La Convention relative aux droits de l’enfant (CDE) adoptée en 1989 consacre pour chaque enfant le droit de pouvoir vivre en famille. Ce principe trouve écho dans la Loi sur la protection de la jeunesse (LPJ) du Québec, qui stipule clairement que tous les efforts doivent être consentis pour permettre aux enfants de demeurer dans leur milieu familial. Toutefois, au Québec comme ailleurs dans le monde, un nombre important d’enfants ne grandissent pas dans leur famille d’origine, en raison de problématiques de maltraitance ou de troubles de comportements. Au 31 mars 2013, plus de 11 000 enfants vivaient en milieu substitut, soit auprès d’une personne significative (PS), dans une famille d’accueil (FA) ou en centre de réadaptation (CR) (ACJQ, 2013). Parmi les enfants dont la situation est prise en charge par les Centres jeunesse (CJ) du Québec, environ 59 % sont placés en milieu substitut (Turcotte et Hélie, 2013), ce qui confirme que le placement occupe une place importante sur le continuum des services offerts aux jeunes et aux familles en difficulté. Certaines situations de placement seront de courte durée, lors d’une période de crise par exemple. D’autres perdureront lorsque des changements importants sont attendus de la part de la famille d’origine afin que l’enfant réintègre son milieu de vie. Finalement, certains placements s’inscriront dans des projets permanents et mèneront au placement jusqu’à la majorité ou encore à l’adoption de l’enfant. Ce portrait est complexifié par le fait qu’un même enfant peut vivre différentes modalités de placement à travers les années, accompagnées de succès et d’échecs lors des épisodes de réunification avec sa famille d’origine, qui marqueront sa trajectoire de vie.
Conséquemment, la présente proposition de colloque vise à faire un état des connaissances actuelles au Québec concernant la réalité des enfants placés, de leurs familles et des pratiques entourant le placement.