13 h 15
Plénière – Changements climatiques, risque de feux et conservation des écosystèmes dans le nord du Québec
Dominique Arseneault (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Marc-André PARISIEN (Service canadien des forêts), Dominique Berteaux (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Claude MORNEAU (Ministère des Ressources naturelles)
On reconnait de plus en plus l´importance de mieux comprendre les facteurs qui dynamisent les immenses étendues presque vierges des zones nordiques en vue de planifier l´exploitation durable des ressources et la protection des écosystèmes. Les feux de forêts représentent le principal facteur de dynamique des paysages dans la taïga québécoise et leur importance devrait s´accroitre avec les changements climatiques et l´anthropisation du territoire. Nos recherches indiquent que certaines régions du Nord québécois sont parmi celles qui enregistrent les plus forts taux de feux et les feux les plus grands de la forêt boréale nord-américaine. Des feux de 60-120 km de diamètre en 1922, 1941, 1972 et 1989 ont brûlé le territoire maintenant occupé par la route de la Baie James entre les rivières Eastmain et LaGrande. De tels feux risquent de déstabiliser les réseaux d´aires protégées en cours de développement. Un réseau qui comprendrait des aires protégées trop petites ou mal réparties à travers le territoire pourrait basculer subitement et devenir peu représentatif s´il était fortement affecté par une année de très grands feux. Nous proposons de combiner une approche prospective et une rapproche rétrospective pour cartographier le risque qu´un feu survienne à chaque point de la taïga et évaluer le risque que différentes configurations d´aires protégées soient déstabilisées par les grands feux dans le futur, en considérant aussi les changements climatiques et les feux anthropiques.
Résumé
14 h 00
Contrôle environnemental de la pigmentation du zooplancton
Tobias Schneider (UQAC - Université du Québec à Chicoutimi), Milla RAUTIO (Centre d'études nordiques - Université du Québec à Chicoutimin)
L'une des stratégies du zooplancton pour se protéger contre le rayonnement solaire est l'accumulation de caroténoïdes qu'il trouve dans sa nourriture (bactéries et algues). Bien que l'accumulation de caroténoïdes soit certainement stimulée par le rayonnement solaire, nous ne savons pas si des concentrations optimales de caroténoïdes correspondent à des degrés différents d'exposition au rayonnement ultraviolet (UV). L'observation de zooplancton très pigmenté dans des écosystèmes sans lumière (sous la glace) montre que la pigmentation n'est pas reliée uniquement au rayonnement solaire. Les caroténoïdes sont liposolubles, ce qui suggère que leur concentration est reliée à la quantité et la qualité de la nourriture ou à l'accumulation des réserves lipidiques. Des échantillons de zooplancton et d'eau ont été collectés dans des lacs arctiques (est de Groenland), sous-arctiques (nord de Finlande) et boréaux (Québec central) plusieurs fois durant l'année. Les caroténoïdes ont été analysés dans le zooplancton et le seston par HPLC, et les acides gras par chromatographie en phase gazeuse. Ces résultats sont complétés par la caractérisation de la matière organique dissoute et par des mesures in situ d'atténuation des rayonnements UV et visibles dans l'eau.
Résumé
14 h 00
Le rôle clé des crustacés zooplanctoniques de la famille Daphnidés dans le transfert trophique du méthylmecure au sein des lacs et étangs arctiques en mutation
Gwyneth Anne Macmillan
(UdeM - Université de Montréal), John CHÉTELAT
(EC - Environnement Canada), Murray RICHARDSON
(Carleton University), France DUFRESNE
(Centre d'études nordiques - Université du Québec à Rimouski),
Marc Amyot (UdeM - Université de Montréal)
Le méthylmercure est un contaminant prioritaire avec un fort potentiel de bioaccumulation et bioamplification au sein des réseaux trophiques arctiques, posant des risques pour la santé écosystémique et humaine. Cependant, les effets des changements environnementaux actuels sur la bioaccumulation de ce contaminant dans le biote sont incertains dans les lacs et étangs arctiques. Mon projet vise à élucider le rôle du zooplancton dans l'assimilation de méthylmercure dans ces écosystèmes. Nous examinons plusieurs sites sur un gradient latitudinal afin de comparer les facteurs environnementaux clés qui influencent la bioaccumulation. À l'été 2012, nous avons prélevé des échantillons d'eau, de seston et de zooplancton provenant de 16 lacs et étangs autour de Kuujjuarapik, Nunavik (55º 17'N, 77º 45'O). Un échantillonnage similaire sera effectué à Iqaluit (63º 45'N, 68º 31'O) à l'été 2013. Nos résultats confirment que les crustacés zooplanctoniques de la famille Daphnidés jouent un rôle déterminant dans le transfert trophique de méthylmercure au sein de ces écosystèmes subarctiques. Notre approche nous permet d'examiner les corrélations potentielles entre la productivité et la stœchiométrie écologique des sites d'échantillonnage et les concentrations élevées de méthylmercure retrouvées chez le zooplancton. Nous examinons pour la première fois l'influence des variations génétiques régionales du complexe d'espèce Daphnia pulex sur la contamination de ces écosystèmes en méthylmercure.
Résumé
14 h 00
Le rôle du climat sur la paléohydrologie des tourbières ombrotrophes de la côte nord de l'estuaire et du golfe du Saint-Laurent
Gabriel Magnan
(UQAM - Université du Québec à Montréal),
Michelle Garneau (UQAM - Université du Québec à Montréal), Serge PAYETTE
(Université Laval)
Les tourbières ombrotrophes (bogs) qui sont alimentées en eau uniquement par les précipitations, constituent d'importantes archives de changements climatiques passés. Dans cette étude, nous présentons la première reconstitution paléohydrologique dans les tourbières ombrotrophes de la Côte-Nord au nord-est du Québec. Les principaux objectifs sont 1) de détecter les changements hydroclimatiques régionaux et 2) d'évaluer la sensibilité hydrologique des tourbières le long d'un gradient climatique de l'estuaire jusqu'au golfe du St-Laurent. Une nouvelle fonction de transfert adaptée aux environnements nordiques a été utilisée pour reconstituer la variabilité holocène des nappes phréatiques à partir de thécamoebiens fossiles dans quatre tourbières de deux régions (Baie-Comeau et Havre-St-Pierre). Les principales périodes de changements hydrologiques au cours des 4200 dernières années coïncident avec des événements climatiques documentés de l'Holocène tel que le Néoglaciaire. Nos données suggèrent que les différences dans la paléohydrologie entre les deux régions résultent de distinctions réelles dans le climat régional ou réflètent des sensibilités différentes des tourbières face au climat. Les bogs près de Havre-St-Pierre dans le golfe du St-Laurent semblent avoir été plus sensibles aux détériorations climatiques passées en raison de leur position à la limite écotonale des tourbières ombrotrophes dans l'est du Québec.
Résumé
14 h 10
Fertilité et nutrition des arbres en forêt boréale; un nouveau paradigme
Les récentes découvertes sur l'écophysiologie des champignons mycorhiziens nous apprennent qu'ils ont la capacité d'altérer directement des minéraux comme l'apatite, le feldspath, la hornblende la biotite, etc, pour en extraire en temps réels, les nutriments essentiels aux arbres (P, K, Ca, Mg, etc.). La réfection sans fertilisants de la végétation sur les assises rocheuses du site de construction de Manic V montre que ces processus sont beaucoup plus rapides que ce qui est généralement accepté par les pédologues parlant de centaines voire de milliers d'années. Ces constatations nous amènent à proposer un nouveau paradigme sur la fertilité et la nutrition des arbres, en forêt boréale, et suggèrent qu'on devrait 1) réviser nos méthodes d'analyses physico-chimiques de ces sols; 2) mieux connaître la diversité des champignons ectomycorhiziens ainsi que leurs capacités à altérer divers minéraux; 3) envisager de nouvelles avenues pour la fertilisation des forêts; 4) repenser la façon de contrer les effets néfastes des précipitations acides. Il faut admettre que la nutrition des arbres en forêt boréale n'a rien en commun avec celle des plantes agricoles ainsi que celle des arbres des forêts feuillues méridionales. Toute compréhension de la fertilité et de la nutrition des arbres en forêt boréale doit désormais s'asseoir sur ce nouveau paradigme.
Résumé
14 h 25
Importance des insectes pollinisateurs pour les plants de bleuets (Vaccinium uliginosum) à Baker Lake (Nunavut)
Marilie Trudel
(UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Sylvie FERLAND
(UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Jade Savage
(Bishop’s University),
Lévesque Esther (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
La cueillette de petits fruits est une activité importante dans les communautés Inuits. Les plantes de la Toundra produisant des fruits sont très sensibles aux variations de climats ce qui influence la formation des bourgeons, des fleurs et la production des petits fruits. De plus, la tendance du réchauffement qui est présentement observée dans l'Arctique peut aussi affecter la pollinisation. Cette dernière joue un rôle clé dans la production de fruits chez Vaccinium uliginosum. Que se passerait-il, s'il y avait une mauvaise synchronisation entre la période de floraison des bleuets et l'émergence des insectes pollinisateurs? En 2011, nous avons étudié la pollinisation du bleuet près de Baker Lake au Nunavut en utilisant des filets d'exclusion d'insectes, des traitements de pollinisation à la main, des suivis par caméra et des plants témoins. Nos résultats ont révélé que V. uliginosum a une très faible capacité à s'auto-polliniser et que sa productivité est naturellement limité par le pollen; en général les fleurs pollinisées à la main ont produit plus de fruits comparativement aux plants témoins et aux plants avec filet d'exclusion. L'analyse des photos a montré que la présence d'insectes était fortement affectée par le cycle diurne et les conditions climatiques. Le sous-ordre des brachycères était le groupe d'insectes le plus présent sur les fleurs ce qui suggère qu'il joue un rôle important dans la pollinisation de V. uliginosum dans les écosystèmes nordiques.
Résumé
14 h 25
Dynamique spatiale hivernale chez les couples de renards arctiques
Marie-Jeanne Rioux
(UQAR - Université du Québec à Rimouski),
Joël Bêty (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Nicolas CASAJUS
(Centre d'études nordiques - Université du Québec à Rimouski), Dominique Berteaux
(UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Le renard arctique est un prédateur clé de l'écosystème arctique. Tout changement dans le comportement et l'abondance de l'espèce engendre des conséquences directes et indirectes sur les réseaux trophiques inférieurs. Les interactions sociales entre les individus, par exemple entre les deux membres d'un même couple, influence leur dynamique spatiale. Or, on ne sait rien de la dynamique spatiale des couples de renard arctique en hiver et on connait encore peu leur utilisation de l'espace, ce qui limite notamment notre compréhension de l'utilisation de la banquise par l'espèce. Cette étude vise à décrire et à comprendre la dynamique spatiale hivernale des couples de renard arctique sur l'Île Bylot, Nunavut. La population de renard arctique y est suivie depuis 1993. Chaque année depuis 2007, de 15 à 35 adultes sont capturés, marqués et équipés d'un émetteur satellite Argos. Ces émetteurs fonctionnent toute l'année et permettent d'étudier la fidélité des couples au domaine vital, entre les années et les saisons. Ils permettent également de déterminer si les excursions hivernales hors du domaine vital sont faites de manière simultanée entre les deux membres d'un même couple. Nous nous attendons à ce que la disponibilité des lemmings, les proies principales du renard arctique, ait une influence sur la fidélité au domaine vital ainsi que sur la simultanéité des excursions. Cette étude apporte une avancée substantielle dans la compréhension d'une espèce clé de l'écosystème arctique.
Résumé
14 h 25
Vulnérabilité de la biodiversité des aires protégées du Québec aux changements climatiques
Marylène Ricard
(UQAR - Université du Québec à Rimouski),
Martin-Hugues St-Laurent (UQAR - Université du Québec à Rimouski), Nicolas CASAJUS
(UQAR - Université du Québec à Rimouski), Dominique Berteaux
(UQAR - Université du Québec à Rimouski)
Les effets des changements climatiques sur la biodiversité sont à l'avant-scène du débat environnemental. Au Québec, la biodiversité pourrait paradoxalement s'accroître au cours des prochaines décennies, alors que plusieurs espèces présentes au sud du territoire pourraient s'étendre vers le nord. Toutefois, évaluer l'impact des changements climatiques sur la biodiversité reste un grand défi car d'autres facteurs, comme la perte et la fragmentation des habitats naturels, vont influencer la redistribution des espèces. Nous avons développé un indice qui exprime la vulnérabilité de la biodiversité des aires protégées du Québec aux changements climatiques en tenant compte de la perte et de la fragmentation des habitats. Nous avons utilisé les résultats du projet CC-Bio, dans lequel la niche climatique de plus de 500 espèces (oiseaux, amphibiens et plantes vasculaires) a été modélisée et projetée sous différents scénarios climatiques futurs. L'indice tient compte de la composition et de la configuration du paysage pour un sous-échantillon de 40 espèces d'oiseaux. Nous nous attendons à ce qu'un fort taux potentiel de renouvellement des espèces dans les aires protégées du Québec soit prédit par nos analyses. Nous nous attendons également à ce que la perte et la fragmentation des habitats agissent comme barrière au déplacement des oiseaux sensibles aux habitats perturbés. Ce projet vise à soutenir l'adaptation du réseau d'aires protégées du Québec aux changements climatiques.
Résumé
14 h 35
Restauration des tourbières minérotrophes méridionales : des solutions possibles !
L'étendue de variabilité des tourbières minérotrophes concernant la structure végétale et la diversité spécifique pose un problème lors de la restauration écologique : quelle communauté végétale cibler? Le but de cette recherche est de définir l'écosystème de référence des tourbières minérotrophes afin d'émettre des recommandations sur le choix des communautés végétales lors d'une restauration écologique. D'abord, des relevés de végétation effectués dans 20 tourbières minérotrophes du Bas-St-Laurent confirment l'importance des bryophytes et des cypéracées. Afin de mieux comprendre les interactions entre les groupes d'espèces et le niveau d'eau, une expérience a été mise en place en 2009 à St-Fabien, QC. Les résultats montrent que les bryophytes peuvent croître à différents niveaux d'eau selon le type structural des cypéracées formant la communauté. La croissance des bryophytes est limitée par les grandes cypéracées (ex. Carex aquatilis, C. lasiocarpa) lorsque le niveau d'eau est au-dessus de la surface, mais est améliorée lorsque le niveau d'eau est en deçà de 20 cm sous la surface. Les grandes cypéracées contribuent également à la stabilisation du substrat permettant la survie à long terme des bryophytes. Un scénario inverse se produit lorsque ce sont de petites cypéracées (ex. Carex livida, Trichophorum spp.) qui sont mises en association avec les bryophytes. Le choix des espèces dépend des prédictions du niveau d'eau du site à restaurer.
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14 h 50
Scirpus cyperinus; germination et implantation dans un contexte de restauration de fen
Les tourbières industrielles post-exploitation (TIPE) sont fréquemment colonisées et dominées par le Scirpus cyperinus. La nudité du substrat tourbeux en terme de végétation, l'absence d'une banque de semences d'espèces de fen et l'augmentation de l'amplitude des fluctuations de la nappe phréatique suite à l'exploitation industrielle de la tourbe pourraient favoriser l'implantation quasi monospécifique du S. cyperinus. Bien que le S. cyperinus soit une espèce typique de fen et intéressante pour son faible indice de décomposition, la faible biodiversité de la colonisation spontanée de certaines TIPE devrait être améliorée lors de la réhabilitation du milieu. Dans ce contexte, une expérience sur le taux de germination et d'implantation de semences de S. cyperinus a été effectuée sous forme de plan en tiroir. Le S. cyperinus a été ensemencé sur cinq substrats ; tourbe à nu, Tomenthypnum nitens, Sphagnum warnstorfii, un mélange de semences d'espèces de fen et un mélange de plants d'espèces de fen. Chaque ensemencement a été soumis à trois types de nappe phréatique ; stable basse, fluctuante et stable haute. Cette expérimentation a permis de faire ressortir le potentiel des mousses Sphagnum warnstorfii et tomenthypnum nitens à diminuer la germination et l'implantation du S. cyperinus en contexte de restauration de fen.
Résumé
14 h 50
Dynamique d'expansion et de colonisation de la camarine noire (Empetrum hermaphroditum) sur un système dunaire subarctique
Sandra Angers-Blondin (Université Laval), Stéphane BOUDREAU (Université Laval)
La croissance clonale est une importante stratégie de propagation chez les plantes des milieux nordiques, où le climat rigoureux rend incertain le succès de la reproduction sexuée. On a même longtemps cru que certaines espèces arctiques-alpines comme la camarine noire en dépendaient quasi exclusivement pour maintenir leurs populations. Toutefois, sur un système dunaire près de Whapmagoostui-Kuujjuarapik (Nunavik), une population de camarine noire montre une expansion rapide via un établissement abondant de plantules. Notre objectif est de décrire la dynamique récente (5 ans) de cette population en termes de survie, de recrutement et de croissance. Pour ce faire, nous avons comparé deux cartographies (2007-2012) d'un quadrat de 6 ha allant de la haute plage aux dunes fixées et dans lequel tous les individus ont été recensés et mesurés. Durant la période 2007-2012, seulement 59 individus (5 %) sont morts, alors que 461 nouveaux individus se sont établis. La majorité (75 %) des plantules a été retrouvée dans le dernier tiers du quadrat, derrière la deuxième dune. Le recouvrement en camarine de la zone colonisée est passé de 1,09 % à 1,62 %, ce qui représente une superficie ajoutée de 235 m2. Il semblerait donc que la population soit en pleine expansion, avec une agrégation spatiale évidente dans les creux entre les dunes. Comme dans d'autres écosystèmes nordiques, la colonisation massive du système dunaire par les arbustes pourrait retarder ou empêcher l'établissement des arbres.
Résumé
14 h 50
Expansion arbustive et pollen : étude palynologique des sédiments lacustres récents de la région de la rivière Boniface, Nunavik
Marie-Pier Denis (Université Laval), Stéphane BOUDREAU (Université Laval)
L'analyse de photographies aériennes et satellites de la région de la rivière Boniface au Nunavik a montré une forte expansion du couvert arbustif entre 1957 et 2008. L'objectif principal de ce projet est de déterminer si cette expansion récente des arbustes est observable dans les assemblages polliniques des sédiments lacustres de cette région. Pour ce faire, une analyse pollinique à très fine résolution temporelle (échantillons de 0,2 cm d'épaisseur) a été effectuée sur les sédiments de deux lacs de la région. Dans les lacs étudiés, les pourcentages polliniques du bouleau glanduleux, la principale espèce responsable de la densification du couvert arbustif, sont plus élevés dans les sédiments récents. De plus, les influx polliniques calculés selon la datation au 210Pb montrent une augmentation du nombre de grains de pollen des genres Betula, Alnus et Picea déposés par unité de surface par année, et ce depuis l'année 1980. L'analyse pollinique à fine résolution temporelle semble donc permettre de détecter l'expansion arbustive récente. Cependant, l'utilisation de l'analyse pollinique pour étudier la dynamique arbustive récente devra être testée à nouveau afin d'être validée.
Résumé
14 h 50
La culture de sphaignes, une deuxième vie pour les tourbières commerciales
Rémy Pouliot
(Université Laval), Sandrine HOGUE-HUGRON
(Université Laval),
Line Rochefort (Université Laval)
Généralement, si aucune action n'est entreprise après la fin de la récolte de tourbe sur une tourbière donnée, la végétation typique des tourbières ne revient pas spontanément. Une des actions possibles, autre que la restauration écologique de la tourbière, est de créer des bassins de culture de sphaignes. L'objectif général de la culture de sphaignes est de produire rapidement de la biomasse de fibres de sphaignes sur une base renouvelable et cyclique. Cette biomasse peut ensuite être utilisée pour la restauration écologique ou en horticulture. Depuis 2004, des cycles de production sont mis en place presqu'à chaque année à la station expérimentale de Shippagan, Nouveau-Brunswick. Le couvert végétal, l'accumulation de la biomasse, la productivité, la décomposition et l'hydrologie font partie des paramètres mesurés à chaque année. Les couverts végétaux augmentent rapidement dans la plupart des cycles de production, mais l'augmentation n'est pas homogène. Par exemple, le couvert moyen de sphaignes était de 66% après six ans dans le cycle mis en place en 2006, alors qu'il atteignait déjà près de 50% après deux ans dans le cycle de 2010. La productivité annuelle est semblable aux taux mesurés dans les tourbières naturelles et le taux de décomposition moyen était de 10%. On peut s'attendre à obtenir entre quatre et cinq tonnes de fibres de sphaignes sèches par hectare après cinq ans, ce qui est très prometteur. Les enjeux futurs pour la culture de sphaignes seront aussi discutés.
Résumé
15 h 00
Expansion de la strate arbustive à l'écotone forêt-toundra : impact sur les communautés végétales
Pascale Ropars
(Université Laval), Stéphane BOUDREAU
(Université Laval),
Lévesque Esther (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Un des changements majeurs qu'enregistre l'écotone forêt-toundra est l'expansion de la strate arbustive érigée. Or, l'implantation de ces arbustes pourrait entrainer de profondes modifications environnementales et, par conséquent, influencer la croissance et la survie des autres espèces arbustives. Les objectifs de cette étude sont (1) d'identifier les variables influençant la composition et l'abondance des arbustes et (2) de quantifier l'effet du couvert arbustif érigé sur ces dernières. Afin de répondre au 1er objectif, des analyses canoniques de correspondance ont été effectuées. Pour répondre au 2e, des MANOVA et des analyses de rang d'abondance ont été réalisées sur 3 catégories de sites : les terrasses (couvert arbustif érigé le plus élevé) et les sommets ayant un couvert arbustif érigé faible (SF) et élevé (SE). L'altitude, le couvert arborescent et la hauteur de neige sont les variables expliquant le mieux la variabilité entre les sites. La composition spécifique des terrasses est significativement différente de celle des SF (P=0.001), mais non de celle des SE (P=0.1). Les espèces arbustives typiques des milieux protégés sont plus abondantes sur les SE que sur les SF, tandis la situation est inversée pour celles typiques des milieux exposés. Seul refuge pour les espèces arctiques-alpines (EAA), les sommets sont de plus en plus colonisés par les arbustes érigés. L'abondance des EAA est moins élevée sur ces sites, probablement en raison de leur faible compétitivité.
Résumé
15 h 15
Utilisation de données satellitaires radars pour la caractérisation du couvert végétal et nival en milieu subarctique
Yannick Duguay
(INRS - ETE - Institut national de la recherche scientifique - Eau Terre Environnement),
Monique Bernier (INRS - Institut national de la recherche scientifique), Florent DOMINÉ
(Centre d'études nordiques),
Lévesque Esther (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Benoit TREMBLAY
(Centre d'études nordiques - Université du Québec à Trois-Rivières)
En milieu subarctique, le couvert nival et la végétation sont étroitement liés et jouent un rôle environnemental important. Il devient donc nécessaire de développer des méthodes de suivi simultané de ces deux aspects. Les satellites Radars à synthèse d´ouverture (RSO) permettent, entre autres, de fournir des informations sur la structure verticale des objets observés et sont considérés dans le cadre de cette étude pour l´estimation de la hauteur de la végétation et de l´épaisseur du couvert nival. La zone d'étude couvre un territoire de 60 km2 près du village d'Umiujaq au Nunavik. Des séries d´images RADARSAT-2 et TerraSAR-X ont été acquises entre octobre 2011 et avril 2012. Les images d´automne, représentant les données de référence sans neige, sont comparées aux images d´hiver pour évaluer l´effet du couvert nival sur le signal RSO. Des campagnes de mesure terrain à l´été 2009 et à l´hiver 2012 ont permis de recueillir des données sur les caractéristiques de la végétation et de la neige respectivement. Les résultats préliminaires démontrent une augmentation linéaire de la puissance du signal RADARSAT-2 avec la hauteur de la végétation tandis que le signal de TerraSAR-X semble saturer. En présence de neige, le signal RADARSAT-2 est atténué tandis que le signal TerraSAR-X augmente légèrement. La relation entre la hauteur de neige et les paramètres radar est difficilement perceptible, mais les données in-situ indiquent un lien entre hauteur de neige et hauteur de végétation.
Résumé
15 h 15
Les champs de palses en mutation : une source significative de GES vers l'atmosphère ?
Alex Matveev (Université Laval), Bethany Deshpande (Université Laval), Warwick VINCENT (Université Laval), Isabelle LAURION (Centre d'études nordiques)
Les régions nordiques subissent un réchauffement rapide depuis quelques décennies ce qui génère une augmentation de la surface couverte par les milieux aquatiques dans plusieurs régions. Des changements encore plus importants sont projetés faisant suite à l´augmentation continue des gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère. En réponse à ces changements, le pergélisol pourrait libérer 68-508 Pg de carbone avant 2100. Pourtant, la nature précise, l´ampleur et la variabilité spatiale et temporelle de ces réponses demeurent incertaines. Soutenu par le programme ADAPT du CRSNG, nous avons examiné la variabilité spatiale des concentrations de GES et des flux associés dans une série de lacs thermokarstiques peu profonds et humiques en 2012, situés près du village de Whapmagoostui-Kuujjuarapik (55°13´N, 77°42´O) aux côtés de palses riches en matières organiques dans la vallée de la rivière Sasapimakwananisikw, et deux séries de lacs situés le long de la rivière Nastapoka et à proximité du village d´Umiujaq (56°61´N, 76°21´O). La dégradation microbienne de la matière organique engendre un taux de consommation d'oxygène mesuré de 0,20 mg L-1 jour-1 dans certains lacs. Nous avons mesuré des flux de CH4 vers l'atmosphère jusqu'à 217,8 mg C m-2 jour-1. La magnitude de ces émissions est contrôlée par l´équilibre entre le taux de décomposition microbienne de la matière organique (la méthanogenèse en particulier), et le taux d´oxydation du CH4 par les méthanotrophes.
Résumé
15 h 15
Détection de changements à court terme de la toundra arbustive à la limite des arbres, région d'Umiujaq, Nunavik
Laurence Provencher-Nolet
(INRS - Institut national de la recherche scientifique),
Monique Bernier (INRS - Institut national de la recherche scientifique),
Lévesque Esther (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières), Diane Saint-Laurent
(UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Les régions subarctiques enregistrent depuis le milieu des années 1990 une hausse des précipitations neigeuses et des températures moyennes annuelles, modifiant ainsi plusieurs caractéristiques environnementales. À la zone de transition arctique-subarctique près d'Umiujaq (56º 0'N, 76º 31'O), les changements dans la stabilité et la distribution du pergélisol ainsi que l'expansion et la densification de la toundra arbustive peuvent être observés par l'analyse d'images multi-temporelles et par l'application de techniques de détection de changements. Pour ce faire, l'analyse de séries de photographies aériennes couvrant les années 1994 et 2010 permet de produire deux cartes de végétation. Une approche par segmentation multi-résolution et par classification basée-objet est utilisée grâce au logiciel eCognition. L'application de techniques de détection de changement post-classification permet de comparer les cartes thématiques obtenues afin d'identifier et de quantifier l'ampleur des changements survenus. Afin de valider la classification, des données de recouvrement de végétation ont été prises sur 80 quadras de 2x2m à l'été 2012. Les résultats attendus sont une diminution importante des zones dominées par le lichen couplée à une augmentation du couvert arbustif, qui colonise rapidement les zones de végétation basse. Nous présenterons l'identification, la localisation et la quantification des changements observés sur une portion du territoire à l'étude.
Résumé
15 h 15
Caractérisation et évaluation du risque d'inondation en milieu habité adaptée à la gestion de crise
Marion Tanguy
(INRS - ETE - Institut national de la recherche scientifique - Eau Terre Environnement),
Monique Bernier (INRS - Institut national de la recherche scientifique),
Karem Chokmani (INRS - Institut national de la recherche scientifique)
Les inondations hivernales et printanières sont, dans les régions nordiques comme le Québec, les catastrophes naturelles les plus fréquentes et les plus dommageables, tant en termes économiques que sociaux. Or, à l'heure actuelle, les outils de cartographie du risque d'inondation ne permettent pas de fournir des informations fiables et précises sur l'étendue d'un sinistre en cours, de même que sur la vulnérabilité de la population touchée par ce sinistre. Ces données sont pourtant essentielles à la planification des mesures d'urgence adéquates en situation de crise. Cette étude à ainsi pour objectif de développer un outil d'évaluation du risque humain lié aux inondations en milieu habité, s'inscrivant dans un contexte de gestion de crise. Les capacités de l'imagerie satellitaire RADARSAT-2 (bande C) en polarisation HH-HV et d'un modèle hydraulique simple seront mises à profit afin de déterminer l'étendue des zones inondées en milieu habité, ainsi que les hauteurs d'eau en tout point de ces zones. L'approche méthodologique sera évaluée à l'aide de données RADARSAT-2 acquises lors de l'inondation de la rivière Richelieu, au printemps 2011. Parallèlement, une méthodologie de caractérisation de la vulnérabilité humaine basée sur les données de recensement et intégrant différentes dimensions de la vulnérabilité permettra d'obtenir, une fois les hauteurs de submersion connues en tout point de la zone inondée, une évaluation du risque humain à l'échelle du foyer.
Résumé
15 h 25
Développement d'un algorithme satellitaire à seuils évolutifs pour le suivi de l'étendue spatiale du couvert nival adapté aux conditions du Québec et du Labrador
Sophie Roberge (INRS - ETE - Institut national de la recherche scientifique - Eau Terre Environnement),
Karem Chokmani (INRS - Institut national de la recherche scientifique), Danielle De Sève
(Hydro-Québec)
Le couvert nival joue un rôle important dans le cycle hydrologique du Québec. Par conséquent, l'évaluation de son étendue spatiale intéresse au plus haut point les autorités responsables de la gestion des ressources en eau, en particulier Hydro-Québec. L'objectif de la présente étude est le développement d'un algorithme satellitaire à seuils évolutifs pour le suivi de l'étendue spatiale du couvert nival adapté aux conditions régionales du Québec-Labrador. Il est constitué de six seuils hiérarchiques, appliqués de façon séquentielle, pour la détection de la neige, de la non-neige et des nuages sur les images AVHRR-KLM acquises durant les périodes transitoires d'établissement et de fonte printanière du couvert nival, pour la période 1988 à 2011. Les sorties cartographiques ont été validées avec les observations de neige au sol à 20 stations météorologiques et 7 stations GMON pour déterminer la performance régionale et locale de l'algorithme de cartographie ainsi développé. Le taux de succès global est de 95 %. Le taux de détection de la neige est de 90 %, mais chute à 65 % en milieu forestier. Cette performance plus faible (en zone forestière) s'explique par le fait que les seuils empiriques de l'algorithme ont été calculés sur les conditions historiques d'occupation du sol et météorologiques du Québec-Labrador. Ceci implique une erreur d'omission (oubli) sur la neige dans certains types de milieux. Des solutions pour améliorer la performance de l'algorithme ont été proposées.
Résumé
15 h 40
Les impacts thermiques et géomorphologiques de l'arbustification d'un paysage pergélisolé, Umiujaq, Nunavik
Maude Pelletier
(Centre d'études nordiques), Michel ALLARD
(Université Laval),
Lévesque Esther (UQTR - Université du Québec à Trois-Rivières)
Dans le but de mesurer la vitesse du changement écosystémique associée à la dégradation du pergélisol, nous avons sélectionné six places-échantillons sur un plateau argileux à pergélisol riche en glace près du village d'Umiujaq, au Nunavik. Les six places sont représentatives de la chronoséquence écologique associée à la dégradation du pergélisol. Nos objectifs sont de déterminer les changements qui se produisent dans les flux de chaleur entre les trois niveaux de l'écosystème (végétation / couverture de neige, couche active, pergélisol) lors de la dégradation du pergélisol ainsi que les rétroactions qui surviennent en cours d'évolution, et de quantifier la vitesse de la transition à partir de photographies aériennes et par le truchement de la dendrochronologie. Pour atteindre ses objectifs, la micro-topographie locale, la hauteur et la composition spécifique du couvert végétal, l'épaisseur et la composition des horizons organiques et l'humidité du sol ont été mesurés. De même, l'épaisseur et la densité du couvert nival auront été mesurées en mars-avril 2013. Chaque place-échantillon a été dotée d'instrumentation qui mesure en continu la température et l'humidité à -30, -15, -5 cm dans le sol et à +20 cm dans la canopée/couvert nival. La méthodologie suit le protocole du projet ADAPT. Les premiers résultats des mesures climatiques et géothermiques, la morphologie et la classification structurale de la végétation du site feront l'objet de la présentation.
Résumé
15 h 40
Érosion des berges de l'estuaire d'eau douce du Saint-Laurent et son impact sur la biodiversité
Audrée Gervais
(Université Laval),
Najat Bhiry (Université Laval), Danielle Cloutier
(Université Laval)
Cette étude vise à documenter l'évolution de la ligne de rivage de l'estuaire d'eau douce du Saint-Laurent où très peu d'études ont été effectuées malgré l'érosion active affectant le schorre supérieur de ce secteur, induisant un recul significatif du talus. Cette portion du Saint-Laurent renferme plusieurs espèces végétales riveraines qui sont désignées ou susceptibles d'être désignées menacées ou vulnérables ; l'érosion des zones intertidales constitue donc un risque de perte d'habitat pour ces espèces, particulièrement au niveau du schorre supérieur. L'objectif de cette étude est donc de déterminer l'ampleur du processus de l'érosion des marais de l'estuaire d'eau douce et les facteurs en cause. Quatre marais de l'estuaire d'eau douce ont fait l'objet de cette étude, les marais de : Saint-Augustin-de-Desmaures, Beaumont, Château-Richer et l'Isle-aux-Grues. Les résultats d'analyses de photographies aériennes (à long terme) démontrent une perte au niveau de la superficie du schorre supérieur durant les 50 dernières années. À court terme (2011-2013), l'analyse des données de terrain démontre un recul significatif du talus d'érosion du schorre supérieur à Saint-Augustin-de-Desmaures, à Château-Richer et à l'Isle-aux-Grues et une augmentation générale mais faible de la sédimentation dans le schorre inférieur.
Résumé
15 h 40
Suivi des comportements thermique et mécanique du remblai de la piste de Puvirnituq
Félix Gravel Gaumond (Université Laval), Guy DORÉ (Université Laval)
La piste d'atterrissage de Puvirnituq a été construite à l'aide d'un épais remblai comblant une vallée au fond de laquelle repose un dépôt de sédiments fins. Depuis la construction de la piste d'atterrissage, des tassements ont été observés à cet endroit. Des travaux d'agrandissement ont eu lieu sur la piste en 2009 afin de permettre l'atterrissage d'un Boeing 737 de la compagnie Air Inuit. Dans le cadre de ces travaux, la stabilisation thermique et mécanique du remblai a été réalisée. Un remblai convectif avec un système de ventilation a été construit. Une berme, fait à partir des mêmes matériaux granulaires que le remblai convectif a été construit pour résister aux possibles forces latérales causées par une instabilité du remblai. Les travaux d'agrandissement de l'aéroport comprenaient également la déviation de l'eau s'écoulant dans la vallée. Un suivi des comportements thermique et mécanique a été réalisé sur une période de trois ans afin de valider l'efficacité des systèmes d'extraction de chaleur dans le contexte du remblai de Puvirnituq. Une simulation numérique du comportement thermique du sol a été effectuée à l'aide du logiciel GeoStudio. Cette simulation a permis de prédire l'évolution du front de dégel au cours des 20 prochaines années. Une étude de stabilité a été réalisée afin d'identifier les particularités d'une analyse de stabilité dans le contexte d'un pergélisol en voie de dégradation.
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15 h 40
Estimation de la stabilité des sols en région nordique : étude de cas à Puvirnituq, Nunavik
Katryne Larrivée (UdeM - Université de Montréal), Daniel FORTIER (Centre d'études nordiques - Université de Montréal), Katerine GRANDMONT (Centre d'études nordiques - Université de Montréal), Michel ALLARD (Université Laval)
Les changements climatiques dans les milieux nordiques altèrent les propriétés géotechniques du pergélisol. Ces modifications peuvent conduire à l'approfondissement de la couche active, à des mouvements de masse et à la diminution de la capacité portante des sols. La nécessité d'adapter les infrastructures est critique. L'étude des propriétés géotechniques d'un sol permet d'estimer sa stabilité au dégel. Nous présentons ici l'étude du potentiel d'aménagement de Puvirnituq (Nunavik) qui s'est effectuée selon une approche de génie géomorphologique. Le territoire a d'abord été divisé en unités de terrain qui furent sondées et échantillonnées. L'emphase a été mise sur l'étude de la cryostratigraphie par l'observation d'échantillons récoltés par forages et le traitement d'images tomographiques des cryostructures. Les propriétés géotechniques des échantillons ont par la suite été déterminées en laboratoire. Les résultats révèlent 3 unités de terrain caractérisées par des collines rocheuses recouvertes d'une mince couche de till délavé, des moraines de De Geer remaniées et des dépressions comblées de dépôts marins et littoraux riches en glace. Le roc est stable au dégel tandis que les dépressions sont très instables. Cette étude démontre qu'une caractérisation de la cryostratigraphie des différentes unités de terrain combinée à des analyses géotechniques, permet d'évaluer les zones potentiellement stables et problématiques pour l'aménagement domiciliaire des régions à pergélisol.
Résumé
15 h 50
La dégradation du pergélisol sur la côte est de la baie d'Hudson, Nunavik, Québec
Maxime Jolivel (Centre d'études nordiques), Michel ALLARD (Centre d'études nordiques)
La recherche porte sur un bassin versant de 76 km2, sur la côte est de la baie d'Hudson. La zone d'étude est située près de la limite méridionale du pergélisol discontinu et la limite des arbres traverse littéralement le bassin versant. Pour comprendre l'évolution spatio-temporelle récente du pergélisol, nous avons comparé des photographies aériennes de 1957 avec une image satellite de 2009. Des relevés de terrain ont aidé à valider la photo-interprétation. À l'échelle du bassin versant, 21 % du pergélisol a disparu pour laisser place à des mares de thermokarst qui couvraient en 2009 une superficie deux fois plus importante qu'en 1957. La connectivité hydraulique et l'activité des glissements de terrain ont également sensiblement augmenté, ce qui a pour effet d'accroitre le volume de sédiments et de carbone libéré dans le réseau de drainage.
Le pergélisol est un sol dont la température est inférieure à 0 °C pendant au moins 2 années consécutives. Au Québec, le pergélisol couvre un tiers du territoire. Dans la région d'étude, le pergélisol se caractérise essentiellement par la présence de buttes riches en glace (lithalses et palses) dans les dépôts meubles de la mer postglaciaire de Tyrrell. Suite au réchauffement climatique récent, ces buttes s'affaissent et finissent par laisser place à des mares de thermokarst. D'autres formes de dégradation du pergélisol sont les glissements de terrain associés au dégel de la couche active.
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