La télésanté clinique consiste à utiliser des technologies de l’information et des communications (TIC) en soutien à la pratique clinique, permettant principalement la prestation de soins de santé à distance. Au moyen d’outils technologiques, la télésanté vient appuyer la mise sur pied de réseaux intégrés de services. Dans un contexte marqué par le vieillissement de la population, la prévalence accrue des maladies chroniques, la pénurie de professionnels de la santé et le besoin de contenir les coûts, plusieurs bénéfices sont attendus. Compte tenu de la place primordiale qu’occupe la santé dans le bien-être humain, ces bénéfices ne peuvent être ignorés.
Comme pour l’introduction de toute technologie, des principes éthiques importants figurant au cœur de notre système de santé doivent être respectés. Pensons à l’accessibilité à des soins pertinents et de qualité, à la distribution juste et équitable des ressources, au partage de la responsabilité entre les intervenants et au consentement libre et éclairé des personnes.
Plus spécifiquement, la télésanté soulève des enjeux éthiques ayant trait à l’innovation et à la transformation du contexte de soins, à la qualité de la relation professionnelle et à la protection des personnes vulnérables, à la médicalisation du milieu de vie et à l’autonomie des personnes, et, enfin, à la protection de la confidentialité des renseignements liés à la santé et à la vie privée des individus.
Ainsi, la Commission de l’éthique en science et en technologie (CEST)* a entrepris en 2012 des travaux en vue de la publication d’un avis sur les enjeux éthiques de la télésanté clinique, qui sera lancé au printemps 2014. Le colloque se veut l’occasion de discuter des constats et des recommandations de la CEST et, de manière plus générale, des perspectives en matière de développement et d’encadrement de la télésanté au Québec.
* La CEST est un organisme du gouvernement du Québec qui relève du ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche, de la Science et de la Technologie. La CEST a la responsabilité de mettre au point une réflexion ouverte, pluraliste et permanente sur les enjeux éthiques associés à l’activité scientifique et technologique.