Même si l’Europe s’est davantage intéressée au rapatriement des corps dans les pays d’origine des immigrants et aux demandes de terrain confessionnel par des communautés ethnoreligieuses, le Québec n’a réalisé que des avancées timides sur l’expérience du deuil, de la mort et de la fin de vie en contexte migratoire. Pourtant, les transformations sociodémographiques amènent sur la scène publique des préoccupations comme le respect des pratiques rituelles funéraires des immigrants dans une société majoritaire dite laïque, la spécificité du processus de deuil lorsque la mort se produit à distance et, enfin, la place des réseaux transnationaux lors de ces événements clés du cycle de vie.
Ce colloque s’intéresse donc au processus de deuil chez des immigrants (de religion chrétienne, hindoue et musulmane) ayant vécu la mort d’un proche à l’étranger et/ou en terre d’immigration, et est en lien direct avec une recherche CRSH (2013-2016). Il vise à mieux comprendre la place des réseaux, notamment des réseaux transnationaux, dans ce processus et à identifier le sens et la transformation des pratiques rituelles entourant la mort et le deuil des immigrants.
Trois aspects fondamentaux animeront la réflexion autour de ce sujet interdisciplinaire :
1) Le réseau de soutien, et spécifiquement le réseau transnational. Ce « champ de relations sociales » développé par les migrants, qui traverse les frontières géographiques, culturelles et politiques (Le Gall, 2005), est mobilisé lors des événements du deuil et de la mort. Quelles sont alors les formes de soutien qui circulent dans ces réseaux, notamment via les technologies de l’information et des communications (TIC)?
2) Les rituels, plus spécifiquement les rituels funéraires, ont une fonction essentielle dans le processus de deuil. Comment sont-ils aménagés dans le contexte québécois?
3) Du côté des praticiens, quelles seraient les stratégies d’accompagnement des immigrants endeuillés?