéristiques du soutien qui jouent un rôle dans l’ajustement des victimes. Les objectifs visés dans la présente étude consistent à décrire en profondeur et mieux comprendre comment des adolescentes victimes d’agression sexuelle (n=8) perçoivent le soutien social qu’elles reçoivent. Les propos recueillis lors d’une entrevue clinique ont été traités de manière qualitative à l’aide du logiciel QDA Miner et de l’analyse thématique (Paillé & Mucchielli, 2006). Les premiers résultats des analyses seront présentés. Mieux comprendre les caractéristiques aidantes ou non du soutien aux victimes pourrait permettre d’outiller adéquatement leurs proches et amis et de favoriser chez eux des conduites de soutien plus appropriées.

  • Travail social auprès de patients en fin de vie dans les centres hospitaliers montréalais
    Léonie Archambault (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Bien que les centres hospitaliers soient l'endroit où meurent le plus de Québécois, il est difficile d'y obtenir des soins palliatifs et les personnes décèdent souvent dans les lits de soins aigus (Saint-Arnaud et al., 2007). Les travailleurs sociaux oeuvrant en centres hospitaliers peuvent ainsi être appelés à intervenir auprès de patients en fin de vie. S'il existe des normes de pratique en centre hospitalier formellement établies par l'Ordre professionnel des travailleurs sociaux, nous postulons que les intervenants sont aussi influencés par d'autres repères normatifs, par des conditions associées aux ressources et à l'administration du réseau de la santé, par des valeurs sociales ou personnelles ainsi que par des intérêts stratégiques. Dans ce contexte, comment les travailleurs sociaux contribuent-ils à favoriser une «bonne» fin de vie pour leurs patients? Cette recherche vise à mettre en lumière les enjeux liés au travail social auprès de personnes en fin de vie dans les centres hospitaliers montréalais, ainsi qu'à faire ressortir la manière dont les intervenants conjuguent des logiques et des principes souvent opposés dans le but de favoriser la «bonne» fin de vie. Sur le plan de la méthode, neuf travailleurs sociaux provenant de quatres hôpitaux montréalais ont été interviewés. L'analyse de leurs discours s'inspire de la sociologie de l'expérience (Dubet, 1994) et permettra de cerner les particularités du réseau public de santé et du travail social au sein de celui-ci.

  • Le génogramme libre dans l’intervention familiale : potentiels thérapeutiques et risques cliniques
    Sophie GILBERT (UQAM - Université du Québec à Montréal), David Lafortune (UdeS - Université de Sherbrooke)

    Dans un contexte national où la prévalence de la maltraitance et de la négligence n’est plus à démontrer (Trocmé, 2005), développer de nouvelles alternatives dans l’intervention spécialisée auprès de famille en difficulté est un enjeu d’actualité (MSSS, 2004). Les résultats préliminaires d’une recherche-action qualitative visant l’implantation du génogramme libre (Santelices, 1999) – soit la représentation dynamique et associative de la famille sur au moins trois générations – dans l’intervention communautaire auprès de jeunes parents en difficulté (18 à 30 ans), révèlent à la fois le potentiel thérapeutique de cet outil, mais également les risques cliniques qui sont inhérents aux modalités de sa passation. Des extraits de génogrammes et d’entrevues illustreront ainsi comment le dispositif spécifique du génogramme libre invite le parent à « projeter » certains aspects des problématiques intergénérationnelles, qui témoignent de difficultés dans les liens qui l’unissent à l’enfant et aux autres membres de sa famille (Tuil, 2005). Néanmoins, nous verrons dans quelles mesures ce dévoilement projectif peut parfois s’accompagner de réactions défensives de la part du parent (p.ex. : inhibition, perte de consistance du discours), particulièrement lorsque le clinicien s’engage dans une activité interprétative outrancière des éléments représentés dans le génogramme, dans le but de proposer des moyens pour prévenir ces risques cliniques.

  • Coproduction d'un programme d'empowerment AVEC, PAR et POUR les femmes séropositives au VIH sur les enjeux du dévoilement et du secret : la valeur de la recherche communautaire
    Mylène FERNET (UQAM - Université du Québec à Montréal), Côté FRANÇOISE (Université Laval), José K. CÔTÉ (UdeM - Université de Montréal), Jospeh Josy LÉVY (UQAM - Université du Québec à Montréal), Lyne Massie (UQAM - Université du Québec à Montréal), Maria Nengeh Mensah (UQAM - Université du Québec à Montréal), Joanne OTIS (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Destiné aux femmes vivant avec le VIH (FVVIH), "Pouvoir Partager/ Pouvoirs Partagés" (PP/PP) est une intervention sur la question du (non) dévoilement. Cette intervention est issue d’une riche aventure de recherches communautaires menées de 2002 à 2011 qui a impliqué 122 FVVIH, outillé 26 intervenantes, engagé 15 organismes communautaires et 6 chercheurs universitaires de façon récurrente sur cette délicate question. Cette présentation vise à décrire la trajectoire du "PP/PP" selon un modèle d'application des connaissances (AC) développé à la Chaire de recherche du Canada en éducation à la santé de l'UQÀM. Le modèle privilégié dans cette démarche est un modèle interactif dans lequel l’ensemble des acteurs concernés jouent un rôle actif et où la dynamique partenariale entre le milieu communautaire, les chercheurs universitaires et les décideurs est importante. Il suggère trois niveaux d’AC : développement de nouvelles connaissances scientifiques, utilisation des données probantes dans le développement d'intervention et le renforcement des capacités. Ce processus a permis la co-production d’un programme maintenant utilisé par des organismes partenaires de la province. Ce modèle d'AC illustre comment le cumul des connaissances co-produites, d'une étape à l'autre, sont réinvesties dans la co-production de nouvelles connaissances qui, une fois arrivées à saturation, ont la capacité de répondre aux besoins réels des milieux de pratiques et d'être partagées à plus large échelle.


Communications orales

Regards pluriels sur l'enfance

  • L’altruisme chez les enfants sourds et les enfants aveugles au Sultanet Oman et en Égypte : une étude transculturelle
    Sahar El Shourbagi (Sultan Qaboos Uinversity), Ahlam HASSAN (Université Senghor d'Alexandrie)

    L’étude actuelle vise à découvrir la prévalence d’altruisme chez les enfants sourds et ceux aveugles en Oman et en Egypte afin de déterminer la différence entre les sourds et les aveugles selon le genre, l’environnement, l’âge, ensuite définir les déterminants psychométrique de l’échelle de l’altruisme utilisé dans cette étude. Après avoir élaboré et validé une échelle pour l’altruisme, les deux chercheures l’ont distribuée à un échantillon de 92 enfants.

    Cette échantillon se compose de 19 sourds et 18 aveugles en Oman. Ensuite en Egypte : 19 sourds et 36 aveugles. Les résultats de la recherche se résument ainsi :

    1- Les enfants aveugles en Oman ont fait preuve de plus d’altruisme que ceux en Egypte. De même que les sourds en Oman qui ont fait la même preuve. Ce résultat peut être interprété par la situation économique et le service présenté aux enfants en Oman.

    2- Une différence significative de (0.01) entre les sourds et les aveugles en Egypte envers les enfants aveugles.

    3- Une différence significative de (0.01) à l’échelle de l’altruisme chez les sourds et aveugles, selon le genre (males –femelles), envers les males.

  • Des fantômes autour du berceau : récits de jeunes en difficulté de Montréal
    Caroline Baret (UQAM - Université du Québec à Montréal), Sophie GILBERT (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Les jeunes en difficulté que l’on nomme parfois « jeunes de la rue » sont sujets à beaucoup d’incompréhension et de stéréotypes alors qu’ils sont avant tout très vulnérables, frayant avec le monde de la toxicomanie, de la prostitution et des gangs criminalisés, sans parler d’une précarité des moyens de subsistance. À Montréal, des milliers de ces jeunes vivent dans une situation de très grande pauvreté ; et pour le tiers d’entre eux, ont des enfants.

    La naissance d’un enfant suppose, pour ses parents, un processus de deuil d’une position d’enfant afin de faire une place au nouveau-né au sein de la famille et d’accepter de nouvelles fonctions et responsabilités parentales. Pour Mélanie Klein, tout deuil est une reviviscence d’un deuil originel, lié à la première séparation maternelle. Ce deuil lié à la parentalité viendrait raviver d’anciennes blessures de l’enfance.

    Notre recherche interroge les enjeux liés à la parentalité, par une analyse qualitative descriptive et conceptualisante à partir d’entretiens semi-directifs, menés auprès de 30 jeunes parents. Nos résultats préliminaires confirment ce qu’une étude du GRIJA avait souligné : les jeunes de la rue ont connu dans leur enfance des ruptures répétées (notamment sous forme d’abandon, de deuil ou de placement). Comment ces expériences vécues à un âge tendre sont intégrés et compris par les jeunes ? C’est ce que notre communication présentera en laissant la place au discours des jeunes rencontrés sur leurs deuils passés.

  • Efficacité-terrain à 6 mois d’une intervention de type SCERTS auprès d’enfants autistes
    Dominique FORTIN (CRDITED - Site Gabrielle-Major), Julie MCINTYRE (CRDI Montérégie-Est), Céline MERCIER (UdeM - Université de Montréal), Maxime Montembeault (CRIUGM - Centre de recherche de l'Institut universitaire de gériatrie de Montréal), Sylvie NADEAU (Centre du Florès)

    PROBLÉMATIQUE: Le traitement des troubles envahissants du développement (TED) ne fait pas l’unanimité. Bien que de nombreuses approches soient proposées, celles-ci reposent sur peu de données probantes.

    OBJECTIF: Évaluer l’efficacité-terrain à six mois d’une intervention adaptée à partir du modèle SCERTS (Social Communication, Emotional Regulation and Transactional Support), auprès d’enfants ayant reçu un diagnostic de TED.

    MÉTHODOLOGIE: L’intervention, individuelle et de groupe, se déroulait en centre de jour, 12 heures par semaine. L’échantillon est constitué de 40 enfants (37 garçons, taux de rétention de 100%), d’un âge moyen de 4 ans. Les instruments de mesures, validés et standardisés en français, impliquaient l’observation des enfants et des entrevues avec les parents.

    RÉSULTATS: Des améliorations statistiquement significatives ont été observées sur 3 des 7 sections évaluées du Brigance Inventory of Early Development (motricité globale, langage, score global) et sur 3 des 5 domaines du Vineland Adaptive Behavior Scales (communication, autonomie dans la vie quotidienne, socialisation). Une réduction de la symptomatologie autistique a aussi été mesurée par le Childhood Autism Rating Scale (CARS).

    CONCLUSION: Ces résultats semblent démontrer que l’intervention de type SCERTS produit, à court terme, une amélioration sur l’âge développemental, les comportements adaptatifs et une diminution de la symptomatologie. Ils fournissent ainsi un appui critique à cette intervention.

  • Quand la délibération éthique permet de mieux comprendre la gestion des risques en protection de l'enfance
    Annie Lambert (UdeS - Université de Sherbrooke)

    L'intervention en protection de l'enfance est au coeur même de cette présentation, avec un focus particulier sur les espaces de questionnements éthiques pouvant se présenter à l'intérieur de la prise de décision, de la "gestion des risques". Dans une société où notre rapport aux risques se modifie, où nos rapports sociaux se judiciarisent et où les problématiques rencontrées par les professionnels sont de plus en plus complexes, quel est l'espace décisionnel disponible et comment les professionnels en arrivent-ils à prendre une décision qui leurs apparait juste? À partir d'une perspective constructiviste, où ont été utilisées les lunettes de la réflexivité et de la délibération éthique, nous avons mené une recherche auprès de professionnels de disciplines et de statuts différents oeuvrant dans un centre jeunesse. La mise en place de groupes de discussion et d'entretiens individuels a permis de recueillir de nombreux discours que nous avons analysés à l'aide du cadre de délibération éthique de Bossé, Morin et Dallaire (2006). L'analyse de ces discours nous a amené à "voir" le processus de décision, de gestion des risques, de l'intérieur et ainsi dégager des logiques d'action. Les résultats de notre recherche portent à réfléchir la présence de divers déterminants de la prise de décision mais plus particulièrement, à mettre en lumière les notions de postures professionnelles, de dialogue mais aussi de traduction, peu explorée jusqu'à maintenant en protection de l'enfance.

  • L'intérêt de l'enfant : notion polymorphe susceptible d'instrumentalisation ou de détournement
    Andréanne Malacket (UdeM - Université de Montréal)

    J’aborderai le concept d’intérêt de l’enfant et aurai pour objectif d’en dégager les subtilités et d’en vérifier la compréhension par les acteurs sociaux en prenant à partie l’exemple de l’avant-projet de Loi modifiant le Code civil et d’autres dispositions législatives en matière d’adoption et d’autorité parentale. Je postulerai que le caractère polymorphe du concept en permet l’instrumentalisation, les acteurs sociaux cherchant, par la représentation qu’ils s’en font, à défendre leurs intérêts. Ma méthodologie sera subdivisée en deux parties. D’abord, je m’attarderai à dresser l’historique de l’intérêt de l’enfant et en identifierai les fondements. Je chercherai aussi à en dégager les bases légales et à effectuer l’analyse doctrinale et jurisprudentielle de ses critères. En second lieu, j’examinerai les discours des 23 intervenants d’importance dans le cadre des consultations menées par la Commission des institutions sur l’avant-projet de loi susdit. En somme, je validerai mon hypothèse et exposerai mes résultats de recherche, qui démontrent que bien que les chercheurs universitaires aient une position ne cherchant pas à insister sur une dimension de l’intérêt de l’enfant convergeant vers leur mission, les propos des ordres professionnels, des groupes de pression et des organismes para-gouvernementaux sont à l’effet contraire. Enfin, l’intérêt de l’enfant n’ayant jamais fait l’objet d’une étude juridique approfondie, mon exposé contribuera à l’avancement des connaissances.


Communications orales

Socialisation, éducation, réhabilitation : au coeur du social

  • Balises pour l’amélioration de la réhabilitation dans les centres de détention
    Marlène Falardeau (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Introduction :La Loisur le système correctionnel du Québec, constitue, dans chaque établissement de détention, un fonds de soutien à la réinsertion sociale qui sert à établir des programmes annuels d’activités (sportives, scolaires, etc.) pour les personnes contrevenantes. Or, ces programmes ne sont pas sans faille, puisque, entre autres, 60% des condamnés sont des récidivistes.Objectifs : L’exposé vise à présenter les résultats d’une recherche originale réalisée auprès de détenus âgés de 18 à 25 ans qui avaient posé des gestes violents envers autrui. Cette étude cherchait à connaître le point de vue des jeunes sur leurs activités avant et pendant la détention, ainsi que sur celles projetées après leur mise en liberté.Méthodologie :La collecte des données s’est effectuée à l’aide d’entrevues semi-structurées et d’activités créatives (dessins, montages de photos) suivies d’entretiens non directifs. Une analyse thématique, verticale et transversale, a été utilisée.Résultat :Les activités significatives des jeunes démontrent des préoccupations axées sur le bien-être et les aspects économiques. Certaines activités leur permettent de canaliser positivement leur énergie et de réduire leurs conduites violentes. D’autres, au contraire, les poussent à la violence.Conclusion : Les données de la recherche permettent de proposer des recommandations pour les programmes d’activités en centres de détention.

  • Le rôle du « contrôle tempéramental exigeant de l’effort » comme prédicteur du niveau d’éducation atteint au début de l’âge adulte
    Thomas J. DISHION (Arizona State University), Gregory M. FOSCO (Pennsylvania State University), Kristina H. RACER (University of Oregon), Marie-Hélène Véronneau (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Problématique—Les nombreux départs à la retraite et la mondialisation rendent nécessaire la formation de travailleurs compétents ayant une scolarisation adéquate. Le contrôle tempéramental exigeant de l’effort (effortful control) est une variable négligée dans les modèles de prédiction de la scolarisation. Celui-ci regroupe la capacité à inhiber les impulsions et à ignorer les distractions pouractiver et maintenir l’attention sur une tâche importante dans une perspective à long terme.

    Objectif—Vérifier si le contrôle tempéramental est un prédicteur du niveau d’éducation à 23–25 ans, en contrôlant les prédicteurs établis.

    Méthode—998 élèves étatsuniens ont été recrutés en 6e année (12 ans ; 53% garçons, 42% Blancs). Les mesures sont présentées dans la figure (répondant en italiques). Le contrôle tempéramental selon l’élève et les parents a été mesuré avec le Early Adolescent Temperament Questionnaire–Revised (Ellis & Rothbart, 2005); l’enseignant a répondu à des questions similaires. Le niveau d’éducation varie de 1 (pas de diplôme) à 4 (diplôme universitaire). Le modèle d’équations structurales (Mplus v.6) a démontré l’existence des liens illustrés dans la figure (corrélations omises pour plus de clarté).

    Résultats/conclusion—L’étude corrobore notre hypothèse : le contrôle tempéramental est un prédicteur important du niveau de scolarisation. Promouvoir son développement chez les élèves pourrait contribuer à un niveau de scolarisation plus élevé chez les jeunes.

  • La scolarisation des Orphelins et Enfants Vulnérables au Burkina Faso : la place de la famille en question
    Georges Danhoundo (Université Laval)

    En Afrique de l’Ouest, en l’absence de mécanismes formels d’assistance sociale, les échanges au sein de la famille étendue faciliteraient un rééquilibrage des ressources et des chances. Que ce soit sous forme de transferts monétaires, de prestations de services, ces échanges ont été reconnus pour leurs potentiels de nivellement socioéconomique. Dans le cas spécifique des Orphelins et Enfants Vulnérables (OEV), il ne fait aucun doute que les réseaux familiaux africains occupent le rôle de filet social. La pratique du placement en institution est, somme toute, extrêmement marginale comparativement à ce que représente le filet social des réseaux familiaux étendus. Pa exemple, au Burkina Faso, on dénombre seulement une dizaine d’orphelinats. Il existe, par ailleurs, des jeunes de la rue et de nombreux enfants abandonnés, mais leur nombre est relativement restreint par rapport à ceux qui vivent en famille, tout en connaissant une croissance très importante dans certaines zones à l’intérieur du pays. Depuis quelques années, l’on constate néanmoins que les pratiques de solidarité
    familiale sont elles-mêmes de plus en plus mises à l’épreuve du changement social et de la crise économique. Dans le cadre de cette communication, il convient de s’interroger sur la place actuelle de la famille dans la diversité des itinéraires scolaires des Orphelins et Enfants Vulnérables (OEV) au Burkina Faso? En quoi les liens familiaux de ces enfants mettent-ils en évidence leur parcours scolaire?

  • Étude sur le cheminement scolaire et professionnel des immigrants ayant complété le programme de francisation
    Lysanne Lacoste-Guyon (Cégep Marie-Victorin), Louise MERCIER (Cégep de Saint-Laurent)

    Bien que la question linguistique soit au centre des valeurs québécoises, les immigrants allophones, en nombre inférieur aux immigrants maîtrisant le français à leur arrivée, sont sous-représentés dans les recherches faites sur l’immigration au Québec. Notre enquête s'intéresse au cheminement des étudiants allophones ayant terminé des études de francisation sur l'ïle de Montréal afin de dresser un portrait le plus exhaustif possible de leur intégration à la société d'accueil. Nous nous intéressons aux difficultés rencontrées ainsi qu'à leur stratégie d'intégration en emploi et à la société québécoise au cours des huit mois suivant la fin de leurs études en francisation. Ces données permettront aux institutions de niveau collégial qui dispensent des cours de francisation de mieux outiller la clientèle immigrante afin de faciliter prioritairement leur intégration en emploi, mais également leur intégration sociale, civique et culturelle. Au cours de l’année 2011, nous avons fait remplir le questionnaire 1 aux étudiants finissants (1 506 répondants) des 7 cégeps de l’île de Montréal et d’une Commission scolaire offrant la formation en francisation, afin de nous permettre de faire un portrait statistique de ces derniers. Par la suite, 148 répondants sur les 264 répondants de la première cohorte ont rempli celui-ci. Parmi les 148 répondants, nous avons réalisé 10 entrevues individuelles pour obtenir des données qualitatives.

  • L’impact du soutien de l’interviewer et de la résistance de l’enfant lors d’entrevue d’enquête en contexte d’allégations d’agression sexuelle
    Mireille CYR (UdeM - Université de Montréal), Jennifer Lewy (UdeM - Université de Montréal)

    Les entrevues d’enquêtes réalisées auprès de jeunes enfants sont complexes et influencées par de nombreux facteurs. Cette étude vise à éclaircir le rôle contributoire de 4 facteurs à la quantité de détails dévoilés par les enfants soient : l'adhésion au guide du «National Institute of Child Health and Human Development » (NICHD) utilisé internationalement pour interviewers des Enfants Agressés Sexuellement (EAS); l’âge et la résistance de l’enfant ainsi que l'attitude de l’interviewer. Au total, 90 entrevues (dont 45 entrevues qui adhèrent au guide du NICHD) d’EAS de trois à 13 ans interviewés par des policiers ont été analysées. L’analyse de régression indique que les facteurs prédictifs du nombre de détails dévoilés par les enfants sont (1) l'adhésion au guide du NICHD (2) la non-résistance de l’enfant, (3) l’âge plus avancé de l’enfant et (4) l'attitude non-soutenante de l’interviewer. De plus, une MANCOVA démontre que les interviewers qui adhèrent au guide emploient plus d'encouragements et plus d'instructions soutenants que ceux qui n'y adhèrent pas et qu’ils se comportent de façon similaire peut importe l’âge de l’enfant. Or, les jeunes enfants ont significativement plus tendance à refuser de coopérer. De plus, ils digressent davantage aux questions en changeant de sujet comparativement aux enfants plus âgés. En somme, les interviewers devraient adhérer au guide et s’adapter à l’âge de l’enfant particulièrement quand ils travaillent avec des enfants résistants.

  • Relation entre humour et résilience chez les étudiants de niveau collégial
    Sarah-Claude P.tourigny (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)

    Peu de recherches portent sur la relation entre l'humour et la résilience, pourtant l'humour peut favoriser la résilience d'un individu (Jourdan-Ionescu, 2004). Martin et al. (2003) distinguent 4 styles d'humour (affiliatif, auto-valorisant, agressif et auto-dévalorisant), chacun comprenant des caractéristiques associées à un niveau d'adaptation . L’objectif de la présente recherche consiste à mettre en relation ces styles d'humour et le score de résilience d’étudiants, faisant l’hypothèse que les deux premiers styles d’humour favorisent la résilience. L'échantillon comprend 80 étudiants (39 hommes et 41 femmes) d'un programme pré-universitaire du Cégep de Trois-Rivières, dont la moyenne d'âge est de 19,20 ans (ET = 1,27). Trois instruments de mesure ont été utilisés pour recueillir les données, soit le Questionnaire sociodémographique (Tourigny, 2011) permettant le contrôle des différences individuelles, le Questionnaire des styles d'humour (Martin et al., 2003) ainsi que l'Échelle de résilience (Wagnild & Young, 1993). Les résultats d'analyses préliminaires démontrent qu’il y a une relation positive significative entre les styles d'humour affiliatif et auto-valorisant et le score de résilience des étudiants (p < 0,05). La corrélation positive la plus élevée est notée entre le score d’humour affiliatif et le score de résilience, signifiant que les étudiants utilisant l’humour pour avoir de bonnes relations interpersonnelles sont plus résilients.

  • L'expérience de la participation citoyenne à l'adolescence : un levier pour devenir un citoyen réflexif?
    Isabelle Morissette (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Cette communication s’intéresse au vécu de participation citoyenne des
    adolescents et des adolescentes. Dans le contexte actuel, fortement marqué par
    différents incitatifs à cet engagement citoyen, il semble pertinent d’étudier
    comment les adolescents vivent cette expérience. Certaines études s’attardent à
    l’engagement des 18-30 ans au Québec. Or, on en sait beaucoup moins quant aux
    parcours d’acteur social des adolescents et sur la manière dont ils
    s’inscrivent dans une période de construction identitaire et d’expérimentation.

    Prenant forme à l’aide d’une méthodologie
    qualitative, les résultats de cette recherche tendent à démontrer que leur
    implication permette une affiliation sociale positive et une expérimentation
    concluante de démocratie délibérative. Il est également observé qu’elle soit source
    de reconnaissance sociale et révélatrice d’identité. On note toutefois une
    variabilité du pouvoir effectif des jeunes en fonction des normes en place et
    des acteurs adultes qui les côtoient.

    À la lumière de leur point de vue, les résultats interrogent les
    pratiques d’intervention favorisant un plein accès à la citoyenneté pour ce
    groupe social. Comment éviter l’instrumentalisation des pratiques démocratiques
    et faire en sorte que les adolescents aient un réel pouvoir d’action dans leur
    milieu de vie?

  • Générations et pratiques culturelles : vers une compréhension de la transmission des intérêts culturels
    Caroline Legault (Université Laval)

    La question des générations, qui est au coeur de notre projet de recherche doctorale s'intitulant L'engagement personnel dans le domaine de la culture, selon le discours de deux générations, est envisagée dans le cadre de notre communication. En effet, nous proposons une communication en trois temps. Premièrement, nous tenterons de définir le concept de génération (Mannheim, Lalive d'Épinay, Attias-Donfut) qui n'a pas la même significations que ceux de cohorte et de classe d'âges (Attias-Donfut). Étant donné qu'un individu né en période d'Après-guerre n'a pas vécu les mêmes événements de la même manière qu'un autre né dans les années 1970, nous verrons également ce que Attias-Donfut nomme effets de période, effets de génération et effets d'âge. Deuxièmement, nous tenterons de faire des liens entre nos deux générations (Baby-boomers et 30-40 ans) en observant les formes de transmissions et de solidarités familiales. Finalement, nous présenterons quelques résultats préliminaires issus de cinq cas retenus dans nos analyses. Il s'agira d'exposer comment les intérêts culturels peuvent se transmettre entre les deux générations, soit de manière descendante (des plus vieux vers les plus jeunes) ou ascendante (des plus jeunes vers les plus vieux).


Communications orales

Violence : de l'acte individuel aux dynamiques sociales

  • La polyvictimisation et ses effets sur les jeunes exposés à la violence conjugale
    Annie Dumont (Université Laval)

    Les preuves ne sont plus à faire en ce qui a trait aux nombreuses conséquences de la violence conjugale sur les jeunes qui y sont exposés (Spilsbury et al., 2007; Lessard et Paradis, 2003). On constate de plus l’existence de concomitance entre l’exposition à la violence conjugale et d’autres formes de victimisations (Hamby et al., 2010). Par ailleurs, on voit maintenant l’importance d’une vision plus holistique de la violence vécue par les jeunes, entre autres pour ceux travaillant auprès des enfants exposés à la violence conjugale (Stephens et al., 2000). C’est donc pour mieux connaitre les liens entre les différentes formes de violence et les conséquences de leur accumulation que le concept de polyvictimisation a été développé (Finkelhor et al., 2005). Dans le but de parfaire ces connaissances, notre recherche s’intéresse à la question suivante : dans quelle mesure le nombre de victimisations a-t-il une influence sur les conséquences vécues par les jeunes exposés à la violence conjugale? Pour y répondre, nous avons effectué l’analyse quantitative de données secondaires recueillies auprès de 2 800 jeunes québécois de 2 à 17 ans. Nous présenterons donc, à partir des connaissances existantes sur le sujet, la polyvictimisation et ses liens avec l’exposition à la violence conjugale, suivie des résultats de notre recherche.

  • Les femmes autochtones en milieu urbain et la violence conjugale : expérience et analyse des besoins en matière d'aide
    Renée BRASSARD (Université Laval), Catherine Flynn (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Geneviève LESSARD (Université Laval)

    La violence conjugale affecte d’une façon particulière les femmes autochtones du Canada. Les démarches de demande d’aide en milieux autochtones sont complexifiées par de nombreuses difficultés (ASPC, 2008). La fuite vers les régions urbaines apparaît une solution à considérer pour échapper à la violence, mais les différents réseaux d’aide pouvant les accueillir sont considérés comme racistes et discriminatoires (FAQ, 2008). Étant donné les défis auxquels ces femmes font face, il importe de documenter leur expérience et leurs besoins.

    Cette présentation regroupe les résultats d’un mémoire en service social ayant pour objectif d’explorer l’expérience et les besoins en matière d’aide des femmes autochtones victimes de violence des régions de Québec et de Montréal. En premier lieu, un bref résumé de l’état des connaissances sur la problématique de la violence conjugale envers les femmes autochtones sera présenté. Puis, les principaux obstacles et éléments facilitant leurs démarches de demande d’aide en milieu urbain seront abordés. Finalement, les principaux besoins et les modes d’interventions prometteurs ayant été identifiés seront discutés.

    Ces résultats sont tirés de l’analyse qualitative d’un corpus composé de trois groupes de discussion regroupant les propos de 24 hommes et femmes autochtones de Québec et de Montréal, concernés par la problématique de la violence conjugale. Le cadre d’analyse choisi adopte l’angle de l’intersectionnalité.

  • Une analyse écologique des facteurs influençant l’engagement des hommes dans les groupes de thérapie visant à contrer la violence conjugale
    Joanie CHÂTEAUVERT (Université Laval), Valérie Roy (Université Laval)

    Les groupes de thérapie constituent l’une des stratégies privilégiées pour aider les hommes aux prises avec des problèmes de
    violence conjugale (Price & Rosenbaum, 2009; Tolman & Edleson, 2011). Les études indiquent toutefois que la présence et la
    persévérance des hommes en traitement est faible (Buttel & Carney, 2008; Daly, Power, & Gondolf, 2001; Rondeau, Brodeur, Brochu, & Lemire, 1999). Or, il a été démontré que l’engagement des hommes influence les résultats de l’intervention et leur persévérance (Contrino, Dermen, Nochajski, Wieczorek, & Navratil, 2007; Rondeau et al., 1999). Les recherches sur l’engagement sont toutefois limitées et considèrent souvent uniquement la présence aux rencontres (Bennett, Stoops, Call, & Flett, 2007; Daly et al., 2001). Utilisant le modèle mutltidimensionnel de l’engagement de Macgowan (2006) et la perspective écologique (Bronfenbrenner, 1986), une étude qualitative a été conduite afin de développer une meilleure compréhension du processus d’engagement des hommes dans les groupes visant à contrer la violence conjugale. Des entrevues semi-structurées ont été menées auprès de 27 hommes participant à des groupes. L’analyse de contenu des entrevues permet de saisir le sens qu’ils donnent à l’engagement et les différents facteurs qui influencent l’engagement. La présentation fera ressortir l’importance d’avoir une compréhension holistique de l’engagement dans les stratégies d’intervention.

  • Enfants d'ici venus d'ailleurs : expérience de la violence et stratégies déployées pour y faire face
    Mélissa Dubé-Quenum (Université Laval), Louise Hamelin Brabant (Université Laval)

    Le Canada est parmi les pays les plus multiculturels de la planète : 18,9% de la population est née ailleurs. L’immigration entraîne inévitablement une diversité sur les plans religieux et ethniques ainsi que sociaux et interrelationnels. En plus de vivre une expérience migratoire qui peut s’avérer difficile sur plusieurs plans, les enfants immigrants doivent souvent affronter certaines formes de violence (directe, indirecte ou sociale) pouvant se traduire par de l’exclusion et de la discrimination. Cette violence peut affecter leur adaptation sociale au nouveau pays d’accueil, leur bien-être, ainsi qu’avoir des répercussions négatives sur leur santé. La présente communication a pour objectif de présenter certains résultats d’une recherche exploratoire qualitative sur l’expérience de la violence des enfants immigrants âgés de 10 à 12 ans en portant une attention particulière aux stratégies d’adaptation élaborées par ces jeunes face à la violence. Les entrevues semi-dirigées menées auprès d’enfants immigrants de la ville de Québec nous indiquent qu’ils subissent plusieurs formes de violence et que bon nombre d’entre eux utilisent leurs ressources personnelles et spirituelles ainsi que le soutien social de leurs proches afin de retrouver leur bien-être. Dans un monde en pleine mutation, nos résultats enrichissent les connaissances sur l’expérience de vie de ces « enfants d’ici venus d’ailleurs ».

  • La notion de radicalisme et les mouvements sociaux irlandais
    Frédéric Royall (UL - University of Limerick)

    Cette communication porte sur l’évolution et le sens du radicalisme dans les mouvements sociaux irlandais. À l’aide de travail du terrain, d’observations participantes, d’entretiens, et d’enquêtes sociologiques, elle se structure autour de trois épisodes protestataires dont la participation d’acteurs sociaux semblait mettre en exergue le refus de ces derniers à la compromission et à la complicité du pays à la mise en place de politiques (néo)libérales. Le premier exemple porte sur une campagne menée à Dublin à la fin des années 1970 contre la destruction de symboles du patrimoine culturel irlandais pour des besoins d’urbanisme. Le second exemple fait référence à la création dans les années 1990 d’organisations de défense de populations défavorisées. Le troisième exemple examine l’activisme écologiste des années 2000. Je propose que dans ces trois cas les protestataires rejettent tout marquage identitaire et/ou politique qui pourrait les assimiler à des « radicaux » ou à des « antilibéraux » au prétexte que ces qualificatif serait caricatural, utopiste et finalement dommageable au sérieux de leur engagement. La communication propose une critique de la notion de radicalisme dans les travaux sur les mouvements sociaux et, ce faisant, elle essaie de répondre aux questions suivantes : le radicalisme en Irlande a-t-il le même sens qu’ailleurs, si ces protestataires ne sont ni radicaux ni antilibéraux que sont-ils, ce phénomène est-il « spécifique » à l’Irlande et si ouipourquoi ?

  • Profils de dynamiques violentes : une étude auprès de femmes en maison d’hébergement
    Sophie BOUCHER (UQAM - Université du Québec à Montréal), Jacinthe Lemelin (UQAM - Université du Québec à Montréal), Pierre MCDUFF (UdeM - Université de Montréal), Catherine MOREAU (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Des études récentes indiquent que la violence entre partenaires intimes (VPI) n’est pas un phénomène homogène (Kelly & Johnson, 2008). Des profils peuvent en effet varier en fonction de la sévérité de la violence subie et perpétrée, des formes de violence présentes ainsi qu’en fonction du niveau de contrôle subi et exercé par les partenaires (Johnson, 2006). Toutefois, les profils pouvant être retrouvés chez des femmes en maison d’hébergement ont été peu documentés. L’objectif de l’étude est d’examiner auprès de cette population les dynamiques violentes pouvant être retrouvées. Pour ce faire, une analyse de regroupement a été effectuée auprès de 152 femmes provenant de 30 maisons d’hébergement du Québec. Les analyses préliminaires indiquent la présence de trois profils. Un premier profil (n = 87, 59,6%) dans lequel les femmes subissent et exercent les niveaux les plus faibles des trois formes de violence. Un deuxième profil (n = 49, 33,6%) se caractérise par la présence de niveaux très élevés de violence subie et des niveaux faibles de violence perpétrée. Le dernier profil (n=10, 6,8%) correspond à des femmes qui rapportent subir et exercer un niveau élevé des trois formes de violence. Dans l’ensemble, les analyses indiquent que les femmes des différents groupes semblent subir un niveau de contrôle élevé et semblent en exercer très peu. Les résultats seront discutés en lien avec les théories existantes en termes d’implication pour la recherche et l’intervention.

  • L’exposition à la violence familiale chez les enfants québécois 2 à 11 ans : polyvictimisation et impacts sur la santé mentale
    Claire CHAMBERLAND (UdeM - Université de Montréal), Katie CYR (UQO - Université du Québec en Outaouais), Marie-Eve Clément (UQO - Université du Québec en Outaouais), France Pilon (UQO - Université du Québec en Outaouais)

    Bien que la violence à l’égard des enfants soit considérée comme l’un des problèmes de santé publique les plus important sur le plan mondial, les études portant sur les différentes formes ont été réalisées en silo. En outre, peu d’études ont
    permis à ce jour de documenter la réalité des enfants exposés à la violence conjugale dans la population. La présente recherche vise à contrer ces lacunes. Elle porte sur les données de l’enquête sur la polyvictimisation auprès des enfants âgés de 2 à 11 ans vivant dans un ménage privé du Québec réalisée en 2011. Au total, 1400 parents ont répondu à l’entrevue téléphonique. Le questionnaire a permis de documenter 32 formes de victimisation des enfants dans diverses sphères de leur vie (Juvenile Victimization Questionnaire), dont les mauvais traitements (abus émotionnel et psychologique) et l’exposition à la violence conjugale. Les impacts sur la santé mentale des enfants ont aussi été documentés (agressivité, anxiété et dépression). Les résultats présentés permettront de rendre compte de l’ampleur de la violence psychologique et de l’exposition à la violence conjugale et de leur cooccurrence avec d’autres formes de violence dans la vie des enfants. Ils permettront également de rendre compte des impacts sur l’enfant selon la présence unique ou combinée de la violence.

  • L’arme comme protection psychique contre le traumatisme chez les enfants soldats
    Louis BRUNET (UQAM - Université du Québec à Montréal), Marie-Laure Daxhelet (UQAM - Université du Québec à Montréal)

    Des enfants sont couramment utilisés comme soldats dans plusieurs conflits armés à travers le monde. Ils sont non seulement exposés à des violences extrêmes, mais ils sont aussi des acteurs de cette violence, en tuant et en violant. Cependant, des entrevues effectuées auprès de 22 ex-enfants soldats en République démocratique du Congo montrent qu’au moment des combats ceux-ci ne semblent pas particulièrement effrayés et ne présentent pas par la suite des manifestations d’un état de stress post-traumatique. Un élément spécifique semble jouer un rôle protecteur considérable dans l’évitement d’un trauma chez ces enfants: la perception de l’arme comme objet de toute-puissance et l’identification à celle-ci. L’arme a une fonction protectrice certes parce qu’elle permet réellement à l’enfant de se défendre lors des combats, mais également parce qu’elle joue un rôle au niveau identitaire. Dans ce sens, la protection accordée par l’arme n’est pas seulement physique, mais aussi psychique. Cela permet donc à l’enfant d’acquérir une identité marquée par la toute-puissance et de commettre les actes qui s’y relient. En devenant un militaire et en se sentant protégés de tous dangers, les enfants soldats sont en quelque sorte protégés de l’angoisse de mort et de ce fait d’un risque de traumatisme désorganisant. Ils parviennent par le fait même à commettre des actes d’une grande violence qui dépassent souvent ceux perpétrés par les adultes. C’est ce que cette présentation propose d’examiner