Depuis plusieurs années, la question de l’impression 3D est reprise par les médias et les réseaux sociaux, où nombre de vidéos sur des technologies « révolutionnaires » circulent. Mais entre le rêve de l’impression 3D transformant la réalité et la réalité elle-même, on observe un écart important. L’utopie de l’impression 3D avec laquelle chacun pourrait imprimer chez soi ses objets du quotidien se trouve trop souvent mise en avant dans le discours sur l’impression 3D. Plutôt que d’utopie, il faudrait parler de fantasme, au même titre que l’on fantasmait sur les voitures volantes dans les années 1950. Il semble peu probable de trouver une imprimante 3D chez tout un chacun dans un futur proche, ou même plus lointain.
Est-ce à dire que l’impression 3D ne relève que d’une technologie banale? Probablement pas, car s’il faut abandonner le fantasme, elle transforme — ou a le potentiel de le faire — de manière importante notre environnement économique, scientifique, social et sociétal (Rosenberg et coll., 2015).
Par exemple, les technologies additives permettent, dans les industries traditionnelles, de transformer les modes de production, voire les types de produits réalisés, avec de nouvelles formes qu’il aurait été impossible de produire auparavant. Elles en changent également la structure de coût. Elles ouvrent la voie à la personnalisation de masse. Elles engendrent de nouvelles pratiques d’affaires. Elles permettent des phases de prototypage rapide plus fréquentes. Elles promeuvent de nouveaux usages sociaux sur un mode plus collaboratif. Elles interrogent les pratiques d’enseignement. Elles transforment les pratiques professionnelles dans le monde de l’architecture, du design, de l’ingénierie.
Le présent colloque vise à s’interroger sur les transformations sociétales liées à ces nouveaux usages permis par les technologies d’impression 3D et les technologies émergentes conjointes, ainsi que sur les transformations des pratiques professionnelles.
Du lundi 9 au mardi 10 mai 2016