L’écotoxicologie est une science qui s’est développée durant les trente dernières années, essentiellement dans les universités et dans les laboratoires des agences gouvernementales, parfois de façon parallèle, mais le plus souvent en étroite collaboration comme l’a fait le professeur Pelletier tout au long de sa carrière. L’écotoxicologie marine a pour objet d’étude les effets des activités humaines sur la santé de l’environnement marin à une époque où la pression sur l’exploitation des ressources naturelles s’accentue, la sécurité alimentaire doit être assurée et la demande pour la circulation des produits de consommation croît sans cesse.
Or, l’espace de recherche en écotoxicologie marine au Canada a changé très rapidement depuis peu : le développement de ce domaine scientifique n’est pratiquement plus assumé par les chercheurs du gouvernement canadien et la recherche fondamentale est plus difficile à financer. Il convient de faire une réflexion sur les perspectives d’avenir de cette science, et c’est l’objectif de ce colloque.
Cette réflexion s’inscrit dans un contexte de quasi-urgence : la réglementation pour la protection de l’environnement marin semble plus souple et les études d’impact environnemental ont maintenant un fort caractère économique, et une exigence de résultats dans des délais de plus en plus courts. Pourtant, le défi apparaît de moins en moins technologique : les instruments analytiques (et bioanalytiques) sont performants, sensibles et automatisés, un grand nombre de données est généré rapidement. Quels sont alors les défis des chercheurs en écotoxicologie marine dans le nouveau contexte de recherche qui se met en place?