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Patron de cytokines inflammatoires dans le sérum et lupus érythémateux disséminé
Jennifer Lemieux (Héma-Québec), Gilles BOIRE , Arthur FERNANDES , Sonia NÉRON
Le lupus érythémateux disséminé (LED) est une maladie auto-immune touchant plusieurs organes et est caractérisé par la production d’auto-anticorps. Actuellement, le diagnostic de la maladie se fait selon des critères cliniques et sérologiques qui sont sujets à interprétation. C’est pourquoi nous voudrions trouver des indicateurs biologiques quantifiables afin d’aider au dépistage dans les cas de personnes à risque ou de patients atteints de LED. Jusqu’à maintenant, nous avons exploré le dosage des cytokines inflammatoires dans le sérum de 21 patients LED. Les niveaux de cytokines inflammatoires retrouvés chez ces patients ont été évalués par profilage en ELISA. Ce sont principalement les cytokines IL-17 et IFN-g qui ont été détectées dans presque la moitié des échantillons. Bien que certaines études montrent la corrélation entre les indices SLEDAI et les niveaux de cytokines présents dans le sérum, ce lien n’a pas été observé pour nos participants. Par contre, nos données indiquent que la médicamentation prise par les patients influence davantage la présence des cytokines dans le sérum. Les patrons de cytokines observés pourraient donc servir de départ à une investigation plus approfondie du désordre immunologique. Ces résultats suggèrent aussi que l’étude directe des populations cellulaires du sang chez les personnes lupiques pourrait être une meilleure façon de visualiser le débalancement du système immunitaire chez ces patients.
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Le KSL-W réduit la croissance de Candida albicans et la formation de biofilm en diminuant l’expression de plusieurs gènes de virulence
Le décapeptide α-hélicoïdal synthétique, KSL-W (KKVVFWVKFK), possède un large spectre affectant plusieurs souches de pathogènes bactériens oraux. Cependant, l’effet de ce peptide sur des souches fongiques dont Candida albicans reste à démontrer. Le but est d’étudier l’effet du KSL-W sur les facteurs de virulence du C. albicans. L’effet de KSL-W a été étudié en analysant la transformation et la prolifération en utilisant la microscopie et le MTT. Ces travaux ont été appuyés par des analyses spécifiques à la formation de biofilm (XTT) et à l’activation de certains gènes à l’aide de la technique qRT-PCR. Une analyse de l’activité apoptotique/anti-apoptotique du KSL-W a été réalisée à l’aide d’Annexin V-FITC/IP. Tous les effets étudiés de KSL-W ont été comparés à l’amphotéricine B. Le KSL-W inhibe la transformation à partir de concentrations de 5µg ml-1. Il s’est montré efficace à inhiber la formation de biofilm à des concentrations de 50µg ml-1 et à réduire la viabilité d’un biofilm mature à des concentrations de 50µg ml-1 et est d’efficacité comparable à l’amphotéricine B dans les deux cas. Les analyses ultrastucturales confirment l’efficacité du KSL-W à réduire et à dégrader le biofilm. L’efficacité du KSL-W passe aussi par la réduction de l’expression de plusieurs gène, dont SAP2, 4, 5, 6, EAP1 et HWP1 impliqués dans la pathogénèse de C. albicans. Par ses effets importants sur C. albicans, le KSL-W pourrait être considéré dans le contrôle de Candida albicans.
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Activation de la dégranulation des neutrophiles humains par les nanoparticules
Kim Babin (INRS - Institut Armand-Frappier)
Les nanoparticules (NPs) sont utilisées dans une vaste gamme d'applications, tels que dans les produits de santé, articles ménagers, produits alimentaires et même en médecine. De par leur omniprésence et le fait qu’une exposition aux NPs devient quasi inévitable, les effets toxiques potentiels sur la santé humaine doivent être déterminés. Il est important d’identifier le potentiel inflammatoire des NPs en y étudiant leurs rôles sur la physiologie des neutrophiles (Pmns, cellules clefs de l’inflammation). Des données de notre laboratoire indiquent que les trois NPs TiO2, CeO2 et ZnO, activent les Pmns en inhibant notamment leur apoptose. Pour cette raison, nous croyons que ces NPs pourraient moduler d’autres fonctions des Pmns comme la granulation, un mécanisme de défense très important. Dans cette étude, nous démontrons que les NPs de TiO2 et de CeO2, mais pas de ZnO, induisent la dégranulation de différent types de granules déterminée par trois méthodes: la cytométrie en flux (expression membranaire de CD35, CD63, CD66b), l’immunobuvardage de type western (MMP9, myeloperoxidase, albumine) et la zymographie (activité gélatinasique). Nos résultats suggèrent que ces deux NPs (CeO2 et TiO2) présentent un potentiel inflammatoire de par leurs effets sur les granules spécifiques/gélatinases.
Kim Babin et Denis Girard, Laboratoire de recherche en Inflammation et Physiologie des Granulocytes, INRS-Institut Armand-Frappier, Université du Québec, Laval, Québec, Canada
Résumé
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Traitement du Purpura Thrombopénique Auto-Immun par l’anticorps monoclonal anti CD20
Habiba Toumi (université d'annaba), Abdelkader KHROUF , Fatiha GRIFI
Introduction
Le purpura thrombopénique auto-immun (PTAI) est une thrombopénie acquise isolée, de mécanisme périphérique et immunologique. Le traitement du PTAI repose sur la corticothérapie et la splénectomie. De nouvelles armes thérapeutiques sont actuellement utilisées tel que le Rituximab (antiCD20). Ce travail est une évaluation préliminaire de ce traitement dans les cas de PTAI réfractaires au traitement conventionnel.
Patients et Méthodes
Il s’agit d’une étude prospective de 6 patientes présentant un PTAI chronique, cortico-résistant ou en échec après splénectomie. Ces patientes ont reçu une perfusion hebdomadaire de Rituximab à la dose de 375 mg/m2pendant quatre semaines.
Résultats
Une bonne réponse initiale a été observée dans tous les cas. Après un suivi moyen de 11 mois suite à la première perfusion de Rituximab:une rémission partielle est notée chez quatre patientes maintenue pendant quatre mois,un échec est observé dans un cas, la réponse est complète chez une patiente. Une reprise de la corticothérapie a permis d’observer la remontée des plaquettes et/ou d’éviter le syndrome hémorragique. La tolérance du traitement a été bonne.
Conclusion
Le Rituximab est une alternative thérapeutique intéressante chez les patients présentant un PTAI chronique et fortement traités par corticoïdes. Un suivi à plus long terme est nécessaire afin de déceler d’éventuelles complications iatrogènes et de permettre une meilleure évaluation du traitement.
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Interaction entre RAD51 et BRCA2 dans la stimulation de la recombinaison homologue chez Leishmania infantum
Marie-Michelle Genois (Université Laval), Angana MUKHERJEE , Jean-Michel UBEDA , Rémi BUISSON , Eric PAQUET , Gaétan ROY , Marie PLOURDE , Yan COULOMBE , Marc OUELLETTE , Jean-Yves MASSON
Touchant près de 12 millions de personnes dans le monde, le parasite Leishmania infantum (Li) a la capacité d’amplifier ou de supprimer des régions spécifiques de son génome par recombinaison homologue (RH), et ce au niveau des séquences répétées. En fait, cet eucaryote est capable de tirer profit de ce système pour résister aux drogues utilisées aujourd’hui pour traiter la maladie Leishmaniose. Par contre, peu est connu sur ce système d’adaptation. Étonnamment, une inactivation de l’enzyme clé de la RH, la protéine RAD51 entraîne une diminution d’amplicons circulaires générés à partir de répétitions directes. Responsable de l’échange de brins, cet homologue de RecA possède toutefois une activité beaucoup plus faible, d’où la présence de cinq paralogues chez l’humain (nommés en complexe BCDX2 et CX3) et trois chez le parasite (RAD51-C, XRCC2, RAD51-D). Les protéines ont été purifiées et analysées par essais biochimiques. Nous avons montré que les paralogues de LiRad51 lient l'ADN, interagissent entre eux et avec LiRad51. Remarquablement, LiRad51-3 et 4 stimulent LiRad51 dans des essais d’invasion de brins d’ADN. Des études « in vivo » ont aussi montré dans un mutant LiRad51-4, un retard de croissance et une sensibilité à l’agent alkylant méthyl méthane sulfonate. Ces observations démontrent un rôle possible des paralogues de LiRad51 dans RH qui se produit lors de la résistance aux drogues.
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Développement d’un essai PCR multiplex en temps réel pour la détection rapide et sensible des gènes codants pour les carbapénémases
Marilyse Vallée (Centre de Recherche en Infectiologie), Ann HULETSKY , Dominique K. BOUDREAU , Michel G. BERGERON
La dissémination mondiale de bactéries à Gram négatif productrices de carbapénémases (BPC) représente une menace de santé publique majeure. Les infections causées par les BPC sont associées à un taux de mortalité élevé. Actuellement, les méthodes phénotypiques utilisées pour la détection des BPC manquent de sensibilité et de spécificité et sont souvent difficiles à interpréter. Cette étude décrit un essai PCR multiplex en temps réel permettant la détection rapide des gènes codant pour les carbapénémases les plus prévalentes.
Des alignements multiples des séquences des gènes blaIMP, blaKPC, blaNDM, blaOXA48/181 et blaVIM ont été réalisés à partir des séquences disponibles dans les bases de données publiques. Un essai PCR multiplex en temps réel a été développé comprenant 5 paires d’amorces et 5 sondes fluorescentes spécifiques à des régions hautement conservées de ces gènes. L’essai PCR a été optimisé et validé en utilisant l’ADN génomique purifié de souches contenant les gènes de résistance ciblés.
La sensibilité analytique de cet essai PCR se situe entre 10 et 25 copies de génome par réaction PCR pour chacune des cibles. Au total, 19 souches de BPC testées dont, 7 IMP (IMP-1, IMP-4, IMP-8 et IMP-9), 6 KPC (KPC-1 et KPC-3), 3 NDM-1, 1 OXA-48 et 2 VIM (VIM-2 et VIM-8) ont été détectées.
Cet essai PCR pourra permettre d’identifier rapidement les patients infectés ou porteurs de BPC et mieux contrôler la dissémination de ces bactéries résistantes.
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Nouvelle technologie de détection des acides nucléiques sur biopuce en une étape
Laurie Girard (Centre de Recherche en Infectiologie), Karel BOISSINOT , Régis PEYTAVI , Maurice BOISSINOT , Gale STEWART , Michel G. BERGERON
La réaction en chaine de la polymérase (PCR) en temps réel est un outil important pour la détection sensible des gènes mais est limitée par le nombre de cibles pouvant être identifiées dans un essai. La détection multiparamétrique est possible en hybridant sur une biopuce des amplicons générés lors de la PCR. L’intégration de ces réactions biochimiques dans un dispositif microfluidique est souhaitable pour permettre l’automatisation de ces processus complexes. Cependant, le nombre de chambres réactionnelles requis pour effectuer ces opérations est trop important pour permettre l’intégration à moindre coût et complexifie la fabrication du dispositif. Nous avons développé une approche permettant de réaliser simultanément l'amplification par PCR et l'hybridation sur biopuce dans la même chambre de réaction, avec un seul et même tampon. Pour ce faire, nous avons mis au point un oligonucléotide marqué, conçu pour reconnaître différentes séquences et adopter une structure secondaire particulière. L’oligonucléotide est utilisé comme une sonde spécifique pendant l’amplification ce qui déclenche une modification irréversible de sa structure lorsque la cible est présente. L’oligonucléotide ainsi modifié peut alors s’hybrider sur une sonde de capture spécifique immobilisée sur un support solide et exposée au milieu réactionnel. Expérimentalement, nous avons réussi à démontrer la faisabilité de ce procédé avec des séquences ciblant le virus Influenza A.
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Le microbiote intestinal humain comme réservoir de gènes de résistance aux antibiotiques : comparaison préliminaire d’amplification par PCR et séquençage à haut débit
Richard Giroux (Université Laval), Amin Ahmed Ouameur (CHUQ - Centre hospitalier universitaire de Québec), Frédéric RAYMOND , Maxime DÉRASPE , Ann HULETSKY , Maurice Boissinot (Université Laval), Jacques Corbeil (Université Laval), Paul H. ROY , Sylvie TROTTIER , Michel G. Bergeron (Université Laval)
Dans le cadre d’un programme de recherche visant à développer des outils facilitant la découverte de nouveaux antibiotiques, nous avons comparé la PCR et le séquençage à haut débit (SHD) pour leur capacité à détecter des gènes de résistance aux antibiotiques dans le microbiote intestinal. Les acides nucléiques totaux de 21 échantillons fécaux ont été purifiés et analysés par PCR et SHD pour la présence des gènes de résistance erm(B), mecA, vanA et vanB. Par PCR, erm(B) a été détecté dans tous les échantillons, mecA dans 4 échantillons et vanB dans 3 échantillons. Le SHD n’a pas permis de détecter mecA mais il a détecté erm(B) et vanB dans tous les échantillons révélés positif par PCR. La détection de vanB et erm(B) par les deux méthodes pourrait s’expliquer par leur forte abondance dans les échantillons alors que mecA apparaît beaucoup moins abondant puisqu’il n’a été détecté que par la PCR et jamais dans tous les réplicats faits à partir d’un même échantillon. Le SHD ne permet d’analyser qu’une infime fraction d’un échantillon de selle, mais il procure énormément d’information y compris sur des gènes de résistance divergents des gènes connus. Cependant, la majorité de cette information est centrée sur les espèces les plus abondantes dans la microflore. Par ailleurs, la PCR permet d’analyser 1000 fois plus de matériel à partir d’un échantillon mais se limite aux gènes pratiquement identiques à ceux déjà connus et ne procure pas d’information sur le contexte de ces gènes.
Résumé
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Développement de nouveaux peptides synthétiques dérivés de la microcine J25
Riadh Hammami (Université Laval), François BEDARD , Eric BIRON , Ismail FLISS
La Microcine J25 (MccJ25) est un peptide antibactérien de 21 acides aminés ayant une structure unique en lasso qui lui confère une grande stabilité. Dans cette étude nous rapportons la synthèse chimique en phase solide de différents peptides dérivés de la MccJ25. Ces peptides sont conçus d’une façon à permettre un reploiement similaire à la bactériocine native par formation de ponts disulfures et par interactions électrostatiques et/ou hydrophobes. Une analyse comparative de l’activité antibactérienne des peptides synthétisés a été évaluée contre plusieurs souches pathogènes incluant Salmonella typhimurium et Escherichia coli.
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