102 - Enjeux et défis liés à la santé et aux services sociaux en régions rurales, éloignées et isolées

Il est reconnu que la santé d'une population est influencée par les conditions de l'environnement physique, économique et social dans lequel elle vit. Ces conditions ne sont pas les mêmes dans les milieux ruraux, isolés et éloignés que dans les milieux urbains.

Après un bref survol des principales caractéristiques associées aux environnements ruraux, éloignés et isolés, monsieur Aucoin présentera sa vision des impacts de ces caractéristiques, positifs et négatifs,  sur les déterminants de la santé et sur les besoins de la population en services de santé et en services sociaux.

Il fera valoir qu'une approche populationnelle bien comprise exige non seulement de connaître les indicateurs de l'état de santé d'une population mais aussi de comprendre les conditions environnementales dans lequel elle vit. De là, l'importance de reconnaître, sur le plan organisationnel, l'interdépendance mutuelle entre l'organisation des services de santé et des services sociaux à une population et les caractéristiques de son environnement.

Tenant compte de cette interdépendance mutuelle, monsieur Aucoin plaidera pour une organisation différenciée des services, en fonction des caractéristiques spécifiques des milieux ruraux, éloignés et isolés.  En conclusion, il soulignera l'importance d'adapter les politiques publiques à cette réalité et de mieux valoriser la recherche et le partage de connaissances en ce domaine.

Cette présentation est basée sur une recherche exploratoire effectuée en 2012-2013 dans l'est de la Minganie, après qu'un litige autour de la restructuration des services de santé de proximité ait opposé la population aux autorités sociosanitaires locales. Une revue de la littérature et la réalisation d'entrevues semi-dirigées en Minganie ont permis d'envisager la résistance à la réorganisation des services en milieu rural à partir du contexte dans lequel les services de première ligne s'y déploient. Ainsi, différents facteurs ont été considérés tels que la desserte des communautés rurales, la géographie, l'histoire, la démographie, la vitalité, l'historique et l'organisation des services de santé, les multiples points de vue sur les services de première ligne, etc. La recherche a également permis d'insister sur l'importance des facteurs relatifs à la gouvernance (domination des approches quantitatives, peu d'espace pour l'expression citoyenne, hégémonie du savoir-expert, etc.), dans l'émergence des conflits autour de la restructuration des services.

Les empreintes douloureuses que de tels conflits laissent dans les petits milieux, tout comme l'engagement des communautés envers les services de proximité, dont la résistance témoigne, militent pour que la concertation entre les diverses parties prenantes fasse partie intégrante de toute (ré)organisation des services sociosanitaires, tout particulièrement en milieu rural et éloigné.

Le vieillissement de la population représente un défi de taille pour le système de santé québécois en raison de plusieurs facteurs tels la pauvreté, les maladies chroniques, la perte d'autonomie et l'accès aux soins de santé. Au Bas-Saint-Laurent (BSL), le vieillissement est particulièrement préoccupant puisque la population est répartie sur un vaste territoire (22 186 km²) rendant les défis plus importants au plan de l'accessibilité aux services de santé et du maintien des services de proximité. Le BSL compte 21,8 % de personnes âgées de plus de 65 ans (ISQ, 2014) et les estimations prévoient que cette proportion pourrait doubler au cours des 20 prochaines années (Statistiques Canada, 2015). La situation économique des personnes aînées au BSL est également préoccupante puisqu'elles sont parmi les moins fortunées, plus de la moitié recevant le Supplément de revenu garanti. Malgré une certaine pauvreté, les aînés au BSL se considèrent généralement bonne santé et vivent majoritairement de façon autonome. Cette présentation vise à dresser un portrait de la situation des aînés au BSL, de leurs conditions socioéconomiques et de leur santé tout en soulignant l'importance de la concertation et de la mobilisation des forces du milieu.

L'étude a pour objectif d'établir un portrait de l'état de santé mentale des femmes qui utilisent les services offerts par les organismes communautaires membres du Réseau des groupes de femmes Chaudière-Appalaches (RGFCA). Elle vise également à déterminer leurs besoins en matière de santé mentale et émettre des recommandations pour la région.
Au total, 171 femmes âgées de 45 ans en moyenne utilisant les services offerts par les organismes communautaires membres du RGFCA ont répondu à un questionnaire auto-administré. Celui-ci comportait 91 questions développées à partir du modèle de prévention des troubles mentaux et de promotion de la santé mentale de Desjardins et al. (2008). Des analyses descriptives montrent que la majorité (81,3%) des femmes considère leur santé mentale comme étant bonne à excellente. Cependant, près de 60 % d'entre elles rapportent vivre ou avoir vécu un trouble mental principalement anxieux ou de l'humeur. Plus de la moitié des femmes affirment avoir consulté pour un problème de santé mentale et la moitié d'entre elles se disent satisfaites des services reçus. Enfin, un petit groupe de femmes apparait particulièrement vulnérable sur le plan de leur santé mentale en raison d'une multitude de facteurs négatifs interreliés. Les résultats montrent que les femmes qui utilisent les services offerts par les organismes communautaires membres du RGFCA présentent des caractéristiques particulières dont il faut tenir compte dans le développement de futures interventions. 

À suivre.