Dans le système de santé québécois, les réformes amorcées dans les années 2000 (projet de loi 83 et Plan d’action en santé mentale 2005-2010) ont mis l’accent sur le développement systématique et la consolidation des services de santé et de services sociaux de santé mentale de première ligne. Ce rehaussement de la première ligne visait notamment à optimiser la réponse aux besoins de consultation courants et modérés en santé mentale. Théoriquement, cela a redéfini les acteurs et services de la première ligne, notamment en contraste avec les services spécialisés et surspécialisés de deuxième et troisième lignes qui, eux, seraient plutôt destinés aux personnes aux prises avec des troubles mentaux graves dont la prévalence est plus faible.
Dans la pratique, toutefois, les choses ne sont pas si claires : plusieurs acteurs sont laissés en marge, ne sachant pas trop où se situer au milieu des différentes lignes de services, la fluidité entre les différentes lignes de services demeure un défi, et il subsiste une pluralité de regards sur ce que sont – ou devraient être – les services et les pratiques de première ligne en santé mentale. Dans ce contexte, nous proposons que ce colloque s’attarde aux acteurs et aux services de santé et de services sociaux de première ligne en santé mentale sous l’angle des pratiques mises en place, et ce, au-delà de l’organisation des services sur un plan théorique. Ici, nous pensons tant aux acteurs et services de la première ligne qui sont formellement reconnus (p. ex. intervenant social en CSSS) qu’à ceux qui sont en marge de ce qui est généralement défini comme en faisant partie (famille d’accueil, proches et membres de l’entourage, pairs aidant, etc.). Ce thème sera le point de ralliement des présentateurs.