Le colloque sollicite des spécialistes de plusieurs horizons disciplinaires afin de cerner la nature de la mutation du catholicisme québécois dans sa mobilisation actuelle, voire son nouvel engouement pour la « mission ». Les interrogations porteront sur la pertinence sociale, historique, politique et théologique de l’orientation du catholicisme vers la mission au Québec. Seront étudiées les significations sociales de cette réorientation pastorale, ainsi qu’examinées les bases sociales à partir desquelles une telle mission cherche à se déployer. Les réflexions d’ordre historique et politique examineront les enjeux de la mission sous l’angle de la relecture ou de l’oubli de l’événement relativement récent de Vatican II; la déconnexion de la religion des aspects politiques de la nation et des mouvements sociaux de l’immigration participent à des mutations parfois improvisées de l’institution, incapable dans ces cas de lire ces réalités et de les intégrer explicitement à son devenir. Le catholicisme est ainsi mû par des situations qui semblent lui échapper, faute de les avoir réfléchies. Les corollaires théologiques et pastoraux de ces absences réflexives conduisent à faire de la théologie un électron libre dont l’institution se méfie de plus en plus. Et pourtant, les options théologiques engagées par l’orientation sur la mission commandent des déplacements d’ordre épistémologique, pastoraux et ecclésiologiques fondamentaux majeurs. Le colloque interroge tant le but de la mission que ses modalités et ses présupposés. Comment les idéaux de la mission se mesurent-ils à la sécularisation? La mission peut-elle prendre ancrage dans un catholicisme culturel ou voit-elle la société et la culture comme des menaces avec lesquelles il est difficile, sinon impossible de transiger et de négocier - tout en en adoptant son mode de régulation?
Du mercredi 8 au jeudi 9 mai 2013